Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
19 janvier 2023
Ce mercredi, quand j’arrive au Marché d’Aligre, je constate que le deuxième vendeur de livres est devenu le premier. Il propose un grand nombre de nouveautés et des bonnes. Je lui demande si c’est toujours cinq euros les trois livres. Il me répond que non, c’est la bibliothèque d’un écrivain, Michel quelque chose.
-Michel Schneider, me dit l’un de ceux qui explore la manne.
-Ah il est mort Michel Schneider ?
-Oui l’été dernier.
Voilà donc sa bibliothèque livrée à la convoitise de tout un chacun (il n’y a que des hommes autour des tables, d’un certain âge).
Parmi ces ouvrages, ceux de Michel Schneider lui-même, notamment des Folio et des traductions en espagnol ou en allemand, certains empaquetés sous plastique par lots de cinq. Bizarre de les trouver là alors que Michel Schneider a deux enfants, dont la connue Vanessa, journaliste et écrivaine.
Dans cette profusion, je choisis huit livres que le vendeur consent à me laisser pour vingt euros. Cela pèse lourd dans mon sac à dos aussi fais-je en sorte d’aggraver peu mon fardeau au Book-Off de Ledru-Rollin.
C’est une journée de ciel bleu. Sous le soleil, je rejoins pédestrement, en passant devant une Mairie du Onzième cachée par les échafaudages, l’avenue Parmentier. J’ai envie de déjeuner au restaurant chinois à volonté où j’allais avant la Guerre du Covid. Las, à sa place, entre le tripier et le fleuriste, se trouve un salon de thé prout prout branchouille nommé @unrêve. Je me rabats sur la gargote Aux Délices Parmentier, deux tables de deux seulement, où je commande un tajine au poulet à dix euros cinquante que je trouve honorable.
Mon fardeau sur le dos, je remonte la rue du Chemin Vert jusqu’au café Le Moderne qui le fut peut-être jadis. Tandis qu’un habitué s’excite sur le flippeur, je bois au comptoir un café à un euro vingt.
La ressourcerie La Rockette est un peu plus haut dont attend l’ouverture une masse de pauvres. Je me tiens en face, devant La Musardine. C’est avec vingt minutes de retard que sort un responsable pour lever le rideau métallique. Il ne le peut. Un sans-abri a laissé devant, son matelas, ses couvertures et son bazar. Une collègue à lui vient l’aider à mettre tout ça dans une grosse poubelle. Pendant ce temps la foule des nécessiteux a encore enflé. L’homme remonte le rideau. La femme crie que la queue c’est par là. « Vous allez entrer un par un et je vous préviens, ceux qui poussent seront virés du magasin. »
C’est trop pour moi. Je renonce au coin livres de cette ressourcerie et vais prendre le métro Trois à Père Lachaise. Il me conduit à Quatre Septembre où je ne trouve rien chez Book-Off.
Pour résumer : une demi-heure de satisfaction, le reste de déception en déception.
*
Parmi ma sélection dans la bibliothèque de Michel Schneider : Correspondance de Brice Parain et Georges Perros (Gallimard) et Brahms par ses lettres (Actes Sud).
*
De Michel Schneider, j’ai lu Glenn Gould, piano solo : aria et trente variations et Marilyn, dernières séances.
*
Lecture de train et de café : Herculine Barbin dite Alexina B., la jeunesse racontée par iel-même d’un(e) hermaphrodite du dix-neuvième siècle (suicidée à l’âge de vingt-neuf ans). Mon exemplaire porte un tampon « Arbre à livres La Passerelle Ouvrage interdit à la vente ». Je l’ai pourtant payé un euro chez Book-Off.
Extrait :
Supposez encore, ce qui est quelquefois vrai, que l’institutrice soit jolie, et que M. l’inspecteur en ait été touché, car ces messieurs peuvent été doués d’une certaine perspicacité. (…) Enchanté d’avoir fait trembler une enfant, celui-ci s’apaise un peu et finit par un compliment, qui, dans la bouche d’un autre, pourrait passer pour une insulte. Mais peut-on répondre impoliment à M. l’inspecteur ? Non. Il le sait bien. On ne peut pas non plus rester indifférente aux promesses d’avancement qu’il veut bien faire.
