Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
2 juillet 2015
Record de chaleur prévu ce mercredi à Paris, je n’aime pas ça et crains le pire pour le retour ; le train pourrait être en retard, écris-je la veille du départ, à celle qui me conseille d’aller à Beaubourg où il y a climatisation.
Le train de l’aller va bien et arrive à l’heure. Je saute dans le bus Vingt où il fait encore bon mais le chauffeur est inquiet pour la suite de la journée. Néanmoins, dit-il, ce ne pourra pas être pire qu’autrefois avec les anciens modèles quand il était assis sur le moteur. Je descends à Bastille et rejoins à pied et à l’ombre la Brasserie du Faubourg. J’y lis Le Parisien au comptoir. Où échapper à la canicule ? demande le journal local. Les deux premières réponses ne sont pas pour moi : piscines et supermarchés, mais la troisième est Beaubourg. Adopté, me dis-je.
Je passe chez Book-Off où il fait bon. A ma sortie, la chaleur est déjà affreuse. Je prends le métro jusqu'à Châtelet et, au mépris des conseils diététiques qui disent de manger léger et sans alcool en cas de forte température, je déjeune à volonté chez New New avec un pichet de vin blanc. La climatisation est en marche mais, me dit l’une des tenancières, elle fonctionne mal par manque de gaz.
Sous le soleil accablant, je traverse la piazza et, après avoir subi l’étuve de la chenille jusqu’au sixième étage, j’entre dans la galerie Un où se tient l’exposition Le Corbusier, une visite remise de semaine en semaine et permise par le climat déréglé. Il y fait frais, mais relativement. Je passe assez vite. Le personnage est tellement déplaisant. Un film le montre plastronnant en compagnie de Nehru lors d’une cérémonie pour laquelle des milliers de pauvres gens sont assis en plein soleil.
M’intéresse plus l’exposition de la galerie Deux. Elle est consacrée à une artiste dont j’ignorais jusqu’au nom : Mona Hatoum, auteure entre autres de grandes installations. Certaines mettent les gardiens à cran face au risque de piétinement. Ainsi Map (clear), une immense planisphère constituée de billes de verres translucides. Il faudra que j’y revienne, car en ce jour hot, je ne suis capable de regarder avec application que les jolies visiteuses savamment dévêtues.
Je les retrouve au niveau Cinq par lequel on peut désormais entrer. La collection d’art moderne a bénéficié d’un nouvel accrochage. Beaucoup d’artistes ont changé de colocataires. Balthus habite maintenant avec son frère. De lui est aussi montré une nouvelle acquisition, objet d’un don, mais comme elle est installée avant même l’entrée, peu la voient. Il s’agit d’une des dernières toiles peintes à Rossinière, Grande composition au corbeau.
Par l’escalier intérieur je descends au niveau Quatre dédié à l’art contemporain, n’y faisant que passer. Je reprends une dose de chaleur comparable à celle subie dans les stations de métro new-yorkais en août dans la chenille qui me redescend au niveau Zéro
Le métro me mène à l’autre Book Off, un peu climatisé, puis à pied, alors que l’on annonce plus de trente-neuf degrés, je rejoins la gare Saint-Lazare.
L’affluence m’apprend qu’il y a un problème. Deux même, une rupture de caténaire qui empêche tout train vers Versailles-Chantiers et des retards pour la plupart des trains vers la Normandie. Le mien, celui de dix-huit heures trente, est à l’heure. A peine le temps de m’y asseoir qu’une voix annonce qu’en raison d’un incident sur un train précédent aucun train ne peut dorénavant quitter la gare vers la Normandie. Un couple trompe l’attente en lisant Capital qui titre sur la France qui pourrait redémarrer.
Nous finissons par partir avec trois quarts d’heure de retard et arrivons à Rouen une heure après celle prévue sans que le chef de train ne donne d’explication ni ne présente les excuses de la Senecefe. Il y fait aussi chaud qu’à Paris.
Le train de l’aller va bien et arrive à l’heure. Je saute dans le bus Vingt où il fait encore bon mais le chauffeur est inquiet pour la suite de la journée. Néanmoins, dit-il, ce ne pourra pas être pire qu’autrefois avec les anciens modèles quand il était assis sur le moteur. Je descends à Bastille et rejoins à pied et à l’ombre la Brasserie du Faubourg. J’y lis Le Parisien au comptoir. Où échapper à la canicule ? demande le journal local. Les deux premières réponses ne sont pas pour moi : piscines et supermarchés, mais la troisième est Beaubourg. Adopté, me dis-je.
