Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
27 mai 2023
Ma première nuit à Saint-Quay est bonne, bien que je sois un peu gêné par les éclats de voix et les rires du jeune couple de l’appartement du dessous, autre Air Bibi du même propriétaire. Cela me permet de vérifier que chez les jeunes couples d’aujourd’hui la sexualité n’est pas une priorité, on s’en passe même très bien, au bénéfice des séries regardées ensemble.
Au réveil, le ciel est gris. Quand je mets le pied dehors, je reconnais le vent du Nord. Je retrouve la boulangerie Le Fournil du Casino où j’achète un pain au chocolat (un euro trente) et je vais le manger à l’intérieur du Péhemmu Le Mustang, accompagné d’un allongé à un euro quarante. La clientèle est locale, adepte des jeux à perdre. Chacun(e) appelle l’autre par son prénom. Quand je paie le patron me dit « A bientôt ». C’est possible.
Le Géherre Trente-Quatre m’appelle. Il me permet de retrouver la piscine d’eau de mer, le sémaphore, la turquerie de l’Hôtel Ker Moor et l’île de la Comtesse. Cette dernière est désormais inaccessible pour cause d’effondrement de la côte. La partie du sentier qui suit s’est écroulée lors de mon précédent séjour. Après un détour par la route, je retrouve le bord de mer et marche jusqu’au port moderne en forme de grande pince. Le restaurant Les Plaisanciers s’y trouve toujours. J’y réserve une table en terrasse, espérant la venue du soleil.
En attendant, je vais commencer la relecture de Lettres d’Afrique de Karen Blixen face au petit port du Portrieux, à la terrasse du Poisson Rouge, inchangée. Le café y est à un euro cinquante. Les habitués qui passent ont tous les mêmes mots pour dénoncer le vent et les nuages. Bien que je n’aie pas de pull, faute d’en avoir emporté un, je réussis à lire là un bon moment puis vais faire quelques courses à la supérette Votre Marché et un renouvellement de gouttes pour les yeux à la pharmacie.
Il fait bien trop froid pour manger en terrasse ce midi. L’aimable patronne des Plaisanciers me trouve une place à l’intérieur. L’endroit est couru pour son menu avec buffet d’entrées à seize euros. Je choisis ensuite les paupiettes de veau et la mousse au chocolat. Le quart de vin rouge est à quatre euros. A la clientèle des ouvriers porteurs de vêtements salis par le travail (certains se servent avec les doigts) s’ajoute celle des retraités du coin souvent mal habillés. C’est un ballet incessant autour du buffet d’entrées, complété par celui des serveuses qui virevoltent avec leurs plateaux de desserts et les assiettes de plats du jour. Je suis presque étourdi.
Le soleil apparaît quand je sors mais le vent est toujours là. Revenu par l’intérieur du bourg à la plage du Casino, je tente un café à la terrasse du Café de la Plage, toujours là lui aussi, un euro cinquante, vue ébouriffante sur la mer agitée, mais ça souffle trop froid pour que je puisse lire. Aussi je ne m’attarde pas, allant compléter ma documentation et acheter des tickets de car BreizhGo à l’Office de Tourisme auprès d’un personnel charmant.
*
Cet extrait d’une lettre de Karen Blixen citée dans la préface à sa correspondance publiée chez Folio : je sais bien que je vis dans un monde qui appartient au passé et qui sera bientôt révolu. Aujourd’hui, il n’y a pas que les vieilles et les vieux pour penser ça.
Au réveil, le ciel est gris. Quand je mets le pied dehors, je reconnais le vent du Nord. Je retrouve la boulangerie Le Fournil du Casino où j’achète un pain au chocolat (un euro trente) et je vais le manger à l’intérieur du Péhemmu Le Mustang, accompagné d’un allongé à un euro quarante. La clientèle est locale, adepte des jeux à perdre. Chacun(e) appelle l’autre par son prénom. Quand je paie le patron me dit « A bientôt ». C’est possible.
Le Géherre Trente-Quatre m’appelle. Il me permet de retrouver la piscine d’eau de mer, le sémaphore, la turquerie de l’Hôtel Ker Moor et l’île de la Comtesse. Cette dernière est désormais inaccessible pour cause d’effondrement de la côte. La partie du sentier qui suit s’est écroulée lors de mon précédent séjour. Après un détour par la route, je retrouve le bord de mer et marche jusqu’au port moderne en forme de grande pince. Le restaurant Les Plaisanciers s’y trouve toujours. J’y réserve une table en terrasse, espérant la venue du soleil.
