Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Le Portatif de Philippe Muray

5 janvier 2015


Lecture réjouissante au café du Portatif, opuscule en forme de dictionnaire inachevé de Philippe Muray, d’abord à usage personnel (il y rassemblait quelques notions, certains concepts et les néologismes fruits de ses cogitations), publié par Les Belles Lettres/Mille et une nuits après sa mort, d’où je tire trois échantillons :
Evoquant le mode de vie de l’élite sous l’Ancien Régime, Taine le résume ainsi : « Un état-major en vacances pendant un siècle et davantage. » La société des loisirs a élargi à tout le monde, en Occident, ce qui fut le propre de la noblesse, et la conduisit finalement au désastre. On ne transforme pas sans conséquences un peuple qui se sentait utile en tribu d’ornement. La parade culturelle et vacancière substituée à l’action, le tourisme devenu événement, la fête sur les écrans, le désert dans les rues, la passion de la sécurité comme corollaire du divertissement assuré, l’exaltation cordicole enfin comme expression obscure d’une culpabilité générale : voilà ce que la vaste et méprisable classe moyenne, conduite par ses « élites » abjectes, aura imposé au monde.
La littérature comme je l’entends est le trouble-fête de nos jours pseudo-frivoles. La littérature est l’averse qui se déchaîne brutalement et gâche un pique-nique.
Je veux bien passer pour réactionnaire, car toutes les occasions de se rendre antipathique aux progressistes sont bonnes ; mais je trouve un peu fort qu’on me classe parmi les nostalgiques et les pleureuses ; je ne déplore rien. J’essaie de faire rire de ce qui se passe concrètement ici et maintenant.
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En revanche, impossible pour moi, malgré plusieurs essais, de lire À nos amis, le nouveau livre du Comité Invisible. Je n’y entre pas, question de style peut-être, pesant.
Ce Comité Invisible a cru bon de choisir Jacques Mesrine pour l’épigraphe d’À nos amis : Il n’y a pas d’autre monde. Il y a simplement une autre manière de vivre. Lequel Mesrine semble avoir anticipé en optant pour celle-ci dans son Instinct de mort : Seigneur, protège moi de mes amis… mes ennemis je m’en charge.