Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
5 décembre 2024
Un peu plus tard, elle nous dit : « Je plains ceux qui meurent ces jours-ci, ils ne verront pas la fin de la guerre. » C’est tout ce que je trouve à noter de ma lecture de train ce mercredi matin, Les Causes célèbres de Jean Paulhan, un livre terminé avant d’arriver à Paris.
Peu de monde bizarrement dans le métro Huit. Ma voisine d’en face lit Le Syndrome de l’Orangerie de Grégoire Bouillier, un livre qui a valu à son auteur d’être accusé de plagiat.
Au Marché d’Aligre, chez Emile point de livres, il expose ses centaines de dévédés, mais chez Amin c’est abondance de nouveautés, la bibliothèque d’un décédé à n’en pas douter que se partagent les amateurs de littérature. « Les professionnels sont déjà passés hier », dit l’un. Un autre s’étonne des cartes postales qui parsèment les livres. Des romans des meilleurs auteurs que je ne lis plus. Et aussi des pavés de la collection « Les chefs-d’œuvre » des Editions Planète, découverts adolescent à la Bibliothèque Municipale de Louviers, dont j’ai eu plus tard plusieurs, revendus. Leur poids m’empêche de succomber à la tentation de les acheter une nouvelle fois. En revanche, je ne laisse pas passer En chair vive - Pages de Journal 1977-1993 de Miguel Torga (José Corti), Journal de galère d’Imre Kertész (Actes Sud) et Journal volubile d’Enrique Vila-Matas (Christian Bourgois). « Cinq euros les trois, c’est bien ça ? » dis-je à Amin avant qu’il ne me demande davantage.
« Ça alors c’est dingue. C’est le mien. Je l’avais offert à quelqu’un de la copropriété qui a eu le culot de vous le revendre », s’exclame une voisine de Re Read. « Je ne saurais pas vous dire », lui répond prudemment la libraire. Je ne sais à quoi cette femme a reconnu son livre, ni qui a revendu vingt-cinq centimes le livre de trente-deux euros qui me fait signe, L’Energie vagabonde de Sylvain Tesson, un Bouquins Laffont groupant une majorité d’écrits que je n’ai pas, des anciens, donc des qui m’intéressent ; depuis qu’il raconte ses observations d’animaux, c’est fini pour moi. Je l’ouvre au hasard et tombe sur ceci qui me ramène à l’endroit d’où je viens Les brocanteurs sont des gens étranges. Ils attendent pendant des années que quelqu'un vienne acheter le fauteuil Louis XV sur lequel ils lisent un roman policier en fumant la pipe. Je paie ce pavé quatre euros mais il ne me coûte que deux car j’ai auparavant revendu là pour deux euros de broutilles.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, la journée des employés commence dans une certaine agitation car toute l’informatique est plantée. Parmi eux, une jolie fille à lunettes à qui je confie mon sac. Dans les livres à un euro du rayon Témoignage, je découvre Le Livre du bagne précédé de Lueurs dans l’ombre, plus d’idiots, plus de fous et du Livre d’Hermann de Louise Michel (Presses Universitaires de Lyon).
A midi, chez Au Diable des Lombards, j’opte pour le travers de porc caramélisé pommes sautées et la tarte Tatin. Derrière moi sont trois collègues. « Alors il va y avoir censure ou pas ? » demande l’une. « La censure de quoi ? » répond une autre.
Une nouvelle fois, le sous-sol du Book-Off de Saint-Martin m’est favorable. A un euro pièce m’attendaient Rien entre nous de Martine Roffinella (Sulliver), Chroniques du Paris apache d’Eugène Corsy (Mercure de France), Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France de Pierre Goldman (Points Actuels) déjà eu déjà lu en son temps, ainsi que d’autres ouvrages dont je ferai commerce ou cadeau.
Cela fait un sac lourd. Il s’ensuit que je snobe le troisième Book-Off et vais boire un café verre d’eau assis à L’Opportun, place Sainte-Opportune.
Le métro Quatorze me ramène à la Gare Sain-Lazare. Dans le train du retour, je lis La fin du voyage d’Ingrid Thobois. Je ne connaissais pas cette écrivaine, fille de deux adeptes de la vadrouille en combi Volkswagen, un obstétricien et une institutrice de la métropole rouennaise, comme je le découvre page vingt-sept : Nous aurions pu ne pas avoir quitté le 215 avenue Jean-de-la-Varende 76230 Bois-Guillaume.
Peu de monde bizarrement dans le métro Huit. Ma voisine d’en face lit Le Syndrome de l’Orangerie de Grégoire Bouillier, un livre qui a valu à son auteur d’être accusé de plagiat.
Au Marché d’Aligre, chez Emile point de livres, il expose ses centaines de dévédés, mais chez Amin c’est abondance de nouveautés, la bibliothèque d’un décédé à n’en pas douter que se partagent les amateurs de littérature. « Les professionnels sont déjà passés hier », dit l’un. Un autre s’étonne des cartes postales qui parsèment les livres. Des romans des meilleurs auteurs que je ne lis plus. Et aussi des pavés de la collection « Les chefs-d’œuvre » des Editions Planète, découverts adolescent à la Bibliothèque Municipale de Louviers, dont j’ai eu plus tard plusieurs, revendus. Leur poids m’empêche de succomber à la tentation de les acheter une nouvelle fois. En revanche, je ne laisse pas passer En chair vive - Pages de Journal 1977-1993 de Miguel Torga (José Corti), Journal de galère d’Imre Kertész (Actes Sud) et Journal volubile d’Enrique Vila-Matas (Christian Bourgois). « Cinq euros les trois, c’est bien ça ? » dis-je à Amin avant qu’il ne me demande davantage.