Je passe chez Book-Off où il fait bon. A ma sortie, la chaleur est déjà affreuse. Je prends le métro jusqu'à Châtelet et, au mépris des conseils diététiques qui disent de manger léger et sans alcool en cas de forte température, je déjeune à volonté chez New New avec un pichet de vin blanc. La climatisation est en marche mais, me dit l’une des tenancières, elle fonctionne mal par manque de gaz.
Sous le soleil accablant, je traverse la piazza et, après avoir subi l’étuve de la chenille jusqu’au sixième étage, j’entre dans la galerie Un où se tient l’exposition Le Corbusier, une visite remise de semaine en semaine et permise par le climat déréglé. Il y fait frais, mais relativement. Je passe assez vite. Le personnage est tellement déplaisant. Un film le montre plastronnant en compagnie de Nehru lors d’une cérémonie pour laquelle des milliers de pauvres gens sont assis en plein soleil.
M’intéresse plus l’exposition de la galerie Deux. Elle est consacrée à une artiste dont j’ignorais jusqu’au nom : Mona Hatoum, auteure entre autres de grandes installations. Certaines mettent les gardiens à cran face au risque de piétinement. Ainsi Map (clear), une immense planisphère constituée de billes de verres translucides. Il faudra que j’y revienne, car en ce jour hot, je ne suis capable de regarder avec application que les jolies visiteuses savamment dévêtues.
Je les retrouve au niveau Cinq par lequel on peut désormais entrer. La collection d’art moderne a bénéficié d’un nouvel accrochage. Beaucoup d’artistes ont changé de colocataires. Balthus habite maintenant avec son frère. De lui est aussi montré une nouvelle acquisition, objet d’un don, mais comme elle est installée avant même l’entrée, peu la voient. Il s’agit d’une des dernières toiles peintes à Rossinière, Grande composition au corbeau.
Par l’escalier intérieur je descends au niveau Quatre dédié à l’art contemporain, n’y faisant que passer. Je reprends une dose de chaleur comparable à celle subie dans les stations de métro new-yorkais en août dans la chenille qui me redescend au niveau Zéro
Le métro me mène à l’autre Book Off, un peu climatisé, puis à pied, alors que l’on annonce plus de trente-neuf degrés, je rejoins la gare Saint-Lazare.
L’affluence m’apprend qu’il y a un problème. Deux même, une rupture de caténaire qui empêche tout train vers Versailles-Chantiers et des retards pour la plupart des trains vers la Normandie. Le mien, celui de dix-huit heures trente, est à l’heure. A peine le temps de m’y asseoir qu’une voix annonce qu’en raison d’un incident sur un train précédent aucun train ne peut dorénavant quitter la gare vers la Normandie. Un couple trompe l’attente en lisant Capital qui titre sur la France qui pourrait redémarrer.
Nous finissons par partir avec trois quarts d’heure de retard et arrivons à Rouen une heure après celle prévue sans que le chef de train ne donne d’explication ni ne présente les excuses de la Senecefe. Il y fait aussi chaud qu’à Paris.
1er juillet 2015
Entre la lecture du Journal d’Andy Warhol à l’ombre au Son du Cor et la même activité à l’ombre à L’Interlude, je repasse ce mardi vers quatorze heures aux Douches Municipales rouennaises occupées. Celles-ci, qui devaient fermer définitivement à midi, sont toujours ouvertes, comme l’indique un panneau.
Je discute avec certains des occupants assis à l’ombre sur le trottoir d’en face, qui m’apprennent qu’une délégation est reçue par les services de Robert, Maire, Socialiste. Qu’en sortira-t-il ? Certainement pas un changement de décision.
Quelle est dans cette affaire la position des Communistes et des Ecologistes élus sur la liste des Socialistes ? Les derniers dénoncent, l’un d’eux est passé hier soir. Les premiers regrettent mais mettent ça sur le dos du gouvernement qui rogne le budget des communes.
Cette décision de fermeture aurait été celle d’une municipalité de Droite que ces Communistes feraient partie des occupants et que Robert et autres Socialistes, en costume cravate malgré la chaleur, passeraient faire état de leur soutien et de leur indignation face à une mesure inhumaine affectant les plus démunis.
*
En rentrant à la maison, j’apprends qu’un enfant de sept ans scolarisé dans les Ardennes est emprisonné avec sa mère brésilienne au Centre de Rétention Administrative de Oissel depuis hier lundi vingt-neuf juin.
Ce placement en rétention est contesté cet après-midi mardi à seize heures au Tribunal Administratif de Rouen, mais avec une telle chaleur je n’ai pas le courage d’y aller.
