Il faudrait se faire greffer un parapluie dans le dos tellement il pleut depuis des semaines. Dimanche, cette pluie m’empêche de monter jusqu’à la Gare pour y imprimer mes billets de train. Je le fais ce lundi midi. En redescendant la rue de la Jeanne, je vois arriver vers moi un individu qui, gesticulant, me salue de loin. Cela fait longtemps que je ne l’avais vu cet artiste et écrivain.
Il me dit bonjour chaleureusement en me vouvoyant. Nous nous tutoyions autrefois mais c’était autrefois. Je ne lui dis pas que je le trouve vieilli. Ses cheveux ont blanchi. Il doit se dire la même chose à mon égard. Je lui dis qu’il est devenu très discret sur le réseau social Effe Bé (comme beaucoup). Il m’explique qu’il ne fait plus grand-chose à Rouen depuis que notre connaissance commune est Adjointe à la Culture et qu’en conséquence dans cette ville, il ne se passe plus rien dans ce domaine. Une amie à lui pourtant. Je lui apprends que j’ai rompu avec elle quand elle s’est transformée en avaleuse de défèque niouze et m’a insulté.
« L’important pour moi, me dit-il, c’est de continuer à faire de la musique et à écrire des livres. » Je lui apprends que j’en ai lu un récemment, dont je ne me souviens plus du titre, un roman acheté un euro chez Book-Off, l’histoire d’un homme qui gagne le gros lot mais qui le refuse. « Vous avez aimé, bien sûr », me dit-il. Je lui réponds que la première partie m’a intéressé mais pas la deuxième où il y a une fausse correspondance.
Lorsque nous nous séparons, il me conseille de le relire. « Je plaisante », me crie-t-il déjà parti.
*
Ça se passe dans le café où je lis l’après-midi. Une femme, point jeune, mais non dépourvue de charme, s’avance vers moi. « Excusez-moi, est-ce que vous êtes Michel ? » « Oui. » « Michel Verrier ? » « Ah non ! » « Vous ressemblez beaucoup à quelqu’un qui s’appelle Michel Verrier. » C’est une histoire courte.
*
C’est peut-être le Michel Verrier, romancier en Rhône-Alpes, qui me ressemble. Du moins sans sa barbe.
*
« Désormais il ne s'agit plus pour moi que de m'acheminer vers une sortie discrète. Ni sifflets ni applaudissements à l'entrée des vestiaires. J'aurai fait mon métier d'homme, et qui sait, peut-être, pas si mal que ça. Surtout vers la fin. » écrivait sur Effe Bé le trois octobre dernier Dominique-Emmanuel Blanchard qui vient de mourir. Il fut l’un des premiers à me publier, dans sa revue Le Bord de l’Eau à Bordeaux.
Il me dit bonjour chaleureusement en me vouvoyant. Nous nous tutoyions autrefois mais c’était autrefois. Je ne lui dis pas que je le trouve vieilli. Ses cheveux ont blanchi. Il doit se dire la même chose à mon égard. Je lui dis qu’il est devenu très discret sur le réseau social Effe Bé (comme beaucoup). Il m’explique qu’il ne fait plus grand-chose à Rouen depuis que notre connaissance commune est Adjointe à la Culture et qu’en conséquence dans cette ville, il ne se passe plus rien dans ce domaine. Une amie à lui pourtant. Je lui apprends que j’ai rompu avec elle quand elle s’est transformée en avaleuse de défèque niouze et m’a insulté.
« L’important pour moi, me dit-il, c’est de continuer à faire de la musique et à écrire des livres. » Je lui apprends que j’en ai lu un récemment, dont je ne me souviens plus du titre, un roman acheté un euro chez Book-Off, l’histoire d’un homme qui gagne le gros lot mais qui le refuse. « Vous avez aimé, bien sûr », me dit-il. Je lui réponds que la première partie m’a intéressé mais pas la deuxième où il y a une fausse correspondance.
Lorsque nous nous séparons, il me conseille de le relire. « Je plaisante », me crie-t-il déjà parti.
*
Ça se passe dans le café où je lis l’après-midi. Une femme, point jeune, mais non dépourvue de charme, s’avance vers moi. « Excusez-moi, est-ce que vous êtes Michel ? » « Oui. » « Michel Verrier ? » « Ah non ! » « Vous ressemblez beaucoup à quelqu’un qui s’appelle Michel Verrier. » C’est une histoire courte.
*
C’est peut-être le Michel Verrier, romancier en Rhône-Alpes, qui me ressemble. Du moins sans sa barbe.
*
« Désormais il ne s'agit plus pour moi que de m'acheminer vers une sortie discrète. Ni sifflets ni applaudissements à l'entrée des vestiaires. J'aurai fait mon métier d'homme, et qui sait, peut-être, pas si mal que ça. Surtout vers la fin. » écrivait sur Effe Bé le trois octobre dernier Dominique-Emmanuel Blanchard qui vient de mourir. Il fut l’un des premiers à me publier, dans sa revue Le Bord de l’Eau à Bordeaux.



