Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Deux commerçantes du Drugstore (retour en arrière)

24 juillet 2018


Il y a cinq mois, je passe à la pharmacie du Drugstore, dont je suis un habitué, afin de prendre un renouvellement des gouttes que je dois mettre chaque soir dans mes yeux.
-Votre Carte Vitale ne passe pas, me dit la rousse pharmacienne. Il faut que vous alliez la remettre à jour à la borne qui est là-bas.
Elle me la montre, à l’autre bout de la pharmacie, près de la porte secondaire.
-Jusqu’à présent, c’était vous qui faisiez ça, lui dis-je. Vous aviez le terminal à côté de la caisse.
-Maintenant, c’est à vous de le faire, me répond-elle. Il y a un début à tout.
En pestant, je pose mes sacs puis vais faire le nécessaire à l’extrémité de ce qui ressemble à un couloir empli de produits de beauté aussi chers qu’inutiles.
-Il y a un début à tout, me répète-t-elle quand je reviens.
-Ce ne sont pas les pharmacies qui manquent, lui dis-je après avoir récupéré mon médicament. J’irai donc ailleurs les prochaines fois. Il y a un début à tout.
Depuis, je fréquente la Pharmacie du Centre où on ne pas encore dit que ma Carte Vitale n’était plus à jour.
Fin mai, consultant Le Caldoche, cette revue annuelle qui donne le calendrier des vide greniers de la région, je constate que le mois de juin est manquant. On passe de la page cinquante à la page soixante-sept.
J’entre à la Maison de la Presse du Drugstore, dont je suis un client très irrégulier, où je l’ai acheté deux moïs plus tôt.
-Je vais regarder si c’est pareil pour les autres, me dit sa brune gérante.
C’est le cas. Tous les exemplaires ont le même manque.
-Je vais vous rembourser, me dit-elle, avant même que je lui demande si c’était possible.
Elle me tend un billet de cinq euros.
-Je m’excuse, ajoute-t-elle.
-Vous n’avez pas à vous excuser, lui dis-je après l’avoir remerciée. Vous n’y êtes pour rien.
Si j’ai une marchande de journaux à conseiller à Rouen, c’est celle du Drugstore, près de la fontaine de la Crosse.
                                                      *
Il y a un début à tout, le genre de maxime qui a le don de m’énerver.