-Michel Schneider, me dit l’un de ceux qui explore la manne.
-Ah il est mort Michel Schneider ?
-Oui l’été dernier.
Voilà donc sa bibliothèque livrée à la convoitise de tout un chacun (il n’y a que des hommes autour des tables, d’un certain âge).
Parmi ces ouvrages, ceux de Michel Schneider lui-même, notamment des Folio et des traductions en espagnol ou en allemand, certains empaquetés sous plastique par lots de cinq. Bizarre de les trouver là alors que Michel Schneider a deux enfants, dont la connue Vanessa, journaliste et écrivaine.
Dans cette profusion, je choisis huit livres que le vendeur consent à me laisser pour vingt euros. Cela pèse lourd dans mon sac à dos aussi fais-je en sorte d’aggraver peu mon fardeau au Book-Off de Ledru-Rollin.
C’est une journée de ciel bleu. Sous le soleil, je rejoins pédestrement, en passant devant une Mairie du Onzième cachée par les échafaudages, l’avenue Parmentier. J’ai envie de déjeuner au restaurant chinois à volonté où j’allais avant la Guerre du Covid. Las, à sa place, entre le tripier et le fleuriste, se trouve un salon de thé prout prout branchouille nommé @unrêve. Je me rabats sur la gargote Aux Délices Parmentier, deux tables de deux seulement, où je commande un tajine au poulet à dix euros cinquante que je trouve honorable.
Mon fardeau sur le dos, je remonte la rue du Chemin Vert jusqu’au café Le Moderne qui le fut peut-être jadis. Tandis qu’un habitué s’excite sur le flippeur, je bois au comptoir un café à un euro vingt.
La ressourcerie La Rockette est un peu plus haut dont attend l’ouverture une masse de pauvres. Je me tiens en face, devant La Musardine. C’est avec vingt minutes de retard que sort un responsable pour lever le rideau métallique. Il ne le peut. Un sans-abri a laissé devant, son matelas, ses couvertures et son bazar. Une collègue à lui vient l’aider à mettre tout ça dans une grosse poubelle. Pendant ce temps la foule des nécessiteux a encore enflé. L’homme remonte le rideau. La femme crie que la queue c’est par là. « Vous allez entrer un par un et je vous préviens, ceux qui poussent seront virés du magasin. »
C’est trop pour moi. Je renonce au coin livres de cette ressourcerie et vais prendre le métro Trois à Père Lachaise. Il me conduit à Quatre Septembre où je ne trouve rien chez Book-Off.
Pour résumer : une demi-heure de satisfaction, le reste de déception en déception.
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Parmi ma sélection dans la bibliothèque de Michel Schneider : Correspondance de Brice Parain et Georges Perros (Gallimard) et Brahms par ses lettres (Actes Sud).
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De Michel Schneider, j’ai lu Glenn Gould, piano solo : aria et trente variations et Marilyn, dernières séances.
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Lecture de train et de café : Herculine Barbin dite Alexina B., la jeunesse racontée par iel-même d’un(e) hermaphrodite du dix-neuvième siècle (suicidée à l’âge de vingt-neuf ans). Mon exemplaire porte un tampon « Arbre à livres La Passerelle Ouvrage interdit à la vente ». Je l’ai pourtant payé un euro chez Book-Off.
Extrait :
Supposez encore, ce qui est quelquefois vrai, que l’institutrice soit jolie, et que M. l’inspecteur en ait été touché, car ces messieurs peuvent été doués d’une certaine perspicacité. (…) Enchanté d’avoir fait trembler une enfant, celui-ci s’apaise un peu et finit par un compliment, qui, dans la bouche d’un autre, pourrait passer pour une insulte. Mais peut-on répondre impoliment à M. l’inspecteur ? Non. Il le sait bien. On ne peut pas non plus rester indifférente aux promesses d’avancement qu’il veut bien faire.