Aucun enfant en rétention, c'était la promesse de Hollande, Président, Socialiste, plusieurs fois répétée par lui-même et par Valls, Vice-Président, Socialiste.
Le Tribunal Administratif a ordonné la libération de cette femme brésilienne et de son fils, Italo, qui pourra finir sa semaine d’école dans les Ardennes où ils vont rentrer, apprends-je le soir venu.
Je discute avec certains des occupants assis à l’ombre sur le trottoir d’en face, qui m’apprennent qu’une délégation est reçue par les services de Robert, Maire, Socialiste. Qu’en sortira-t-il ? Certainement pas un changement de décision.
Quelle est dans cette affaire la position des Communistes et des Ecologistes élus sur la liste des Socialistes ? Les derniers dénoncent, l’un d’eux est passé hier soir. Les premiers regrettent mais mettent ça sur le dos du gouvernement qui rogne le budget des communes.
Cette décision de fermeture aurait été celle d’une municipalité de Droite que ces Communistes feraient partie des occupants et que Robert et autres Socialistes, en costume cravate malgré la chaleur, passeraient faire état de leur soutien et de leur indignation face à une mesure inhumaine affectant les plus démunis.
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En rentrant à la maison, j’apprends qu’un enfant de sept ans scolarisé dans les Ardennes est emprisonné avec sa mère brésilienne au Centre de Rétention Administrative de Oissel depuis hier lundi vingt-neuf juin.
Ce placement en rétention est contesté cet après-midi mardi à seize heures au Tribunal Administratif de Rouen, mais avec une telle chaleur je n’ai pas le courage d’y aller.
Aucun enfant en rétention, c'était la promesse de Hollande, Président, Socialiste, plusieurs fois répétée par lui-même et par Valls, Vice-Président, Socialiste.
Le Tribunal Administratif a ordonné la libération de cette femme brésilienne et de son fils, Italo, qui pourra finir sa semaine d’école dans les Ardennes où ils vont rentrer, apprends-je le soir venu.
30 juin 2015
Il est sept heures vingt, ce mardi, lorsque je me pointe, rue Orbe, aux Douches Municipales rouennaises que Robert, Maire, Socialiste, veut fermer définitivement ce trente juin à midi. Depuis hier soir elles sont occupées à l’appel du Collectif 76 des Salariés du Social et Médico-Social, de Droit Au Logement et d’autres, à qui Robert avait cyniquement donné rendez-vous le neuf juillet.
Je salue les quelques occupant(e)s présent(e)s sur le trottoir. D’autres sont à l’intérieur et dorment encore, pas question de prendre une deuxième douche.
Le siège de la Police Municipale jouxte ces Douches. Une Policière vient aux nouvelles, qui explique qu’on a beau être policière on a un cœur, qu’elle n’est pas là que pour la répression, d’ailleurs avant sur la pucelle il était écrit « Servir », mais on l’a enlevé.
-Qui peut être pour la fermeture d’une douche municipale ? demande-t-elle.
-La Mairie, lui répond-on.
On m’invite à l’assemblée générale qui aura lieu à midi et demi. Je décline, étant allergique à ces réunions. Je repasserai, dis-je.
*
Mort de Pasqua, à un âge trop avancé pour que je puisse m’en réjouir. L’ancien chef des milices gaullistes (Service d’Action Civique, Comité de Défense de la République), spécialiste des coups tordus, était Ministre de l’Intérieur lorsque Malik Oussekine fut frappé à mort par la Police, le six décembre mil neuf cent quatre-vingt-six, rue Monsieur-le-Prince.
Je salue les quelques occupant(e)s présent(e)s sur le trottoir. D’autres sont à l’intérieur et dorment encore, pas question de prendre une deuxième douche.
Le siège de la Police Municipale jouxte ces Douches. Une Policière vient aux nouvelles, qui explique qu’on a beau être policière on a un cœur, qu’elle n’est pas là que pour la répression, d’ailleurs avant sur la pucelle il était écrit « Servir », mais on l’a enlevé.
-Qui peut être pour la fermeture d’une douche municipale ? demande-t-elle.
-La Mairie, lui répond-on.
On m’invite à l’assemblée générale qui aura lieu à midi et demi. Je décline, étant allergique à ces réunions. Je repasserai, dis-je.
