Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Ce qu’on peut voir en six jours de Théophile Gautier

17 novembre 2017


En mai mil huit cent cinquante-huit, Théophile Gautier (quarante-sept ans) prend une semaine de congé afin d’aller voir l’Exposition de l’Industrie à La Haye en compagnie d’un ami qu’il ne nomme pas (peut-être Maxime Du Camp). Pour ce faire, les deux hommes prennent la direction de Neufchâtel où ils ont un ami à saluer. C’est le début d’une course folle par train, calèche et bateau qui leur laisse peu de temps pour se nourrir et dormir. A peine ont-ils celui de visiter Neufchâtel, Berne, Bâle, Strasbourg, Heidelberg, Mannheim, Mayence, Coblence, Bonn, Cologne, Düsseldorf, Rotterdam que les voici à La Haye d’où ils repartent illico rentrant à Paris par Bruxelles.
Au retour, Gautier narre ce périple dans le journal Le Moniteur Universel. C’est Ce qu’on peut voir en six jours. De ma lecture ferroviaire de la réédition qu’en a faîte Nicolas Chaudun, je retiens ceci :
Le Main se jette dans le Rhin presque en face de Mainz, que nous appelons Mayence, par suite de ce système absurde de traduction des noms qu’on devrait bien abandonner.
Düsseldorf : c’est une de ces villes propres, régulières, bien bâties, bien pavées, qui ont l’approbation de tous les dictionnaires de géographie. La description qu’en donne Henri Heine suffit : « Düsseldorf est une ville sur le Rhin où vivent seize mille personnes, où se trouvent en outre enterrées quelques centaines de mille autres personnes et, parmi ces dernières, il en est quelques-unes qui feraient mieux de vivre. »
Quelque pressé qu’on soit, il est impossible de passer à La Haye, ne fût-ce qu’une heure, sans aller mettre sa carte de visite au Musée.
Si Gautier et son compagnon ont eu le temps de se rendre au Musée de La Haye, c’est aussi parce que l’Exposition de l’Industrie n’ouvrait qu’un mois plus tard.
                                                                  *
La morale de cette histoire de randonnée effrénée est donnée par Théophile Gautier :
Qui veut tout voir ne voit rien. C’est assez de voir quelque chose.