À pied jusqu’au Square Verdrel puis, la pluie de retour, je saute dans le bus Effe Sept gratuit ce mercredi pour cause de Foire Saint-Romain pour atteindre la Gare sans me mouiller. Dans la voiture Trois du sept heures vingt-deux pour Paris, je lis Une enfance de château de Lord Berners, compositeur d’avant-garde admiré par Stravinski, peintre et auteur de quatre volumes de souvenirs. Ce premier, consacré à son éducation anglaise et à ses premiers émois homosexuels, est le seul traduit en français. À l’extérieur, ça pleut.
Bondés, les métros Trois et Huit qui m’emmènent à Ledru-Rollin. À la sortie, une vague éclaircie m’incite à rejoindre le Marché d’Aligre. Emile n’y est pas. Amine oui, avec des nouveautés, mais rien pour moi. Au Camélia, c’est assis que je bois le café car il me faut attendre un moment avant qu’il soit onze heures. Ma lecture du jour ne me déçoit pas heureusement.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, ma récolte de livres à un euro est modeste : Les Arcs de Saint-Pierre de Gil Jouanard (Editions du Laquet) et Lettres à la Bien-aimée et autres poèmes de Thierry Metz (Poésie Gallimard). J’y ajoute Hymnes à la haine de Dorothy Parker (Phébus libretto) que je destine à celui avec qui j’ai rendez-vous à midi, midi et quart, chez Au Diable des Lombards.
Je choisis une table tranquille sur le côté et l’ami d’Orléans me rejoint dans les temps. Il m’explique la raison de sa présence dans la capitale. On l’attend à Bologne où il donnera une conférence sur l’œuvre de Nicole Claveloux exposée au Festival A occhi aperti (Les yeux ouverts). Il doit prendre un avion en fin d’après-midi et aucun train dans la journée entre Orléans et Paris. Entrée plat pour moi et plat dessert pour lui. Nous discutons de nos vies respectives.
À l’issue de ce repas, bien que cela le charge un peu, mais je ne savais pas qu’il prenait l’avion, je lui donne Hymnes à la haine de Dorothy Parker ainsi que, trouvé autrefois chez Book-Off, Chier dans le cassetin aux apostrophes de David Alliot (Horay) qui recense six cents mots de l’argot des métiers du livre. À quoi j’ajoute des livres pour enfants qui j’espère lui seront utiles, certains anciens et étrangers, prélevés au fil des mois dans les boîtes à livres rouennaises.
Nous nous séparons rue Saint-Martin, lui allant visiter des galeries d’art dans le Marais, moi descendant au sous-sol du Book-Off à la recherche de livres à un euro. Je mets dans mon panier Soliloque du prisonnier de Charles Maurras (L’Herne) et, comme antidote, Chez les Weil (André et Simone) de Sylvie Weil (Phébus libretto). Après avoir hésité, j’ajoute C’est encore moi qui vous écris de Marie Billetdoux (J’ai Lu), deux gros volumes de mil quatre cents quatre-vingt-deux pages en coffret qui contiennent tous les écrits qui ont jalonné sa vie entre mil neuf cent soixante-huit et deux mille huit, sa correspondance, son journal intime, ses documents administratifs et des articles de presse. Je les lirai peut-être. Je me souviens comme elle était jolie au temps de son premier roman quand elle s’appelait Raphaële et était reçue à Apostrophes par Bernard Pivot.
*
Comme les événements dans les romans de Henry James, elle était toujours « sur le point d’arriver. » (Lord Berners Une enfance de château)
*
Parmi les compositions de Lord Berners : les Trois petites marches funèbres « pour un homme d’Etat » « pour un canari » « pour une tante à héritage » (mil neuf cent seize).
*
Dans sa propriété, Faringdon House, près d’Oxford, il fit construire une tour de quarante-trois mètres de haut au pied de laquelle il mit un écriteau : « Members of the Public committing suicide from this tower do so at their own risk ».
Bondés, les métros Trois et Huit qui m’emmènent à Ledru-Rollin. À la sortie, une vague éclaircie m’incite à rejoindre le Marché d’Aligre. Emile n’y est pas. Amine oui, avec des nouveautés, mais rien pour moi. Au Camélia, c’est assis que je bois le café car il me faut attendre un moment avant qu’il soit onze heures. Ma lecture du jour ne me déçoit pas heureusement.
Au Book-Off de Ledru-Rollin, ma récolte de livres à un euro est modeste : Les Arcs de Saint-Pierre de Gil Jouanard (Editions du Laquet) et Lettres à la Bien-aimée et autres poèmes de Thierry Metz (Poésie Gallimard). J’y ajoute Hymnes à la haine de Dorothy Parker (Phébus libretto) que je destine à celui avec qui j’ai rendez-vous à midi, midi et quart, chez Au Diable des Lombards.
Je choisis une table tranquille sur le côté et l’ami d’Orléans me rejoint dans les temps. Il m’explique la raison de sa présence dans la capitale. On l’attend à Bologne où il donnera une conférence sur l’œuvre de Nicole Claveloux exposée au Festival A occhi aperti (Les yeux ouverts). Il doit prendre un avion en fin d’après-midi et aucun train dans la journée entre Orléans et Paris. Entrée plat pour moi et plat dessert pour lui. Nous discutons de nos vies respectives.
À l’issue de ce repas, bien que cela le charge un peu, mais je ne savais pas qu’il prenait l’avion, je lui donne Hymnes à la haine de Dorothy Parker ainsi que, trouvé autrefois chez Book-Off, Chier dans le cassetin aux apostrophes de David Alliot (Horay) qui recense six cents mots de l’argot des métiers du livre. À quoi j’ajoute des livres pour enfants qui j’espère lui seront utiles, certains anciens et étrangers, prélevés au fil des mois dans les boîtes à livres rouennaises.
Nous nous séparons rue Saint-Martin, lui allant visiter des galeries d’art dans le Marais, moi descendant au sous-sol du Book-Off à la recherche de livres à un euro. Je mets dans mon panier Soliloque du prisonnier de Charles Maurras (L’Herne) et, comme antidote, Chez les Weil (André et Simone) de Sylvie Weil (Phébus libretto). Après avoir hésité, j’ajoute C’est encore moi qui vous écris de Marie Billetdoux (J’ai Lu), deux gros volumes de mil quatre cents quatre-vingt-deux pages en coffret qui contiennent tous les écrits qui ont jalonné sa vie entre mil neuf cent soixante-huit et deux mille huit, sa correspondance, son journal intime, ses documents administratifs et des articles de presse. Je les lirai peut-être. Je me souviens comme elle était jolie au temps de son premier roman quand elle s’appelait Raphaële et était reçue à Apostrophes par Bernard Pivot.
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Comme les événements dans les romans de Henry James, elle était toujours « sur le point d’arriver. » (Lord Berners Une enfance de château)
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Parmi les compositions de Lord Berners : les Trois petites marches funèbres « pour un homme d’Etat » « pour un canari » « pour une tante à héritage » (mil neuf cent seize).
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Dans sa propriété, Faringdon House, près d’Oxford, il fit construire une tour de quarante-trois mètres de haut au pied de laquelle il mit un écriteau : « Members of the Public committing suicide from this tower do so at their own risk ».