17 janvier 2023
Discrimination sexiste, voilà de quoi on pourrait accuser l’éditeur rennais La Part Commune pour le livre dont la couverture porte comme auteur Gustave Flaubert et pour titre Lettres à sa sœur, alors qu’il contient également les lettres de Caroline à son frère et que celles-ci valent bien celles-là. Pour la réédition, il serait bon d’inscrire sur la couverture : Caroline et Gustave Flaubert Correspondance.
Quelques échantillons notés lors de ma lecture :
Mais enfin tu n’es pas à Rouen et c’est tout ce qui suffit pour être heureux. Caroline à Gustave, Rouen, dimanche onze avril mil huit cent quarante et un
Car après-demain il y a tournois, joutes, carrousels, courses, feux d’artifices, etc. et nous ne voulons rien perdre. Que je nous trouve tous bêtes, mon pauvre vieux ! et que j’abandonnerais tout cela pour un quart d’heure de baisoteries comme nous en avons passé deux un certain jour dans le grand fauteuil. Maman a eu la migraine hier, elle est déjà couchée et moi, cher Gus, je vais bientôt aller reposer ma grosse mine coiffée de mon bonnet d’enfant sur ton traversin. Je rêverai de toi, bien sûr. Caroline à Gustave, Rouen, trois mai mil huit cent quarante-trois
Il est impossible d’entrer n’importe où sans qu’on entende des gens qui disent : « Ah ! je m’en vais à Rouen, je viens de Rouen, irez-vous à Rouen ? » Jamais la capitale de la Neustrie n’avait fait autant de bruit à Lutèce. On en est tanné. Gustave à Caroline, Paris, douze mai mil huit cent quarante-trois (on vient d’inaugurer la ligne de chemin de fer)
Si tu savais, vieux rat, combien je pense à cette bienheureuse fin du mois et à la manière dont je me précipiterai hors l’Ecole de Droit quand je serai reçu ! – Quelles bêtises je dirai et ferai dans la voiture avec toi ! quelles grimaces et quelles bouffonneries ! je te promets un rire comme tu n’en as jamais entendu. Gustave à Caroline, Paris, dimanche matin neuf juillet mil huit cent quarante-trois
*
Pauvre Caroline, le mariage lui sera vite obligatoire et suivi de l’enfantement qui la tuera.
Quelques échantillons notés lors de ma lecture :
Mais enfin tu n’es pas à Rouen et c’est tout ce qui suffit pour être heureux. Caroline à Gustave, Rouen, dimanche onze avril mil huit cent quarante et un
Car après-demain il y a tournois, joutes, carrousels, courses, feux d’artifices, etc. et nous ne voulons rien perdre. Que je nous trouve tous bêtes, mon pauvre vieux ! et que j’abandonnerais tout cela pour un quart d’heure de baisoteries comme nous en avons passé deux un certain jour dans le grand fauteuil. Maman a eu la migraine hier, elle est déjà couchée et moi, cher Gus, je vais bientôt aller reposer ma grosse mine coiffée de mon bonnet d’enfant sur ton traversin. Je rêverai de toi, bien sûr. Caroline à Gustave, Rouen, trois mai mil huit cent quarante-trois
Il est impossible d’entrer n’importe où sans qu’on entende des gens qui disent : « Ah ! je m’en vais à Rouen, je viens de Rouen, irez-vous à Rouen ? » Jamais la capitale de la Neustrie n’avait fait autant de bruit à Lutèce. On en est tanné. Gustave à Caroline, Paris, douze mai mil huit cent quarante-trois (on vient d’inaugurer la ligne de chemin de fer)
Si tu savais, vieux rat, combien je pense à cette bienheureuse fin du mois et à la manière dont je me précipiterai hors l’Ecole de Droit quand je serai reçu ! – Quelles bêtises je dirai et ferai dans la voiture avec toi ! quelles grimaces et quelles bouffonneries ! je te promets un rire comme tu n’en as jamais entendu. Gustave à Caroline, Paris, dimanche matin neuf juillet mil huit cent quarante-trois
*
Pauvre Caroline, le mariage lui sera vite obligatoire et suivi de l’enfantement qui la tuera.