*
Mort de Pasqua, à un âge trop avancé pour que je puisse m’en réjouir. L’ancien chef des milices gaullistes (Service d’Action Civique, Comité de Défense de la République), spécialiste des coups tordus, était Ministre de l’Intérieur lorsque Malik Oussekine fut frappé à mort par la Police, le six décembre mil neuf cent quatre-vingt-six, rue Monsieur-le-Prince.
29 juin 2015
Ce dimanche matin, j’opte pour le vide grenier le plus important, celui de la bourgeoise Bois-Guillaume. Il se tient sur ses terrains de sport. La fraîcheur encore de mise donne aux pelouses une odeur qui m’emplit de nostalgie, celle des terrains de campigne quand, bien accompagné, je m’y levais tôt.
Le vide grenier de Bois-Guillaume est bien organisé mais cela induit une installation lente des exposants. A sept heures, peu sont prêts et à neuf heures et demie, c’est à peine bouclé. J’ai donc le temps de parcourir et reparcourir les lieux, marchant autant qu’un sportif pour peu de rendement, quelques livres qu’après avoir parcourus je revendrai. Il va faire chaud. La jeunesse aisée du lieu en tient compte dans sa vêture. Il m’est loisible de me poser une nouvelle fois la question que se posait également hier le chanteur Joseph d’Anvers sur sa page Effe Bé en ces termes : « Pourquoi la mode féminine, quand la chaleur arrive, devient-elle sexy et nuancée alors que les hommes, au mieux, ressemblent à des plagistes allemands? »
*
Un vieil ouvrier originaire d’outre Méditerranée montrant une scie circulaire :
-Elle coupe la tête ?
-Elle coupe tout, lui répond le vendeur.
-Je la prends et demain matin je coupe la tête à mon patron.
Le vide grenier de Bois-Guillaume est bien organisé mais cela induit une installation lente des exposants. A sept heures, peu sont prêts et à neuf heures et demie, c’est à peine bouclé. J’ai donc le temps de parcourir et reparcourir les lieux, marchant autant qu’un sportif pour peu de rendement, quelques livres qu’après avoir parcourus je revendrai. Il va faire chaud. La jeunesse aisée du lieu en tient compte dans sa vêture. Il m’est loisible de me poser une nouvelle fois la question que se posait également hier le chanteur Joseph d’Anvers sur sa page Effe Bé en ces termes : « Pourquoi la mode féminine, quand la chaleur arrive, devient-elle sexy et nuancée alors que les hommes, au mieux, ressemblent à des plagistes allemands? »
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Un vieil ouvrier originaire d’outre Méditerranée montrant une scie circulaire :
-Elle coupe la tête ?
-Elle coupe tout, lui répond le vendeur.
-Je la prends et demain matin je coupe la tête à mon patron.
27 juin 2015
Ce samedi matin, après une première visite la veille, je repasse rue de la Pie où dans l’atelier d’un peintre nommé Abdou, le Secours Populaire propose une sélection de livres d’occasion à vendre.
L’endroit est petit, rien à voir avec la spacieuse maison natale de Pierre Corneille sise en face. Difficile de s’y croiser entre potentiels acheteurs, mais ce jour j’y suis avant tout pour donner cinq livres à l’œuvre caritative.
Il ne s’agit pas d’altruisme. Aucun bouquiniste de la ville n’a voulu me les acheter et comme ils sont lourds, je ne me sentais pas le courage de les trimbaler jusqu’à Paris pour en tirer quelques euros.
*
Comédien qui ne s’intéresse qu’au théâtre, musicien qui ne s’intéresse qu’à la musique, photographe qui ne s’intéresse qu’à la photographie, littérateur qui ne s’intéresse qu’à la littérature, plasticien qui ne s’intéresse qu’aux arts plastiques, cinéaste qui ne s’intéresse qu’au cinéma.
Chacun est dans son pré culturel.
*
C’était bien la peine de se vanter pendant des années de n’avoir pas de télé si c’est pour maintenant passer des heures et des heures à regarder des séries sur une tablette.
*
Au courrier, il y a quelque temps, une carte postale montrant le marché provençal de Bandol : « Bonjour, bien reçu, très satisfait, ai prévenu Price Minister, merci. »
L’expéditeur, qui a acheté un de mes livres, n’a jamais signalé son arrivée sur le site d’achat et de vente en ligne (malgré mes deux rappels).
Je présume que Price Minister a reçu une autre carte postale.
L’endroit est petit, rien à voir avec la spacieuse maison natale de Pierre Corneille sise en face. Difficile de s’y croiser entre potentiels acheteurs, mais ce jour j’y suis avant tout pour donner cinq livres à l’œuvre caritative.
