La chaleur et la maigre récolte des deux précédentes me conduisent à sagement annuler mon escapade à Paris. Il fait chaud ce mercredi à Rouen mais moins qu’à Paris. Je dirais qu’il fait lourd mais je n’entends plus personne dire qu’il fait lourd. Bref, le ciel est sombre et l’orage menace.
C’est sous les stores baissés du Son du Cor puis des Floralies que je passe la moitié de l’après-midi. Pour me rafraîchir, je lis Été froid d’Ossip Mandelstam.
Cette évocation :
Les petites vendeuses de parfum campent sur la Pétrovka, en face de Muir-Merrilies, appuyées au mur, une pleine couvée, éventaire contre éventaire. Ce petit détachement de vendeuses n’est qu’un vol de moineaux. Armée aux nez retroussés de jeunes filles moscovites : gentilles dactylos besogneuses, fleuristes pauvrettes aux jambes nues – vivant de miettes et fleurissant l’été…
Cette constatation :
Du fait d’une longue vie commune, un mari se met à ressembler à sa femme. Si l’on y regarde de près, le marchand ressemble aussi à sa marchandise…
*
Au Son du Cor, un qui demande « une pinte de bière de soif ». J’en déduis qu’il y a des bières de non soif, des bières de boit-sans-soif.
*
Aux Floralies, une qui parle chiffon avec un peute à elle : « L’hiver, j’ai plus de style qu’en été. »
*
Une mendiante à l’une qui lui dit qu’elle n’a pas de monnaie : « Vous n’avez pas à vous justifier. » En plus de vous déranger, elle vous fait la morale. J’y échappe grâce à ma lecture.
. *
Touristes rue Saint-Romain, un six sept ans à sa mère :
-J’aime pas les colombages.
-Ah bon ! Mais pourquoi t’aimes pas ça ?
C’est sous les stores baissés du Son du Cor puis des Floralies que je passe la moitié de l’après-midi. Pour me rafraîchir, je lis Été froid d’Ossip Mandelstam.
Cette évocation :
Les petites vendeuses de parfum campent sur la Pétrovka, en face de Muir-Merrilies, appuyées au mur, une pleine couvée, éventaire contre éventaire. Ce petit détachement de vendeuses n’est qu’un vol de moineaux. Armée aux nez retroussés de jeunes filles moscovites : gentilles dactylos besogneuses, fleuristes pauvrettes aux jambes nues – vivant de miettes et fleurissant l’été…
Cette constatation :
Du fait d’une longue vie commune, un mari se met à ressembler à sa femme. Si l’on y regarde de près, le marchand ressemble aussi à sa marchandise…
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Au Son du Cor, un qui demande « une pinte de bière de soif ». J’en déduis qu’il y a des bières de non soif, des bières de boit-sans-soif.
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Aux Floralies, une qui parle chiffon avec un peute à elle : « L’hiver, j’ai plus de style qu’en été. »
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Une mendiante à l’une qui lui dit qu’elle n’a pas de monnaie : « Vous n’avez pas à vous justifier. » En plus de vous déranger, elle vous fait la morale. J’y échappe grâce à ma lecture.
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Touristes rue Saint-Romain, un six sept ans à sa mère :
-J’aime pas les colombages.
-Ah bon ! Mais pourquoi t’aimes pas ça ?