Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

De quelques Rouennaises connues par Pierre Louÿs dans sa jeunesse

1er février 2020


On peut toujours compter sur Pierre Louÿs pour en raconter de salaces, à preuve ce journal érotique titré Enculées publié par la Bourdonnaye en complément des Sonnets libertins. L’écrivain y recense les prostituées qu’il a sodomisées dans sa jeunesse, entre mil huit cent quatre-vingt-douze et mil neuf cent sept. Parmi celles-ci, cinq qui opéraient dans cette ville devenue plus ou moins la mienne.
Rouen, rue des Espagnols (Jeanne ?) :
Belle fille brune, très poilue jusqu’au trou de l’anus et dans le sillon. Environ vingt ans.
S’est fait enculer sans difficulté, à genoux sur son lit.
C’est une de celles avec qui j’ai eu le plus de plaisir à le faire.
Rouen, rue des Espagnols :
Fille courte et brune, assez grasse.
La maquerelle m’avait prévenu qu’elle se laissait enculer, mais ne lui avait pas dit qu’elle me prévenait.
Quand j’ai fait la proposition, la fille s’est écriée :
« Ben, t’es bien tombé ! je suis justement pour ça ! »
Elle avait dit cette phrase avec tant d’entrain que j’ai songé à passer toute la nuit avec elle ; mais après l’acte je suis parti.
Perdu de vue.
Rouen, rue des Espagnols :
Affreuse fille vieille et laide, mais grande. Avait dû être belle.
Tout à fait habituée à l‘acte. Respectueuse et obéissante ; ne demandant ni précautions ni égards.
Malgré sa vieillesse, je l’ai prise trois fois comme pis-aller. Elle m’intéressait par son abjection.
Rouen, rue des Cordeliers :
Affreuse fille, presque contrefaite. Je l’ai enculée au bord du lit avec un certain dégout. Elle paraissait souffrir.
Rouen, passage de l’Hôtel-de-Ville :
Belle fille, grande, jeune, jouisseuse et très putain. Se vante d’être « la plus putain de la maison ».
Je l’ai revue trois fois. Elle se fait enculer en fermant les yeux et en se mordant la lèvre comme en jouissance, et elle aime « tout ce qui est cochon ».
Deux fois je l’ai enculée à genoux sur son lit, et une fois s’asseyant sur moi couché. S’y est très bien prise.
Elle est brune, avec beaucoup de poils.
En 1906 j’ai appris qu’elle avait quitté Rouen pour Paris. Etait alors, paraît-il, dans une maison de rendez-vous de la rue de l’Arcade.
Outre Rouen, Pierre Louÿs s’introduit à Abbeville, Epernay, Toulon, Bayonne et Paris. Dans cette dernière ville, voici Marie, quai des Tuileries :
Fille très jeune, 15 ou 16 ans, et jolie, mais de la plus basse prostitution, en cheveux, sous les ponts.
Tout à fait habituée à la sodomie, elle se l’est fait faire en plein air sous le quai, vers 11h du soir, sans difficulté. Coût : 5 F.
Grand voyageur et adepte de ce que l’on nomme aujourd’hui le tourisme sexuel, Pierre Louÿs visite à fond Séville, Naples et Louqsor. Dans cette première ville, voici Mariquita, dans la petite rue qui donne rue O’Donnell :
Enorme maquerelle obèse, qui fournissait des petites filles chez elle. Aussi grande que grosse. 40 ans environ.
Un jour où elle n’avait personne, elle s’est offerte à remplacer ses petites clientes. J’ai accepté à condition que ce fût en cul.
                                                              *
La rue des Espagnols n’existe plus, remplacée plus ou moins par la triste rue Molière. La rue des Cordeliers, parallèle au bas de la rue de la Jeanne, a totalement disparu. Reste le passage de l’ancien Hôtel-de-Ville, où l’on ne croise qu’un fleuriste.