« Ça alors c’est dingue. C’est le mien. Je l’avais offert à quelqu’un de la copropriété qui a eu le culot de vous le revendre », s’exclame une voisine de Re Read. « Je ne saurais pas vous dire », lui répond prudemment la libraire. Je ne sais à quoi cette femme a reconnu son livre, ni qui a revendu vingt-cinq centimes le livre de trente-deux euros qui me fait signe, L’Energie vagabonde de Sylvain Tesson, un Bouquins Laffont groupant une majorité d’écrits que je n’ai pas, des anciens, donc des qui m’intéressent ; depuis qu’il raconte ses observations d’animaux, c’est fini pour moi. Je l’ouvre au hasard et tombe sur ceci qui me ramène à l’endroit d’où je viens Les brocanteurs sont des gens étranges. Ils attendent pendant des années que quelqu'un vienne acheter le fauteuil Louis XV sur lequel ils lisent un roman policier en fumant la pipe. Je paie ce pavé quatre euros mais il ne me coûte que deux car j’ai auparavant revendu là pour deux euros de broutilles.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, la journée des employés commence dans une certaine agitation car toute l’informatique est plantée. Parmi eux, une jolie fille à lunettes à qui je confie mon sac. Dans les livres à un euro du rayon Témoignage, je découvre Le Livre du bagne précédé de Lueurs dans l’ombre, plus d’idiots, plus de fous et du Livre d’Hermann de Louise Michel (Presses Universitaires de Lyon).
A midi, chez Au Diable des Lombards, j’opte pour le travers de porc caramélisé pommes sautées et la tarte Tatin. Derrière moi sont trois collègues. « Alors il va y avoir censure ou pas ? » demande l’une. « La censure de quoi ? » répond une autre.
Une nouvelle fois, le sous-sol du Book-Off de Saint-Martin m’est favorable. A un euro pièce m’attendaient Rien entre nous de Martine Roffinella (Sulliver), Chroniques du Paris apache d’Eugène Corsy (Mercure de France), Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France de Pierre Goldman (Points Actuels) déjà eu déjà lu en son temps, ainsi que d’autres ouvrages dont je ferai commerce ou cadeau.
Cela fait un sac lourd. Il s’ensuit que je snobe le troisième Book-Off et vais boire un café verre d’eau assis à L’Opportun, place Sainte-Opportune.
Le métro Quatorze me ramène à la Gare Sain-Lazare. Dans le train du retour, je lis La fin du voyage d’Ingrid Thobois. Je ne connaissais pas cette écrivaine, fille de deux adeptes de la vadrouille en combi Volkswagen, un obstétricien et une institutrice de la métropole rouennaise, comme je le découvre page vingt-sept : Nous aurions pu ne pas avoir quitté le 215 avenue Jean-de-la-Varende 76230 Bois-Guillaume.
3 décembre 2024
Espoir déçu, la Senecefe n’a pas, comme il lui est arrivé de le faire dans le passé, proposé sa carte Avantage Senior à moitié prix le Vendredi Noir. J’en reprends donc pour un an ce dimanche au prix fort de quarante-neuf euros.
Il y a un moment, par un article d’Enlarge your Paris, j’avais découvert qu’un certain Jean-Luc Levoux, voyageur, cartographe et autodidacte, avait créé Cartotrain afin d’éditer une carte en papier du réseau ferré de France, France Voyage en train, celle-ci indiquant toutes les gares et lignes de chemin de fer, les temps de parcours entre gares, le détail des tarifs, les liaisons complémentaires par bateau et autocar, avec en bonus un index détaillé des gares du territoire. Ayant contacté Jean-Luc Levoux, j’avais appris que sa carte n’était disponible ni à Rouen ni à Paris.
Ce même dimanche, je découvre que la carte France Voyage en train est désormais disponible à Paris dans quelques librairies et chez Au Vieux Campeur ainsi qu’à Rouen dans les librairies L’Armitière et à La Tonne.
Comme à Paris ce n’est pas sur mon chemin, je me pointe ce lundi à dix heures à L’Armitière où je n’ai pas mis le pied depuis plusieurs années. Une employée m’indique le rayon Voyage au second étage et l’ascenseur y menant. Une autre me trouve la carte convoitée.
Redescendu, j’arrive dans le couloir des caisses. Une seule est ouverte. Une quinquagénaire me précède, ayant acheté trois livres dont elle veut faire cadeau à Noël, d’où une demande d’emballages. Et qui fait les paquets ? La caissière. Je pousse un discret soupir.
La dame le reçoit cinq sur cinq. « Vous n’êtes pas patient », constate-t-elle en invitant la caissière à s’occuper de moi avant de se livrer aux emballages. « Non, et ce genre de librairie n’est pas pour moi », lui réponds-je. L’employée encaisse mon propos et mes onze euros quatre-vingt-dix.