16 janvier 2023
Désespérant de trouver un jour, parmi les ouvrages à un euro de Book-Off, Éparse, le premier livre de Lisa Balavoine, je l’achète via Rakuten à deux euros, frais de port en sus. Il arrive au sexe-chope Espace Carré Blanc et je le lis l’après-midi au Socrate.
Ce livre ne me déçoit pas. J’y retrouve la Lisa que je connais par le réseau social Effe Bé et par notre unique rencontre, chez Book-Off, où nous nous étions précédemment manqués deux fois, elle n’osant pas m’aborder sans savoir si c’était bien moi, et moi faisant de même ultérieurement. Cette fois-là on ne s’est pas raté et après avoir fureté chacun de son côté dans la librairie, nous sommes allés boire un café à la terrasse du Bistrot d’Edmond.
J’avais acheté (un euro) un livre pour elle, de Marie Modiano, mais elle l’avait déjà.
-Qu’est-ce que j’en fais, m’a-t-elle demandé, je te le redonne ?
-Non garde-le, tu trouveras quelqu’un ou quelqu’une à qui l’offrir.
Ce mercredi était un jour particulier pour elle. Elle irait ensuite chez Jean-Claude Lattès pour signer un contrat d’édition pour son premier livre. « C’est un roman ? », lui ai-je demandé. Officiellement oui, sous la forme d’une succession de textes courts, un portrait d’elle-même en ordre dispersé, d’où le titre, Éparse.
Ce jour-là, elle m’a demandé si je connaissais beaucoup de personnes à Paris.
-Non, seulement deux, une ancienne amoureuse et Philippe Dumez, mais celui-ci a coupé les ponts avec moi parce qu’un jour je n’ai pas voulu jouer le rôle qu’il avait écrit pour moi.
-Ah c’est pareil pour moi, il m’avait aussi écrit un rôle que je n’ai pas voulu jouer.
Ce n’était pas le même, bien sûr.
. *
D’Éparse, deux échantillons :
J’ai quitté quelqu’un que j’aimais. Je ne sais pas si on peut se pardonner cela.
Je me donne si peu que je me demande ce que je peux bien faire du reste.
et ce bout de phrase :
… l’édifice de ta séduction reposait sur un astucieux assemblage de qualités hétéroclites qui, l’une sans l’autre, auraient pu faite capoter l’équilibre précaire de ton potentiel.
*
Beaucoup de listes parmi les textes qui composent Éparse., ce qui est pour me plaire. Egalement des références à de nombreux films, livres et chansons, un dictionnaire de néologismes, l’évocation fine des débuts de l’amour, de sa fin et de son entre-deux, celle de ses enfants et de ses parents, surtout de sa mère, laquelle est le sujet du troisième livre de Lisa, Ceux qui s'aiment se laissent partir, paru chez Gallimard. Entre les deux, écrit en vers libres, Un garçon c’est presque rien, chez Rageot, pour les adolescent(e)s.
*
Aujourd’hui, Philippe Dumez n’existe plus, il a repris son vrai nom.
Ce livre ne me déçoit pas. J’y retrouve la Lisa que je connais par le réseau social Effe Bé et par notre unique rencontre, chez Book-Off, où nous nous étions précédemment manqués deux fois, elle n’osant pas m’aborder sans savoir si c’était bien moi, et moi faisant de même ultérieurement. Cette fois-là on ne s’est pas raté et après avoir fureté chacun de son côté dans la librairie, nous sommes allés boire un café à la terrasse du Bistrot d’Edmond.
J’avais acheté (un euro) un livre pour elle, de Marie Modiano, mais elle l’avait déjà.
-Qu’est-ce que j’en fais, m’a-t-elle demandé, je te le redonne ?
-Non garde-le, tu trouveras quelqu’un ou quelqu’une à qui l’offrir.
