Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
18 juin 2022
Impossible d’aller le matin avec les cars BreizhGo à Porspoder, je dois attendre midi et quart pour monter dans le Douze qui va à la Gare Routière de Saint-Renan. Là je prends le Seize. Des éoliennes, un champ de colza, une chapelle, et dans le car, des filles qui vont à la plage « Dès qu’on arrive, on enlève nos chaussures ».
J’en descends comme trois d’entre elles près de la presqu’île Saint-Laurent, au port d’Argenton d’où la mer a disparu. Il est treize heures neuf. Nous sommes à marée basse. Je m’enquiers d’un restaurant. Ils ne sont pas en bord de mer et seul un des trois est ouvert, la crêperie Les Chardons Bleus. J’y trouve place en terrasse, avec vue sur la route, à la dernière table à l’ombre disponible.
Voulant éviter les crêpes, je choisis la salade Chardons Bleus, sans chardon mais avec du saumon fumé. La serveuse est débutante. Quand elle m’apporte le quart de vin blanc demandé, c’est un demi. Je le lui apprends et elle va le dire au patron. « On vous le comptera comme un quart », revient-elle me dire. Je me garde de tout boire. Si ce n’est pas la canicule au bout du Finistère, c’est néanmoins une journée à trente degrés. Derrière moi sont un jeune barbu habillé banlieue et sa copine en robe qui la boudine. «Vous direz au chef que si je n’ai pas touché sa salade, c’est que je n’en mange pas, c’est pas par manque de respect », déclare-t-il au patron à propos des trois feuilles de laitue qui accompagnait sa crêpe.
Mes dix-sept euros payés, je reviens vers le port, toujours sans eau, et plein d’algues vertes. Il y a là le café L’Océan, bien situé lui. A sa terrasse, je bois un café à un euro quarante puis je marche jusqu’à un amas rocheux surmonté d’une Croix de Lorraine. De là je vois enfin la mer, ses ilots, le phare du Four sur l’un d’eux et une belle plage à tribord. C’est assez pour une chaude journée.
Revenu à L’Océan, dont les toilettes sont à l’extérieur (on monte une petite côte et c’est la porte blanche à gauche), je bois un diabolo menthe à deux euros puis lis Simenon jusqu’à ce que ce soit le moment de prendre le car de dix-sept heures vingt. A son arrêt, je suis rejoint par les trois filles de l’arrivée. En maillot de bain, elles se rhabillent à la dernière minute. La question que je me pose sans leur demander, pourquoi aller si loin de Brest pour se baigner.
Dans le port, la mer est toujours absente. La marée haute, ce sera à vingt heures trente.
*
Une serveuse du Vauban, où je petit-déjeune, à sa collègue : « Non, les orages, c’est plus dimanche, c’est lundi, ça a été décalé. » Ensuite, avec l’insouciance de la jeunesse, elles causent de ce qu’il conviendrait de faire de leur corps après leur mort et toutes deux sont d’accord, « C’est mieux de se faire cramer ».
*
Dans Ouest France ce vendredi, à propos de la pénurie de main-d’œuvre locale : « Ces Ukrainiens qui sauvent la saison bretonne ». Cette guerre est arrivée à point.
*
Peu de voyageurs dans la résidence Air Bibi où je gîte. Surtout des travailleurs. Mon voisin travaille la nuit. La douche qu’il prend en rentrant me sert de réveille-matin.
*
Trop de crêperies en Bretagne. Fermez-en. Ouvrez des restaurants.
J’en descends comme trois d’entre elles près de la presqu’île Saint-Laurent, au port d’Argenton d’où la mer a disparu. Il est treize heures neuf. Nous sommes à marée basse. Je m’enquiers d’un restaurant. Ils ne sont pas en bord de mer et seul un des trois est ouvert, la crêperie Les Chardons Bleus. J’y trouve place en terrasse, avec vue sur la route, à la dernière table à l’ombre disponible.
Voulant éviter les crêpes, je choisis la salade Chardons Bleus, sans chardon mais avec du saumon fumé. La serveuse est débutante. Quand elle m’apporte le quart de vin blanc demandé, c’est un demi. Je le lui apprends et elle va le dire au patron. « On vous le comptera comme un quart », revient-elle me dire. Je me garde de tout boire. Si ce n’est pas la canicule au bout du Finistère, c’est néanmoins une journée à trente degrés. Derrière moi sont un jeune barbu habillé banlieue et sa copine en robe qui la boudine. «Vous direz au chef que si je n’ai pas touché sa salade, c’est que je n’en mange pas, c’est pas par manque de respect », déclare-t-il au patron à propos des trois feuilles de laitue qui accompagnait sa crêpe.
Mes dix-sept euros payés, je reviens vers le port, toujours sans eau, et plein d’algues vertes. Il y a là le café L’Océan, bien situé lui. A sa terrasse, je bois un café à un euro quarante puis je marche jusqu’à un amas rocheux surmonté d’une Croix de Lorraine. De là je vois enfin la mer, ses ilots, le phare du Four sur l’un d’eux et une belle plage à tribord. C’est assez pour une chaude journée.
Revenu à L’Océan, dont les toilettes sont à l’extérieur (on monte une petite côte et c’est la porte blanche à gauche), je bois un diabolo menthe à deux euros puis lis Simenon jusqu’à ce que ce soit le moment de prendre le car de dix-sept heures vingt. A son arrêt, je suis rejoint par les trois filles de l’arrivée. En maillot de bain, elles se rhabillent à la dernière minute. La question que je me pose sans leur demander, pourquoi aller si loin de Brest pour se baigner.
Dans le port, la mer est toujours absente. La marée haute, ce sera à vingt heures trente.
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Une serveuse du Vauban, où je petit-déjeune, à sa collègue : « Non, les orages, c’est plus dimanche, c’est lundi, ça a été décalé. » Ensuite, avec l’insouciance de la jeunesse, elles causent de ce qu’il conviendrait de faire de leur corps après leur mort et toutes deux sont d’accord, « C’est mieux de se faire cramer ».
