Mon petit logis Air Bibi étant situé au rez-de-chaussée, je dois faire ce que je n’aime pas : tirer les rideaux pour la nuit. Celle-ci est bonne, bien que durant mes périodes de réveil j’ai l’esprit occupé par la mort de Sylvain Amic sur son lieu de villégiature. Il s’est vu mourir puisqu’il a appelé le Samu et il devait être seul puisqu’il a téléphoné lui-même.
Au matin, alors qu’il a plu en fin de nuit, une accalmie me permet de rejoindre le centre de Saint-Brieuc sans ouvrir le parapluie. Je me procure un pain au chocolat (un euro trente) à la boulangerie Les Gallo’Pains (ah ah ah) puis m’installe à l’intérieur du Bistrot de la Poste où je commande un allongé verre d’eau (un euro soixante).
L’endroit est agréable. Un grand comptoir circulaire, une banquette et des tabourets usés par les fessiers, de la musique potable, une clientèle d’habitué(e)s qui discutent sur le thème « Ça y est, c’est reparti ». Je tente de lire Ouest-France mais les dimensions de ce journal sont rédhibitoires. « A partir de jeudi, il fera beau », dit une femme. Un homme se lève pour fermer la porte des toilettes restée ouverte, cela heurtait sa sensibilité. Tou(te)s ces Breton(ne)s donnent de la vie à ce café. Ce bruit, ajouté à la musique, m’empêcherait d’y lire. Aussi, je me propulse jusqu’à l’Office du Tourisme avec l’aide d’un aimable autochtone muni d’un smartphone.
Doté de plans supplémentaires, je retrouve le Cœur de Ville (comme ils disent) et la pluie qui fait une petite apparition sous forme d’averse. J’entre à La Cigale où la dame du comptoir est très souriante et l’allongé à un euro soixante. C’est là que je rouvre le deuxième volume de Lettres à Madame Hanska d’Honoré de Balzac laissé au repos depuis Colmar. Il m’en reste une bonne moitié à lire. Dès aujourd’hui, je vais me mettre à faire disparaître les 155 000 Fr. de dettes avec une rapidité de travail qui vous prouvera combien j’ai le cœur tout à vous. C’est beau comme du Bayrou. « C’était très bien, on avait les fumées du Portugal qui remontaient. Sinon on aurait eu quarante degrés », raconte la deuxième serveuse au cuisinier. La musique est un peu forte. On entend du bègue Beder soliloqué sur du son en béton: Ma génération est passée en un clin d’œil de l’inconséquence à la paranoïa.
Vers onze heures trente il est temps de se mettre en quête d’un restaurant. « Alors, vous avez trouvé quelque chose hier ? » m’interpelle depuis sa porte la patronne de La Cuisine du Marché où c’était complet. Je lui raconte mes malheurs. « Bah oui, le lundi c’est dur. » Je lui réserve une table pour midi.
Salade de gésiers, noix de jambon mariné au piment d’Espelette, c’est la formule du jour à seize euros de La Cuisine du Marché. Ce n’est pas complet ce mardi, et que des retraité(e)s. It’s All Right chante Ray Charles. C’est fort bon. Surprise dans les toilettes : deux planches de Reiser. L’une est intitulée Gros Caca. Sur l’autre, une fillette dit à sa mère « Papa s’est pendu dans le grenier ». La mère affolée y court. Rien. Elle redescend et la fillette l’achève d’un « Poisson d’avril ! C’est pas dans le grenier, c’est dans la cave ». Le dernier dessin montre le père verdâtre suspendu à la corde.
Le Transat Kafé, près de la Cathédrale, me permet de prendre un café à un euro soixante apporté par une jeune serveuse à anneau dans le nez, en terrasse, au soleil, avec Balzac et ses hémorroïdes … les mêmes souffrances ont reparu au même endroit, il va falloir si elles persistent recourir aux bains de siège et aux fomentations. Cette fois, il n’y a pas d’ambiguïtés sur les causes, c’est bien le café…
Au matin, alors qu’il a plu en fin de nuit, une accalmie me permet de rejoindre le centre de Saint-Brieuc sans ouvrir le parapluie. Je me procure un pain au chocolat (un euro trente) à la boulangerie Les Gallo’Pains (ah ah ah) puis m’installe à l’intérieur du Bistrot de la Poste où je commande un allongé verre d’eau (un euro soixante).
L’endroit est agréable. Un grand comptoir circulaire, une banquette et des tabourets usés par les fessiers, de la musique potable, une clientèle d’habitué(e)s qui discutent sur le thème « Ça y est, c’est reparti ». Je tente de lire Ouest-France mais les dimensions de ce journal sont rédhibitoires. « A partir de jeudi, il fera beau », dit une femme. Un homme se lève pour fermer la porte des toilettes restée ouverte, cela heurtait sa sensibilité. Tou(te)s ces Breton(ne)s donnent de la vie à ce café. Ce bruit, ajouté à la musique, m’empêcherait d’y lire. Aussi, je me propulse jusqu’à l’Office du Tourisme avec l’aide d’un aimable autochtone muni d’un smartphone.
Doté de plans supplémentaires, je retrouve le Cœur de Ville (comme ils disent) et la pluie qui fait une petite apparition sous forme d’averse. J’entre à La Cigale où la dame du comptoir est très souriante et l’allongé à un euro soixante. C’est là que je rouvre le deuxième volume de Lettres à Madame Hanska d’Honoré de Balzac laissé au repos depuis Colmar. Il m’en reste une bonne moitié à lire. Dès aujourd’hui, je vais me mettre à faire disparaître les 155 000 Fr. de dettes avec une rapidité de travail qui vous prouvera combien j’ai le cœur tout à vous. C’est beau comme du Bayrou. « C’était très bien, on avait les fumées du Portugal qui remontaient. Sinon on aurait eu quarante degrés », raconte la deuxième serveuse au cuisinier. La musique est un peu forte. On entend du bègue Beder soliloqué sur du son en béton: Ma génération est passée en un clin d’œil de l’inconséquence à la paranoïa.
Vers onze heures trente il est temps de se mettre en quête d’un restaurant. « Alors, vous avez trouvé quelque chose hier ? » m’interpelle depuis sa porte la patronne de La Cuisine du Marché où c’était complet. Je lui raconte mes malheurs. « Bah oui, le lundi c’est dur. » Je lui réserve une table pour midi.
Salade de gésiers, noix de jambon mariné au piment d’Espelette, c’est la formule du jour à seize euros de La Cuisine du Marché. Ce n’est pas complet ce mardi, et que des retraité(e)s. It’s All Right chante Ray Charles. C’est fort bon. Surprise dans les toilettes : deux planches de Reiser. L’une est intitulée Gros Caca. Sur l’autre, une fillette dit à sa mère « Papa s’est pendu dans le grenier ». La mère affolée y court. Rien. Elle redescend et la fillette l’achève d’un « Poisson d’avril ! C’est pas dans le grenier, c’est dans la cave ». Le dernier dessin montre le père verdâtre suspendu à la corde.
Le Transat Kafé, près de la Cathédrale, me permet de prendre un café à un euro soixante apporté par une jeune serveuse à anneau dans le nez, en terrasse, au soleil, avec Balzac et ses hémorroïdes … les mêmes souffrances ont reparu au même endroit, il va falloir si elles persistent recourir aux bains de siège et aux fomentations. Cette fois, il n’y a pas d’ambiguïtés sur les causes, c’est bien le café…