Après la tempête, voici le triathlon. Des interdictions de stationner et des barrières. Pas de cars BreizhGo. Heureusement, je n’ai plus besoin d’aller à Binic le dimanche, Saint-Quay vivant tous les jours. Malgré le grand nombre de maisons inoccupées, tout est ouvert côté boulangeries, cafés et restaurants. A huit heures, en ce qui concerne le Quay des Brunes où sont attablés des pêcheurs et l’huîtrier du dimanche.
Deux kilomètres, c’est la distance entre la plage du Casino et Port d’Armor par le Géherre Trente-Quatre, que je parcours toujours avec le même plaisir. La mer est chaque jour renouvelée. Ce matin plus agitée qu’hier durant le gros vent. Pendant que le soleil se lève à l’est, une portion d’arc-en-ciel se fait voir à l’ouest.
Le dernier escalier descendu, je vois que le Poisson Rouge est fermé. Il est fluctuant dans sa sortie du bocal. Je m’assois face au Port du Portrieux, le port d’échouage. C’est marée haute, ça flotte. Parmi tous les bateaux blancs, un vert, un rose, un jaune, un bleu.
Comme je me refroidis, je décide d’aller au bout de la pince inférieure de Port d’Armor (l’autre est réservée aux professionnels de la pêche), une digue à circulation automobile, mais le dimanche matin, peu de mouvement. Sur ma droite, le port d’échouage. Sur ma gauche, le port de plaisance et le port de pêche.
Au retour, L’Ecume m’accueille à sa terrasse ensoleillée. Le dommage est la vue sur les voitures garées. « Les gens heureux lisent et boivent du café », lis-je sur le mur de la véranda avant de quitter le lieu. Le titre du premier roman d'Agnès Martin-Lugand, qui habitait Rouen à cette époque, a fait florès (comme on dit).
Par l’intérieur du bourg, je rejoins la boulangerie d’en bas de chez moi et achète un suédois au thon et un gâteau à la rhubarbe pour six euros quatre-vingt-dix. Je continue jusqu’au Quay des Brunes qui, sans l’afficher, maintient l’entente avec l’huîtrier du dimanche pour une formule six huîtres et un verre de muscadet à dix euros. A peine ai-je terminé qu’une drache me chasse de la terrasse.
Une sono épouvantable rend les abords de la plage du Casino insupportables. Ça nage, ça court, ça pédale, ça tient à le faire savoir. Je fuis par l’intérieur et rejoins le bord de mer par la rue de la Comtesse. Un banc jaune que j’essuie me permet de manger mon suédois en pensant aux amis de Stockholm puis mon petit gâteau. Des promeneurs du dimanche me demandent des conseils pour rejoindre le Kasino et ne les suivent pas. Passent une putain de famille « On saute pas ! On saute pas ! » « On avait dit de pas sauter ! » et quelques triathlètes à l’entraînement.
Avant une nouvelle averse, je rejoins L’Ecume afin d’y jouer le rôle qui est le mien à la petite table du coin. Celui d’un gens heureux. Le soleil est revenu. Je termine Ravel, l’évocation des dix dernières années de la vie du compositeur par Jean Echenoz. Dommage qu’il n’ait pas appris en lisant Paul Léautaud qu’on ne commence pas une phrase par Mais. Un unique extrait : Reste la possibilité d’aller faire un tour dans le jardin qui est un espace à trois côtés, herbu, pentu, bombé comme un triangle de fille.
*
Port d’Armor, la grosse pince comme je l’appelle, a été construit en mil neuf cent quatre-vingt-dix et inauguré par le Tabarly. C’est énorme, démesuré par rapport à l’environnement. J’aurais été contre un tel projet. J’aurais eu tort car, d’une part, il fait maintenant partie du charme de Saint-Quay, d’autre part, il a permis la poursuite de la pêche professionnelle et l’installation de grosses brasseries à prix raisonnable.
Deux kilomètres, c’est la distance entre la plage du Casino et Port d’Armor par le Géherre Trente-Quatre, que je parcours toujours avec le même plaisir. La mer est chaque jour renouvelée. Ce matin plus agitée qu’hier durant le gros vent. Pendant que le soleil se lève à l’est, une portion d’arc-en-ciel se fait voir à l’ouest.
Le dernier escalier descendu, je vois que le Poisson Rouge est fermé. Il est fluctuant dans sa sortie du bocal. Je m’assois face au Port du Portrieux, le port d’échouage. C’est marée haute, ça flotte. Parmi tous les bateaux blancs, un vert, un rose, un jaune, un bleu.
Comme je me refroidis, je décide d’aller au bout de la pince inférieure de Port d’Armor (l’autre est réservée aux professionnels de la pêche), une digue à circulation automobile, mais le dimanche matin, peu de mouvement. Sur ma droite, le port d’échouage. Sur ma gauche, le port de plaisance et le port de pêche.
Au retour, L’Ecume m’accueille à sa terrasse ensoleillée. Le dommage est la vue sur les voitures garées. « Les gens heureux lisent et boivent du café », lis-je sur le mur de la véranda avant de quitter le lieu. Le titre du premier roman d'Agnès Martin-Lugand, qui habitait Rouen à cette époque, a fait florès (comme on dit).
Par l’intérieur du bourg, je rejoins la boulangerie d’en bas de chez moi et achète un suédois au thon et un gâteau à la rhubarbe pour six euros quatre-vingt-dix. Je continue jusqu’au Quay des Brunes qui, sans l’afficher, maintient l’entente avec l’huîtrier du dimanche pour une formule six huîtres et un verre de muscadet à dix euros. A peine ai-je terminé qu’une drache me chasse de la terrasse.
Une sono épouvantable rend les abords de la plage du Casino insupportables. Ça nage, ça court, ça pédale, ça tient à le faire savoir. Je fuis par l’intérieur et rejoins le bord de mer par la rue de la Comtesse. Un banc jaune que j’essuie me permet de manger mon suédois en pensant aux amis de Stockholm puis mon petit gâteau. Des promeneurs du dimanche me demandent des conseils pour rejoindre le Kasino et ne les suivent pas. Passent une putain de famille « On saute pas ! On saute pas ! » « On avait dit de pas sauter ! » et quelques triathlètes à l’entraînement.
Avant une nouvelle averse, je rejoins L’Ecume afin d’y jouer le rôle qui est le mien à la petite table du coin. Celui d’un gens heureux. Le soleil est revenu. Je termine Ravel, l’évocation des dix dernières années de la vie du compositeur par Jean Echenoz. Dommage qu’il n’ait pas appris en lisant Paul Léautaud qu’on ne commence pas une phrase par Mais. Un unique extrait : Reste la possibilité d’aller faire un tour dans le jardin qui est un espace à trois côtés, herbu, pentu, bombé comme un triangle de fille.
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Port d’Armor, la grosse pince comme je l’appelle, a été construit en mil neuf cent quatre-vingt-dix et inauguré par le Tabarly. C’est énorme, démesuré par rapport à l’environnement. J’aurais été contre un tel projet. J’aurais eu tort car, d’une part, il fait maintenant partie du charme de Saint-Quay, d’autre part, il a permis la poursuite de la pêche professionnelle et l’installation de grosses brasseries à prix raisonnable.