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Dans Ouest France ce vendredi, à propos de la pénurie de main-d’œuvre locale : « Ces Ukrainiens qui sauvent la saison bretonne ». Cette guerre est arrivée à point.
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Peu de voyageurs dans la résidence Air Bibi où je gîte. Surtout des travailleurs. Mon voisin travaille la nuit. La douche qu’il prend en rentrant me sert de réveille-matin.
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Trop de crêperies en Bretagne. Fermez-en. Ouvrez des restaurants.
17 juin 2022
Le car BreizhGo numéro Vingt de sept heures trente-sept a pour terminus le bourg de Landéda et j’en descends ce jeudi au hameau nommé Aber Wrac’h qui dispose d’un port de même nom au débouché du fleuve éponyme dont l’eau clapote car nous sommes à marée haute.
Je longe le port où sont amarrés quelques bons gros bateaux de pêche puis arrive à la plage qui, ça m’en rappelle une autre, est celle de la Baie des Anges mais ici, à ma connaissance, pas de miss.
De l’autre côté de l’estuaire, j’aperçois au loin le phare de l’île Wrac’h et le plus grand des deux de l’île de la Vierge. Je continue un peu sur le Géherre Trente-Quatre puis rebrousse en faisant le détour du sémaphore par un escalier à marches de bois. De là-haut, on a belle vue sur le large, les ilots, les phares et le mouvement des bateaux.
Aber W’rach possède un joli Café du Port dont la façade est ocre. A sa terrasse ensoleillée, je bois un café à un euro soixante, accompagné d’une cruche d’eau, et puis lis.
Quand c’est midi, je déjeune en face, seul à l’une des grandes tables en bois du Ty Billig Ar Mor où l’on propose six huîtres pour huit euros. En revanche, les plats du jour sont un peu chers, treize euros cinquante, mais si j’en prends un après mes huîtres, on s’arrangera, me dit la gentille patronne, « c’est moi qui fais l’addition ». Moyennant quoi, j’opte pour le lard grillé avec des frites.
Ce n’est pas terrible côté cuisine mais j’aime l’endroit et, comme convenu, la patronne me fait un prix d’ami, huîtres, lard grillé et quart de vin rouge pour vingt euros.
Je lis un moment, dans une petite brise, sur un banc dominant le port, tandis qu’en partent de hardis plongeurs et qu’y arrive un bateau promène-touristes chargé de retraité(e)s, lesquels sont immédiatement emportés par un car, puis je retourne au Café du Port pour un dernier café verre d’eau.
Il est quinze heures sept quand se présente le car pour Brest, comme affiché sur l’horaire.
*
A Brest, une Maison de Retraite Médicalisée Mer d’Iroise, loin de celle-ci, avec vue sur les immeubles d’en face.
*
Dans le car de l’aller, au départ de Brest, à part moi et le chauffeur, que des jeunes Noirs qui se connaissent mais sont assis loin les uns des autres. Ce car traverse Bourg-Blanc.
*
Au Ty Billig Ar Mor, un fils motard avec ses parents motards :
-Y a du fish and chips, maman.
-C’est quoi ?
*
Ailleurs, c’est la canicule. Combien de temps avant que les riches pour fuir les côtes de la Méditerranée et de l’Atlantique devenues insupportables l’été viennent coloniser les bords de la Manche ?
Je longe le port où sont amarrés quelques bons gros bateaux de pêche puis arrive à la plage qui, ça m’en rappelle une autre, est celle de la Baie des Anges mais ici, à ma connaissance, pas de miss.
De l’autre côté de l’estuaire, j’aperçois au loin le phare de l’île Wrac’h et le plus grand des deux de l’île de la Vierge. Je continue un peu sur le Géherre Trente-Quatre puis rebrousse en faisant le détour du sémaphore par un escalier à marches de bois. De là-haut, on a belle vue sur le large, les ilots, les phares et le mouvement des bateaux.
Aber W’rach possède un joli Café du Port dont la façade est ocre. A sa terrasse ensoleillée, je bois un café à un euro soixante, accompagné d’une cruche d’eau, et puis lis.
Quand c’est midi, je déjeune en face, seul à l’une des grandes tables en bois du Ty Billig Ar Mor où l’on propose six huîtres pour huit euros. En revanche, les plats du jour sont un peu chers, treize euros cinquante, mais si j’en prends un après mes huîtres, on s’arrangera, me dit la gentille patronne, « c’est moi qui fais l’addition ». Moyennant quoi, j’opte pour le lard grillé avec des frites.
Ce n’est pas terrible côté cuisine mais j’aime l’endroit et, comme convenu, la patronne me fait un prix d’ami, huîtres, lard grillé et quart de vin rouge pour vingt euros.
Je lis un moment, dans une petite brise, sur un banc dominant le port, tandis qu’en partent de hardis plongeurs et qu’y arrive un bateau promène-touristes chargé de retraité(e)s, lesquels sont immédiatement emportés par un car, puis je retourne au Café du Port pour un dernier café verre d’eau.
Il est quinze heures sept quand se présente le car pour Brest, comme affiché sur l’horaire.
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A Brest, une Maison de Retraite Médicalisée Mer d’Iroise, loin de celle-ci, avec vue sur les immeubles d’en face.
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Dans le car de l’aller, au départ de Brest, à part moi et le chauffeur, que des jeunes Noirs qui se connaissent mais sont assis loin les uns des autres. Ce car traverse Bourg-Blanc.
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Au Ty Billig Ar Mor, un fils motard avec ses parents motards :
-Y a du fish and chips, maman.
-C’est quoi ?