En attendant, je vais commencer la relecture de Lettres d’Afrique de Karen Blixen face au petit port du Portrieux, à la terrasse du Poisson Rouge, inchangée. Le café y est à un euro cinquante. Les habitués qui passent ont tous les mêmes mots pour dénoncer le vent et les nuages. Bien que je n’aie pas de pull, faute d’en avoir emporté un, je réussis à lire là un bon moment puis vais faire quelques courses à la supérette Votre Marché et un renouvellement de gouttes pour les yeux à la pharmacie.
Il fait bien trop froid pour manger en terrasse ce midi. L’aimable patronne des Plaisanciers me trouve une place à l’intérieur. L’endroit est couru pour son menu avec buffet d’entrées à seize euros. Je choisis ensuite les paupiettes de veau et la mousse au chocolat. Le quart de vin rouge est à quatre euros. A la clientèle des ouvriers porteurs de vêtements salis par le travail (certains se servent avec les doigts) s’ajoute celle des retraités du coin souvent mal habillés. C’est un ballet incessant autour du buffet d’entrées, complété par celui des serveuses qui virevoltent avec leurs plateaux de desserts et les assiettes de plats du jour. Je suis presque étourdi.
Le soleil apparaît quand je sors mais le vent est toujours là. Revenu par l’intérieur du bourg à la plage du Casino, je tente un café à la terrasse du Café de la Plage, toujours là lui aussi, un euro cinquante, vue ébouriffante sur la mer agitée, mais ça souffle trop froid pour que je puisse lire. Aussi je ne m’attarde pas, allant compléter ma documentation et acheter des tickets de car BreizhGo à l’Office de Tourisme auprès d’un personnel charmant.
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Cet extrait d’une lettre de Karen Blixen citée dans la préface à sa correspondance publiée chez Folio : je sais bien que je vis dans un monde qui appartient au passé et qui sera bientôt révolu. Aujourd’hui, il n’y a pas que les vieilles et les vieux pour penser ça.
26 mai 2023
Le ciel est bleu pour mon nouveau départ. Bien content de n’être pas sous la pluie ce jeudi pour tirer ma nouvelle petite valise. Le train Nomad de sept heures vingt-quatre va bien lui aussi. Il n’en est pas de même du métro Treize. Qu’on y soit serré comme sardines est habituel mais qu’il s’arrête plusieurs fois en chemin. Heureusement, j’ai du temps avant le Tégévé pour Saint-Brieuc. Je suis même bien en avance à la Gare Montparnasse. J’y regarde cette foule de voyageurs dont beaucoup avec des valises énormes. Un homme en cornaque quatre.
Ce Tégévé de dix heures cinquante-trois est complet. A côté de moi, j’ai un brave Breton de Guingamp mais derrière une femme du genre prof retraitée qui ne cesse de parler à son muet de mari, toutes ces sorties culturelles, avec visites guidées.
Nous arrivons comme prévu à treize heures vingt à Saint-Brieuc d’où un car BreizhGo direction Paimpol part cinq minutes plus tôt. C’est malin, le suivant est dans une heure vingt-cinq. Je l’attends au soleil à la terrasse du Bistrot Gourmand en buvant un café verre d’eau à un euro cinquante (c’est ici que j’ai déjeuné, très bien, avant mon départ la fois précédente).
Je paie deux euros au conducteur du car BreizhGo, qui heureusement ne me demande pas de mettre ma valise dans la soute. Parmi les voyageurs, des scolaires dont la journée est déjà finie. Je descends à l’arrêt Kasino de Saint-Quay-Portrieux et fais une photo de la plage avec femmes offrant leur corps au soleil puis je monte vers mon logis Air Bibi.
Son prix raisonnable se paie : il est à un kilomètre de la mer. Pas facile à trouver. Vers la fin, il faut passer par un chemin de terre, et comme la rue que je cherche porte le même nom des deux côtés de la départementale, je me retrouve dans le village voisin. Un aimable autochtone à la peau noire me remet dans la bonne commune.
En revanche, je n’ai aucun mal à trouver la boîte à clés et à entrer dans mon studio du premier étage. Par la fenêtre ouverte, j’entends chanter les oiseaux.
*
Je ne prends aucun risque pour mon séjour en Bretagne cette année. A Saint-Quay, tout me plaît. Formule que devrait reprendre à son compte l’Office du Tourisme.
*
Pour m’attrister, la nouvelle que Jean-Louis Murat est mort ce jeudi à l’âge de soixante et onze ans, chez lui, dans son Auvergne natale, d’une embolie pulmonaire.