*
Paroles de Jean-Luc Levoux :
« Quand on regarde une carte sur Internet, on se place souvent dans une position de recherche. On peut certes dézoomer mais cela n’a pas l’efficacité de la carte ! En un clin d’œil, on peut découvrir de nouvelles destinations, des villes, des rivières, des forêts. »
« Déplier une carte, c’est déjà voyager, rêver à des possibilités de voyages insoupçonnés parfois. »
« Comme en contemplant l’horizon depuis un belvédère, le regard se perd dans les détails. »
Il y a un moment, par un article d’Enlarge your Paris, j’avais découvert qu’un certain Jean-Luc Levoux, voyageur, cartographe et autodidacte, avait créé Cartotrain afin d’éditer une carte en papier du réseau ferré de France, France Voyage en train, celle-ci indiquant toutes les gares et lignes de chemin de fer, les temps de parcours entre gares, le détail des tarifs, les liaisons complémentaires par bateau et autocar, avec en bonus un index détaillé des gares du territoire. Ayant contacté Jean-Luc Levoux, j’avais appris que sa carte n’était disponible ni à Rouen ni à Paris.
Ce même dimanche, je découvre que la carte France Voyage en train est désormais disponible à Paris dans quelques librairies et chez Au Vieux Campeur ainsi qu’à Rouen dans les librairies L’Armitière et à La Tonne.
Comme à Paris ce n’est pas sur mon chemin, je me pointe ce lundi à dix heures à L’Armitière où je n’ai pas mis le pied depuis plusieurs années. Une employée m’indique le rayon Voyage au second étage et l’ascenseur y menant. Une autre me trouve la carte convoitée.
Redescendu, j’arrive dans le couloir des caisses. Une seule est ouverte. Une quinquagénaire me précède, ayant acheté trois livres dont elle veut faire cadeau à Noël, d’où une demande d’emballages. Et qui fait les paquets ? La caissière. Je pousse un discret soupir.
La dame le reçoit cinq sur cinq. « Vous n’êtes pas patient », constate-t-elle en invitant la caissière à s’occuper de moi avant de se livrer aux emballages. « Non, et ce genre de librairie n’est pas pour moi », lui réponds-je. L’employée encaisse mon propos et mes onze euros quatre-vingt-dix.
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Paroles de Jean-Luc Levoux :
« Quand on regarde une carte sur Internet, on se place souvent dans une position de recherche. On peut certes dézoomer mais cela n’a pas l’efficacité de la carte ! En un clin d’œil, on peut découvrir de nouvelles destinations, des villes, des rivières, des forêts. »
« Déplier une carte, c’est déjà voyager, rêver à des possibilités de voyages insoupçonnés parfois. »
« Comme en contemplant l’horizon depuis un belvédère, le regard se perd dans les détails. »
29 novembre 2024
Légèrement mal à l’épaule côté vaccin contre le Covid durant la nuit, mais une fois debout et en activité plus la moindre douleur et pas de pluie à Rouen ce mercredi matin tôt quand je rejoins la Gare. Il n’en est pas de même à Paris où une drache m’accueille à la sortie du métro Ledru-Rollin
Double conséquence, pas de passage au Marché d’Aligre ni chez Re-Read et donc un long café assis au Camélia où je poursuis la lecture du livre commencé dans le train, Autobiographie suivi de Conrad Detrez du poète belge William Cliff. Pas moyen de lire là Le Parisien, quelque indélicat l’a emporté. Où donc sont passés les habitués qui donnaient à cet endroit une ambiance de bistrot de quartier ? Et le vieux lecteur du Figaro atteint d’Alzheimer que sa fille pistait au téléphone ? Les enfants du couple de tenanciers, fille et garçon d’âge à étudier, ne sont pas là et les parents ne parlent qu’un français succinct. Cela explique peut-être la disparition de la clientèle d’avant. On n’entre ici que pour les cigarettes, les jeux à perdre et un café à emporter. Le temps est long pour attendre onze heures, le lever de rideau du Book-Off de Ledru-Rollin. D’autant que mes nouveaux yeux, inadaptés à la lecture, fatiguent vite. Une vieille maniaque nettoie et renettoie sa table avec des lingettes. Le patron laisse le service à la patronne. Au fond du bar, il mange une soupe avec les bruits dégoûtants que font les Chinois dans cette circonstance.
Il ne pleut plus à l’heure de l’ouverture de Book-Off. J’en ressors avec trois livres à un euro : J’ai toujours su, les lettres à sa mère de Barbara Chase-Riboud (Seuil), Le Monde horizontal de Bruno Remaury (Editions Corti) et Stabat mater de Franck Guyon (Editions Marguerite Waknine).
A midi je déjeune une nouvelle fois chez Au Diable des Lombards, d’un gravelax de saumon suivi d’un faux filet pommes sautées sauce roquefort, puis je rejoins le Book-Off de Saint-Martin où sur Fip une jeune femme chante qu’il faut sortir du décor par la métaphore. Je trouve peu pour moi à un euro, Ordesa de Manuel Vilas (Edition du Sous-Sol) et un guide Paris banlieue des Editions Leconte qui remplacera avantageusement celui qui je possède et qui part en lambeaux.
La pluie est de retour, minimale. A la sortie de métro Quatre Septembre, le Bistrot d’Edmond a retrouvé sa clientèle. J’y prends un café au comptoir. « Il était bon, le café ? » me demande celui qui me l’a servi. Je lui dis oui, bien qu’il ne soit pas à mon goût. Ce que j’aime encore moins, c’est qu’il enlève ma tasse vide, ne me laissant que le verre d’eau. C’est toujours une façon de signifier vous en prenez un autre ou vous partez. Je pars. A l’autre bout de la rue est le troisième Book-Off dont je ressors sans avoir acheté le moindre livre.