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Ailleurs, c’est la canicule. Combien de temps avant que les riches pour fuir les côtes de la Méditerranée et de l’Atlantique devenues insupportables l’été viennent coloniser les bords de la Manche ?
16 juin 2022
Changement de lieu pour mon café allongé du matin, me voici à l’intérieur du bien connu Le Vauban « Hôtel Bar Restaurant Salle de Concert » où sont passés Maxime Le Forestier, Paul Personne, Mano Solo, Bill Deraime, Stephan Eicher ou encore Miossec ; vendredi ce sera Marquis, ce qui reste de Marquis de Sade. Présentement, dans la salle de bar, on entend de la musique américaine des années soixante-dix. J’ouvre Le Télégramme du jour et n’y trouve rien à lire. Aussi reprends-je les Mémoires intimes de Georges Simenon, qui c’est sûr aujourd’hui tairait soigneusement certains épisodes de sa vie sexuelle.
Contrairement à toute logique ce café allongé ne me coûte qu’un euro cinquante. J’ai peu de marche à faire pour atteindre la Gare Routière. A neuf heures démarre le car BreizhGo numéro Vingt pour Plouguerneau, avec moi et quelques autres dedans. Ces autres descendent à Lannilis. Je suis seul avec le chauffeur durant la dernière demi-heure du voyage dans le pays des abers. Il s’achève au lieu-dit Lilia près d’une église à l’architecture moderne.
De là je marche jusqu’à la mer proche, découvrant une plage courbe à marée basse, au loin le bout rouge du phare de l’île Wrac’h et de multiples ilots rocheux. Je poursuis en direction d’un petit port où un bateau empli de goémon est déchargé dans la benne d’un camion puis surgit à mon regard l’île de la Vierge avec ses deux phares. Le petit qui sert d’amer et le grand désormais automatisé. Il est le plus haut phare d’Europe et même le plus haut du monde des phares en pierre de taille (bravo le phare). Un siège en bois me permet de lire semi allongé face à cette beauté.
Vers onze heures et demie, je fais le tour des quelques restaurants de bord de mer et sans hésitation retiens une table d’extérieur au soleil à la crêperie La Route des Phares. Je fais bien car dès midi on y afflue, surtout des habitués locaux qui s’entre-saluent. C’est qu’on y propose un menu entrée plat dessert à onze euros quatre-vingts et que le personnel en ticheurte orange est fort sympathique et efficace. Ma salade de chèvre chaud est posée sur une petite crêpe, suivent des calamars à l’armoricaine avec des frites et enfin une crêpe caramel beurre salé. J’accompagne cette bonne nourriture d’un demi-pichet de cidre à la pression (six euros quatre-vingts) et la fais suivre d’un café (un euro soixante).
A l’issue, je marche un peu le long de la plage puis remonte jusqu’à l’église pour prendre le car de quatorze heures cinq. J’en suis le seul passager au départ. Il en monte trois au centre de Plouguerneau. Tous, nous sommes déposés à Lannilis où nous attend un autre car qui nous emmène à Brest.
*
Plouguerneau, c’est quarante-cinq kilomètres de côte, on ne fait pas le tour du pays comme ça.
*
Plouguerneau, c’est aussi le pays d’Yvon Etienne, chanteur breton chantant en français, que j’aimais bien dans les années soixante-dix. Je me souviens de La confiture ça colle à la figure / Pourtant c’est une bonne nourriture. Il chante toujours, semble-t-il.
Contrairement à toute logique ce café allongé ne me coûte qu’un euro cinquante. J’ai peu de marche à faire pour atteindre la Gare Routière. A neuf heures démarre le car BreizhGo numéro Vingt pour Plouguerneau, avec moi et quelques autres dedans. Ces autres descendent à Lannilis. Je suis seul avec le chauffeur durant la dernière demi-heure du voyage dans le pays des abers. Il s’achève au lieu-dit Lilia près d’une église à l’architecture moderne.
De là je marche jusqu’à la mer proche, découvrant une plage courbe à marée basse, au loin le bout rouge du phare de l’île Wrac’h et de multiples ilots rocheux. Je poursuis en direction d’un petit port où un bateau empli de goémon est déchargé dans la benne d’un camion puis surgit à mon regard l’île de la Vierge avec ses deux phares. Le petit qui sert d’amer et le grand désormais automatisé. Il est le plus haut phare d’Europe et même le plus haut du monde des phares en pierre de taille (bravo le phare). Un siège en bois me permet de lire semi allongé face à cette beauté.
Vers onze heures et demie, je fais le tour des quelques restaurants de bord de mer et sans hésitation retiens une table d’extérieur au soleil à la crêperie La Route des Phares. Je fais bien car dès midi on y afflue, surtout des habitués locaux qui s’entre-saluent. C’est qu’on y propose un menu entrée plat dessert à onze euros quatre-vingts et que le personnel en ticheurte orange est fort sympathique et efficace. Ma salade de chèvre chaud est posée sur une petite crêpe, suivent des calamars à l’armoricaine avec des frites et enfin une crêpe caramel beurre salé. J’accompagne cette bonne nourriture d’un demi-pichet de cidre à la pression (six euros quatre-vingts) et la fais suivre d’un café (un euro soixante).
A l’issue, je marche un peu le long de la plage puis remonte jusqu’à l’église pour prendre le car de quatorze heures cinq. J’en suis le seul passager au départ. Il en monte trois au centre de Plouguerneau. Tous, nous sommes déposés à Lannilis où nous attend un autre car qui nous emmène à Brest.
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Plouguerneau, c’est quarante-cinq kilomètres de côte, on ne fait pas le tour du pays comme ça.
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Plouguerneau, c’est aussi le pays d’Yvon Etienne, chanteur breton chantant en français, que j’aimais bien dans les années soixante-dix. Je me souviens de La confiture ça colle à la figure / Pourtant c’est une bonne nourriture. Il chante toujours, semble-t-il.