Je l’ai vu deux fois en concert à Rouen, au Hangar Vingt-Trois et place Saint-Marc lors des Terrasses du Jeudi de juillet deux mille sept où j’étais bien accompagné.
*
« C’est toujours Lecanuet le maire de Rouen ? Ah bon il est mort ! C’est bizarre on dirait que c’est toujours Lecanuet le maire de Rouen… » (Jean-Louis Murat au Hangar Vingt-Trois en deux mille six)
Ce Tégévé de dix heures cinquante-trois est complet. A côté de moi, j’ai un brave Breton de Guingamp mais derrière une femme du genre prof retraitée qui ne cesse de parler à son muet de mari, toutes ces sorties culturelles, avec visites guidées.
Nous arrivons comme prévu à treize heures vingt à Saint-Brieuc d’où un car BreizhGo direction Paimpol part cinq minutes plus tôt. C’est malin, le suivant est dans une heure vingt-cinq. Je l’attends au soleil à la terrasse du Bistrot Gourmand en buvant un café verre d’eau à un euro cinquante (c’est ici que j’ai déjeuné, très bien, avant mon départ la fois précédente).
Je paie deux euros au conducteur du car BreizhGo, qui heureusement ne me demande pas de mettre ma valise dans la soute. Parmi les voyageurs, des scolaires dont la journée est déjà finie. Je descends à l’arrêt Kasino de Saint-Quay-Portrieux et fais une photo de la plage avec femmes offrant leur corps au soleil puis je monte vers mon logis Air Bibi.
Son prix raisonnable se paie : il est à un kilomètre de la mer. Pas facile à trouver. Vers la fin, il faut passer par un chemin de terre, et comme la rue que je cherche porte le même nom des deux côtés de la départementale, je me retrouve dans le village voisin. Un aimable autochtone à la peau noire me remet dans la bonne commune.
En revanche, je n’ai aucun mal à trouver la boîte à clés et à entrer dans mon studio du premier étage. Par la fenêtre ouverte, j’entends chanter les oiseaux.
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Je ne prends aucun risque pour mon séjour en Bretagne cette année. A Saint-Quay, tout me plaît. Formule que devrait reprendre à son compte l’Office du Tourisme.
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Pour m’attrister, la nouvelle que Jean-Louis Murat est mort ce jeudi à l’âge de soixante et onze ans, chez lui, dans son Auvergne natale, d’une embolie pulmonaire.
Je l’ai vu deux fois en concert à Rouen, au Hangar Vingt-Trois et place Saint-Marc lors des Terrasses du Jeudi de juillet deux mille sept où j’étais bien accompagné.
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« C’est toujours Lecanuet le maire de Rouen ? Ah bon il est mort ! C’est bizarre on dirait que c’est toujours Lecanuet le maire de Rouen… » (Jean-Louis Murat au Hangar Vingt-Trois en deux mille six)
24 mai 2023
Dans la nuit de lundi à mardi, comme je ne dors pas à minuit quarante-neuf, je descends mettre en marche mon ordinateur et annule mon voyage à Paris qui ne m’est remboursé qu’à demi car je m’y prends au dernier moment, peur d’être fatigué avant un départ prochain et envie de lire au soleil des terrasses rouennaises.
Ce que je fais à partir de midi à celle du Son du Cor et c’est grâce à ce changement de programme que je vois venir vers moi la plus rohmérienne des Rouennaises. « Tu te souviens qu’on devait se voir un jour au Lido et que tu n’es pas venue », lui dis-je. Elle ne se souvient pas. C’était avant la Guerre du Covid et depuis ce rendez-vous raté, plus aucune nouvelle d’elle. Je l’invite à s’asseoir à ma table et nous reprenons la conversation où nous l’avions laissée.
De retour à la maison, je prends connaissance de la marche à suivre pour entrer dans mon prochain logis Air Bibi :
« Le bâtiment se trouve au bout de l'allée indiquée par des panneaux bleus à l'entrée.
Marchez jusqu'au fond de l'allée qui va tourner à gauche pour arriver tout au bout devant des panneaux de bois et un portillon.
Avancez alors à gauche le long des panneaux de bois. Vous trouverez un boîtier gris fixé sur un panneau. Abaissez le clapet puis entrez le code et appuyez avec un doigt de chaque côté du boitier pour récupérer les clés, pensez à brouiller le code du boîtier lorsque vous les avez récupérées.
