Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Une escapade au Second Empire avec Pauline de Metternich

12 mars 2022


En mil huit cent cinquante-six, le grand Metternich voit son fils Richard épouser sa petite-fille Pauline. L’oncle et la nièce n’ont que sept ans de différence et elle en est amoureuse depuis l’enfance. Pauline von Metternich suit son mari à Paris où il est nommé ambassadeur d’Autriche. Elle et lui fréquentent assidûment Napoléon le Troisième et sa cousine la Princesse Mathilde. « Je ne suis pas jolie, je suis pire », où Pauline narre en français ses souvenirs, est paru au Livre de Poche. Certaines scènes sont d’anthologie, ainsi l’ascension de la Rune et la promenade en mer entre Biarritz et Fontarabie.
Tiré de la préface signée Georges Poisson, ce que disaient d’elle certains l’ayant rencontré en France :
Nez en trompette, des lèvres en rebord de pot de chambre, très pâle, l’air d’un masque de Venise dans les tableaux de Longhi. (Goncourt Journal)
Pour le bouquet, la princesse de Metternich en figurante de l’Opéra : maillot, jupon court, tunique de gaze. Elle dansa, cabriola, montra tout ce qu’il y avait sous cette tunique, but trois verres de champagne. Bien que laide comme un singe, elle fut si espiègle, si étourdie qu’elle s’en alla en plein succès. (Prosper Mérimée)
Tiré de ses souvenirs, ce qu’elle écrit de quelques contemporains rencontrés en France :
Sur Louis-Napoléon Bonaparte : Il était franchement laid de figure, et sa tournure laissait beaucoup à désirer ! Le haut du corps semblait trop lourd pour les jambes, et il marchait mal ; cependant, malgré tout, il plaisait et, mieux que cela, il charmait.
Sur Alexandre Dumas père : Le père Dumas était énorme et avait l’air d’un mulâtre, sans cependant qu’il eût la peau noire ! Ses cheveux étaient crépus comme ceux des nègres. Il faisait l’impression d’un bon gros homme tout rond, sans prétention, plutôt familier, quoique sa familiarité aurait presque pu passer pour de l’aisance, car elle n’était pas vulgaire.
Sur Adolphe Thiers : M. Thiers (…) était au physique un tout petit homme un peu ventru qui avait une figure fine et intelligente. Derrière ses lunettes en or brillaient des yeux qui lançaient des éclairs. Ses cheveux blancs formaient au sommet de sa tête un petit toupet comme une crête de coq ; il ressemblait étonnamment au fameux type du bourgeois parisien crée par Henri Monnier sous la dénomination de « M. Prudhomme ». Cependant il n’aurait jamais dit comme celui-ci en recevant un sabre d’honneur de ses concitoyens : « Ce sabre est le plus beau jour de ma vie. »
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Heureuse époque où pour parler du physique de quelqu’un(e) l’autocensure était inconnue.