Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Immédiatement de Dominique de Roux (deux)

13 janvier 2016


Immédiatement de Dominique de Roux (La Petite Vermillon) contient aussi quelques anecdotes à mon goût tirées de la vie des connaissances de l’auteur ou de ses lectures :
Violette à quatre-vingt-cinq ans drague au crépuscule les gosses d’une quinzaine d’années pour qu’ils viennent la baiser dans son palais de Galilée (Florence). On l’a surnommée la « terreur du quartier Bello Guandos ».
« Un moment de honte est vite passé », disait le vieux marquis de Mun. Le même à quatre-vingt-quatorze ans réclamait une fille à son ami le duc de Fels –quatre-vingt-douze ans. Trois jours après, n’ayant rien trouvé, il téléphone à Mun pour le faire patienter et il s’entend répondre : « Dépêchez-vous, mon cher, ça urge. »
Suzanne Gontard, qui prenait de haut le précepteur de ses enfants, lequel s’appelait Friedrich Hölderlin. « Je n’aime pas qu’on pleure sur mes pas dans le jardin », lui dit-elle un jour. Hölderlin repartit à pied de Bordeaux à Tübingen.
Le marquis d’Ascot présentait toujours sa femme ainsi : la marquise d’Ascot, ancienne maîtresse de Byron.
Dans la correspondance du président de Brosses à Voltaire, cette question : « Mais que devient cet abbé Desfontaines qui défonçait si bien le cul au petit prince de Guéméné ? »
                                                              *
On y trouve aussi ce moment rouennais :
Assisté à cette petite scène à la cathédrale de Rouen. En chaire, le prêtre nous annonce qu’il dit une « messe syndicale » pour les ouvriers du port. Il ajoute que le Christ avait été charpentier, un homme comme eux… Alors un homme se lève et crie : « Je suis un homme seul dans la maison de Dieu. » On lui crie du haut de la chaire : « Que voulez-vous ? » Et de répondre : « Vous avez dit que la deuxième personne de la Trinité avait été charpentier, qu’elle avait construit des charpentes. Pouvez-vous me dire où puis-je les voir ? Si les pharaons ont laissé des pyramides, j’imagine que les charpentiers de la deuxième personne de la Trinité ont laissé des charpentes fabuleuses. Voulez-vous m’indiquer où puis-je les voir ?
                                                              *
Dominique de Roux admirait Burroughs, Pound, Gombrowicz et de Gaulle (entre autres). Il est mort d’une crise cardiaque le vingt-neuf mars mil neuf cent soixante-dix-sept à l’âge de quarante et un ans.