Une fois les clés en main, vous pouvez rentrer dans le bâtiment. L'appartement se trouve au premier étage, porte de gauche.
La porte de l'immeuble n'est jamais verrouillée mais vous avez la clé au cas où.
La deuxième clé ouvre la serrure du haut de la porte du logement. »
De quoi me dire : « Espérons que tu t’en sortes sans anicroche ». Auparavant, il y a l’espoir d’un voyage sans incident, deux trains, un car.
Ce que je fais à partir de midi à celle du Son du Cor et c’est grâce à ce changement de programme que je vois venir vers moi la plus rohmérienne des Rouennaises. « Tu te souviens qu’on devait se voir un jour au Lido et que tu n’es pas venue », lui dis-je. Elle ne se souvient pas. C’était avant la Guerre du Covid et depuis ce rendez-vous raté, plus aucune nouvelle d’elle. Je l’invite à s’asseoir à ma table et nous reprenons la conversation où nous l’avions laissée.
De retour à la maison, je prends connaissance de la marche à suivre pour entrer dans mon prochain logis Air Bibi :
« Le bâtiment se trouve au bout de l'allée indiquée par des panneaux bleus à l'entrée.
Marchez jusqu'au fond de l'allée qui va tourner à gauche pour arriver tout au bout devant des panneaux de bois et un portillon.
Avancez alors à gauche le long des panneaux de bois. Vous trouverez un boîtier gris fixé sur un panneau. Abaissez le clapet puis entrez le code et appuyez avec un doigt de chaque côté du boitier pour récupérer les clés, pensez à brouiller le code du boîtier lorsque vous les avez récupérées.
Une fois les clés en main, vous pouvez rentrer dans le bâtiment. L'appartement se trouve au premier étage, porte de gauche.
La porte de l'immeuble n'est jamais verrouillée mais vous avez la clé au cas où.
La deuxième clé ouvre la serrure du haut de la porte du logement. »
De quoi me dire : « Espérons que tu t’en sortes sans anicroche ». Auparavant, il y a l’espoir d’un voyage sans incident, deux trains, un car.
23 mai 2023
Cette histoire à Val-de-Reuil d’élève handicapée âgée de onze ans que son enseignant ne peut garder à plein temps dans sa classe en raison de ses crises de violence et dont la mère, qui refuse cette situation, crie au racisme sur les réseaux sociaux parce qu’elle et sa fille sont noires, des millions de vues sur Tik Tok, d’où un flot d’insultes et de menaces de mort sur les enseignant(e)s et sur le Maire. Résultat, la directrice et l’enseignant de cette élève sont en congé maladie et tous les autres enseignant(e)s de l’élémentaire et de la maternelle en grève ce lundi en soutien à leurs deux collègues. Ça se passe à l’Ecole du Pivollet où j’ai enseigné quatre ans à la maternelle, dont deux ans comme directeur. C’était autrefois heureusement, avant l’intégration à tout prix et avant les réseaux sociaux.
Juste avant mon arrivée au Pivollet, c’était ma dernière année dans la classe unique de l’Ecole du Bec-Hellouin. Fin juin, je vis arriver un couple avec une enfant agitée. C’est mon inspecteur qui les envoyait pour voir si j’accepterais cette enfant dans ma classe car on n’en voulait pas là où ils habitaient. Durant notre conversation, cette enfant se roulait pas terre en poussant des cris. Combien j’ai été content de leur dire que je m’en allais.
*
Finalement, le Rectorat a décidé le retour de l’enfant dans sa classe du Pivollet, accompagnée personnellement et en permanence de deux enseignants spécialisés et d’une auxiliaire de vie. Trois adultes pour une seule élève. Elle en a des moyens l’Education Nationale, de quoi se plaint-on ?
*
Ce qui s’appelle : céder aux menaces.
Juste avant mon arrivée au Pivollet, c’était ma dernière année dans la classe unique de l’Ecole du Bec-Hellouin. Fin juin, je vis arriver un couple avec une enfant agitée. C’est mon inspecteur qui les envoyait pour voir si j’accepterais cette enfant dans ma classe car on n’en voulait pas là où ils habitaient. Durant notre conversation, cette enfant se roulait pas terre en poussant des cris. Combien j’ai été content de leur dire que je m’en allais.
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Finalement, le Rectorat a décidé le retour de l’enfant dans sa classe du Pivollet, accompagnée personnellement et en permanence de deux enseignants spécialisés et d’une auxiliaire de vie. Trois adultes pour une seule élève. Elle en a des moyens l’Education Nationale, de quoi se plaint-on ?