15 juin 2022
Ce mardi est le jour du transfert. Je passe de Recouvrance à « Brest même ». Mon nouveau logis Air Bibi est proche de la Gare Routière. Ce qui facilitera mes déplacements à venir.
Plutôt que monter la rue de Siam et une partie de la rue Jean-Jaurès en tirant ma valise, je prends le tram à Mac Orlan et en descends à Jean Jaurès.
Mon second logement temporaire brestois est dans une rue perpendiculaire au tracé du tramouais, au sein d’un bâtiment où se trouvent aussi les bureaux de la conciergerie qui le gère. J’y laisse ma valise en garde jusqu’à quinze heures.
Allégé, je m’offre un café lecture à La Chope en face à l’Office de Tourisme, un euro cinquante. Par souci pratique, je déjeune tout près, à la terrasse de la Brasserie Hôtel de Ville, proche de la Mairie. Le repas assez médiocre (tarte jambon fromage, thon à la plancha) est animé par la chute d’un cycliste dont la roue se coince dans un des rails en creux du tram. Plus de peur que de mal, comme on dit. Avec mon quart de sauvignon, cela fait vingt et un euros.
C’est aujourd’hui que je prends le Téléphérique. Pour ce faire, le tram m’emmène à l’arrêt Château. Le départ de la cabine est à côté, à l’arrêt Jean Moulin, et j’utilise le même ticket. Tout se fait en douceur (durée trois minutes) et en hauteur (jusqu’à soixante-dix mètres) lors de cette traversée de la Penfeld, ce fleuve confisqué par les militaires, avec vue exceptionnelle sur la rade, croisement d’une cabine arrivant en face et terminus à l’étage des Ateliers des Capucins.
Puisque je suis ici à nouveau, je vais voir à quoi ressemble la Médiathèque François Mitterrand. Elle est vaste, fonctionnelle, et il y fait déjà trop chaud. Quand j’en ressors, je vois qu’elle a été inaugurée par François Hollande le jour de mes soixante-six ans.
Pour rentrer, c’est le Téléphérique dans l’autre sens puis le tram jusqu’à Jean Jaurès. A quinze heures, je récupère ma valise, tape les quatre chiffres du digicode, monte au deuxième étage et comme indiqué trouve ouvert le studio en face, avec sa clé sur la table. Manifestement, on est là dans un ancien hôtel dont les chambres ont été reconverties en studios, tous gérés par la même conciergerie.
A peine installé, je ressors faire quelques courses au Leclerc situé à l’étage d’un immeuble de la rue Jean-Jaurès. Longtemps que je n’étais pas entré dans un aussi grand supermarché. Cela me déprime toujours autant. Je ne connais de plus sinistre qu’un magasin de bricolage ou un garage automobile (dans ces deux derniers, plus jamais je ne mettrai le pied).
*
C’est le seize juin que le réseau social Effe Bé me bloquera faute d’avoir un téléphone portatif, mais dès à présent je ne peux plus m’y connecter. En cause, mon nouveau changement d’adresse qui le perturbe complétement.
Plutôt que monter la rue de Siam et une partie de la rue Jean-Jaurès en tirant ma valise, je prends le tram à Mac Orlan et en descends à Jean Jaurès.
Mon second logement temporaire brestois est dans une rue perpendiculaire au tracé du tramouais, au sein d’un bâtiment où se trouvent aussi les bureaux de la conciergerie qui le gère. J’y laisse ma valise en garde jusqu’à quinze heures.
Allégé, je m’offre un café lecture à La Chope en face à l’Office de Tourisme, un euro cinquante. Par souci pratique, je déjeune tout près, à la terrasse de la Brasserie Hôtel de Ville, proche de la Mairie. Le repas assez médiocre (tarte jambon fromage, thon à la plancha) est animé par la chute d’un cycliste dont la roue se coince dans un des rails en creux du tram. Plus de peur que de mal, comme on dit. Avec mon quart de sauvignon, cela fait vingt et un euros.
C’est aujourd’hui que je prends le Téléphérique. Pour ce faire, le tram m’emmène à l’arrêt Château. Le départ de la cabine est à côté, à l’arrêt Jean Moulin, et j’utilise le même ticket. Tout se fait en douceur (durée trois minutes) et en hauteur (jusqu’à soixante-dix mètres) lors de cette traversée de la Penfeld, ce fleuve confisqué par les militaires, avec vue exceptionnelle sur la rade, croisement d’une cabine arrivant en face et terminus à l’étage des Ateliers des Capucins.
Puisque je suis ici à nouveau, je vais voir à quoi ressemble la Médiathèque François Mitterrand. Elle est vaste, fonctionnelle, et il y fait déjà trop chaud. Quand j’en ressors, je vois qu’elle a été inaugurée par François Hollande le jour de mes soixante-six ans.
Pour rentrer, c’est le Téléphérique dans l’autre sens puis le tram jusqu’à Jean Jaurès. A quinze heures, je récupère ma valise, tape les quatre chiffres du digicode, monte au deuxième étage et comme indiqué trouve ouvert le studio en face, avec sa clé sur la table. Manifestement, on est là dans un ancien hôtel dont les chambres ont été reconverties en studios, tous gérés par la même conciergerie.
A peine installé, je ressors faire quelques courses au Leclerc situé à l’étage d’un immeuble de la rue Jean-Jaurès. Longtemps que je n’étais pas entré dans un aussi grand supermarché. Cela me déprime toujours autant. Je ne connais de plus sinistre qu’un magasin de bricolage ou un garage automobile (dans ces deux derniers, plus jamais je ne mettrai le pied).
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C’est le seize juin que le réseau social Effe Bé me bloquera faute d’avoir un téléphone portatif, mais dès à présent je ne peux plus m’y connecter. En cause, mon nouveau changement d’adresse qui le perturbe complétement.
