Un énorme boum dans la nuit de samedi à dimanche. Il est minuit vingt-cinq. Pas un coup de tonnerre assurément. Pas une explosion. Je dirais plutôt : le bruit d’un immeuble qui s’effondre. Je m’attends à une succession de sirènes de pompiers mais rien. Je me rendors.
Au matin de ce dimanche, je pense trouver l’explication de ce gros boum sur les réseaux soucieux, mais rien. A onze heures, ma voisine, qui fréquente la même terrasse que moi, m’interroge sur cette déflagration nocturne. Est-ce que je sais ce que c’était ? Que non.
Ce n’est que ce lundi midi que j’apprends par les sites d’information locale ce qui s’est passé.
Paris Normandie :
« Dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mai 2025, une explosion de gouttière s’est produite rue Saint-Romain à Rouen.
Police Secours est intervenue vers 00 h 30, alors que l’ouvrage en fonte situé au-dessus de la boutique de brocante Label avait terminé sa course chez les voisins de Paul Marius, brisant un carreau de leur porte cochère. Des morceaux de métal jonchaient le sol.
Les causes de l’incident, qui a uniquement causé des dégâts matériels, sont inconnues, mais il se pourrait qu’un jet de pétard en soit à l’origine. »
Normandie Actu : « Vous l’avez peut-être entendu, un bruit d’explosion a retenti dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mai 2025.
L’auteur de ces lignes a pu le constater, aux alentours de 0h30 dans la nuit de samedi à dimanche, une forte détonation a résonné vers la rue de la République.
Selon notre source, il s’agissait d’une « explosion de gouttière en fonte, au-dessus du magasin Paul Marius de la rue Saint-Romain ». La gouttière a été retrouvée « brisée, à environ deux mètres de hauteur » et des morceaux de métal jonchaient le sol.
L’explosion « a soufflé l’enseigne de l’Atelier Saint-Romain et brisé le carreau d’une porte cochère ». Il n’y a heureusement pas eu de blessé.
Pour l’heure, l’origine de cette détonation demeure inconnue. Des prélèvements ont été effectués et une enquête est en cours. »
Quand je sors vers quatorze heures pour aller boire un café, je constate que Normandie Actu est plus près de la réalité des faits que Paris Normandie. La gouttière, ce qu’il en reste, est à l’angle de Paul Marius et de l’Atelier Saint-Romain, pas au-dessus de la boutique de brocante Label.
Cette explosion de gouttière à proximité de la boutique Paul Marius, ce qui semble une petite chose pour un si fort bruit, me remet en mémoire un évènement d’avant mon départ à Saint-Raphaël.
Un après-midi, un jeune couple sonne à ma porte de jardin. Des locataires Air Bibi perdus, me dis-je. « Police Nationale », me dit la jolie jeune femme blonde en sortant une discrète carte de la poche de son djine. « Ne vous inquiétez pas », me dit celui qui l’accompagne, un brun en blouson de cuir. Ils ont une question à me poser. « Est-ce que de chez vous on voit dans la cour de Paul Marius ? » Je leur réponds que non. Ils me demandent alors quel est le syndic de la copropriété puis, ce que je trouve bizarre, quelle agence immobilière s’occupe de ma location. Quel rapport avec Paul Marius ? C’est la question que je ne leur pose pas. Je leur dis que d’autres appartements plus loin ont vue sur Paul Marius, m’attendant à ce qu’ils sonnent dans ce voisinage, mais non m’apprend ma voisine (la même) quand je lui demande le lendemain s’ils sont passés chez elle. De quoi me faire trouver ça encore plus bizarre et m’amener à me dire que cette histoire de Paul Marius n’était qu’une diversion, qu’ils venaient pour moi, mais pourquoi ?
Cette visite n’a eu aucune suite. Je l’aurais presque oubliée sans le gros boum d’origine mystérieuse visant peut-être Paul Marius.
*
Parmi mes lectures du moment, celle, au jardin, car ce livre lourd ne se prête pas à la lecture au café ou au lit, de Correspondances croisées, pavé regroupant les lettres de travail de Pierre Belfond envoyées et reçues entre mil neuf cent quatre-vingt-dix-huit et deux mille trois, quand il se relançait dans l’édition avec Mémoire du Livre, un ouvrage publié à ses dépens et réservé à ses correspondants, dans la préface duquel il précise qu’aucune citation ne doit être faite des lettres échangées.