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Ce qui s’appelle : céder aux menaces.
22 mai 2023
Ce samedi, il fait beau et le bus est gratuit. Je me risque une nouvelle fois à Elbeuf dont le Champ de Foire accueille encore un vide grenier. Il est sept heures lorsque je quitte Rouen. Nous ne sommes que deux passagers. Que de belles villas en chemin. Il n’y a pas que des pauvres sur la rive gauche. Je n’avais pas remarqué qu’il est écrit Petit-Quevilly et Grand-Quevilly sur les panneaux indicateurs, et non pas Le Petit-Quevilly et Le Grand-Quevilly. Le Grand-Bornand échappe à cette amputation.
Pauvres, les exposant(e)s du Champ de Foire le sont pour la plupart. Encore une fois, parmi les quelques livres visibles, rien n’est pour moi.
J’ai peu à attendre le bus de retour. J’en descends place Saint-Sever et entre dans le centre commercial à huit heures et demie, juste pour l’ouverture d’Action. Pour vingt-quatre euros quatre-vingt-quinze, je m’y procure une valise cabine noire qui je l’espère tiendra le coup.
Le métro me conduit rive droite. Place de la Cathédrale, deux moyenâgeux s’adressent à moi pour trouver l’Historial Jeanne d’Arc. Je les renseigne en résistant à l’envie de me moquer.
*
A la terrasse du Sacre, où je viens d’arriver après un passage à celle du Son du Cor, un voisin de table m’interpelle :
-Vous êtes comme moi, vous aimez lire dans les cafés. J’étais déjà à côté de vous au Son du Cor.
-Ah oui, me contenté-je de répondre avant de replonger dans mon livre pour le dissuader de poursuivre.
Déjà, il aurait dû dire « Je suis comme vous » et non pas « Vous êtes comme moi ». De plus, il faudrait qu’il lise. Là-bas, il tripotait son ordinateur. Ici, il branle son smartphone.
*
Au même endroit, un peu plus tard, s’assoient à ma droite deux barbus, dont l’un au moins est prof. Ils se réjouissent que celles avec qui ils vivent se rapprochent peu à peu de l’islâm. Ils sont d’accord : surtout ne pas les brusquer, se contenter de répondre à leurs questions et un jour elles y viendront.
Quand ils ont terminé leur sirop à l’eau, l’un dit à l’autre : « On va marcher un peu, frère ? ».
Bon débarras.
*
Je termine la lecture des Dépossédés de Robert McLiam Wilson et Donovan Wylie, livre acheté au vide grenier de la rue Pierre Mac Orlan. Le premier avait vingt-huit ans quand il fit cette étude de l’exclusion par la pauvreté à Londres, Glasgow et Belfast, le second dix-huit ans quand il en fit les photos.
Ceci :
Lorsqu’on est pauvre, on ressent apparemment un irrésistible désir de prospérité émotionnelle à travers le mariage.
Pauvres, les exposant(e)s du Champ de Foire le sont pour la plupart. Encore une fois, parmi les quelques livres visibles, rien n’est pour moi.
J’ai peu à attendre le bus de retour. J’en descends place Saint-Sever et entre dans le centre commercial à huit heures et demie, juste pour l’ouverture d’Action. Pour vingt-quatre euros quatre-vingt-quinze, je m’y procure une valise cabine noire qui je l’espère tiendra le coup.
Le métro me conduit rive droite. Place de la Cathédrale, deux moyenâgeux s’adressent à moi pour trouver l’Historial Jeanne d’Arc. Je les renseigne en résistant à l’envie de me moquer.
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A la terrasse du Sacre, où je viens d’arriver après un passage à celle du Son du Cor, un voisin de table m’interpelle :
-Vous êtes comme moi, vous aimez lire dans les cafés. J’étais déjà à côté de vous au Son du Cor.
-Ah oui, me contenté-je de répondre avant de replonger dans mon livre pour le dissuader de poursuivre.
Déjà, il aurait dû dire « Je suis comme vous » et non pas « Vous êtes comme moi ». De plus, il faudrait qu’il lise. Là-bas, il tripotait son ordinateur. Ici, il branle son smartphone.
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Au même endroit, un peu plus tard, s’assoient à ma droite deux barbus, dont l’un au moins est prof. Ils se réjouissent que celles avec qui ils vivent se rapprochent peu à peu de l’islâm. Ils sont d’accord : surtout ne pas les brusquer, se contenter de répondre à leurs questions et un jour elles y viendront.
