Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Lettres à sa mère (1906-1918) de Jean Cocteau

27 décembre 2017


Lu dans le train lors de mon dernier retour de Paris, Lettres à sa mère (1906-1918) de Jean Cocteau (Le petit Mercure/Mercure de France) m’apprend (ou me rappelle si je l’avais oublié) que celui-ci a fait la guerre (dans les fusiliers marins au service de secours de la Croix-Rouge).
« Ma chérie » appelle-t-il sa génitrice dans ses missives, d’où j’ai tiré ceci :
Grimpades aux cimes des montagnes. On trouve la dernière neige sous quoi le printemps s’efforce. (Leysin, dix-sept mars mil neuf cent quatorze)
Me voilà en pleine guerre. C’est très beau. On se réveille au canon. Dunes, paysages balnéaires, ciel bleu avec shrapnells autour des aéroplanes. Boches et Français s’entreratent. Malaise d’être neuf parmi de vieilles coutumes. (Secteur cent trente et un, vingt et un ou vingt-deux décembre mil neuf cent quatorze)
La porte s’ouvre. On nous annonce un mort, un caporal parti le matin et qui devait m’offrir des bagues. Pauvre être. Il repose dans la première cave. On le fouille, on ne trouve sur lui que quarante bagues et une photo de Lady Dorothy, jeune Anglaise qui se déguise en zouave et visite les lignes… (vingt-cinq décembre mil neuf cent quatorze)
Rien de neuf à Duna Park. Un capitaine à qui (le canon tonnait) je disais : « C’est apocalyptique » me répond « Non. C’est du côté de Dixmude. » Aimes-tu ? (trente mai mil neuf cent seize)
Cette trêve ne vaut rien à nos hommes qui s’émancipent avec des camoufleuses aux mains vertes. (dix juillet mil neuf cent seize)
Le New York Herald fait la guerre à Hachette, type de la maison ignoble, ruinant les efforts de la librairie avec cynisme. Si on supprime les messageries Hachette, c’est une victoire. (Paris, onze juillet mil neuf cent dix-huit)
Il y a quatre jours place Saint-Philippe du Roule, j’étais avec Laffitte lorsqu’il se produit une espèce d’émeute, gens sur les seuils et cochers debout. C’était Maurice Rostand à pied, lisant un journal (sic). (idem)
Le genre serein, en beauté, geste noble, notre voisin que je surnomme Solness est un échantillon parfait. Il peint des ruines pendant que sa femme joue Arabesques sur la harpe… (Le Piquey, vingt et un août mil neuf cent dix-huit)