Il ne s’agit pas d’altruisme. Aucun bouquiniste de la ville n’a voulu me les acheter et comme ils sont lourds, je ne me sentais pas le courage de les trimbaler jusqu’à Paris pour en tirer quelques euros.
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Comédien qui ne s’intéresse qu’au théâtre, musicien qui ne s’intéresse qu’à la musique, photographe qui ne s’intéresse qu’à la photographie, littérateur qui ne s’intéresse qu’à la littérature, plasticien qui ne s’intéresse qu’aux arts plastiques, cinéaste qui ne s’intéresse qu’au cinéma.
Chacun est dans son pré culturel.
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C’était bien la peine de se vanter pendant des années de n’avoir pas de télé si c’est pour maintenant passer des heures et des heures à regarder des séries sur une tablette.
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Au courrier, il y a quelque temps, une carte postale montrant le marché provençal de Bandol : « Bonjour, bien reçu, très satisfait, ai prévenu Price Minister, merci. »
L’expéditeur, qui a acheté un de mes livres, n’a jamais signalé son arrivée sur le site d’achat et de vente en ligne (malgré mes deux rappels).
Je présume que Price Minister a reçu une autre carte postale.
26 juin 2015
Parfois je suis dans le train qui regarde la voiture qui passe.
Parfois je suis dans la voiture qui regarde le train qui passe.
Parfois, et c’est le plus souvent, je ne suis ni dans le train ni dans la voiture.
Parfois je suis dans mon lit.
Parfois je suis debout.
Parfois je suis debout dans la cuisine au rez-de-chaussée.
Parfois je suis debout dans la chambre à l’étage.
Parfois je suis dans l’escalier entre la cuisine et la chambre.
Parfois je suis dans l’escalier entre la chambre et la cuisine.
Parfois je suis ailleurs que chez moi.
Parfois je suis en ville.
Parfois je suis à l’opéra, au théâtre ou au concert.
Parfois je suis le client d’un restaurant.
Parfois je suis celui qui boit un café au comptoir à Paris.
Parfois je suis celui qui boit un café en terrasse à Rouen.
Parfois je suis dans un drôle d’état.
Parfois je suis celui qui rêve d’être ailleurs.
Parfois je suis à la gare.
Parfois je suis dans le train qui va à Paris.
Parfois je suis dans le train qui va à Rouen.
Parfois je suis dans le train qui ne va ni à Paris ni à Rouen.
Parfois je suis un autre que moi-même.
*
Pour avoir de trois à six mois de tranquillité, j’hésite entre le défrisage japonais et le lissage brésilien au salon Coiffure Saint-Julien, « dans le célèbre quartier Saint-Julien » (offre Marché Privé).
*
Un quidam dans la rue du Guillaume ce jeudi matin, arborant fièrement son badge « J’ai vu Henry VI en entier ». Le mien est mental : « Je n’ai pas eu envie de voir Henry VI », cette pièce présentée comme un marathon sportif, inspirée des séries télévisées et menant à une communion finale entre les spectateurs. Tout ce que je déteste.
*
Citation du jour :
La nouvelle génération est épouvantable. J’aimerais tellement en faire partie. (Oscar Wilde)
Parfois je suis dans la voiture qui regarde le train qui passe.
Parfois, et c’est le plus souvent, je ne suis ni dans le train ni dans la voiture.
Parfois je suis dans mon lit.
Parfois je suis debout.
Parfois je suis debout dans la cuisine au rez-de-chaussée.
Parfois je suis debout dans la chambre à l’étage.
Parfois je suis dans l’escalier entre la cuisine et la chambre.
Parfois je suis dans l’escalier entre la chambre et la cuisine.
Parfois je suis ailleurs que chez moi.
Parfois je suis en ville.
Parfois je suis à l’opéra, au théâtre ou au concert.
Parfois je suis le client d’un restaurant.
Parfois je suis celui qui boit un café au comptoir à Paris.
Parfois je suis celui qui boit un café en terrasse à Rouen.
Parfois je suis dans un drôle d’état.
Parfois je suis celui qui rêve d’être ailleurs.
Parfois je suis à la gare.
Parfois je suis dans le train qui va à Paris.
Parfois je suis dans le train qui va à Rouen.
Parfois je suis dans le train qui ne va ni à Paris ni à Rouen.
Parfois je suis un autre que moi-même.
*
Pour avoir de trois à six mois de tranquillité, j’hésite entre le défrisage japonais et le lissage brésilien au salon Coiffure Saint-Julien, « dans le célèbre quartier Saint-Julien » (offre Marché Privé).
