Une grosse pluie en fin de nuit et ce mardi matin le bout de la venelle côté rue Saint-Nicolas est inondé. Cela m’oblige à faire demi-tour quand je vais me ravitailler chez U Express puis à faire le tour par les rues Saint-Romain et de la République. Un détour que refusent les guides touristiques à leurs troupeaux et voici ces vieilles et ces vieux trempant leurs chaussures dans l’eau (et il n’y a pas que de l’eau) avant de bloquer la ruelle. A partir du printemps, c’est tous les matins la sortie des encombrants. Ces guides ne sont plus ceux d’avant la Guerre du Covid mais leur discours est le même, évoquant un pseudo Moyen Age dans une rue pavée où l’on vide les seaux d’eau par la fenêtre (et parfois, c’était pas de l’eau) et encore bêlements et encore bêlements. Un de ces guides, un mâle à chapeau original (c’est à ça qu’on les reconnaît) tonitrue à tout-va. Ce doit être une visite pour les malentendants.
D’autres malentendantes, semble-t-il, ce sont les cinq retraitées qui déjeunent tardivement au Socrate où je bois un café abrité. Elles parlent comme si elles étaient dans une cour de ferme. Soudain, l’une apprend par son Smartphone que des pénitenciers (comme elle dit) ont été tués au péage d’Incarville pendant un transfert. « Pourvu que ce soit pas David ! » « Il faut qu’on appelle Martine » « Oui, mais si elle le sait pas encore. » L’une téléphone à une amie de cette femme qui leur apprend que ce n’est pas lui. Il était en formation aujourd’hui mais celui qui s’est évadé il l’avait convoyé il y a un mois et ceux qui sont morts il les connaissait. « Oh la la, dans quel monde on vit. » Quand elles se lèvent, l’une dit à une autre, après m’avoir désigné discrètement et pensant que je n’entends pas,. « Il doit se dire elles s’en vont celles-là, quelle chance ! ».
*
D’où vient qu’attendre le métro quatre minutes à Rouen cela me semble beaucoup plus long que l’attendre quatre minutes à Paris ? Je ne vois qu’une seule explication : les minutes durent plus longtemps à Rouen qu’à Paris.
D’autres malentendantes, semble-t-il, ce sont les cinq retraitées qui déjeunent tardivement au Socrate où je bois un café abrité. Elles parlent comme si elles étaient dans une cour de ferme. Soudain, l’une apprend par son Smartphone que des pénitenciers (comme elle dit) ont été tués au péage d’Incarville pendant un transfert. « Pourvu que ce soit pas David ! » « Il faut qu’on appelle Martine » « Oui, mais si elle le sait pas encore. » L’une téléphone à une amie de cette femme qui leur apprend que ce n’est pas lui. Il était en formation aujourd’hui mais celui qui s’est évadé il l’avait convoyé il y a un mois et ceux qui sont morts il les connaissait. « Oh la la, dans quel monde on vit. » Quand elles se lèvent, l’une dit à une autre, après m’avoir désigné discrètement et pensant que je n’entends pas,. « Il doit se dire elles s’en vont celles-là, quelle chance ! ».
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D’où vient qu’attendre le métro quatre minutes à Rouen cela me semble beaucoup plus long que l’attendre quatre minutes à Paris ? Je ne vois qu’une seule explication : les minutes durent plus longtemps à Rouen qu’à Paris.