Pas d’orage, de la pluie, et au matin de la fraîcheur quand je retrouve encore une fois le car Fluo terminus Le Bonhomme et son chauffeur à petit chapeau. Cette fois, je ne vais pas loin, Kientzheim, juste avant Kaysersberg, un village oublié du tourisme de masse. « Je vais vous arrêter devant le char », me dit-il. Le problème, c’est le retour. Aucun arrêt n’est clairement indiqué et si c’est un autre chauffeur, un nouveau, il risque de ne pas vous voir. Aussi me conseille-t-il de marcher jusqu’à KB Porte Basse (KB, le petit nom de Kaysersberg).
A l’arrivée, près du char « Renard » de la cinquième division blindée (témoin de la libération de Kaysersberg), je trouve une flèche qui indique le Chemin des Remparts contournant le village. Tout de suite, je reconnais l’endroit. Il est planté de cerisiers. Je me revois avec celle qui me tenait la main picorant dans les branches basses. « Cerises réservées aux habitants. Merci de ne pas casser les branches. » Je ne casse jamais une branche et je suis presque un habitant. Par ailleurs, ces cerises sont très nombreuses et les habitants semblent peu pressés de les récolter.
Du haut du rempart, une cigogne posée sur une patte observe ma cueillette. J’ai le temps de la photographier avant qu’elle ne s’envole. En contrebas, le long des remparts, c’est une succession de jardins de type ouvrier. Nul n’y travaille de bon matin.
Mon Tour des Remparts, avec nombreux arrêts cerises, terminé, je traverse Kientzheim par sa Grand’Rue. Je retiens le Lallakenig (le tireur de langue de la porte basse), la chapelle Saint-Régule-et-Saint-Félix qui mériterait que j’y entre pour voir ses ex-voto mais c’est fermé, l’église paroissiale dont j’oublie de faire le tour pour voir la danse macabre, le Musée du Vignoble et des Vins d’Alsace où je n’entrerais pour rien au monde, un oriel où flotte le drapeau ukrainien.
Il n’y a rien ici pour prendre un café et les hôtels restaurants sont chics et chers. Je m’inflige la marche jusqu’à KB sous une chaleur déjà revenue. J’arrive à l’arrêt Porte Basse avant le passage du neuf heures vingt-huit pour Colmar. Celui-ci est conduit par le même chauffeur à petit chapeau qui m’aurait vu si j’étais resté au bord de la route à Kientzheim. J’en descends à l’arrêt Théâtre. Comme c’est lundi, le Café Rapp et le Restaurant Meistermann sont fermés.
C’est à la terrasse de Dussourd que je bois un allongé puis lis Balzac La hausse des loyers à Paris a quelque chose d’effrayant tandis que passe la foule de tous les jours des touristes qui vont tous au même endroit. A la table voisine, il en est un qui ne peut pas prendre un café avec les autres car son smartphone lui apprend qu’une borne pour recharger sa voiture vient de se libérer et il faut qu’il y coure. Il y a aussi ceux qui se font guider par leur smartphone pour visiter la ville. « La Collégiale, c’est à cinquante mètres, on y va ».
Et c’est à la winstub Au Cygne que je déjeune. Son jardin d’été est désormais ouvert où je suis admis à midi bien que n’ayant pas réservé, un vaste jardin arboré qu’on ne peut deviner de la rue. Les tables sont suffisamment éloignées les unes des autres pour ne pas entendre les conversations d’autrui. C’est un endroit ignoré des touristes. Je ne l’aurais pas connu s’il n’était sur le chemin entre mon logis provisoire et la vieille ville. Il ne faudrait pas que Le Routard le découvre. De même qu’il ne faudrait pas qu’il découvre le chemin des cerises à Kientzheim. Au menu du jour, c’est potage et escalope à la crème frites haricots. J’ajoute un quart d’edelzwicker. A la table la plus proche, une femme fume tout en tripotant son smartphone. Elle secoue machinalement la cendre de sa cigarette qui tombe dans son sac à main ouvert posé sur le sol près de sa chaise. « En dessert, avec le menu, si jamais, c’est un cake à la pomme », me dit la serveuse. Je prends. Cela fera vingt et un euros trente, vin inclus.