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Un quidam dans la rue du Guillaume ce jeudi matin, arborant fièrement son badge « J’ai vu Henry VI en entier ». Le mien est mental : « Je n’ai pas eu envie de voir Henry VI », cette pièce présentée comme un marathon sportif, inspirée des séries télévisées et menant à une communion finale entre les spectateurs. Tout ce que je déteste.
*
Citation du jour :
La nouvelle génération est épouvantable. J’aimerais tellement en faire partie. (Oscar Wilde)
25 juin 2015
N’être pas à Rouen le jour de l’ouverture des soldes, dans cette ville où courir les boutiques de fringues est la principale raison de vivre d’une foule de garçons et de filles (surtout pour ces dernières, hélas), est un plaisir dont je profite ce mercredi. Bien sûr, on solde aussi à Paris, la ville est à moins cinquante pour cent, mais cela ne provoque pas la même affluence énervée, hormis dans les lieux où se retrouve la province, tels les grands magasins.
L’aller est sans histoire, par le train de sept heures vingt-huit. Une femme y lit un guide touristique nommé Le Piéton de Paris, titre volé à Léon-Paul Fargue.
D’un coup de bus Vingt, je vais jusqu’à la Bastille et passe boire un café à la Brasserie du Faubourg où l’on a effectivement fait un coup de propre, au point qu’on n’y trouve plus Libération dont la présence sur le comptoir aura quand même duré encore un an après le départ de l’ancien patron, le bougon de Nasbinals. Restent à disposition Le Parisien et L’Equipe, ce qui est bien suffisant pour la clientèle.
A dix heures, je suis chez Book-Off. Là, le moins cinquante pour cent ne concerne que les bédés à deux euros et les vinyles du même prix. J’en ressors avec mon lot de livres habituel et vais déjeuner au soleil Chez Céleste, rue de Charonne, boudin créole et accras, daurade yassa, quart de vin portugais, pour le même prix que les autres fois. Un certain temps que je n’avais pas eu un poisson entier dans mon assiette avec queue et tête et les foutues arêtes. Près de moi déjeunent deux garçons dont le néo barbu à la chevelure ondulée en photo sur la publicité de Jean-Louis David (si ce n’est lui, c’est donc son clone). Ce sont des boutiquiers. Ils parlent des soldes, qui démarrent doucement.
Le Soixante-Sept me conduit au Quartier Latin où j’explore les bacs de trottoir chez Joseph Gibert puis je traverse la Seine à pied avec l’intention d’aller au Centre Pompidou voir enfin l’exposition Le Corbusier, mais faisant une pause dans la jardin de la tour Saint-Jacques, assis à l’ombre au pied de ladite, j’y reste plus de temps que prévu à regarder qui passe et qui est étendu sur l’herbe (un mélange de clochards, de familles de l’Est et de jolies filles).
Plus envie d’aller voir le surnommé Corbu, le Vingt-Neuf m’emmène dans le quartier de l’Opéra Garnier. Après un café à la Clé des Champs, j’entre au deuxième Book-Off. J’en ressors avec mon lot de livres habituel.
Rejoignant le quartier Saint-Lazare à pied, je côtoie un embouteillage des plus réussis. Bus de la ville, bus panoramiques à étage, cars de touristes, taxis, voitures et scouteurs, tout est mêlé dans un énervement de claque-sons. Quelques policiers à sifflet essaient de défaire les nœuds.
Chez Léon, un diabolo menthe sur la table, je commence la lecture d’un de mes achats, Limonov par Edouard Limonov, des conversations avec Axel Gyldén publiées par Express Roularta Editions, que je poursuis dans le train de dix-neuf heures trente pour Rouen. Près de moi, un quadragénaire lit Super Picsou Géant. Ce train va comme il faut jusqu’à la gare de Oissel. Là, quand il repart, il s’arrête au bout de quelque mètres. À cause, explique le chef de train, d’« un incident sur la voie devant nous ». Il nous remercie de notre patience, alors que tout le monde rage intérieurement d’être bloqué à quelques kilomètres du but.
Au bout d’un moment, une annonce nous est faite :
-Notre train est incapable d’effectuer le reste du voyage. Descendez et dirigez-vous vers la voie trois. Un autre train va vous prendre en charge.
Nous voici tous descendus, quand le même intervient à nouveau :
-Attendez, attendez, mesdames et messieurs, vous m’entendez ? Changement de programme, vous remontez dans le train, il va repartir immédiatement.
Nous voici tous remontés, un sourire aux lèvres.
