Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Pour saluer Tomi Ungerer

12 février 2019


Triste d’apprendre que Tomi Ungerer est mort dans la nuit de vendredi à samedi chez sa fille à Cork. Lui qui avait survécu à trois infarctus et à un cancer est arrivé au bout du chemin. J’en fais part à celle qui travaille à Paris, même ce samedi. Cela la chagrine tout autant. « Je suis contente d’avoir pu le rencontrer l’année dernière », m’écrit-elle (je pense qu’elle ne voit pas le temps passer, c’était il y a deux ou trois ans). Je n’ai pas eu cette chance, mais suis allé en décembre deux mille neuf visiter son Musée à Strasbourg où sont montrés tous les aspects de son talent créatif, notamment ses dessins politiques et ses dessins érotiques.
En France, Tomi Ungerer est surtout connu par ses livres pour enfants auxquels pas un élève de maternelle n’échappe. Dans la brochure, publiée par L’Ecole des Loisirs en deux mille huit, que lui a consacrée Thérèse Willer (Conservatrice du Musée Tomi Ungerer de Strasbourg) figure une interviou du dessinateur par Arthur Hubschmid (éditeur à L’Ecole des Loisirs) dont voici deux extraits :
Quand j’étais petit, on avait un album de Bécassine, où l’on voyait un cambrioleur avec une lampe sourde, et qui entrait dans la maison. A cinq ans, ça m’avait foutu une trouille terrible. J’ai gardé de cette trouille un si bon souvenir que j’ai voulu donner cela aux enfants.
A propos de Zeralda, il y a une chose qui m’est arrivée. Avec des amis, on avait décidé de fêter Halloween dans Central Park. Au lieu de nous laisser effrayer par des enfants masqués, on avait décidé de les effrayer eux. J’avais apporté un grand sac, j’ai attrapé une fillette de cinq ou six ans, qui s’est mise à pleurer, et je l’ai mise dans le sac. Tous les autres enfants se sont enfuis. Tout à coup, il y a une main qui s’est posée sur mon épaule, c’était un flic qui m’a demandé : « What’s going on around here ? » J’ai relâché la petite et je l’ai consolée.
                                                                 *
« Il faut traumatiser les enfants, sinon ils deviendront tous experts-comptables », aimait répéter Tomi Ungerer.
Sa fille se souvient du jour où voyant un lapin écrabouillé sur la route, il arrêta la voiture pour le lui montrer de près en déclarant : « Tu vois ce qui t’arriveras si tu traverses la rue sans regarder. »