14 juin 2022
Ce lundi est le dernier jour de mon séjour à Recouvrance. Il est temps que j’en explore un peu plus les rues, bien qu’elles soient fort pentues.
Je trouve d’abord la seule boulangerie du quartier et m’y procure un croissant et un pain au chocolat pour deux euros seulement. Je découvre qu’ils sont excellents en les mangeant accompagnés d’un allongé au prix exagéré d’un euro soixante-dix au bar tabac voisin. Puis je vais de belle façade en belle façade, celles à volets de bois colorés sur quatre ou cinq étages, et passe devant une église laide et dégradée.
Mon chemin me conduit au-dessus de la rade dans le Jardin des Explorateurs qui dispose d’une passerelle belvédère dominant les bâtiments de Naval Group. Les rues du coin sont embouteillées par les travailleurs civils ou militaires qui embauchent. Je fais ensuite le tour de la Tour Tanguy et me rapprochant du Pont passe devant l’œuvre de Jérôme Durand Fanny de Lanninon et Jean Quéméneur. « Fanny part à la recouvrance de Jean » dans cette uchronie associant la Fanny de Lanninon du roman de Pierre Mac Orlan et le Jean Quéméneur de la complainte d’Henri Ansquer.
Le Pont passé, je glisse vers le Port. A l’entrée de celui-ci, on décharge du matériel cinématographique. Aujourd’hui, c’est jour de tournage pour Jonathan Barré qui réalise son troisième long métrage intitulé Bonne conduite.
Après un café lecture au soleil de la terrasse du Quatre Vents et mon repas chez Tara Inn, je rentre à Recou afin de rassembler mes affaires et de les serrer dans ma valise à roulettes.
*
Bien qu’au rez-de-chaussée, j’aurai été au calme rue Victor-Rossel (un ancien député de droite du dix-neuvième siècle, né à Brest, mort à Brest, il ne siégea qu’une année). Il n’y passe personne la nuit et presque personne le jour.
*
Il est certain que Mélenchon n’aura pas la majorité des sièges de l’Assemblée Nationale la semaine prochaine.
Il est possible que Macron ne l’ait pas non plus et qu’il soit tenté de s’entendre avec plus à droite que lui, Les Républicains.
Si tel était le cas, ce serait à mettre au compte de l’opération Nupés.
Je trouve d’abord la seule boulangerie du quartier et m’y procure un croissant et un pain au chocolat pour deux euros seulement. Je découvre qu’ils sont excellents en les mangeant accompagnés d’un allongé au prix exagéré d’un euro soixante-dix au bar tabac voisin. Puis je vais de belle façade en belle façade, celles à volets de bois colorés sur quatre ou cinq étages, et passe devant une église laide et dégradée.
Mon chemin me conduit au-dessus de la rade dans le Jardin des Explorateurs qui dispose d’une passerelle belvédère dominant les bâtiments de Naval Group. Les rues du coin sont embouteillées par les travailleurs civils ou militaires qui embauchent. Je fais ensuite le tour de la Tour Tanguy et me rapprochant du Pont passe devant l’œuvre de Jérôme Durand Fanny de Lanninon et Jean Quéméneur. « Fanny part à la recouvrance de Jean » dans cette uchronie associant la Fanny de Lanninon du roman de Pierre Mac Orlan et le Jean Quéméneur de la complainte d’Henri Ansquer.
Le Pont passé, je glisse vers le Port. A l’entrée de celui-ci, on décharge du matériel cinématographique. Aujourd’hui, c’est jour de tournage pour Jonathan Barré qui réalise son troisième long métrage intitulé Bonne conduite.
Après un café lecture au soleil de la terrasse du Quatre Vents et mon repas chez Tara Inn, je rentre à Recou afin de rassembler mes affaires et de les serrer dans ma valise à roulettes.
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Bien qu’au rez-de-chaussée, j’aurai été au calme rue Victor-Rossel (un ancien député de droite du dix-neuvième siècle, né à Brest, mort à Brest, il ne siégea qu’une année). Il n’y passe personne la nuit et presque personne le jour.
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Il est certain que Mélenchon n’aura pas la majorité des sièges de l’Assemblée Nationale la semaine prochaine.
Il est possible que Macron ne l’ait pas non plus et qu’il soit tenté de s’entendre avec plus à droite que lui, Les Républicains.
Si tel était le cas, ce serait à mettre au compte de l’opération Nupés.
13 juin 2022
En ce dimanche de premier tour de Législatives où je ne vote pas, je me dirige pédestrement vers le marché hebdomadaire près des Halles Saint-Louis.
Il est huit heures et demie quand, muni de viennoiseries, je cherche un café ouvert. Pas un ne l’est mais comme une boutique de fruits et légumes dispose d’une terrasse, c’est là que je commande un allongé. Il n’est pas donné : un euro quatre-vingts. Ce commerce s’appelle La Corbeille d’Or (elle peut l’être). C’est un clochard qui se charge de débarrasser ma table quand je la quitte.
Ce jour, comme bien d’autres, je rejoins le Port de Commerce et l’explore autant que je peux, photographiant grues, bateaux de toute sorte et un bâtiment de style Hopper, avant un nouveau café à la terrasse de La Presqu’île.
Un lieu m’intrigue, qui ne se laisse pas deviner de l’extérieur, Le Cocorico, « bar restaurant pétanque ». Je m’y risque à midi croyant trouver là une bande de vieux boulistes. Pas du tout, dans ce vaste hangar s’est installé en décembre deux mille vingt et un ce qu’on aurait appelé autrefois un restaurant branché. Mobilier hétéroclite, pistes de pétanque, Quatre Ailes de la Poste, Deux Chevaux de la Gendarmerie, cabine téléphonique à pièces, jeux d’arcades, baby-foute, flippeur, télés avec Jacques Martin au programme (sans le son), vieilles publicités pour l’anisette Ricard et le pâté Hénaff, mais musique contemporaine electro. Une jeune serveuse me dit que je peux m’installer où je veux, il n’y aura pas beaucoup de monde. Tandis que je choisis quoi manger sur une carte en forme de journal, un couple dispute une partie de boules.