A l’arrivée, cela fait vingt minutes de retard. En raison d’un aiguillage bloqué, apprend-on. En chemin vers chez moi, je passe devant le lycée Camille Saint-Saëns. Dans sa cour, un sound system fait fête à la promotion de l’année, vers lequel courent des jeunes filles court-vêtues.
*
A la gare de Rouen, publicité pour l’un des livres de celui que les journaux d’ici appelle un « écrivain rouennais », Michel Bussi, N’oublier jamais (et non pas « Ne jamais oublier » ou « N’oubliez jamais ») : « Quelqu’un tire les ficelles et vous êtes à l’autre bout ».
Je sais qui tire les ficelles, c’est Bussi, et à l’autre bout entrent ses lecteurs et lectrices dans les librairies.
*
Rue du Faubourg-Saint-Antoine passe le fourgon policier de la Bapsa : Brigade d'Assistance aux Personnes Sans Abri.
*
Malentendu de bar :
-Tu vas à Nanterre après ?
-Non, c’est ma tante qu’on enterre.
*
C’est au Café des Mousquetaires, rue Saint-Antoine, apprends-je à la lecture des conversations avec Axel Gyldén, que se retrouvaient, au temps de L’Idiot International, Edouard Limonov et Jean-Edern Hallier, ce dernier au cognac dès huit heures du matin.
Autre livre rapporté de Paris ce mercredi, le Journal secret (1836-1837) d’Alexandre Pouchkine (Editions Sortilèges).
L’aller est sans histoire, par le train de sept heures vingt-huit. Une femme y lit un guide touristique nommé Le Piéton de Paris, titre volé à Léon-Paul Fargue.
D’un coup de bus Vingt, je vais jusqu’à la Bastille et passe boire un café à la Brasserie du Faubourg où l’on a effectivement fait un coup de propre, au point qu’on n’y trouve plus Libération dont la présence sur le comptoir aura quand même duré encore un an après le départ de l’ancien patron, le bougon de Nasbinals. Restent à disposition Le Parisien et L’Equipe, ce qui est bien suffisant pour la clientèle.
A dix heures, je suis chez Book-Off. Là, le moins cinquante pour cent ne concerne que les bédés à deux euros et les vinyles du même prix. J’en ressors avec mon lot de livres habituel et vais déjeuner au soleil Chez Céleste, rue de Charonne, boudin créole et accras, daurade yassa, quart de vin portugais, pour le même prix que les autres fois. Un certain temps que je n’avais pas eu un poisson entier dans mon assiette avec queue et tête et les foutues arêtes. Près de moi déjeunent deux garçons dont le néo barbu à la chevelure ondulée en photo sur la publicité de Jean-Louis David (si ce n’est lui, c’est donc son clone). Ce sont des boutiquiers. Ils parlent des soldes, qui démarrent doucement.
Le Soixante-Sept me conduit au Quartier Latin où j’explore les bacs de trottoir chez Joseph Gibert puis je traverse la Seine à pied avec l’intention d’aller au Centre Pompidou voir enfin l’exposition Le Corbusier, mais faisant une pause dans la jardin de la tour Saint-Jacques, assis à l’ombre au pied de ladite, j’y reste plus de temps que prévu à regarder qui passe et qui est étendu sur l’herbe (un mélange de clochards, de familles de l’Est et de jolies filles).
Plus envie d’aller voir le surnommé Corbu, le Vingt-Neuf m’emmène dans le quartier de l’Opéra Garnier. Après un café à la Clé des Champs, j’entre au deuxième Book-Off. J’en ressors avec mon lot de livres habituel.
Rejoignant le quartier Saint-Lazare à pied, je côtoie un embouteillage des plus réussis. Bus de la ville, bus panoramiques à étage, cars de touristes, taxis, voitures et scouteurs, tout est mêlé dans un énervement de claque-sons. Quelques policiers à sifflet essaient de défaire les nœuds.
Chez Léon, un diabolo menthe sur la table, je commence la lecture d’un de mes achats, Limonov par Edouard Limonov, des conversations avec Axel Gyldén publiées par Express Roularta Editions, que je poursuis dans le train de dix-neuf heures trente pour Rouen. Près de moi, un quadragénaire lit Super Picsou Géant. Ce train va comme il faut jusqu’à la gare de Oissel. Là, quand il repart, il s’arrête au bout de quelque mètres. À cause, explique le chef de train, d’« un incident sur la voie devant nous ». Il nous remercie de notre patience, alors que tout le monde rage intérieurement d’être bloqué à quelques kilomètres du but.