Je fais une exception pour cette assertion de lui : Pour un libraire, un bon livre est un livre épuisé.
Au matin de ce dimanche, je pense trouver l’explication de ce gros boum sur les réseaux soucieux, mais rien. A onze heures, ma voisine, qui fréquente la même terrasse que moi, m’interroge sur cette déflagration nocturne. Est-ce que je sais ce que c’était ? Que non.
Ce n’est que ce lundi midi que j’apprends par les sites d’information locale ce qui s’est passé.
Paris Normandie :
« Dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mai 2025, une explosion de gouttière s’est produite rue Saint-Romain à Rouen.
Police Secours est intervenue vers 00 h 30, alors que l’ouvrage en fonte situé au-dessus de la boutique de brocante Label avait terminé sa course chez les voisins de Paul Marius, brisant un carreau de leur porte cochère. Des morceaux de métal jonchaient le sol.
Les causes de l’incident, qui a uniquement causé des dégâts matériels, sont inconnues, mais il se pourrait qu’un jet de pétard en soit à l’origine. »
Normandie Actu : « Vous l’avez peut-être entendu, un bruit d’explosion a retenti dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mai 2025.
L’auteur de ces lignes a pu le constater, aux alentours de 0h30 dans la nuit de samedi à dimanche, une forte détonation a résonné vers la rue de la République.
Selon notre source, il s’agissait d’une « explosion de gouttière en fonte, au-dessus du magasin Paul Marius de la rue Saint-Romain ». La gouttière a été retrouvée « brisée, à environ deux mètres de hauteur » et des morceaux de métal jonchaient le sol.
L’explosion « a soufflé l’enseigne de l’Atelier Saint-Romain et brisé le carreau d’une porte cochère ». Il n’y a heureusement pas eu de blessé.
Pour l’heure, l’origine de cette détonation demeure inconnue. Des prélèvements ont été effectués et une enquête est en cours. »
Quand je sors vers quatorze heures pour aller boire un café, je constate que Normandie Actu est plus près de la réalité des faits que Paris Normandie. La gouttière, ce qu’il en reste, est à l’angle de Paul Marius et de l’Atelier Saint-Romain, pas au-dessus de la boutique de brocante Label.
Cette explosion de gouttière à proximité de la boutique Paul Marius, ce qui semble une petite chose pour un si fort bruit, me remet en mémoire un évènement d’avant mon départ à Saint-Raphaël.
Un après-midi, un jeune couple sonne à ma porte de jardin. Des locataires Air Bibi perdus, me dis-je. « Police Nationale », me dit la jolie jeune femme blonde en sortant une discrète carte de la poche de son djine. « Ne vous inquiétez pas », me dit celui qui l’accompagne, un brun en blouson de cuir. Ils ont une question à me poser. « Est-ce que de chez vous on voit dans la cour de Paul Marius ? » Je leur réponds que non. Ils me demandent alors quel est le syndic de la copropriété puis, ce que je trouve bizarre, quelle agence immobilière s’occupe de ma location. Quel rapport avec Paul Marius ? C’est la question que je ne leur pose pas. Je leur dis que d’autres appartements plus loin ont vue sur Paul Marius, m’attendant à ce qu’ils sonnent dans ce voisinage, mais non m’apprend ma voisine (la même) quand je lui demande le lendemain s’ils sont passés chez elle. De quoi me faire trouver ça encore plus bizarre et m’amener à me dire que cette histoire de Paul Marius n’était qu’une diversion, qu’ils venaient pour moi, mais pourquoi ?
Cette visite n’a eu aucune suite. Je l’aurais presque oubliée sans le gros boum d’origine mystérieuse visant peut-être Paul Marius.
*
Parmi mes lectures du moment, celle, au jardin, car ce livre lourd ne se prête pas à la lecture au café ou au lit, de Correspondances croisées, pavé regroupant les lettres de travail de Pierre Belfond envoyées et reçues entre mil neuf cent quatre-vingt-dix-huit et deux mille trois, quand il se relançait dans l’édition avec Mémoire du Livre, un ouvrage publié à ses dépens et réservé à ses correspondants, dans la préface duquel il précise qu’aucune citation ne doit être faite des lettres échangées.
Je fais une exception pour cette assertion de lui : Pour un libraire, un bon livre est un livre épuisé.