A la Gare Saint-Lazare, où je lis William Cliff en attendant mon train de retour, passe l’habituel messager : « Le Seigneur vous aime et vous dit à bientôt. »
*
C’est bientôt la fin du carnet de dix tickets qui permet de voyager en bus et métro à un euro soixante-treize.
A partir du premier janvier, ce sera le ticket unique à deux euros cinquante valable pour les trajets en métro, train et Rerere, quel que soit le secteur géographique, et le billet unique à deux euros pour les trajets en bus et tramouais (deux euros cinquante si l'achat se fait auprès du chauffeur de bus).
C’est une affaire pour qui voyage entre Paris et la banlieue, pas pour qui comme moi reste dans la capitale.
*
je fus huit jours éducateur dans un sanatorium
près de la mer et là je frappais un enfant et comme
c’était interdit je fus mis tout droit sur le trottoir
(William Cliff, Autobiographie)
Double conséquence, pas de passage au Marché d’Aligre ni chez Re-Read et donc un long café assis au Camélia où je poursuis la lecture du livre commencé dans le train, Autobiographie suivi de Conrad Detrez du poète belge William Cliff. Pas moyen de lire là Le Parisien, quelque indélicat l’a emporté. Où donc sont passés les habitués qui donnaient à cet endroit une ambiance de bistrot de quartier ? Et le vieux lecteur du Figaro atteint d’Alzheimer que sa fille pistait au téléphone ? Les enfants du couple de tenanciers, fille et garçon d’âge à étudier, ne sont pas là et les parents ne parlent qu’un français succinct. Cela explique peut-être la disparition de la clientèle d’avant. On n’entre ici que pour les cigarettes, les jeux à perdre et un café à emporter. Le temps est long pour attendre onze heures, le lever de rideau du Book-Off de Ledru-Rollin. D’autant que mes nouveaux yeux, inadaptés à la lecture, fatiguent vite. Une vieille maniaque nettoie et renettoie sa table avec des lingettes. Le patron laisse le service à la patronne. Au fond du bar, il mange une soupe avec les bruits dégoûtants que font les Chinois dans cette circonstance.
Il ne pleut plus à l’heure de l’ouverture de Book-Off. J’en ressors avec trois livres à un euro : J’ai toujours su, les lettres à sa mère de Barbara Chase-Riboud (Seuil), Le Monde horizontal de Bruno Remaury (Editions Corti) et Stabat mater de Franck Guyon (Editions Marguerite Waknine).
A midi je déjeune une nouvelle fois chez Au Diable des Lombards, d’un gravelax de saumon suivi d’un faux filet pommes sautées sauce roquefort, puis je rejoins le Book-Off de Saint-Martin où sur Fip une jeune femme chante qu’il faut sortir du décor par la métaphore. Je trouve peu pour moi à un euro, Ordesa de Manuel Vilas (Edition du Sous-Sol) et un guide Paris banlieue des Editions Leconte qui remplacera avantageusement celui qui je possède et qui part en lambeaux.
La pluie est de retour, minimale. A la sortie de métro Quatre Septembre, le Bistrot d’Edmond a retrouvé sa clientèle. J’y prends un café au comptoir. « Il était bon, le café ? » me demande celui qui me l’a servi. Je lui dis oui, bien qu’il ne soit pas à mon goût. Ce que j’aime encore moins, c’est qu’il enlève ma tasse vide, ne me laissant que le verre d’eau. C’est toujours une façon de signifier vous en prenez un autre ou vous partez. Je pars. A l’autre bout de la rue est le troisième Book-Off dont je ressors sans avoir acheté le moindre livre.
A la Gare Saint-Lazare, où je lis William Cliff en attendant mon train de retour, passe l’habituel messager : « Le Seigneur vous aime et vous dit à bientôt. »
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C’est bientôt la fin du carnet de dix tickets qui permet de voyager en bus et métro à un euro soixante-treize.
A partir du premier janvier, ce sera le ticket unique à deux euros cinquante valable pour les trajets en métro, train et Rerere, quel que soit le secteur géographique, et le billet unique à deux euros pour les trajets en bus et tramouais (deux euros cinquante si l'achat se fait auprès du chauffeur de bus).
C’est une affaire pour qui voyage entre Paris et la banlieue, pas pour qui comme moi reste dans la capitale.
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je fus huit jours éducateur dans un sanatorium
près de la mer et là je frappais un enfant et comme
c’était interdit je fus mis tout droit sur le trottoir
(William Cliff, Autobiographie)
28 novembre 2024
Il est grand temps que je me refasse vacciner contre la grippe et le Covid. J’ai le papier nécessaire depuis longtemps mais d’abord j’étais à Sète et ensuite j’étais requis par l’opération de mes yeux.
Ce mardi matin, je rejoins la Pharmacie de la Gare et du Donjon où les deux années précédentes, j’ai pu être vacciné sans rendez-vous et sans attendre. Il est huit heures quarante-cinq lorsque la porte s’écarte devant moi. Seul un préparateur est présent. Il m’indique que la pharmacienne habilitée à faire les vaccinations n’arrive qu’à neuf heures.