Quand ils ont terminé leur sirop à l’eau, l’un dit à l’autre : « On va marcher un peu, frère ? ».
Bon débarras.
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Je termine la lecture des Dépossédés de Robert McLiam Wilson et Donovan Wylie, livre acheté au vide grenier de la rue Pierre Mac Orlan. Le premier avait vingt-huit ans quand il fit cette étude de l’exclusion par la pauvreté à Londres, Glasgow et Belfast, le second dix-huit ans quand il en fit les photos.
Ceci :
Lorsqu’on est pauvre, on ressent apparemment un irrésistible désir de prospérité émotionnelle à travers le mariage.
20 mai 2023
Ce jeudi d’Ascension, vers sept heures, je suis le seul à attendre le métro, direction Georges Braque, à la station Palais de Justice Gisèle Halimi. Un quart d’heure plus tard, il arrive. En cours de route montent des femmes à foulard et à chariot qui vont au même endroit que moi. Nous descendons à J.F. Kennedy, commune du Grand-Quevilly.
Le vide grenier n’est pas loin, avenue des Provinces. Bien organisé, il dispose ses exposant(e)s en six rangées parallèles sur toute la longueur de l’avenue. Je parcours donc celle-ci six fois, pas surpris de voir un peu partout les livres de Lévy Musso Bussi.
Dans l’excroissance qui mène au Théâtre Charles Dullin, je trouve un coffret Babel Actes Sud contenant trois livres de Théodore Monod. Comme sa vendeuse me le propose à un euro, je le prends. Ce qui me permet de ne pas revenir bredouille à Rouen après avoir attendu le métro un quart d’heure.
*
Nous sommes le trente mai mil quatre cent trente et un, Jeanne d’Arc entend une dernière fois la voix de Saint Michel : « Sois courageuse, Jeanne, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Songe que grâce à ton martyre, les Rouennais pourront faire la fête pendant trois jours en deux mille vingt-trois. »
Effectivement on s’amuse bien : marché médiéval, spectacles de compagnies médiévales et fantastiques, parades et animations pour les enfants, danses médiévales, expositions, musique, théâtre, contes étranges et empreints de mystère…
A voir tous ces barnums installés sur les différentes places du village, je constate que ces Fêtes Jeanne d’Arc sont également un bel hommage au plastique.
*
Ce jeudi d’Ascension n’est pas un jour de repos pour les ouvriers d’origine étrangère qui font du bruit dans l’appartement en travaux contigu au mien. Leur camionnette, immatriculée dans le Rhône, ne porte pas de nom d’entreprise.
Le vide grenier n’est pas loin, avenue des Provinces. Bien organisé, il dispose ses exposant(e)s en six rangées parallèles sur toute la longueur de l’avenue. Je parcours donc celle-ci six fois, pas surpris de voir un peu partout les livres de Lévy Musso Bussi.
Dans l’excroissance qui mène au Théâtre Charles Dullin, je trouve un coffret Babel Actes Sud contenant trois livres de Théodore Monod. Comme sa vendeuse me le propose à un euro, je le prends. Ce qui me permet de ne pas revenir bredouille à Rouen après avoir attendu le métro un quart d’heure.
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Nous sommes le trente mai mil quatre cent trente et un, Jeanne d’Arc entend une dernière fois la voix de Saint Michel : « Sois courageuse, Jeanne, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Songe que grâce à ton martyre, les Rouennais pourront faire la fête pendant trois jours en deux mille vingt-trois. »
Effectivement on s’amuse bien : marché médiéval, spectacles de compagnies médiévales et fantastiques, parades et animations pour les enfants, danses médiévales, expositions, musique, théâtre, contes étranges et empreints de mystère…
A voir tous ces barnums installés sur les différentes places du village, je constate que ces Fêtes Jeanne d’Arc sont également un bel hommage au plastique.
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Ce jeudi d’Ascension n’est pas un jour de repos pour les ouvriers d’origine étrangère qui font du bruit dans l’appartement en travaux contigu au mien. Leur camionnette, immatriculée dans le Rhône, ne porte pas de nom d’entreprise.
19 mai 2023
La bonne foi n’étant pas exclue, le patron du Café de Rouen pouvant réellement penser être dans son droit en facturant le verre d’eau dans son établissement, je vais le voir avant d’alerter les autorités, ce mercredi après-midi, pour lui dire que depuis le premier janvier deux mille vingt-deux, le Code de l'Environnement stipule que « Les établissements de restauration et débits de boisson sont tenus d'indiquer de manière visible sur leur carte ou sur un espace d'affichage la possibilité pour les consommateurs de demander de l'eau potable gratuite. ».
