A huit heures, ce mercredi, le bus Huit quitte la Gare Routière de Saint-Raphaël avec sa poignée de travailleuses travailleurs et le glandeur que je suis.
Je descends à Agay Village où je suis accueilli par un autre travailleur, celui qui turbine dans la machine à pilonner la montagne (je l’avais oublié celui-là). En dépit de cette nuisance sonore, je vais voir une nouvelle fois le mignonnet port aux cabanes colorées puis je traverse le pont bien moche (autrefois il y en avait un qui ressemblait à celui de Sainte-Maxime mais il a été bombardé). De là, je peux voir le Sémaphore du Dramont. La Pharmacie de l’Estérel me permet de renouveler mes médicaments. Je tente ensuite, en passant sous les voies de chemin de fer, une petite balade le long de l’Agay où sont amarrés quelques bateaux, dont un Tout Va Bien, mais je me heurte vite à une propriété privée, rive gauche comme rive droite.
Qu’importe, la terrasse du petit Grand Café d’Agay m’accueille. J’ouvre Balzac. Un peu plus tard, sept retraités bicyclistes en maillot de sport cannois s’écroulent à la table voisine. Ils ne se racontent pas que des histoires de bicyclette, ils parlent aussi de la Vierge et puis l’un demande : « Et Daniel, comment y va ? » « Ça a l’air d’aller, il continue ses marches à poil. » « Il faut qu’y fasse attention aux vipères. Les vipères, elles s’attaquent à … » « Et puis aux ronces. »
Je rentre avec le bus Vingt et Un de dix heures dix-huit et trouve dans le Vieux-Port le grand catamaran Allures doté d’une immense voile en plastique noir que des marins harnachés comme des grimpeurs de montagne achèvent de fixer. Une fois qu’ils ont réussi cet exploit, ils l’affalent.
Cette fois je réserve aux Sablettes et pour demain aussi. Aujourd’hui, c’est foie de veau purée salade. Un autre solitaire, dont je ne vois que le dos, arbore un ticheurte Sons of Anarchy California. Une famille derrière moi joue parfaitement son rôle de famille : « On peut avoir plus de sauce ? » « Laquelle ? » « N’importe. » A ma gauche est un couple d’un certain âge pour qui l’angoisse monte d’un cran : « Le truc pour la piscine que j’ai commandé en Amérique, ils me l’ont promis pour le neuf et on part le quinze. Il faut pas qu’ils soient en retard. » Un jeune couple laisse son descendant jouer sur la plage pendant le repas. Tout à coup, père et mère, ne voyant plus le rejeton, se précipitent sur le sable. Ça aurait pu nous faire une nouvelle « disparition inquiétante » sur les chaînes d’information répétée.
Qu’Au Coq Hardi soit fermé, c’est normal, mais je trouve aussi le Café Kro clos. Sur sa porte une affichette « Fermeture exceptionnelle ce mercredi ». Rien d’autre n’est possible. Heureusement, les nouvelles assises en béton du Vieux-Port sont particulièrement confortables et c’est là que je poursuis ma lecture de Lettres à Madame Hanska tandis que sous un ciel d’azur passent de jolies filles plus ou moins dévêtues et d’autres bâchées par la faute de leur religion.
Je descends à Agay Village où je suis accueilli par un autre travailleur, celui qui turbine dans la machine à pilonner la montagne (je l’avais oublié celui-là). En dépit de cette nuisance sonore, je vais voir une nouvelle fois le mignonnet port aux cabanes colorées puis je traverse le pont bien moche (autrefois il y en avait un qui ressemblait à celui de Sainte-Maxime mais il a été bombardé). De là, je peux voir le Sémaphore du Dramont. La Pharmacie de l’Estérel me permet de renouveler mes médicaments. Je tente ensuite, en passant sous les voies de chemin de fer, une petite balade le long de l’Agay où sont amarrés quelques bateaux, dont un Tout Va Bien, mais je me heurte vite à une propriété privée, rive gauche comme rive droite.
Qu’importe, la terrasse du petit Grand Café d’Agay m’accueille. J’ouvre Balzac. Un peu plus tard, sept retraités bicyclistes en maillot de sport cannois s’écroulent à la table voisine. Ils ne se racontent pas que des histoires de bicyclette, ils parlent aussi de la Vierge et puis l’un demande : « Et Daniel, comment y va ? » « Ça a l’air d’aller, il continue ses marches à poil. » « Il faut qu’y fasse attention aux vipères. Les vipères, elles s’attaquent à … » « Et puis aux ronces. »
Je rentre avec le bus Vingt et Un de dix heures dix-huit et trouve dans le Vieux-Port le grand catamaran Allures doté d’une immense voile en plastique noir que des marins harnachés comme des grimpeurs de montagne achèvent de fixer. Une fois qu’ils ont réussi cet exploit, ils l’affalent.
Cette fois je réserve aux Sablettes et pour demain aussi. Aujourd’hui, c’est foie de veau purée salade. Un autre solitaire, dont je ne vois que le dos, arbore un ticheurte Sons of Anarchy California. Une famille derrière moi joue parfaitement son rôle de famille : « On peut avoir plus de sauce ? » « Laquelle ? » « N’importe. » A ma gauche est un couple d’un certain âge pour qui l’angoisse monte d’un cran : « Le truc pour la piscine que j’ai commandé en Amérique, ils me l’ont promis pour le neuf et on part le quinze. Il faut pas qu’ils soient en retard. » Un jeune couple laisse son descendant jouer sur la plage pendant le repas. Tout à coup, père et mère, ne voyant plus le rejeton, se précipitent sur le sable. Ça aurait pu nous faire une nouvelle « disparition inquiétante » sur les chaînes d’information répétée.
Qu’Au Coq Hardi soit fermé, c’est normal, mais je trouve aussi le Café Kro clos. Sur sa porte une affichette « Fermeture exceptionnelle ce mercredi ». Rien d’autre n’est possible. Heureusement, les nouvelles assises en béton du Vieux-Port sont particulièrement confortables et c’est là que je poursuis ma lecture de Lettres à Madame Hanska tandis que sous un ciel d’azur passent de jolies filles plus ou moins dévêtues et d’autres bâchées par la faute de leur religion.