Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Le Journal secret de Léo Malet (Deux)

26 novembre 2014


Le 29 juillet 1982, Europe 1. « Radio libre à la discothèque de Léo Malet ». Trois heures d’émission. (Ce que l’on a appelé plus tard l’émission « tragique », parce qu’au milieu de l’émission je me suis cassé la gueule dans les couloirs de la station et que pendant une heure et demie j’ai continué à « assurer le service » en pissant le sang de tout mon visage.) note Léo Malet le jeudi quatorze avril mil neuf cent quatre-vingt-trois dans son Journal secret, ce qui me rappelle l’époque où je n’écoutais pas uniquement France Culture.
Cette émission, Radio libre, était une initiative d’Europe Un pour tenter de contrer la perte de ses auditeurs captés par ce qu’on appelait les radios libres, récemment autorisées par le Mythe Errant. Assez vite, on ne ferait plus la différence entre radios libres et radios périphériques, toutes appelées radios privées, des robinets à publicité et à musique vulgaire, et il ne sera plus question pour Europe Un d’inviter pendant trois heures un écrivain à présenter sa discothèque.
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Évreux. Discussion dans deux collèges sur Brouillard et Fièvre au Marais. Intéressante et amusante expérience, mais tout cela est bien fatigant. Les profs organisateurs me reconduisent à Châtillon à 2 heures du matin. écrit-il le vendredi vingt-sept mai mil neuf cent quatre-vingt-trois.
Que deux profs d’Evreux aient réussi à convaincre le vieux Malet de se livrer à cette expérience m’ébahit.
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Il existe, ai-je appris par cette lecture, un quarante-cinq tours illustré par Tardi, édité en mil neuf cent quatre-vingt-deux dans la collection Minuit moins une comprenant deux chansons de Léo Malet mises en musique par Gérard Dôle, dont Chanson de banlieue chantée par Malet lui-même. Gougueule n’a aucune information à ce sujet.
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Léo Malet, l’ancien surréaliste, n’avait pas que des côtés sympathiques. Abonné à Minute, il se revendiquait « raciste de banlieue ouvrière », une espèce qui a proliféré après sa mort. En témoigne le Une vie, une œuvre que lui a consacré France Culture. On peut aussi le voir sur le site de Libération, à la date du huit mars mil neuf cent quatre-vingt-seize, où sont repris des extraits d’un entretien publié dans le journal le onze juin mil neuf cent quatre-vingt-cinq:
« Alors, écoutez, je vais vous dire une chose: les Arabes m'emmerdent et je ne les aime pas! Et je les tiens tous pour des cons! »
« Alors là, je dis que les gitans commencent à me faire chier, parce que, eux, ils sont drôlement racistes! On se demande ce qu'on a reproché à Hitler! »
Bah oui.