Il ne veut pas entendre parler de ça. Ses avocats lui ont dit qu’il avait le droit de faire payer le verre d’eau. Donc il est dans son droit. Il s’énerve un peu, me disant que celui qui prend un café avec un verre d’eau va aussi aller aux toilettes et c’est sept litres d’eau à chaque fois. Celui qui prend un café sans verre d’eau y va aussi, ne lui dis-je pas.
« Pourquoi ne mettez-vous pas le café à un euro quatre-vingts comme c’était le cas avant avec l’ancien gérant ? », lui demandé-je. Il ne veut pas faire payer celui qui ne prend pas le verre d’eau. Je lui propose encore une fois de lire l’article du Code de l’Environnement. Il ne veut pas. « Dans ce cas, je vais avertir le service de répression des fraudes », lui dis-je. « Vous avez du temps à perdre. Vous ne devez pas savoir quoi faire dans la vie », me dit-il. « C’est ça », lui dis-je.
Il conclut en me conseillant d’aller boire mon café ailleurs.
Il ne veut pas entendre parler de ça. Ses avocats lui ont dit qu’il avait le droit de faire payer le verre d’eau. Donc il est dans son droit. Il s’énerve un peu, me disant que celui qui prend un café avec un verre d’eau va aussi aller aux toilettes et c’est sept litres d’eau à chaque fois. Celui qui prend un café sans verre d’eau y va aussi, ne lui dis-je pas.
« Pourquoi ne mettez-vous pas le café à un euro quatre-vingts comme c’était le cas avant avec l’ancien gérant ? », lui demandé-je. Il ne veut pas faire payer celui qui ne prend pas le verre d’eau. Je lui propose encore une fois de lire l’article du Code de l’Environnement. Il ne veut pas. « Dans ce cas, je vais avertir le service de répression des fraudes », lui dis-je. « Vous avez du temps à perdre. Vous ne devez pas savoir quoi faire dans la vie », me dit-il. « C’est ça », lui dis-je.
Il conclut en me conseillant d’aller boire mon café ailleurs.
18 mai 2023
En raison de l’Ascension et du prix des billets de train qu’elle engendre, c’est ce mardi que je vais à Paris. La capitale est encombrée à mon arrivée. Le bus Vingt-Neuf se traîne. Arrivé place de la Bastille, un dernier blocage par la Police, c’est qu’arrivent les chevaux de la Garde Républicaine.
Au Marché d’Aligre, les livres du principal vendeur sont à un euro mais ceux qui m’intéressent sont sales ou abîmés. Des défauts qu’on ne peut trouver chez Book-Off. De celui de Ledru-Rollin, je ressors avec un livre à un euro : Journal de Julie Manet, fille de Berthe Morisot et d’Eugène Manet (Le Temps Retrouvé / Mercure de France).
A midi, pour déjeuner, je renoue avec Chez Vigouroux. « Je vous préviens, le tarif a augmenté », m’annonce le principal serveur. En effet, la formule entrée plat du jour est passée de treize euros cinquante à quinze euros cinquante. « On a été matraqué par nos fournisseurs ». Ce n’est pas tout, les autres plats ne peuvent plus entrer dans la formule, sauf à payer un supplément de quatre euros. Dix-neuf euros cinquante au lieu de treize euros cinquante, cela fait presque cinquante pour cent d’augmentation. Je me contente du potage du jour et du plat de jour, un émincé de poulet.
Au Book-Off de Saint-Martin, parmi les livres à un euro, je trouve l’énorme Lettres à Bettine de Vivant Denon (Actes Sud).
Enfin, à celui de Quatre Septembre, je mets la main sur Mémoires d’un chef de la Police de Sûreté sous le second Empire de Monsieur Claude. « Offert pour l’achat de deux livres de la collection Texto. Ne peut être vendu », est-il noté en quatrième de couverture. Je le paie un euro.
Pour raison de prix de billet, je rentre avec le train de dix-sept heures cinquante, ce qui me laisse le temps, à la terrasse du Bistrot d’Edmond, après un café à deux euros cinquante (verre d’eau gratuit), de lire Carnet d’adresses de Didier Blonde, un ouvrage composé à partir du répertoire dans lequel l’auteur note les adresses des personnages des romans qu’il lit. Ça se passe à Paris.
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La conductrice du bus Vingt-Neuf : « Je vous rappelle qu’on dévie le Marais ».