Je vais faire un petit tour et reviens à neuf heures. Elle n’est pas encore là. Cela nous laisse le temps de remplir toute la paperasse informatique nécessaire pour l’opération. Il est neuf heures et quart quand nous en avons terminé. Ce n’est que cinq minutes après qu’arrive la pharmacienne. C’est le privilège des patron(ne)s d’arriver en retard au travail.
Cette pharmacienne prépare les doses puis vient me chercher. Elle me présente une jeune stagiaire. Est-ce que je consens à ce que celle-ci assiste à la double vaccination ? Ce serait dommage de priver cette jeune fille d’un tel spectacle, aussi donné-je mon autorisation.
Je les suis dans la petite pièce derrière. Près du bureau est la banquette où je m’assois, offrant successivement mes épaules à la seringue. D’abord la gauche pour le Covid, une vaccination qui ne fait pas mal mais qui peut être un peu douloureuse le jour suivant. Ensuite la droite pour la grippe, une piqûre qui fait un peu mal mais ne donne pas de douleur le jour suivant.
Voilà, je suis à nouveau paré pour l’hiver, du moins c’est ce qu’on dit. J’ai appris il y a quelques jours que désormais le Covid fait moins de morts que la grippe (dix mille par an pour cette dernière).
Ce mardi matin, je rejoins la Pharmacie de la Gare et du Donjon où les deux années précédentes, j’ai pu être vacciné sans rendez-vous et sans attendre. Il est huit heures quarante-cinq lorsque la porte s’écarte devant moi. Seul un préparateur est présent. Il m’indique que la pharmacienne habilitée à faire les vaccinations n’arrive qu’à neuf heures.
Je vais faire un petit tour et reviens à neuf heures. Elle n’est pas encore là. Cela nous laisse le temps de remplir toute la paperasse informatique nécessaire pour l’opération. Il est neuf heures et quart quand nous en avons terminé. Ce n’est que cinq minutes après qu’arrive la pharmacienne. C’est le privilège des patron(ne)s d’arriver en retard au travail.
Cette pharmacienne prépare les doses puis vient me chercher. Elle me présente une jeune stagiaire. Est-ce que je consens à ce que celle-ci assiste à la double vaccination ? Ce serait dommage de priver cette jeune fille d’un tel spectacle, aussi donné-je mon autorisation.
Je les suis dans la petite pièce derrière. Près du bureau est la banquette où je m’assois, offrant successivement mes épaules à la seringue. D’abord la gauche pour le Covid, une vaccination qui ne fait pas mal mais qui peut être un peu douloureuse le jour suivant. Ensuite la droite pour la grippe, une piqûre qui fait un peu mal mais ne donne pas de douleur le jour suivant.
Voilà, je suis à nouveau paré pour l’hiver, du moins c’est ce qu’on dit. J’ai appris il y a quelques jours que désormais le Covid fait moins de morts que la grippe (dix mille par an pour cette dernière).
26 novembre 2024
Comme si je n’avais pas déjà trop de livres, il faut que vendredi matin je me laisse aller à en acheter trois par correspondance, la faute à Gibert Joseph et à ses prix bas sans rapport avec ceux pratiqués dans la boutique du boulevard Saint-Michel, Journal Tome 1, Les Années Hongroises (1943-1948) de Sándor Márai (Albin Michel), Journal 1946-1949 de Max Frisch (Gallimard) et Ceux qui ne dormaient pas - Journal, 1944-1946 de Jacqueline Mesnil-Amar (Stock), le tout pour sept euros quatre-vingt-dix, sans frais de port, un colis qui ne traîne pas, arrivé chez Axel Telecom ce lundi après-midi.
*
Retrouvé ça, prélevé sut une page des Archives de la Seine Maritime :
« Avant le 18e siècle, l'intimité n'existe pas. L'historienne Arlette Farge a montré pour Paris qu'on allait souvent chercher dans les buissons et bosquets cette intimité que l’on n'avait pas chez soi. A Rouen, en 1684, la Ville fait arracher des arbres plantés par les Augustins dans une prairie hors la porte Martainville, car des personnes « commettent plusieurs débauches » sous les arbres. »
*
L’autre jour, dans Les Midis de Culture, Marie Labory s’excuse d’avoir mégenré, ayant pris un pour une ou l’inverse.
*
Dans le même genre, je ne sais plus quelle boutique rouennaise affichait la semaine dernière des prix remisés.
*
Azerbaïdjan, une Cop Vingt-Neuf à bas coût.
*
Retrouvé ça, prélevé sut une page des Archives de la Seine Maritime :
« Avant le 18e siècle, l'intimité n'existe pas. L'historienne Arlette Farge a montré pour Paris qu'on allait souvent chercher dans les buissons et bosquets cette intimité que l’on n'avait pas chez soi. A Rouen, en 1684, la Ville fait arracher des arbres plantés par les Augustins dans une prairie hors la porte Martainville, car des personnes « commettent plusieurs débauches » sous les arbres. »
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L’autre jour, dans Les Midis de Culture, Marie Labory s’excuse d’avoir mégenré, ayant pris un pour une ou l’inverse.
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Dans le même genre, je ne sais plus quelle boutique rouennaise affichait la semaine dernière des prix remisés.
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Azerbaïdjan, une Cop Vingt-Neuf à bas coût.
25 novembre 2024
Quelle pluie ce lundi matin à Rouen ! C’est l’occasion pour moi de replonger dans les extraits que j’avais pris lors de ma lecture du Journal de la jeune Julie Manet, de repartir en voyage avec elle, de rencontrer Monsieur Monet et Monsieur Degas.
