Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Un étrange petit carnet gris

17 décembre 2022


C’est un petit carnet gris dont les premières pages, où l’on a écrit, sont agrafées ensemble. Les suivantes sont vierges (comme on dit).
Quand j’ôte l’agrafe, je découvre une écriture que j’oserai qualifier de féminine et, à différentes pages, lis ceci :
« Mardi 5 Mai 2020
Liste de résolutions à faire
Etablir le planning des dépenses du mois »
« Démarrage du roman le 15 mai
4 romans en 3 mois »
« A chaque pose apprendre une langue
5 jours pour apprendre les bases de l’espagnol
Apprendre le latin et le grec comme une gymnastique du cerveau »
« Ecrire est une passion, rédiger est un métier
De ce fait, je dois prendre ma plume »
« Afin de ne pas perdre la main, je vais donc rédiger des mots tous les jours, et alors je finirai par tuer mon bp. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque, croyez-moi mais plutôt comme une force de la nature. De ce fait, je n’en peux plus.
Il faut écrire pour ne pas sombrer dans la folie. Je vais sombrer dans la folie.
Je vais finir par tuer quelqu'un.
De ce fait, prendre les armes, adieu la plume.
Qu’importe la soirée, je vais au pays du soleil.
Je n’ai plus de patience.
Je n’ai plus de patience.
Pourtant il faut s’armer.
Il faut s’armer de patience.
Je vais le tuer.
Je vais tuer quelqu'un.
Jour du seigneur, mais je vais le tuer.
En fait, cet homme est inutile
Il ne sert à rien, mais à rien
Et je dois le supporter – car il fait partie de ma famille.
Je vais me barrer. »
« Ceci est mon carnet d’écriture
J’aime bien avoir différents carnets. Ecrire plusieurs histoires en même temps
Ce stylo est magique. Maintenant je sais que ce stylo est magique.
J’avais peur des mots. »
Suivent des listes de courses et de tâches à faire.
J’ai trouvé ce carnet dans une boîte à livres rouennaise.
                                                          *
Symptomatique de confondre la pause avec la pose.
                                                          *
« et alors je finirai par tuer mon bp. », son beau-père peut-être.