Ce mercredi était un jour particulier pour elle. Elle irait ensuite chez Jean-Claude Lattès pour signer un contrat d’édition pour son premier livre. « C’est un roman ? », lui ai-je demandé. Officiellement oui, sous la forme d’une succession de textes courts, un portrait d’elle-même en ordre dispersé, d’où le titre, Éparse.
Ce jour-là, elle m’a demandé si je connaissais beaucoup de personnes à Paris.
-Non, seulement deux, une ancienne amoureuse et Philippe Dumez, mais celui-ci a coupé les ponts avec moi parce qu’un jour je n’ai pas voulu jouer le rôle qu’il avait écrit pour moi.
-Ah c’est pareil pour moi, il m’avait aussi écrit un rôle que je n’ai pas voulu jouer.
Ce n’était pas le même, bien sûr.
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D’Éparse, deux échantillons :
J’ai quitté quelqu’un que j’aimais. Je ne sais pas si on peut se pardonner cela.
Je me donne si peu que je me demande ce que je peux bien faire du reste.
et ce bout de phrase :
… l’édifice de ta séduction reposait sur un astucieux assemblage de qualités hétéroclites qui, l’une sans l’autre, auraient pu faite capoter l’équilibre précaire de ton potentiel.
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Beaucoup de listes parmi les textes qui composent Éparse., ce qui est pour me plaire. Egalement des références à de nombreux films, livres et chansons, un dictionnaire de néologismes, l’évocation fine des débuts de l’amour, de sa fin et de son entre-deux, celle de ses enfants et de ses parents, surtout de sa mère, laquelle est le sujet du troisième livre de Lisa, Ceux qui s'aiment se laissent partir, paru chez Gallimard. Entre les deux, écrit en vers libres, Un garçon c’est presque rien, chez Rageot, pour les adolescent(e)s.
*
Aujourd’hui, Philippe Dumez n’existe plus, il a repris son vrai nom.
14 janvier 2023
Le chapitre dix de Mourir sur Seine, troisième roman de Michel Bussi, datant de deux mille huit, a pour décor Le Son du Cor. L’un des deux patrons de ce sympathique café que je fréquente assidument aux beaux jours vient de le découvrir et s’en réjouit sur le réseau social Effe Bé.
Ce chapitre dix commence comme ça :
Assise à la terrasse du bar Le son du cor, Maline hésita à commander à nouveau un café. Après le Red Bull et le café chez son rédacteur en chef, elle allait finir par se transformer en pile électrique. Pourtant, lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit tout de même réclamer, presque malgré elle, un expresso.
Qu’écrit ensuite Bussi ?
La rue Eau-de-Robec, sous le soleil du matin, se réveillait.
Les magasins branchés des maisons à colombages colorés commençaient à ouvrir leurs volets.
Maline laissa le soleil naissant chauffer ses bras et ses jambes, s’abandonnant quelques instants, la tête en arrière, les yeux fermés.
Il montre ainsi, par trois fois, qu’il ignore que l’endroit n’ouvre qu’à midi, l’heure à laquelle j’arrive, obligeant le personnel à se mettre au boulot.
*
Cette page de Michel Bussi est la première que je lis (il n’y en aura sûrement pas d’autres). Comme il écrivait mal en deux mille huit. Peut-être a-t-il fait des progrès depuis.
Impossible pour moi de le lire sans le corriger :
Maline hésita à commander à nouveau un café.
Maline hésita à boire à nouveau un café. (On ne peut pas écrire « commander à nouveau » alors qu’elle n’a encore rien commandé.)
Pourtant lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit tout de même réclamer, presque malgré elle, un expresso.
Pourtant lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit réclamer un expresso. (« Tout de même » et « presque malgré elle » sont redondants.)
Ajoutons le lourdingue elle allait finir par se transformer facilement simplifiable.
*
Dans cette page de début de chapitre, Michel Bussi écrit aussi :
Quelques enfants s’amusaient avec le courant de la petite rivière canalisée.
Ce qui coule rue Eau-de-Robec n’est pas une « petite rivière canalisée » mais de l’eau en circuit fermé.
*
Les magasins branchés des maisons à colombages colorés commençaient à ouvrir leurs volets.
