Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Du temps que j’étais cambrioleur

23 janvier 2024


Quand il y a eu prescription, Daniel de Roulet a avoué être l’auteur, le cinq janvier mil neuf cent soixante-quinze, de l’incendie du chalet suisse du magnat de la presse allemande Axel Springer, ancien nazi. L’apprenant, j’ai songé à un acte dont je me suis rendu coupable à la même époque avec d’autres élèves-maitres de l’Ecole Normale d’Evreux résidant dans la pseudo communauté des Grands-Baux (commune des Baux-Sainte-Croix), un acte non pas prémédité comme le sien mais improvisé.
Je ne sais plus ce qu’on faisait dans la forêt. Peut-être cherchait-on des champignons. Nous découvrîmes une petite maison cachée parmi les arbres. En regardant par une fenêtre, nous vîmes que c’était un camp de base des Gaullistes de l’Udéherre (Union des Démocrates pour la République), des ancêtres de Les Républicains.
Après avoir forcé une porte, nous déchirâmes les nombreux tracts et affiches d’une campagne électorale en cours. L’un de nous ayant besoin de rideaux, nous décrochâmes ceux qui se trouvaient là. Peut-être avons-nous volé autre chose mais je n’en ai pas souvenir. Heureusement, aucun de nous n’eut l’idée de mettre le feu avant de repartir dans ma Méhari.
Ce n’est qu’au retour que je me suis dit que j’avais fait une belle connerie, ma voiture étant facilement identifiable. J’ai tremblé les jours qui ont suivi, surtout quand des Gendarmes vinrent sonner à la grille. Ils cherchaient quelqu’un, un nom qui nous était inconnu.
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Des années plus tard, quand j’habitais le logement de fonction au-dessus de l’école du Bec-Hellouin, j’ai repensé aux conséquences fâcheuses qu’aurait pu avoir cette histoire en entendant un jour à la radio l’histoire d’un couple d’instituteurs qui s’étaient fait arrêter pour cambriolage. Ils avaient notamment volé des rideaux et les avaient installés à leurs fenêtres. Leur légitime propriétaire passant par là avait reconnu son bien.
Je me souviens m’être dit qu’ils auraient pu s’en tirer en déclarant avoir acheté ces rideaux dans un vide grenier.