Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

A propos du passé, du présent et des militaires

4 mars 2022


A considérer ces Ukrainiens, leur Président, leur armée et eux simples civils, se battant contre l’armée de Poutine, je songe à ce que fut l’entrée de la Wehrmacht en France, à ces témoignages d’écrivains alors soldats (Calet, Hyvernaud et autres) racontant la débandade, le refus de se battre des gradés, leur abandon des enrôlés, leur exode au milieu des civils, les simples militaires à pied parmi les familles à poussettes sur lesquels fonçaient les véhicules des gradés désireux de se tirer le plus vite possible, je me dis que tous les pays européens ne se ressemblent pas.
Quand au temps de la Présidence Mitterrand et des ministres communistes une partie de la Droite promettait les chars russes bientôt à Paris, cette propension des militaires et des civils français à fuir d’abord, puis à bien accueillir l’occupant, donna naissance au livre intitulé Bienvenue à l’Armée Rouge, « le premier guide pratique du collabo ». Dû à Pierre Antilogus et Philippe Trétiack, il fut publié chez Jean-Claude Lattès. L’ami Georges-André me l’a prêté.
Evidemment une bonne partie de l’ouvrage est devenue obsolète à cause de la chute du régime soviétique mais ce guide reste utile, pour preuve ces quelques prélèvements :
Vous imaginez le Russe correct, discipliné, bref germanique. Faux.
L’Allemand est un voisin, le Russe un ami. Entre lui et nous, c’est d’abord une profonde affinité d’esprit, un même penchant pour les plaisirs simples : la bouteille, la « baston », la « java »..
Mes officiers désertent. Que faire ? Celui qui craint de regagner les lignes arrière trop tôt, et donc d’être réexpédié au front, choisira la captivité.
Ce guide pratique s’achève par un « vocabulaire de base » permettant de dire en russe quelques phrases de survie, telles que :
Je ne connais pas cet homme, mais je sais où il habite.
Vous verrez, ma fille est très gentille.
                                                                     *
Le problème avec les militaires, quand ils se battent, c’est que parfois ils sont du bon côté (en ce moment les Ukrainiens, exemplaires) et parfois du mauvais côté (en ce moment les Russes, des crapules).
                                                                     *
L’espoir, maigre, serait qu’un matin les chefs militaires du Kremlin, désireux de passer de la catégorie des crapules à celle des exemplaires, réveillent Poutine en lui disant « Ça suffit Vladimir Vladimirovitch » et lui passent les menottes.
                                                                     *
Je ne pense pas qu’on puisse compter sur une action du peuple russe avec pour Poutine une fin à la Ceausescu ou Kadhafi.
                                                                     *
A propos de cette guerre de Poutine, j’entends Comment peut-on faire cela au vingt et unième siècle ? A quoi je réponds Comment peut-on penser que l’être humain soit capable de faire des progrès ?