Mon foie m’ayant fait des reproches la nuit dernière, je choisis de boire de l’eau et la terrine de poisson du moment maison suivie de la salade fraîcheur (dix-huit euros cinquante).
Terrine et salade arrivent en même temps sur ma table. Un trio, père mère enfant prénommé Léon, s’est également installé.
-Léon, tu veux manger quoi ?
-De la grenadine.
Je suis content d’avoir passé un moment ici ce dimanche midi, mais je n’aimerais pas y être le soir quand c'est empli de fêtards.
Mon café avec Georges Simenon, c’est encore à La Presqu’île où on ne fait pas à manger le dimanche.
*
Sur le journal carte du Cocorico, cette citation de Jacques Chirac : « On greffe de tout aujourd’hui, des reins, des bras, un cœur. Sauf les couilles. Par manque de donneur. »
*
Sur le mur du terrain de boules : « Tu tires ou tu pintes ? ».
Il est huit heures et demie quand, muni de viennoiseries, je cherche un café ouvert. Pas un ne l’est mais comme une boutique de fruits et légumes dispose d’une terrasse, c’est là que je commande un allongé. Il n’est pas donné : un euro quatre-vingts. Ce commerce s’appelle La Corbeille d’Or (elle peut l’être). C’est un clochard qui se charge de débarrasser ma table quand je la quitte.
Ce jour, comme bien d’autres, je rejoins le Port de Commerce et l’explore autant que je peux, photographiant grues, bateaux de toute sorte et un bâtiment de style Hopper, avant un nouveau café à la terrasse de La Presqu’île.
Un lieu m’intrigue, qui ne se laisse pas deviner de l’extérieur, Le Cocorico, « bar restaurant pétanque ». Je m’y risque à midi croyant trouver là une bande de vieux boulistes. Pas du tout, dans ce vaste hangar s’est installé en décembre deux mille vingt et un ce qu’on aurait appelé autrefois un restaurant branché. Mobilier hétéroclite, pistes de pétanque, Quatre Ailes de la Poste, Deux Chevaux de la Gendarmerie, cabine téléphonique à pièces, jeux d’arcades, baby-foute, flippeur, télés avec Jacques Martin au programme (sans le son), vieilles publicités pour l’anisette Ricard et le pâté Hénaff, mais musique contemporaine electro. Une jeune serveuse me dit que je peux m’installer où je veux, il n’y aura pas beaucoup de monde. Tandis que je choisis quoi manger sur une carte en forme de journal, un couple dispute une partie de boules.
Mon foie m’ayant fait des reproches la nuit dernière, je choisis de boire de l’eau et la terrine de poisson du moment maison suivie de la salade fraîcheur (dix-huit euros cinquante).
Terrine et salade arrivent en même temps sur ma table. Un trio, père mère enfant prénommé Léon, s’est également installé.
-Léon, tu veux manger quoi ?
-De la grenadine.
Je suis content d’avoir passé un moment ici ce dimanche midi, mais je n’aimerais pas y être le soir quand c'est empli de fêtards.
Mon café avec Georges Simenon, c’est encore à La Presqu’île où on ne fait pas à manger le dimanche.
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Sur le journal carte du Cocorico, cette citation de Jacques Chirac : « On greffe de tout aujourd’hui, des reins, des bras, un cœur. Sauf les couilles. Par manque de donneur. »
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Sur le mur du terrain de boules : « Tu tires ou tu pintes ? ».
12 juin 2022
S’il en est une qui ne perd pas son temps ce samedi, c’est la contrôleuse du train BreizhGo de huit heures pour Landerneau. A peine est-il parti qu’elle est à l’ouvrage. Le jeune couple d’imbibés qui rentre à la maison après une nuit de fête à Brest en fait les frais. Etre démunis de billet l’un et l’autre leur coûte vingt-cinq euros chacun pour treize minutes de voyage. Pour ma part, je n’ai payé que trois euros cinquante grâce à ma carte de vieux qu’elle ne manque pas de me demander.
A l’arrivée, pour rejoindre l’Elorn c’est facile : descendre le boulevard de la Gare. Je longe ensuite ce fleuve sur la gauche et me trouve bientôt à proximité du pont habité qui fait la notoriété du bourg. On y trouve des commerces surmontés d’habitations, dont une bouquinerie avec de bonnes choses sur ses tables extérieures, mais chères. En deux mille dix, le pont de Rohan fêtait ces cinq cents ans.
Ce pont franchi, je vais jusqu’à l’église Saint-Thomas puis je le retraverse pour aller jusqu’à l’église Saint-Houardon au porche Renaissance et au clocher ajouré. En chemin je remarque les quelques maisons remarquables. Un petit marché se tient place du Général-de-Gaulle sur laquelle une terrasse m’incite à la pause, celle du bar tabac Le Narval où l’on doit aller se servir au comptoir. J’y bois un café à un euro cinquante. Les commerçants qui se retrouvent ici avant l’ouverture des boutiques ont le moral un peu bas. Ils espèrent que la nouvelle exposition du Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture leur amènera de la clientèle. Elle est consacrée à l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest et ouvre ses portes demain dimanche.
Je vais poursuive ma lecture au soleil sur un banc individuel au bord de l’Elorn. Ce qui me permet de repérer une toute petite terrasse à l’arrière d’un restaurant du pont, Le Goéland. A midi, j’y obtiens une table en bord de fleuve. Une famille y prend l’apéritif, façon retour du marché, avec moutard et chien, l’un des deux s’appelle Marcel mais je ne sais pas lequel.
