Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

La guerre du trois aura-t-elle lieu ?

25 juillet 2016


Voici ce samedi la porte de la copropriété en passe de devenir un véritable tableau d’affichage. Sous mon adresse au voisinage, « un début de réponse » signé « les voisines ». Je résume : attention danger, ce monsieur raconte toute la vie de la copropriété sur Internet, il pratique la diffamation et il a des problèmes avec tout le monde.
La technique n’est pas neuve de répondre à autre chose qu’à la question posée et de faire passer celui qui la pose pour l’emmerdeur de service avec qui tout le monde est fâché.
Je ne raconte pas toute la vie de la copropriété et je ne pratique pas la diffamation. J’évoque essentiellement ce que d’aucuns appellent des incivilités et chacun peut les constater comme moi. Par ailleurs, j’ai des rapports banalement ordinaires avec la très grande majorité de mes voisin(e)s.
Le meilleur est pour la fin où l’on indique avoir prévenu le syndic et ma propriétaire de mes agissements. Je suis dans les meilleurs termes avec cette dernière, il m’étonnerait qu’elle veuille me mettre à la porte. À ma connaissance, le règlement de copropriété n’interdit pas l’écriture.
Un autre mot apparaît sur la porte : celui d’un locataire confirmant mes propos, et dont il m’a envoyé copie par mail (c’est à lui que je dois mon titre du jour). Et je sais que d’autres sont également excédés par le bruit quotidien d’Aboyus (et de ses propriétaires) mais n’osent se plaindre ouvertement.
Il est aussi des locataires qui sont arrivés dans la copropriété après ce chien et qui, n’ayant connu que ça, ne peuvent pas imaginer le calme antérieur. Mon petit mot sur la porte leur aura peut-être ouvert les oreilles.
S’ils ont eu le temps de le lire car dans la nuit de samedi à dimanche une main (in)connue a tout arraché, rendant à la porte sa fonction de porte.
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Rue Saint-Romain, samedi matin, à la place du vrai faux mendiant baratineur, qui du coup s’est réfugié à l’autre bout, un homme qui lui a l’air d’être vraiment dans le besoin. Sa sébile est entre les pattes d’un ours en peluche porteur d’un écriteau : « Seule la faim justifie ce moyen ». Je lui donne une pièce bien qu’il ait de mauvaises lectures (Musso).
La veille, autre quémandeur à la terrasse du Son du Cor, un poète à la Cyrano qui déroule son compliment à une demoiselle à casquette à l’envers la félicitant à la fin de sa tirade de la spontanéité avec laquelle sa main se dirige vers son porte-monnaie. Elle ne peut que donner.