Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Confiné (dix)

27 mars 2020


Parmi mes livres à lire, stockés en trois piles hautes comme des gratte-ciel, se trouve le Journal de Samuel Pepys publié en deux volumes chez Bouquins/Laffont. Jusqu’à présent, je n’en ai lu que les extraits publiés chez Dix/Dix-Huit et au Mercure de France. Il est un passage qui m’a beaucoup marqué, celui où Pepys narre sa traversée de la Grande Peste de Londres. Confronté à ce danger de mort imminente, il envoie femme et enfants à la campagne puis revoit son testament.
Ce jeudi matin, je rouvre le mien et le mets à jour. Je relis aussi les deux lettres destinées en cas de décès aux deux seules que j’ai aimées et qui m’ont aimé. Reste le souci de mes écritures. Je ne sais comment faire pour assurer leur survie (notamment celle des récits, romans et autres jamais publiés).
Toujours atteint d’un léger gratouillis pulmonaire et d’une très petite toux que je ne sais s’il faut attribuer ou non à la saloperie qui rôde, je poursuis la réécoute du domaine francophone de ma cédéthéque
Après Arno, je saute René Aubry et trouve le bien nommé Immobile d’Autour de Lucie avec son Ne vois-tu pas que tout cela ne nous mène nulle part et son Tout est calme autour de moi.
René Aubry me fait songer à celle qui m’a fait connaître sa musique. Une jeune femme qui m’a aussi fait découvrir la peinture préraphaélite : Dante Gabriel Rossetti et tutti. On ne s’est jamais rencontré. Je ne sais ce qu’elle est devenue.
C’était au temps du Minitel. Elle me téléphonait la nuit quand son mari était parti et ses enfants au lit. Ensemble, on a beaucoup joui.
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Puis j’attaque le voyage Barbara par Barbara à l’Atelier de Bruxelles (enregistrement de mil neuf cent cinquante-quatre), Extraits de concerts inédits (enregistrés de mil neuf cent soixante-quatre à soixante-quatorze) et La Dame Brune (soixante-sept soixante-huit)
Pendant ce temps, confiné de l’autre côté de la ville, l’homme au chapeau « réfléchit à des scénarios de confinement sans fin, imposé par des dirigeants économiques, politiques, par des algorithmes surpuissants ou par une population refusant de retrouver une normalité devenue obsolète. »
J’aime bien cette dernière éventualité.