Le Bonhomme, c’est le moment de l’aller voir de près, lui que j’ai traversé hier au retour d’Orbey, même car Fluo, même chauffeur à petit chapeau.
Je descends au terminus à l’arrêt Eglise ce vendredi qui devrait être la journée la plus chaude de la semaine. Même dans cette montagne, je la sens la chaleur alors qu’il n’est que neuf heures. Des panneaux indiquent une randonnée en boucle de deux heures. Je ne m’y lance pas. Je me contente de visiter le village : église, naïve grotte mariale, Mairie, restaurant fermé, café fermé. Cela dans le bruit de la traversée incessante du Bonhomme par de gros camions, traversée causée par la présence, plus haut, du col auquel la commune a donné son nom. Ce col du Bonhomme qu’un jour j’ai franchi dans la neige sans pneus spéciaux avec Twinnie, ma petite voiture rouge.
Il reste un café ouvert heureusement, nommé La Schlitte. Je prends place à une table à l’ombre de sa terrasse. Mon café bu, j’ouvre Balzac. Ta sœur vient de m’envoyer un coussin qui lui ressemble. Il est impossible de faire quelque chose de plus provincial, de plus bête, de moins distingué, de plus sot, de plus portière que cela. Je suis seul à cette terrasse, comme j’étais seul hier à celle de l’Hôtel des Bruyères à Orbey.
Il y a plus haut un Hôtel de la Poste mais je ne vois pas la Poste. « Il n’y a plus de Poste ici ? » demandé-je à la dame de La Schlitte lorsque je lui paie mes deux euros. « Il n’y a plus rien dans nos p’tits villages », me répond-elle. « Même à Orbey, tout va fermer », dit-elle à la jeune femme avec qui elle fait des comptes. Elle cite un certain nombre de commerces dont Au Petit Gourmet où j’étais hier, la dame va prendre sa retraite. Faute de Poste, c’est dans une boîte jaune que je glisse la carte pour celle qui a son anniversaire le seize juin, pas sûr qu’elle la reçoive le jour voulu.
L’Hôtel de la Poste est un vaste établissement avec spa. Un homme est à l’accueil à qui je demande quel sera le menu du jour et puis un café à deux euros en attendant qu’il soit l’heure du déjeuner. Puis-je le prendre en terrasse ? C’est possible mais comme il est seul, il faut que je l’y porte moi-même. Cette terrasse est derrière l’Hôtel dans un jardin où coule un ruisseau. On y entend beaucoup moins les camions et il souffle un petit vent bienvenu.
A midi, le repas est servi sous la véranda. Au menu du jour, pour seize euros cinquante : jambon melon, cordon bleu maison gratin ratatouille et petit fraisier. Une mise en bouche est offerte, même si comme moi on ne boit que de l’eau de la carafe, une petite terrine de poisson et riz. Cinq ou six couples déjeunent sous le régime de la box coffret cadeau. « C’est agréable, ce bruit de l’eau », dit tous les quarts d’heure à son mari celle qui est derrière moi. A part cela, silence total entre eux.
Mon repas réglé, je remonte jusqu’à l’église. Le Bonhomme ignore les bancs. Je n’ai à ma disposition que celui de l’abri où j’attends, seul, le car Fluo pour Colmar de treize heures quarante-cinq.
Ce car est gratuit car le chauffeur n’a plus de tickets à remplir et d’un modèle récent avec climatisation. Le choc thermique est intense lorsque j’en descends à l’arrêt Manufacture. Je n’ai pas le courage de marcher jusqu’à mon logis. Je traverse la rue pour attendre le premier bus F.
*
Sur la route du Bonhomme, un couple de marcheurs, gros sacs à dos et bâtons. Un deux trois, souffrons.
Je descends au terminus à l’arrêt Eglise ce vendredi qui devrait être la journée la plus chaude de la semaine. Même dans cette montagne, je la sens la chaleur alors qu’il n’est que neuf heures. Des panneaux indiquent une randonnée en boucle de deux heures. Je ne m’y lance pas. Je me contente de visiter le village : église, naïve grotte mariale, Mairie, restaurant fermé, café fermé. Cela dans le bruit de la traversée incessante du Bonhomme par de gros camions, traversée causée par la présence, plus haut, du col auquel la commune a donné son nom. Ce col du Bonhomme qu’un jour j’ai franchi dans la neige sans pneus spéciaux avec Twinnie, ma petite voiture rouge.
Il reste un café ouvert heureusement, nommé La Schlitte. Je prends place à une table à l’ombre de sa terrasse. Mon café bu, j’ouvre Balzac. Ta sœur vient de m’envoyer un coussin qui lui ressemble. Il est impossible de faire quelque chose de plus provincial, de plus bête, de moins distingué, de plus sot, de plus portière que cela. Je suis seul à cette terrasse, comme j’étais seul hier à celle de l’Hôtel des Bruyères à Orbey.
Il y a plus haut un Hôtel de la Poste mais je ne vois pas la Poste. « Il n’y a plus de Poste ici ? » demandé-je à la dame de La Schlitte lorsque je lui paie mes deux euros. « Il n’y a plus rien dans nos p’tits villages », me répond-elle. « Même à Orbey, tout va fermer », dit-elle à la jeune femme avec qui elle fait des comptes. Elle cite un certain nombre de commerces dont Au Petit Gourmet où j’étais hier, la dame va prendre sa retraite. Faute de Poste, c’est dans une boîte jaune que je glisse la carte pour celle qui a son anniversaire le seize juin, pas sûr qu’elle la reçoive le jour voulu.
L’Hôtel de la Poste est un vaste établissement avec spa. Un homme est à l’accueil à qui je demande quel sera le menu du jour et puis un café à deux euros en attendant qu’il soit l’heure du déjeuner. Puis-je le prendre en terrasse ? C’est possible mais comme il est seul, il faut que je l’y porte moi-même. Cette terrasse est derrière l’Hôtel dans un jardin où coule un ruisseau. On y entend beaucoup moins les camions et il souffle un petit vent bienvenu.
A midi, le repas est servi sous la véranda. Au menu du jour, pour seize euros cinquante : jambon melon, cordon bleu maison gratin ratatouille et petit fraisier. Une mise en bouche est offerte, même si comme moi on ne boit que de l’eau de la carafe, une petite terrine de poisson et riz. Cinq ou six couples déjeunent sous le régime de la box coffret cadeau. « C’est agréable, ce bruit de l’eau », dit tous les quarts d’heure à son mari celle qui est derrière moi. A part cela, silence total entre eux.
Mon repas réglé, je remonte jusqu’à l’église. Le Bonhomme ignore les bancs. Je n’ai à ma disposition que celui de l’abri où j’attends, seul, le car Fluo pour Colmar de treize heures quarante-cinq.
Ce car est gratuit car le chauffeur n’a plus de tickets à remplir et d’un modèle récent avec climatisation. Le choc thermique est intense lorsque j’en descends à l’arrêt Manufacture. Je n’ai pas le courage de marcher jusqu’à mon logis. Je traverse la rue pour attendre le premier bus F.
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Sur la route du Bonhomme, un couple de marcheurs, gros sacs à dos et bâtons. Un deux trois, souffrons.