Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Vingt-deuxième anniversaire du triste évènement

3 mai 2017


Encore une nuit du deux au trois mai, la vingt-deuxième depuis celle pendant laquelle mon frère Jacques est mort à La Rochelle.
L’an dernier, Christian Degoutte, qui chronique les parutions pour la revue Verso dans sa rubrique En salade dont l’épigraphe est due à Claude Seyve : « Voyons voir ce que dit cet imbécile de Degoutte », m’a invité à lui envoyer les plaquettes de poésie de ce frère disparu (comme on dit improprement)
Il en a rendu compte dans le numéro cent soixante-cinq :
« Il y a une lucarne qui donne sur la situation / elle est belle / la lucarne / pas la situation / non la situation n’est pas belle, si ce n’est le cadavre à cadre à bras / le cadavre à pneus / hormis ça, parlons des Murissades / le crocodile va peut-être être tué / tout dépend du directeur… » : Jacques Perdrial, in TOUS LES CHATS QUI SONT BLANCS…à l’enseigne de L’ECCHYMOSE. Michel Perdrial m’a envoyé quatre plaquettes de son frère décédé ; plaquettes publiées par L’ECCHYMOSE ou PLAISIR DES ARAIGNEES entre 1977 et 1986. Chaque plaquette se donne pour un joyeux fatras de poèmes absurdes, d’aphorismes fantaisistes, de bouts de refrains idiots, de jeux d’à-peu-près, de collages surréalistes, d’échappées mélancoliques ou lyriques. Sous les multiples influences de Prévert, Queneau, Desnos et surtout Vian. Une poésie bien représentative d’une part de ce qui se publiait dans ces années-là. Ce qui ressort de ces plaquettes, c’est un sentiment de liberté et un refus affiché du sérieux, du pesant. Des trucs étonnants dans nos temps de rétrécissement «des libertés» où tout est grave : « l’aube se change en pâte dentaire / le gel opère / un arbre acerbe / cris de douleur / la pluie rince / un bistouri / hilare /tandis que passent Robert Desnos / et sa chaussette bègue ». Déjà des curiosités littéraires que Michel Perdrial envoie gratos si on lui écrit poliment.
Suivait mon adresse mail. Ni Christian ni moi-même n’avons été surpris de constater qu’aucune demande ne m’a été faite.
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Cette année, la mauvaise nuit est heureusement suivie d’une escapade de quelques jours à Paris. Je passerai mes nuits, à son invitation, dans l’appartement de celle qui ira fêter son anniversaire à l’étranger.