Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Chroniques parisiennes de Kurt Tucholsky

22 novembre 2017


C’est le titre qui m’a conduit à acheter Chroniques parisiennes de Kurt Tucholsky, publié chez Rivages poche/Petite Bibliothèque, un inédit est-il précisé en quatrième de couverture, car jamais encore je n’avais croisé le nom de Tucholsky, un petit Berlinois rondouillard qui veut empêcher une catastrophe armé  de sa machine à écrire, selon Erich Kästner.
Journaliste et écrivain berlinois, il vécut à Paris de mil neuf cent vingt-quatre à vingt-huit en qualité de correspondant de la Weltbhüne, importante revue de la République de Weimar. En mai mil neuf cent trente-trois, il aura ses livres interdits et brûlés avant que les nazis ne le déchoient de sa nationalité le vingt-cinq août de la même année. Tucholsky mourra deux ans plus tard à Göteborg d’une surdose de somnifère à l’âge de quarante-cinq ans.
Malheureusement ses chroniques sont manichéennes. Le Français (comme il dit) n’a que des qualités et l’Allemand tous les défauts. Exemple :
Le métro parisien est plein à craquer. En seconde classe, les gens sont serrés comme des sardines –rien de neuf pour nous autres Berlinois. Or, jamais ou presque vous n’entendez une parole blessante. (…) On n’a pas non plus l’esprit abreuvé d’offensive comme en Allemagne.
Cette succession de clichés est lassante et nuit à l’intérêt du livre.
Heureusement, deux Chroniques parisiennes sont consacrées à certaines particularités de l’usage du français.
La première a pour sujet le vicieux « d’ailleurs » qui autorise toutes les perfidies et défait ici les réputations, en douceur sans bruit ; et les petits éclats de pierre qui chaque fois s’effritent un peu plus du superbe édifice tombent presque imperceptiblement. Ainsi dans « Son mari, qui d’ailleurs fréquente un monde un peu spécial… »
La seconde a pour sujet le décourageant Ah ça… ! qu’il faut savoir entendre et comprendre : « Ah ça » est autrement plus léger et gracile que le refus allemand. (…) Quand un Français vous dit « Ah ça », vous avez atteint le point où bien souvent il n’y a plus rien à faire.
                                                              *
En épigraphe aux Chroniques parisiennes de Kurt Tucholsky ceci de Charles Péguy : Un mot n’est pas le même dans un écrivain et dans un autre. L’un se l’arrache du ventre. L’autre le tire de la poche de son pardessus.  
Rien ne me déplait davantage que la littérature tripale. Seuls m’intéressent les écrivains à pardessus. Surtout s’ils en ont plusieurs. Au besoin empruntés à d’autres.