A l’arrivée, près du char « Renard » de la cinquième division blindée (témoin de la libération de Kaysersberg), je trouve une flèche qui indique le Chemin des Remparts contournant le village. Tout de suite, je reconnais l’endroit. Il est planté de cerisiers. Je me revois avec celle qui me tenait la main picorant dans les branches basses. « Cerises réservées aux habitants. Merci de ne pas casser les branches. » Je ne casse jamais une branche et je suis presque un habitant. Par ailleurs, ces cerises sont très nombreuses et les habitants semblent peu pressés de les récolter.
Du haut du rempart, une cigogne posée sur une patte observe ma cueillette. J’ai le temps de la photographier avant qu’elle ne s’envole. En contrebas, le long des remparts, c’est une succession de jardins de type ouvrier. Nul n’y travaille de bon matin.
Mon Tour des Remparts, avec nombreux arrêts cerises, terminé, je traverse Kientzheim par sa Grand’Rue. Je retiens le Lallakenig (le tireur de langue de la porte basse), la chapelle Saint-Régule-et-Saint-Félix qui mériterait que j’y entre pour voir ses ex-voto mais c’est fermé, l’église paroissiale dont j’oublie de faire le tour pour voir la danse macabre, le Musée du Vignoble et des Vins d’Alsace où je n’entrerais pour rien au monde, un oriel où flotte le drapeau ukrainien.
Il n’y a rien ici pour prendre un café et les hôtels restaurants sont chics et chers. Je m’inflige la marche jusqu’à KB sous une chaleur déjà revenue. J’arrive à l’arrêt Porte Basse avant le passage du neuf heures vingt-huit pour Colmar. Celui-ci est conduit par le même chauffeur à petit chapeau qui m’aurait vu si j’étais resté au bord de la route à Kientzheim. J’en descends à l’arrêt Théâtre. Comme c’est lundi, le Café Rapp et le Restaurant Meistermann sont fermés.
C’est à la terrasse de Dussourd que je bois un allongé puis lis Balzac La hausse des loyers à Paris a quelque chose d’effrayant tandis que passe la foule de tous les jours des touristes qui vont tous au même endroit. A la table voisine, il en est un qui ne peut pas prendre un café avec les autres car son smartphone lui apprend qu’une borne pour recharger sa voiture vient de se libérer et il faut qu’il y coure. Il y a aussi ceux qui se font guider par leur smartphone pour visiter la ville. « La Collégiale, c’est à cinquante mètres, on y va ».
Et c’est à la winstub Au Cygne que je déjeune. Son jardin d’été est désormais ouvert où je suis admis à midi bien que n’ayant pas réservé, un vaste jardin arboré qu’on ne peut deviner de la rue. Les tables sont suffisamment éloignées les unes des autres pour ne pas entendre les conversations d’autrui. C’est un endroit ignoré des touristes. Je ne l’aurais pas connu s’il n’était sur le chemin entre mon logis provisoire et la vieille ville. Il ne faudrait pas que Le Routard le découvre. De même qu’il ne faudrait pas qu’il découvre le chemin des cerises à Kientzheim. Au menu du jour, c’est potage et escalope à la crème frites haricots. J’ajoute un quart d’edelzwicker. A la table la plus proche, une femme fume tout en tripotant son smartphone. Elle secoue machinalement la cendre de sa cigarette qui tombe dans son sac à main ouvert posé sur le sol près de sa chaise. « En dessert, avec le menu, si jamais, c’est un cake à la pomme », me dit la serveuse. Je prends. Cela fera vingt et un euros trente, vin inclus.