Cette tribu partie, je reste seul avec quatre femmes qui aiment les femmes, des quinquagénaires qui comme moi apprécient que l’une des serveuses ait une minijupe virevoltante (mais elle porte un chorte dessous). Dans le menu du samedi à vingt et un euros, je choisis la terrine maison, la langue de bœuf sauce champignon et le gâteau aux pommes caramel beurre salé. Le quart de vin rouge est à six euros.
Je prends le café sitôt passé le pont, à la terrasse du bar tabac loto La Demi-Lune, place des Quatre Pompes, un café à un euro cinquante qu’il faut aller chercher au comptoir, puis je retourne lire au bord de l’Elorn où s’ennuient des spécimens de la jeunesse locale.
Il me reste à remonter le boulevard de la Gare pour rentrer à Brest avec le train BreizhGo de seize heures cinq. Par flemme, et pour éviter la braderie commerciale rue de Siam, je rejoins Recouvrance avec le tramouais.
*
Des camions-citernes traversent Landernau, ce sont ceux du Paysan Breton.
*
Le Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture, l’optimisation fiscale de Michel-Edouard Leclerc, l’un des personnages publics qui m’insupporte le plus, tant il pratique la démagogie.
Plusieurs fois, je l’ai entendu se vanter d’avoir été dans sa jeunesse, membre des Amis de la Terre. J’aimerais que des journalistes enquêtent sur le sujet.
A l’arrivée, pour rejoindre l’Elorn c’est facile : descendre le boulevard de la Gare. Je longe ensuite ce fleuve sur la gauche et me trouve bientôt à proximité du pont habité qui fait la notoriété du bourg. On y trouve des commerces surmontés d’habitations, dont une bouquinerie avec de bonnes choses sur ses tables extérieures, mais chères. En deux mille dix, le pont de Rohan fêtait ces cinq cents ans.
Ce pont franchi, je vais jusqu’à l’église Saint-Thomas puis je le retraverse pour aller jusqu’à l’église Saint-Houardon au porche Renaissance et au clocher ajouré. En chemin je remarque les quelques maisons remarquables. Un petit marché se tient place du Général-de-Gaulle sur laquelle une terrasse m’incite à la pause, celle du bar tabac Le Narval où l’on doit aller se servir au comptoir. J’y bois un café à un euro cinquante. Les commerçants qui se retrouvent ici avant l’ouverture des boutiques ont le moral un peu bas. Ils espèrent que la nouvelle exposition du Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture leur amènera de la clientèle. Elle est consacrée à l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest et ouvre ses portes demain dimanche.
Je vais poursuive ma lecture au soleil sur un banc individuel au bord de l’Elorn. Ce qui me permet de repérer une toute petite terrasse à l’arrière d’un restaurant du pont, Le Goéland. A midi, j’y obtiens une table en bord de fleuve. Une famille y prend l’apéritif, façon retour du marché, avec moutard et chien, l’un des deux s’appelle Marcel mais je ne sais pas lequel.
Cette tribu partie, je reste seul avec quatre femmes qui aiment les femmes, des quinquagénaires qui comme moi apprécient que l’une des serveuses ait une minijupe virevoltante (mais elle porte un chorte dessous). Dans le menu du samedi à vingt et un euros, je choisis la terrine maison, la langue de bœuf sauce champignon et le gâteau aux pommes caramel beurre salé. Le quart de vin rouge est à six euros.
Je prends le café sitôt passé le pont, à la terrasse du bar tabac loto La Demi-Lune, place des Quatre Pompes, un café à un euro cinquante qu’il faut aller chercher au comptoir, puis je retourne lire au bord de l’Elorn où s’ennuient des spécimens de la jeunesse locale.
Il me reste à remonter le boulevard de la Gare pour rentrer à Brest avec le train BreizhGo de seize heures cinq. Par flemme, et pour éviter la braderie commerciale rue de Siam, je rejoins Recouvrance avec le tramouais.
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Des camions-citernes traversent Landernau, ce sont ceux du Paysan Breton.
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Le Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture, l’optimisation fiscale de Michel-Edouard Leclerc, l’un des personnages publics qui m’insupporte le plus, tant il pratique la démagogie.
Plusieurs fois, je l’ai entendu se vanter d’avoir été dans sa jeunesse, membre des Amis de la Terre. J’aimerais que des journalistes enquêtent sur le sujet.
11 juin 2022
Me voici encore ce vendredi dans le car BreizhGo numéro Onze qui va au Conquet. J’en descends pour la deuxième fois à l’arrêt Trez-Hir, commune de Plougonvelin. Il est huit heures trente-six. Je n’ai pas l’occasion de revoir la ravissante responsable de l’Office de Tourisme et m’engage sur le Géherre Trente-Quatre dans la direction opposée à hier, vers Locmaria-Plouzané et ses trois plages.
Durant le trajet en car, il tombait une sorte de mouillasse à la bretonne. C’est terminé. Je marche néanmoins sur un chemin détrempé. Devant moi, j’ai ce qui ressemble à deux tentes Quechua ambulantes, dont l’une avec une canne. C’est une façon habile de faire sécher son matériel que de le porter sur son dos. Bien que n’avançant pas vite, je dépasse ce vieux couple.
J’arrive à une ancienne construction militaire en ruine, la batterie de Toul-Logot, puis à la première plage, celle de Porsmilin. Suivent la deuxième, celle de Portez, qui dispose d’un café restaurant nommé L’Albatros, et la troisième, celle de Trégana, où le Café de la Plage n’est pas encore ouvert.
Ce qui m’oblige à revenir sur mes pas pour prendre un café verre d’eau à L’Albatros, lequel en guise d’aile possède une grande terrasse couverte arrondie, style véranda. Cela fait une heure que je suis parti du Trez-Hir. Seul client, je suis tranquille pour lire Simenon au son des vagues de la mer d’Iroise. Au loin, j’aperçois le Fort de Bertheaume, mini Mont-Saint-Michel.