Au bout d’un moment, une annonce nous est faite :
-Notre train est incapable d’effectuer le reste du voyage. Descendez et dirigez-vous vers la voie trois. Un autre train va vous prendre en charge.
Nous voici tous descendus, quand le même intervient à nouveau :
-Attendez, attendez, mesdames et messieurs, vous m’entendez ? Changement de programme, vous remontez dans le train, il va repartir immédiatement.
Nous voici tous remontés, un sourire aux lèvres.
A l’arrivée, cela fait vingt minutes de retard. En raison d’un aiguillage bloqué, apprend-on. En chemin vers chez moi, je passe devant le lycée Camille Saint-Saëns. Dans sa cour, un sound system fait fête à la promotion de l’année, vers lequel courent des jeunes filles court-vêtues.
*
A la gare de Rouen, publicité pour l’un des livres de celui que les journaux d’ici appelle un « écrivain rouennais », Michel Bussi, N’oublier jamais (et non pas « Ne jamais oublier » ou « N’oubliez jamais ») : « Quelqu’un tire les ficelles et vous êtes à l’autre bout ».
Je sais qui tire les ficelles, c’est Bussi, et à l’autre bout entrent ses lecteurs et lectrices dans les librairies.
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Rue du Faubourg-Saint-Antoine passe le fourgon policier de la Bapsa : Brigade d'Assistance aux Personnes Sans Abri.
*
Malentendu de bar :
-Tu vas à Nanterre après ?
-Non, c’est ma tante qu’on enterre.
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C’est au Café des Mousquetaires, rue Saint-Antoine, apprends-je à la lecture des conversations avec Axel Gyldén, que se retrouvaient, au temps de L’Idiot International, Edouard Limonov et Jean-Edern Hallier, ce dernier au cognac dès huit heures du matin.
Autre livre rapporté de Paris ce mercredi, le Journal secret (1836-1837) d’Alexandre Pouchkine (Editions Sortilèges).
24 juin 2015
Il n’y a pas que la lecture d’Emil Michel Cioran pour se remonter le moral (comme on dit), Giacomo Leopardi est bien aussi, dont je lisais les extraits du Zibaldone publiés sous le titre de Philosophie pratique dans la Petite Collection Rivages, un mercredi d’escapade à Paris.
Trois échantillons :
A peine le bébé est-il né, il faut que la mère au moment même où elle le met au monde le console, apaise ses pleurs, allège le poids de cette existence qu’elle lui donne. (…) Et en vérité, il convient que le bon père et la bonne mère, en s’efforçant de consoler leurs enfants, amendent, le mieux possible, et allègent le dommage qu’ils leur ont fait en les procréant. (treize août mil huit cent vingt-deux)
L’homme (pas plus que les autres animaux) ne naît pour jouir de la vie, mais seulement pour perpétuer la vie, pour la communiquer à d’autres qui lui succéderont, pour la conserver. (Bologne, onze mars mil huit cent vingt-six)
Tout est mal. Autrement dit, tout ce qui est est mal ; que chaque chose existe, c’est un mal ; chaque chose existe dans le dessein du mal ; l’existence est un mal et ordonnée pour le mal, la fin de l’univers est le mal ; l’ordre et l’Etat, les lois, la marche naturelle de l’univers non seulement ne sont que mal, mais ne sont pas orientés vers autre chose que le mal. (Bologne, vingt-deux avril mil huit cent vingt-six)
Trois échantillons :
A peine le bébé est-il né, il faut que la mère au moment même où elle le met au monde le console, apaise ses pleurs, allège le poids de cette existence qu’elle lui donne. (…) Et en vérité, il convient que le bon père et la bonne mère, en s’efforçant de consoler leurs enfants, amendent, le mieux possible, et allègent le dommage qu’ils leur ont fait en les procréant. (treize août mil huit cent vingt-deux)
L’homme (pas plus que les autres animaux) ne naît pour jouir de la vie, mais seulement pour perpétuer la vie, pour la communiquer à d’autres qui lui succéderont, pour la conserver. (Bologne, onze mars mil huit cent vingt-six)
Tout est mal. Autrement dit, tout ce qui est est mal ; que chaque chose existe, c’est un mal ; chaque chose existe dans le dessein du mal ; l’existence est un mal et ordonnée pour le mal, la fin de l’univers est le mal ; l’ordre et l’Etat, les lois, la marche naturelle de l’univers non seulement ne sont que mal, mais ne sont pas orientés vers autre chose que le mal. (Bologne, vingt-deux avril mil huit cent vingt-six)
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