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Dans les toilettes publiques, place de la Bastille : « La police est la chienne de la bourgeoisie. Tuez les flics. Brûlez Macron ».
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Au Book-Off de Ledru-Rollin, une vieille qui ne sait pas se servir de sa carte bancaire la confie à un employé : « Mon code : soixante-huit treize, y a qu’à vous que je le donne ».
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Près de Chez Vigouroux, foule et vigiles devant le Metallica Pop-Store, boutique éphémère créée pour les deux concerts du groupe à Paris. La fanitude.
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Chez Vigouroux.
Le serveur principal, énervé : « Ces touristes qui prennent le petit-déjeuner à midi, ça commence à bien faire ! ».
Une nouvelle serveuse : veste ample sur crop top, pantalon effrangé. Un nouveau serveur : maillot du Messi, pantalon style baggy. Rien à faire ensemble, à part travailler.
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Au Book-Off de Saint-Martin, un vendeur à propos des livres qu’on ne veut pas lui prendre : « Je vais les mettre dans une boîte à livres ».
-Pas dans le quartier s’il vous plaît, sinon on va nous les rapporter dans une heure.
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Au Book-Off de Quatre Septembre : Le Bébé de Marie Darrieussecq (Pol) au rayon Grossesse Puériculture.
Au Marché d’Aligre, les livres du principal vendeur sont à un euro mais ceux qui m’intéressent sont sales ou abîmés. Des défauts qu’on ne peut trouver chez Book-Off. De celui de Ledru-Rollin, je ressors avec un livre à un euro : Journal de Julie Manet, fille de Berthe Morisot et d’Eugène Manet (Le Temps Retrouvé / Mercure de France).
A midi, pour déjeuner, je renoue avec Chez Vigouroux. « Je vous préviens, le tarif a augmenté », m’annonce le principal serveur. En effet, la formule entrée plat du jour est passée de treize euros cinquante à quinze euros cinquante. « On a été matraqué par nos fournisseurs ». Ce n’est pas tout, les autres plats ne peuvent plus entrer dans la formule, sauf à payer un supplément de quatre euros. Dix-neuf euros cinquante au lieu de treize euros cinquante, cela fait presque cinquante pour cent d’augmentation. Je me contente du potage du jour et du plat de jour, un émincé de poulet.
Au Book-Off de Saint-Martin, parmi les livres à un euro, je trouve l’énorme Lettres à Bettine de Vivant Denon (Actes Sud).
Enfin, à celui de Quatre Septembre, je mets la main sur Mémoires d’un chef de la Police de Sûreté sous le second Empire de Monsieur Claude. « Offert pour l’achat de deux livres de la collection Texto. Ne peut être vendu », est-il noté en quatrième de couverture. Je le paie un euro.
Pour raison de prix de billet, je rentre avec le train de dix-sept heures cinquante, ce qui me laisse le temps, à la terrasse du Bistrot d’Edmond, après un café à deux euros cinquante (verre d’eau gratuit), de lire Carnet d’adresses de Didier Blonde, un ouvrage composé à partir du répertoire dans lequel l’auteur note les adresses des personnages des romans qu’il lit. Ça se passe à Paris.
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La conductrice du bus Vingt-Neuf : « Je vous rappelle qu’on dévie le Marais ».
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Dans les toilettes publiques, place de la Bastille : « La police est la chienne de la bourgeoisie. Tuez les flics. Brûlez Macron ».
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Au Book-Off de Ledru-Rollin, une vieille qui ne sait pas se servir de sa carte bancaire la confie à un employé : « Mon code : soixante-huit treize, y a qu’à vous que je le donne ».
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Près de Chez Vigouroux, foule et vigiles devant le Metallica Pop-Store, boutique éphémère créée pour les deux concerts du groupe à Paris. La fanitude.
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Chez Vigouroux.
Le serveur principal, énervé : « Ces touristes qui prennent le petit-déjeuner à midi, ça commence à bien faire ! ».
Une nouvelle serveuse : veste ample sur crop top, pantalon effrangé. Un nouveau serveur : maillot du Messi, pantalon style baggy. Rien à faire ensemble, à part travailler.
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Au Book-Off de Saint-Martin, un vendeur à propos des livres qu’on ne veut pas lui prendre : « Je vais les mettre dans une boîte à livres ».
-Pas dans le quartier s’il vous plaît, sinon on va nous les rapporter dans une heure.
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Au Book-Off de Quatre Septembre : Le Bébé de Marie Darrieussecq (Pol) au rayon Grossesse Puériculture.
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