Vers onze heures trente, je rejoins le Café de la Plage qui propose un menu entrée plat dessert à treize euros cinquante et y réserve une table à la terrasse de l’étage auprès d’une jeune femme, elle aussi ravissante.
Serais-je dans le petit coin de Finistère où l’on trouve les plus jolies filles de Bretagne ? Ce qui est certain, c’est que Miossec s’y est établi, un peu plus loin sur la gauche, dans l’impasse du Goulet, au numéro vingt et un. Je ne trahis aucun secret. Cette adresse apparaît sur les sites qui recensent les entreprises.
Au Café de la Plage, la serveuse de l’étage n’est pas jolie mais elle est très aimable. Elle m’informe du menu, buffet d’entrées en libre-service, saucisse de campagne à l’ail des ours avec purée, dessert en libre-service, pour payer ce sera en bas.
Je ne suis gêné par personne pour déjeuner en regardant les fortes vagues dans lesquelles jouent trois surfeurs. Le petit vent dissuade les autres de manger à l’extérieur. Ce sont pourtant gens d’ici. Le plat du jour est bien bon. Ce repas me console de celui manqué d’hier.
Il y en a du monde masculin devant une bière autour du bar tenu par la ravissante à qui je paie dix-huit euros vingt, quart de vin rouge et café inclus. Je n’ai que la route à traverser pour attendre à l’arrêt Trégana le car BreizhGo numéro Onze de treize heures trente-quatre direction Brest.
J’en descends à l’arrêt Capucins et vais voir à quoi ressemble l’intérieur des Ateliers. L’endroit est tellement vaste qu’il semble inoccupé. Cela sent le demi-succès ou le demi-échec. Ce qui est sûr, c’est qu’on trouve là des toilettes pimpantes.
*
Au détour du sentier côtier, un cheval de bord de mer dans un petit bout de pré. Il me regarde aussi fixement que je le regarde.
*
Panneau du bord de plage : « Interdit aux chiens et aux chevaux ». Une main anonyme a ajouté « et aux touristes ».
*
En deux mille huit, Miossec s'est présenté aux élections municipales de Locmaria-Plouzané, en dernière position sur la liste « plus ou moins de gauche ». Cette liste a été battue de trente-sept voix. « Nous qui sommes habitués aux tempêtes, perdre à un pet foireux, c’est moche ! », a-t-il commenté. (source : Le Télégramme)
Durant le trajet en car, il tombait une sorte de mouillasse à la bretonne. C’est terminé. Je marche néanmoins sur un chemin détrempé. Devant moi, j’ai ce qui ressemble à deux tentes Quechua ambulantes, dont l’une avec une canne. C’est une façon habile de faire sécher son matériel que de le porter sur son dos. Bien que n’avançant pas vite, je dépasse ce vieux couple.
J’arrive à une ancienne construction militaire en ruine, la batterie de Toul-Logot, puis à la première plage, celle de Porsmilin. Suivent la deuxième, celle de Portez, qui dispose d’un café restaurant nommé L’Albatros, et la troisième, celle de Trégana, où le Café de la Plage n’est pas encore ouvert.
Ce qui m’oblige à revenir sur mes pas pour prendre un café verre d’eau à L’Albatros, lequel en guise d’aile possède une grande terrasse couverte arrondie, style véranda. Cela fait une heure que je suis parti du Trez-Hir. Seul client, je suis tranquille pour lire Simenon au son des vagues de la mer d’Iroise. Au loin, j’aperçois le Fort de Bertheaume, mini Mont-Saint-Michel.
Vers onze heures trente, je rejoins le Café de la Plage qui propose un menu entrée plat dessert à treize euros cinquante et y réserve une table à la terrasse de l’étage auprès d’une jeune femme, elle aussi ravissante.
Serais-je dans le petit coin de Finistère où l’on trouve les plus jolies filles de Bretagne ? Ce qui est certain, c’est que Miossec s’y est établi, un peu plus loin sur la gauche, dans l’impasse du Goulet, au numéro vingt et un. Je ne trahis aucun secret. Cette adresse apparaît sur les sites qui recensent les entreprises.
Au Café de la Plage, la serveuse de l’étage n’est pas jolie mais elle est très aimable. Elle m’informe du menu, buffet d’entrées en libre-service, saucisse de campagne à l’ail des ours avec purée, dessert en libre-service, pour payer ce sera en bas.
Je ne suis gêné par personne pour déjeuner en regardant les fortes vagues dans lesquelles jouent trois surfeurs. Le petit vent dissuade les autres de manger à l’extérieur. Ce sont pourtant gens d’ici. Le plat du jour est bien bon. Ce repas me console de celui manqué d’hier.
Il y en a du monde masculin devant une bière autour du bar tenu par la ravissante à qui je paie dix-huit euros vingt, quart de vin rouge et café inclus. Je n’ai que la route à traverser pour attendre à l’arrêt Trégana le car BreizhGo numéro Onze de treize heures trente-quatre direction Brest.
J’en descends à l’arrêt Capucins et vais voir à quoi ressemble l’intérieur des Ateliers. L’endroit est tellement vaste qu’il semble inoccupé. Cela sent le demi-succès ou le demi-échec. Ce qui est sûr, c’est qu’on trouve là des toilettes pimpantes.
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Au détour du sentier côtier, un cheval de bord de mer dans un petit bout de pré. Il me regarde aussi fixement que je le regarde.
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Panneau du bord de plage : « Interdit aux chiens et aux chevaux ». Une main anonyme a ajouté « et aux touristes ».
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En deux mille huit, Miossec s'est présenté aux élections municipales de Locmaria-Plouzané, en dernière position sur la liste « plus ou moins de gauche ». Cette liste a été battue de trente-sept voix. « Nous qui sommes habitués aux tempêtes, perdre à un pet foireux, c’est moche ! », a-t-il commenté. (source : Le Télégramme)
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