Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Le Diable en France de Lion Feuchtwanger

5 août 2022


Durant ma lecture, achevée à Brest, du Diable en France de Lion Feuchtwanger, récit dans lequel l'auteur du Juif Süss, qui était réfugié à Sanary, raconte son internement au camp des Milles près d'Aix-en-Provence puis au camp de Saint-Nicolas près de Nîmes, enfermé comme d’autres par la France parce qu’il est ressortissant allemand, bien que pacifiste, antimilitariste et antinazi, j’ai noté ceci :
Nous avions tous imaginé notre sort bien autrement lorsque nous étions arrivés en France. Les mots Liberté, Egalité, Fraternité étaient inscrits en lettres géantes au-dessus du portail de la mairie, on nous avait fêtés lorsque nous étions arrivés des années plus tôt. Les journaux avaient publié pour nous des articles affectueux et pleins de respect, les autorités avaient assuré que c’était un honneur pour la France de nous accorder l’hospitalité, le président de la République m’ayant reçu personnellement. A présent, on nous incarcérait. Nous prenions la chose avec une sorte d’impassibilité mêlée d’amertume, car les années que nous venions de vivre nous avaient montré l’inconstance humaine de façon on ne peut plus claire… (…)
Je me disais : en ce moment même, au moment où tu es là, allongé sur ta paillasse, il y a des gens, un peu partout dans le monde, qui lisent tes livres sur la barbarie nazie, et dont le cœur se remplit de colère devant cette barbarie, alors que toi, tu es interné ici pitoyablement et dans des conditions indignes, et l’on te soupçonne d’être un complice de ces barbares.