Lundi trente octobre mil huit cent quatre-vingt-treize : Parties ce matin de bonne heure pour Giverny. Pluie toute la journée. Monsieur Monet nous a montré ses cathédrales. Il y en a vingt-six, elles sont magnifiques, quelques-unes toutes violettes, d’autres blanches, jaunes, avec un ciel bleu, roses avec un ciel un peu vert, puis une dans le brouillard, deux ou trois dans l’ombre au bas et éclairées des rayons du soleil sur les tours. Ces cathédrales, admirablement dessinées sont faites par masses, et cependant on y découvre chaque détail, elles sont tellement dans l’air. Cela me semble si difficile de ne pas dessiner tous les détails.
Ces tableaux de Monsieur Monet donnent une bonne leçon de peinture.
Mercredi huit août mil huit cent quatre-vingt-quatorze : Nous partons aujourd’hui pour la Bretagne par le train de 8 heures du soir, nous descendrons à Saint-Brieuc pour aller à Portrieux.
Jeudi neuf août mil huit cent quatre-vingt-quatorze : La route de Saint-Brieuc à Portrieux est assez longue, on traverse des espèces de petites montagnes, d’une très jolie forme, il y a beaucoup de routes en pente, partout sur la route on voit des femmes avec des châles et de grands bonnets qui ont l’air d’ailes, puis en charrette des religieuses tout en blanc, cela est fort pittoresque.
Dimanche dix-neuf août mil huit cent quatre-vingt-quatorze : A Saint-Marc, il se trouve quelque chose vraiment de très touchant et très triste : c’est une chapelle élevée à la mémoire des marins bretons ayant péri en mer. Tous leurs noms sont inscrits près de l’autel, oh ! comme il y en a, cette mer terrible en a tant englouti, je la croyais moins cruelle.
Samedi trois août mil huit cent quatre-vingt-quinze : Nous prenons un déjeuner fade avec cette omelette jaune de la mère Poulard et ensuite nous visitons l’abbaye en troupeau comme des moutons.
Mercredi quatre mars mil huit cent quatre-vingt-seize : Nous trouvons Monsieur Degas tout seul accrochant des dessins dans la salle du fond. Il répète constamment qu’il ne s’occupe pas du public, ces gens qui se promènent avec des yeux tout ronds et regardent la peinture ou plus tôt la regardent sans la voir en disant : « C’est beau, c’est très beau ».
*
Elle voyage sans indicateur avec un guide d’il y a vingt ans et a eu la possibilité d’entrer dans la petite chapelle Saint-Marc près de Saint-Quay-Portrieux, ce que je n’ai pu faire.
Lundi trente octobre mil huit cent quatre-vingt-treize : Parties ce matin de bonne heure pour Giverny. Pluie toute la journée. Monsieur Monet nous a montré ses cathédrales. Il y en a vingt-six, elles sont magnifiques, quelques-unes toutes violettes, d’autres blanches, jaunes, avec un ciel bleu, roses avec un ciel un peu vert, puis une dans le brouillard, deux ou trois dans l’ombre au bas et éclairées des rayons du soleil sur les tours. Ces cathédrales, admirablement dessinées sont faites par masses, et cependant on y découvre chaque détail, elles sont tellement dans l’air. Cela me semble si difficile de ne pas dessiner tous les détails.
Ces tableaux de Monsieur Monet donnent une bonne leçon de peinture.
Mercredi huit août mil huit cent quatre-vingt-quatorze : Nous partons aujourd’hui pour la Bretagne par le train de 8 heures du soir, nous descendrons à Saint-Brieuc pour aller à Portrieux.
Jeudi neuf août mil huit cent quatre-vingt-quatorze : La route de Saint-Brieuc à Portrieux est assez longue, on traverse des espèces de petites montagnes, d’une très jolie forme, il y a beaucoup de routes en pente, partout sur la route on voit des femmes avec des châles et de grands bonnets qui ont l’air d’ailes, puis en charrette des religieuses tout en blanc, cela est fort pittoresque.
Dimanche dix-neuf août mil huit cent quatre-vingt-quatorze : A Saint-Marc, il se trouve quelque chose vraiment de très touchant et très triste : c’est une chapelle élevée à la mémoire des marins bretons ayant péri en mer. Tous leurs noms sont inscrits près de l’autel, oh ! comme il y en a, cette mer terrible en a tant englouti, je la croyais moins cruelle.
Samedi trois août mil huit cent quatre-vingt-quinze : Nous prenons un déjeuner fade avec cette omelette jaune de la mère Poulard et ensuite nous visitons l’abbaye en troupeau comme des moutons.
Mercredi quatre mars mil huit cent quatre-vingt-seize : Nous trouvons Monsieur Degas tout seul accrochant des dessins dans la salle du fond. Il répète constamment qu’il ne s’occupe pas du public, ces gens qui se promènent avec des yeux tout ronds et regardent la peinture ou plus tôt la regardent sans la voir en disant : « C’est beau, c’est très beau ».
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Elle voyage sans indicateur avec un guide d’il y a vingt ans et a eu la possibilité d’entrer dans la petite chapelle Saint-Marc près de Saint-Quay-Portrieux, ce que je n’ai pu faire.
