Chaque matin, j’espère que le miracle de l’après Colmar va se reproduire et l’écran noir de mon ordinateur disparaître. Il n’a toujours pas lieu ce jeudi matin. Je décide d’emporter l’appareil à Saint-Brieuc afin de le montrer à un spécialiste.
J’achète un pain au chocolat en bas de mon logis provisoire. Il est sept heures trente, le Kreisker, hôtel bar tabac, ouvre ses portes à côté de l’ébouriffante construction triangulaire rose. J’y bois l’allongé (un euro cinquante) et feuillette Le Télégramme. Puis j’attends le BreizhGo de huit heures vingt-huit à l’arrêt Casino.
J’en descends à l’arrêt Les Champs. Je rejoins le Bistrot de la Poste, de nouveau ouvert, un peu repeint, pour un café, en attendant dix heures. Le serveur m’indique une boutique de téléphonie où l’on m’indique le seul réparateur d’ordinateurs de la ville près du Parc des Promenades. L’homme qui me reçoit refuse de me donner un avis. Il faut que son collègue garde l’appareil deux ou trois jours et évidemment ce n’est pas gratuit. Je refuse et me voilà sans solution. J’achète une carte Esse Dé à la Fnaque, ne pouvant plus transférer mes photos de la mémoire interne. Saint-Quay-Portrieux est si photogénique.
Je fais aussi des courses chez U, le magasin Coccinelle de Saint-Quay étant horriblement cher, puis je vais attendre le Deux Cent Un du retour d’onze heures cinquante-deux à La Taverne où Hortense m’apporte un nouveau café. « Lecornu annonce qu’il va augmenter la retraite des femmes, c’est bien ça ! » s’exclame une vieille bourgeoise. Des syndiqués à chasuble passent sur la place. Je découvre que l’arrêt Les Champs et sur le parcours de la manif. Un employé des Tub invite tous les usagers des bus à aller les prendre à la Gare. Heureusement, je suis en avance et arrive là-haut avant le départ de mon BreizhGo. J’apprends le problème à son chauffeur qui téléphone pour avoir confirmation et nous voici partis avec un long détour en périphérie.
Je descends à l’arrêt La Poste à cinquante mètres de mon logis. Je sors de mon sac l’ordinateur moribond et redescends me procurer un bagnat au thon et une part de tarte à la mirabelle (sept euros) à la boulangerie d’en bas. Je pique-nique sur mon banc bleu d’hier soir. Excellente, la tarte.
Par le Géherre je rejoins le Café de la Plage et le trouve à nouveau fermé. « C’est normal », me dit-on à côté aux Valseuses où je prends le café sur un tonneau métallique à siège haut (deux euros). Il fait trop de vent pour lire mais j’y reste jusqu’à ce que ça ferme à quinze heures.
Je trouve un banc abrité entre l’Ile de la Comtesse et Port d’Armor pour me livrer au vice impuni. C’était une des dernières journées d’automne qui inquiètent et charment à la fois, qui sont comme la tristesse après l’amour, quand une femme de trente ans vous embrasse avec désespoir pour retenir plus longtemps ces voluptés qui l’abandonnent. écrit Paul-Jean Toulet.
*
Echange de mails, via mon smartphone, avec le fameux Cercle Informatique Quinocéen dont les permanences ne sont pas assurées. On y promet, en cas de panne d’un ordinateur, le prêt d’un remplaçant pour un mois contre vingt-cinq euros pour les non adhérents. C’est affiché sur la porte de l’ancienne Mairie. Les ordinateurs sont indisponibles, me répond-on, sans cacher qu’on n’a pas du tout envie de m’aider.
*
Dès qu’il s’agit d’informatique, on n’a affaire qu’à des hommes, et pas aux plus sympathiques.
J’achète un pain au chocolat en bas de mon logis provisoire. Il est sept heures trente, le Kreisker, hôtel bar tabac, ouvre ses portes à côté de l’ébouriffante construction triangulaire rose. J’y bois l’allongé (un euro cinquante) et feuillette Le Télégramme. Puis j’attends le BreizhGo de huit heures vingt-huit à l’arrêt Casino.
J’en descends à l’arrêt Les Champs. Je rejoins le Bistrot de la Poste, de nouveau ouvert, un peu repeint, pour un café, en attendant dix heures. Le serveur m’indique une boutique de téléphonie où l’on m’indique le seul réparateur d’ordinateurs de la ville près du Parc des Promenades. L’homme qui me reçoit refuse de me donner un avis. Il faut que son collègue garde l’appareil deux ou trois jours et évidemment ce n’est pas gratuit. Je refuse et me voilà sans solution. J’achète une carte Esse Dé à la Fnaque, ne pouvant plus transférer mes photos de la mémoire interne. Saint-Quay-Portrieux est si photogénique.
Je fais aussi des courses chez U, le magasin Coccinelle de Saint-Quay étant horriblement cher, puis je vais attendre le Deux Cent Un du retour d’onze heures cinquante-deux à La Taverne où Hortense m’apporte un nouveau café. « Lecornu annonce qu’il va augmenter la retraite des femmes, c’est bien ça ! » s’exclame une vieille bourgeoise. Des syndiqués à chasuble passent sur la place. Je découvre que l’arrêt Les Champs et sur le parcours de la manif. Un employé des Tub invite tous les usagers des bus à aller les prendre à la Gare. Heureusement, je suis en avance et arrive là-haut avant le départ de mon BreizhGo. J’apprends le problème à son chauffeur qui téléphone pour avoir confirmation et nous voici partis avec un long détour en périphérie.
Je descends à l’arrêt La Poste à cinquante mètres de mon logis. Je sors de mon sac l’ordinateur moribond et redescends me procurer un bagnat au thon et une part de tarte à la mirabelle (sept euros) à la boulangerie d’en bas. Je pique-nique sur mon banc bleu d’hier soir. Excellente, la tarte.
Par le Géherre je rejoins le Café de la Plage et le trouve à nouveau fermé. « C’est normal », me dit-on à côté aux Valseuses où je prends le café sur un tonneau métallique à siège haut (deux euros). Il fait trop de vent pour lire mais j’y reste jusqu’à ce que ça ferme à quinze heures.
Je trouve un banc abrité entre l’Ile de la Comtesse et Port d’Armor pour me livrer au vice impuni. C’était une des dernières journées d’automne qui inquiètent et charment à la fois, qui sont comme la tristesse après l’amour, quand une femme de trente ans vous embrasse avec désespoir pour retenir plus longtemps ces voluptés qui l’abandonnent. écrit Paul-Jean Toulet.
*
Echange de mails, via mon smartphone, avec le fameux Cercle Informatique Quinocéen dont les permanences ne sont pas assurées. On y promet, en cas de panne d’un ordinateur, le prêt d’un remplaçant pour un mois contre vingt-cinq euros pour les non adhérents. C’est affiché sur la porte de l’ancienne Mairie. Les ordinateurs sont indisponibles, me répond-on, sans cacher qu’on n’a pas du tout envie de m’aider.
*
Dès qu’il s’agit d’informatique, on n’a affaire qu’à des hommes, et pas aux plus sympathiques.



