Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant les Lettres à Lucilius de Sénèque

21 décembre 2016


Un peu de sagesse antique ne peut faire de mal en cette période trouble. Voici quelques vérités et bons principes tirés des Lettres à Lucilius de Sénèque, une correspondance dont le destinataire est peut-être fictif et que j’ai lue dans la version publiée par Arléa sous le titre Apprendre à vivre:
Lettre un :
… l’essentiel de la vie s’écoule à mal faire, une bonne partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce qu’il faudrait faire.
On remet la vie à plus tard. Pendant ce temps, elle passe.
Lettre cinq :
A l’intérieur, dissidence totale ! A l’extérieur, faisons comme tout le monde !
Lettre sept :
Il n’y a aucune raison pour que, tout à la vanité de monter tes talents, tu te produises en public dans des lectures ou des conférences.
Lettre vingt-deux :
Tout le monde veille non à bien vivre mais à vivre longtemps, alors qu’en fait il est donné à tout le monde de bien vivre, mais de vivre longtemps, à personne.
Lettre vingt-quatre :
Qui peut, en effet, plaire au peuple tout en aimant la vertu ? C’est par des moyens détestables qu’on brigue les faveurs populaires. Il faut que tu te fasses semblable à lui.
Lettre trente-deux :
Celui qui nous retient nous cause déjà bien du tort : la vie est si brève ! Et nous l’abrégeons encore par notre manque de constance en la recommençant, recommençant sans cesse. Nous la hachons menu, nous la pulvérisons.
Lettre quarante-cinq :
Examine-les l’un après l’autre ou considère-les en bloc : pas un qui ne vive les yeux rivés au lendemain
Tu me demandes quel mal il y a ? Un mal infini : ils ne vivent pas, ils attendent de vivre.
Lettre cinquante :
Tu en es encore à souhaiter ce que souhaitèrent pour toi ta nourrice, ton précepteur ou ta mère ? Tu ne te rends pas compte de tout le mal qu’ils t’ont souhaité ? Ah ! comme les vœux de nos proches nous sont contraires ! Et d’autant plus contraires qu’ils ont été couronnés de succès. Je ne m’étonne plus maintenant de toutes les misères que nous traînons derrière nous depuis que nous sommes tout petits : nous avons grandi dans la malédiction des vœux de nos parents !