Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Exposition Georges Dorignac, corps et âmes, au Musée de Montmartre

26 mai 2019


En guise de promenade digestive, sorti du Bon Coin ce samedi vers treize heures trente, j’attaque la rue pentue du Mont-Cenis et poursuis par les volées de marches qui conduisent derrière la basilique de Montmartre. Au passage, je photographie une plaque indiquant qu’au coin de la rue Saint-Vincent se trouvait une maison paysanne où vécut Berlioz, donne un coup de chapeau au Chevalier de la Barre quand j’emprunte sa rue, prends une photo de l’endroit où se trouvait le cabaret de Patachou dans lequel chantèrent Brassens Brel Ferré Piaf et tant d’autres, une encore de la maison où vécut Erik Satie de mil huit cent quatre-vingt-dix à mil huit cent quatre-vingt-dix-huit, rue Cortot.
Dans cette même rue, peu fréquentée par les touristes, se trouve le Musée de Montmartre où je n’aurais jamais cru entrer un jour. Les critiques d’art de La Dispute de France Culture en ont décidé autrement en disant du bien de l’exposition temporaire qui s’y tient : Georges Dorignac, corps et âmes. Jamais je n’avais entendu le nom de cet artiste mort le vingt et un décembre mil neuf cent vingt-cinq à l’âge de quarante-six ans.
Ayant payé les douze euros demandés, je grimpe au deuxième étage du bâtiment dans lequel se tient cette expo car c’est là qu’elle débute. Dès les premières peintures, encore inspirées des Impressionnistes, je sais que cette fois j’en aurai pour mon argent. Les portraits qui suivent, d’un noir bien noir, me le confirment.
Une échappée mène vers l’atelier reconstitué de Suzanne Valadon que je peux photographier à ma guise puisque j’y suis seul. Un peu plus loin, c’est la chambre d’enfant, reconstituée, de son fils Maurice Utrillo qui aurait peut-être pu faire de moi un homme riche si j’avais eu le réflexe d’acheter le tableau signé de son nom proposé une année au vide grenier d’Appeville-Annebault (était-ce une copie, était-ce un vrai volé ou non volé, je ne le saurai jamais).
L’exposition consacrée à Georges Dorignac continue au premier étage où sont montrés de grands dessins noirs représentant des femmes et des hommes au labeur, ainsi que d’autres d’inspiration religieuse byzantine dont Jeanne d’Arc écoutant les voix et une Vierge à l’enfant.
Content de cette découverte, je me rends dans le bâtiment où se déploie sur plusieurs étages l’exposition permanente consacré au quartier et à ses artistes puis m’attarde dans les jardins Renoir, reconstitués d’après les souvenirs dudit.
Quel endroit paisible que ce Musée de Montmartre, me dis-je, tandis qu’à l’horizon montent des nuages presque aussi noirs que les dessins de Dorignac.
                                                                  *
Dorignac sculpte ses dessins. (Auguste Rodin)
                                                                  *
Il faut respecter le noir, rien ne le prostitue. (Odilon Redon)
                                                                  *
On ne peut rien faire si on ne laisse pas un lambeau de soi-même à chacune de ses œuvres. (Georges Dorignac)