23 novembre 2024
Songeant au Socrate ce samedi matin à comment ça a commencé cette histoire de diminution de la vue pour cause de cataracte, je me souviens que ça remonte loin. A plusieurs dizaines d’années, quand j’ai commencé à être ébloui par les phares des voitures arrivant en face puis par toutes les sources lumineuses. Au point de progressivement renoncer à conduire la nuit hors des trajets que je connaissais par cœur.
Parallèlement ont eu lieu les chutes dues à la mauvaise vision du sol des trottoirs, des rues piétonnières et des marches d’escalier mal éclairées. La première dans une église, la plus grave à Espelette où je me suis cassé la clavicule. Il y en eut d’autres, sans conséquences, à l’extérieur et à l’intérieur, dont l’une dans l’escalier de l’Opéra de Rouen laissé dans la pénombre à la période de Noël, dont je n’avais pas vu la dernière marche.
Maintenant, j’ai sur chaque lieu un regard nouveau en volume et profondeur. Je vois exactement les creux et des bosses des trottoirs et des rues piétonnières et je distingue parfaitement les angles droits des marches des escaliers, fixes ou mécaniques. Je le constate encore une fois après mon café lecture en allant imprimer à l’automate de la Gare mon prochain billet de train pour Paris puis quand pour rentrer je rejoins par l’escalator le métro, gratuit ce jour, afin d’éviter le vent glacial qui balaie la ville de Rouen en ce lendemain de chute de neige.
*
Personne parmi celles et ceux qui me voient régulièrement depuis des mois ou même des années pour me dire : « Tiens, vous n’avez plus de lunettes ? »
Parallèlement ont eu lieu les chutes dues à la mauvaise vision du sol des trottoirs, des rues piétonnières et des marches d’escalier mal éclairées. La première dans une église, la plus grave à Espelette où je me suis cassé la clavicule. Il y en eut d’autres, sans conséquences, à l’extérieur et à l’intérieur, dont l’une dans l’escalier de l’Opéra de Rouen laissé dans la pénombre à la période de Noël, dont je n’avais pas vu la dernière marche.
Maintenant, j’ai sur chaque lieu un regard nouveau en volume et profondeur. Je vois exactement les creux et des bosses des trottoirs et des rues piétonnières et je distingue parfaitement les angles droits des marches des escaliers, fixes ou mécaniques. Je le constate encore une fois après mon café lecture en allant imprimer à l’automate de la Gare mon prochain billet de train pour Paris puis quand pour rentrer je rejoins par l’escalator le métro, gratuit ce jour, afin d’éviter le vent glacial qui balaie la ville de Rouen en ce lendemain de chute de neige.
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Personne parmi celles et ceux qui me voient régulièrement depuis des mois ou même des années pour me dire : « Tiens, vous n’avez plus de lunettes ? »
21 novembre 2024
Un vieux fond d’optimisme m’a fait prendre un billet pour Paris le vingt novembre, soit huit jours après la seconde opération de la cataracte (un billet annulable sans frais jusqu’à la veille du départ). Et me voici donc ce mercredi dans le sept heures vingt-trois où je débute la lecture de Carnets secrets d’Archibald d’Handrax, un inédit Rivages poche qui commence ainsi On tire les feux d’artifice la nuit pour ne pas blesser les oiseaux. Ce mystérieux baron est mort en deux mille seize dans l’Allier où il a passé toute sa vie, prétend Bernard Quiriny qui signe la préface, mais pas le reste.
Pour que je voie encore mieux la ville avec mes yeux neufs, le soleil est de la partie. Cela n’empêche pas une vieille à béquilles d’être de mauvaise humeur, qui décoche au bicycliste ayant largement le temps de passer devant elle sur le passage piétonnier « T’as pas vu que le feu est rouge, connard ! »
Ça commence au Marché d’Aligre, chez Amin, où je trouve La Seine de Pierre Mac Orlan avec photographies de René-Jacques (Le Castor Astral). En absence du patron, son aide me le dit à trois euros. « Deux euros, ça irait ? » Ça ira. Ayant atteint Re-Read, j’y achète quatre euros Poèmes de Joseph Brodsky (Gallimard). Ici on ne discute pas le prix. La jolie employée est absente, sur laquelle j’aurais bien essayé mes nouveaux yeux. Au Book-Off de Ledru-Rollin, ce sont quatre livres à un euro : Jeux de miroir de Bernard Fraigneau (Glyphe), La Toussaint de Pierre Bergougnoux (Gallimard), Les Causes célèbres de Jean Paulhan (L’Imaginaire/Gallimard) et, que j’ai déjà dans d’autres éditions, Trois filles de leur mère de Pierre Louÿs (Allia).
A la pause déjeuner, je vais dans les toilettes d’Au Diable des Lombards me mettre une goutte d’Ocufen dans chaque œil puis, dans la formule du jour entrée plat, choisis la salade auvergnate et le Parmentier d’effiloché d’agneau. Changement de personnel, une jeune femme au service et un jeune barbu à casquette derrière le comptoir, à deux ça marche mieux et c’est toujours bon.
Le boulevard de Sébastopol traversé, je reprends le remplissage de mon sac au Book-Off de Saint-Martin avec trois livres à un euro : Gabriële d’Anne et Claire Berest (Stock), Lettre à Vouchka de Samuel Brussell (La Baconnière) et Ma mère, musicienne, est morte de maladie maligne à minuit, mardi à mercredi, au milieu du mois de mai mille997 au mouroir mémorial à Manhattan de Louis Wolfson (Attila) acheté pour son titre.
