Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Quand Tchekhov était à Nice

26 octobre 2021


Retour à Nice en pensée et en compagnie d’Anton Tchekhov qui, tuberculeux, y fit plusieurs séjours automnaux et hivernaux dans l’espoir d’améliorer son état.
A Nice, je suis logé à la pension russe. Ma chambre est relativement vaste, avec des fenêtres donnant au sud, un tapis qui recouvre tout le plancher, une couche digne de Cléopâtre, un cabinet de toilette ; les petits déjeuners et les déjeuners, confectionnés par une cuisinière russe (borchtch et pirojki) sont copieux, aussi copieux qu’à l’hôtel Vendôme et aussi savoureux. Je paie onze francs par jour. Il fait bon ; même les soirées n’ont rien d’automnal. La mer est câline, touchante. La Promenade des Anglais regorge de verdure et resplendit au soleil ; je passe mes matinées à l’ombre, à lire les journaux. Je me promène beaucoup. écrit-il à Alexeï Sergueevitch Souvarine le treize octobre mil huit cent quatre-vingt-dix-sept
A Nice, je le répète, il fait bon et l’on est très bien. Rester assis sur le rivage à se chauffer en contemplant la mer, quelle volupté ! ajoute-t-il à la fin de sa missive.
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Cette pension russe était un hôtel tenu par une Russe que fréquentaient des Russes. Au numéro neuf de la rue Gounod, indique Tchekhov à ses correspondants. Or, je lis que cette pension est désormais l’Hôtel Oasis et qu’il est situé au vingt-trois de la rue Gounod. Je ne suis pas allé sur place pour tenter de résoudre ce mystère.
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Que la Promenade des Anglais regorge de verdure, ce n’est malheureusement plus le cas.