Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

inaudible de Thomas Hauert à l’Opéra de Rouen

22 mars 2018


Danse ce mardi soir à l’Opéra de Rouen avec inaudible de Thomas Hauert, j’ai place au premier rang de corbeille, un peu décentré au-dessus d’une quinzaine d’élèves de l’option danse de je ne sais quel lycée. Que des filles, dont l’une est venue avec un sac en plastique orange dans lequel elle envisage de vomir.
Thomas Hauert est un chorégraphe suisse basé à Bruxelles. Son inaudible n’a pas de majuscule, il doit savoir pourquoi. Il fait partie du groupe de cinq danseurs qui, avec une danseuse, font d’abord magma bougeant au ralenti. Suit une période qui pourrait s’intituler « A chaque fois que je commence à danser, la musique s’arrête, c’est trop bête ». Enfin cela démarre vraiment, les six interprètes connaissent le boulot et l’exercent sur la musique de George Gershwin et de Mauro Lanza. Je vois cette chorégraphie comme une série d’exercices que feraient des danseurs et une danseuse avant de commencer le spectacle et trouve ça bien long. Quand à la fin se font entendre de forts applaudissements et des bravos, je constate que je dois avoir été le seul à m’ennuyer.
Il faut dire qu’il y a un certain nombre de scolaires (comme on dit) dans la salle. A cet âge, on s’enthousiasme facilement. De plus, Thomas Hauert sait que, comme l’écrivait Francis Scott Fitzgerald à sa fille Scottie, si l’on veut déclencher des applaudissements triomphaux, il faut jouer ou faire jouer de la musique forte, rapide et aigue, ce par quoi s’achève inaudible.
Au moins, la lycéenne malade n’a pas utilisé son sac.
                                                           *
En rentrant je passe par la Cathédrale dont le parvis vient d’être débarrassé des arbres qui, selon ceux qui commandent, gênaient sa vue. Le voisinage leur reprochait aussi de servir de refuge aux étourneaux bruyants à l’automne. Allez hop, débités à la tronçonneuse.
                                                           *
L’après-midi de ce mardi, au café Le Grand Saint Marc, la sexagénaire voisine m’interpelle pendant que son mari est parti aux toilettes :
-Qu’est-ce que vous lisez, monsieur ?
-C’est la correspondance de Dashiell Hammett.
-Aaah, je peux voir ?
Je lui montre la couverture.
-Aaaaah, qui c’était lui ?
 


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