J’achève ma tournée au Book-Off de Quatre Septembre où je ne trouve rien. Il faut dire que le Japon y occupe de plus en plus de place. Cela finit par ressembler à la boutique dédiée à ce pays, autrefois en face, remplacée par une supérette bio. Si j’avais pu lire les petits caractères de mon plan de la capitale, j’aurai supprimé cette ultime étape pour aller découvrir le premier Bibliovore parisien dans le Marais (un autre va ouvrir à Belleville).
A la Gare Saint-Lazare, la voix masculine de la Senecefe menace pour demain jeudi de chute de neige, de verglas et d’un mouvement social, tout cela susceptible de perturber nos lignes.
Dans le seize heures quarante du retour, je retrouve le fantomatique Archibald d’Handrax :
Bibliophilie. Une rareté, Le Jean-Jacques d’Emile Rousseau.
Il disait : On n’a qu’une vie, il s’agit de ne pas la rater à moitié.
Dans certains pays tropicaux, les tornades sont un moyen de transport gratuit et très apprécié.
Il disait : Le monde est une blague dont j’attends la chute.
Le baron a de bonnes lectures, qu’il cite.
De Louis Scutenaire :
C’est un livre admirable, comme il y en a tant.
Le contraire est toujours vrai.
D’Henri de Régnier :
Je n’ai jamais, en écrivant, cherché quoi que ce soit d’autre que le plaisir délicieux et toujours nouveau d’une occupation inutile.
Au fil de la journée, le ciel s’est couvert. J’arrive à Rouen à dix-huit heures zéro deux, après qu’il a plu.
Pour que je voie encore mieux la ville avec mes yeux neufs, le soleil est de la partie. Cela n’empêche pas une vieille à béquilles d’être de mauvaise humeur, qui décoche au bicycliste ayant largement le temps de passer devant elle sur le passage piétonnier « T’as pas vu que le feu est rouge, connard ! »
Ça commence au Marché d’Aligre, chez Amin, où je trouve La Seine de Pierre Mac Orlan avec photographies de René-Jacques (Le Castor Astral). En absence du patron, son aide me le dit à trois euros. « Deux euros, ça irait ? » Ça ira. Ayant atteint Re-Read, j’y achète quatre euros Poèmes de Joseph Brodsky (Gallimard). Ici on ne discute pas le prix. La jolie employée est absente, sur laquelle j’aurais bien essayé mes nouveaux yeux. Au Book-Off de Ledru-Rollin, ce sont quatre livres à un euro : Jeux de miroir de Bernard Fraigneau (Glyphe), La Toussaint de Pierre Bergougnoux (Gallimard), Les Causes célèbres de Jean Paulhan (L’Imaginaire/Gallimard) et, que j’ai déjà dans d’autres éditions, Trois filles de leur mère de Pierre Louÿs (Allia).
A la pause déjeuner, je vais dans les toilettes d’Au Diable des Lombards me mettre une goutte d’Ocufen dans chaque œil puis, dans la formule du jour entrée plat, choisis la salade auvergnate et le Parmentier d’effiloché d’agneau. Changement de personnel, une jeune femme au service et un jeune barbu à casquette derrière le comptoir, à deux ça marche mieux et c’est toujours bon.
Le boulevard de Sébastopol traversé, je reprends le remplissage de mon sac au Book-Off de Saint-Martin avec trois livres à un euro : Gabriële d’Anne et Claire Berest (Stock), Lettre à Vouchka de Samuel Brussell (La Baconnière) et Ma mère, musicienne, est morte de maladie maligne à minuit, mardi à mercredi, au milieu du mois de mai mille997 au mouroir mémorial à Manhattan de Louis Wolfson (Attila) acheté pour son titre.
J’achève ma tournée au Book-Off de Quatre Septembre où je ne trouve rien. Il faut dire que le Japon y occupe de plus en plus de place. Cela finit par ressembler à la boutique dédiée à ce pays, autrefois en face, remplacée par une supérette bio. Si j’avais pu lire les petits caractères de mon plan de la capitale, j’aurai supprimé cette ultime étape pour aller découvrir le premier Bibliovore parisien dans le Marais (un autre va ouvrir à Belleville).
A la Gare Saint-Lazare, la voix masculine de la Senecefe menace pour demain jeudi de chute de neige, de verglas et d’un mouvement social, tout cela susceptible de perturber nos lignes.
Dans le seize heures quarante du retour, je retrouve le fantomatique Archibald d’Handrax :
Bibliophilie. Une rareté, Le Jean-Jacques d’Emile Rousseau.
Il disait : On n’a qu’une vie, il s’agit de ne pas la rater à moitié.
Dans certains pays tropicaux, les tornades sont un moyen de transport gratuit et très apprécié.
Il disait : Le monde est une blague dont j’attends la chute.
Le baron a de bonnes lectures, qu’il cite.
De Louis Scutenaire :
C’est un livre admirable, comme il y en a tant.
Le contraire est toujours vrai.
D’Henri de Régnier :
Je n’ai jamais, en écrivant, cherché quoi que ce soit d’autre que le plaisir délicieux et toujours nouveau d’une occupation inutile.
Au fil de la journée, le ciel s’est couvert. J’arrive à Rouen à dix-huit heures zéro deux, après qu’il a plu.
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