C’est ce dimanche qu’a lieu à Rouen le Quai des Livres qui jusqu’à l’an dernier m’aurait fait revenir de vadrouille, quoique j’y trouvais parfois si peu pour me plaire. Ce temps-là n’est plus. En lieu et place, après mon petit-déjeuner à L’Epoque, j’ai la possibilité d’aller à la Salle des Fêtes de Paimpol, quai Pierre Loti, où le groupe local du Secours Populaire organise sa Foire aux Livres.
J’arrive un peu avant neuf heures, en même temps qu’un descendu de voiture, au moment où le rideau métallique se lève. Il n’y a pas ici le climat tendu qui caractérise celle organisée par le Secours Populaire rouennais à la Halle aux Toiles, où les dingues profilèrent, prêts à vous piétiner ou à vous arracher un livre des mains. Dix minutes après l’ouverture nous ne sommes qu’une dizaine, et des plus calmes, dans cette salle à rideau rouge.
Les livres proposés sont essentiellement des romans, donc pas pour moi. Je ne trouve à mon goût que La Défense de l’infini suivi de Les Aventures de Jean-Foutre La Bite de Louis Aragon, recueil d’inédits publié en mil neuf cent quatre-vingt-six par Gallimard, qui inclut Le Con d’Irène illustré par André Masson.
« Jean-Foutre La Bite, tiens, ça a l’air marrant ça », commente le membre du Secours Pop à qui je dois présenter mon achat pour qu’il me donne un ticket marqué de son prix, deux euros, avec lequel je dois aller payer plus loin (même procédure à la soviétique que celle en vigueur à Rouen). Cet émoustillé ne connaît d’Aragon que les chansons de Ferrat.
La mer est aussi haute que la veille quand je retrouve le quai Pierre Loti. Il est à la limite du débordement. J’en profite pour photographier tout autour du port les bateaux qui me plaisent, essentiellement ceux des pêcheurs, inutilisés. Puis je trouve place sur un banc au-dessus de la plage, laquelle est sous les eaux, pour lire Léautaud. Soudain, marchant sur la digue d’en face, un sonneur fait entendre une mélodie bretonne puis disparaît.
C’est encore avant midi que je déjeune sans voisinage à l’extérieur du Terre Neuvas : foie gras maison avec un verre de chardonnay, mijoté de bœuf au vin rouge tagliatelles avec un verre de Petite Perrière, puis je rentre dans mon logis provisoire afin d’organiser la dernière partie de ma virée bretonne que je décide de poursuive jusqu’à la date butoir que je me suis fixé pour rentrer, bien que je craigne d’être rattrapé je ne sais quand par l’interdiction de voyager.
« Je pense que nous allons affronter une tempête – une tempête économique, une tempête sanitaire, une tempête à tous égards – et peut-être une tempête sociale, peut-être une tempête politique. Et je pense que les temps qui viennent sont des temps difficiles. », a dit Edouard Philippe, mercredi dernier à Octeville-sur-Mer.
*
« Ça s’est levé à la renverse », un gars du pays évoquant la fin de la pluie au moment du changement de marée hier midi.
*
Un autre, à L’Epoque, explique que s’il s’épuise dans les travaux sans fin de la maison de son beau-frère, c’est que depuis qu’il est retraité, il se fait chier. « Sinon tu fais quoi, tu prends ta bagnole, tu vas faire un tour, mais tu peux pas rouler comme ça toute la journée. »
J’arrive un peu avant neuf heures, en même temps qu’un descendu de voiture, au moment où le rideau métallique se lève. Il n’y a pas ici le climat tendu qui caractérise celle organisée par le Secours Populaire rouennais à la Halle aux Toiles, où les dingues profilèrent, prêts à vous piétiner ou à vous arracher un livre des mains. Dix minutes après l’ouverture nous ne sommes qu’une dizaine, et des plus calmes, dans cette salle à rideau rouge.
Les livres proposés sont essentiellement des romans, donc pas pour moi. Je ne trouve à mon goût que La Défense de l’infini suivi de Les Aventures de Jean-Foutre La Bite de Louis Aragon, recueil d’inédits publié en mil neuf cent quatre-vingt-six par Gallimard, qui inclut Le Con d’Irène illustré par André Masson.
« Jean-Foutre La Bite, tiens, ça a l’air marrant ça », commente le membre du Secours Pop à qui je dois présenter mon achat pour qu’il me donne un ticket marqué de son prix, deux euros, avec lequel je dois aller payer plus loin (même procédure à la soviétique que celle en vigueur à Rouen). Cet émoustillé ne connaît d’Aragon que les chansons de Ferrat.
La mer est aussi haute que la veille quand je retrouve le quai Pierre Loti. Il est à la limite du débordement. J’en profite pour photographier tout autour du port les bateaux qui me plaisent, essentiellement ceux des pêcheurs, inutilisés. Puis je trouve place sur un banc au-dessus de la plage, laquelle est sous les eaux, pour lire Léautaud. Soudain, marchant sur la digue d’en face, un sonneur fait entendre une mélodie bretonne puis disparaît.
C’est encore avant midi que je déjeune sans voisinage à l’extérieur du Terre Neuvas : foie gras maison avec un verre de chardonnay, mijoté de bœuf au vin rouge tagliatelles avec un verre de Petite Perrière, puis je rentre dans mon logis provisoire afin d’organiser la dernière partie de ma virée bretonne que je décide de poursuive jusqu’à la date butoir que je me suis fixé pour rentrer, bien que je craigne d’être rattrapé je ne sais quand par l’interdiction de voyager.
« Je pense que nous allons affronter une tempête – une tempête économique, une tempête sanitaire, une tempête à tous égards – et peut-être une tempête sociale, peut-être une tempête politique. Et je pense que les temps qui viennent sont des temps difficiles. », a dit Edouard Philippe, mercredi dernier à Octeville-sur-Mer.
*
« Ça s’est levé à la renverse », un gars du pays évoquant la fin de la pluie au moment du changement de marée hier midi.
*
Un autre, à L’Epoque, explique que s’il s’épuise dans les travaux sans fin de la maison de son beau-frère, c’est que depuis qu’il est retraité, il se fait chier. « Sinon tu fais quoi, tu prends ta bagnole, tu vas faire un tour, mais tu peux pas rouler comme ça toute la journée. »