On est en deux mille huit, l’adjectif « branché » l’atteste, mais je ne me souviens pas de ces magasins à volets. En revanche, il y avait dans cette rue un sexe-chope, une friperie et une boucherie. Maintenant, il n’y a quasiment que des restaurants.
Ce chapitre dix commence comme ça :
Assise à la terrasse du bar Le son du cor, Maline hésita à commander à nouveau un café. Après le Red Bull et le café chez son rédacteur en chef, elle allait finir par se transformer en pile électrique. Pourtant, lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit tout de même réclamer, presque malgré elle, un expresso.
Qu’écrit ensuite Bussi ?
La rue Eau-de-Robec, sous le soleil du matin, se réveillait.
Les magasins branchés des maisons à colombages colorés commençaient à ouvrir leurs volets.
Maline laissa le soleil naissant chauffer ses bras et ses jambes, s’abandonnant quelques instants, la tête en arrière, les yeux fermés.
Il montre ainsi, par trois fois, qu’il ignore que l’endroit n’ouvre qu’à midi, l’heure à laquelle j’arrive, obligeant le personnel à se mettre au boulot.
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Cette page de Michel Bussi est la première que je lis (il n’y en aura sûrement pas d’autres). Comme il écrivait mal en deux mille huit. Peut-être a-t-il fait des progrès depuis.
Impossible pour moi de le lire sans le corriger :
Maline hésita à commander à nouveau un café.
Maline hésita à boire à nouveau un café. (On ne peut pas écrire « commander à nouveau » alors qu’elle n’a encore rien commandé.)
Pourtant lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit tout de même réclamer, presque malgré elle, un expresso.
Pourtant lorsque le serveur du bar vint prendre la commande, elle s’entendit réclamer un expresso. (« Tout de même » et « presque malgré elle » sont redondants.)
Ajoutons le lourdingue elle allait finir par se transformer facilement simplifiable.
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Dans cette page de début de chapitre, Michel Bussi écrit aussi :
Quelques enfants s’amusaient avec le courant de la petite rivière canalisée.
Ce qui coule rue Eau-de-Robec n’est pas une « petite rivière canalisée » mais de l’eau en circuit fermé.
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Les magasins branchés des maisons à colombages colorés commençaient à ouvrir leurs volets.
On est en deux mille huit, l’adjectif « branché » l’atteste, mais je ne me souviens pas de ces magasins à volets. En revanche, il y avait dans cette rue un sexe-chope, une friperie et une boucherie. Maintenant, il n’y a quasiment que des restaurants.
12 janvier 2023
Pourquoi donc ai-je appelé plusieurs fois ce lieu Le Caveau alors qu’il a pour nom Le Camélia ?, me dis-je ce mercredi en m’installant à son comptoir pour y boire un café avant l’ouverture du Book-Off de Ledru-Rollin. Ce qui est devenu un Péhemmu chinois était avant la Guerre du Covid un petit restaurant où j’ai parfois déjeuné avec satisfaction.
Des poches de ciel bleu se font voir quand j’en sors. Une douce journée presque printanière s’annonce que je vais une nouvelle fois passer de bouquinerie en bouquinerie. Dans la première, bien que le rayon grand format à un euro manque de renouvellement, je trouve Filles impertinentes de Doris Lessing (Flammarion), Histoire d’un Allemand de Sebastien Haffner (Babel), Storr architecte de l’ailleurs de Françoise Cloarec (Phébus) et Le chien-chien à sa mémère d’André Baillon (Finitude).
Après un passage chez Boulinier, où je dépense vingt centimes pour Quand tu vas chez les femmes de Christiane Rochefort (Grasset), je déjeune une nouvelle fois au restaurant Chez Vigouroux. Outre l’habitué quotidien et moi-même ne se trouvent là que des jolies filles, dont un groupe d’une dizaine d’anglophones et deux francophones qui écrivent un sketch sur les pesticides. Une autre jolie fille manque, la serveuse grande et blonde. C’est en raison d’une chute de bicyclette. J’opte pour la soupe de potiron et le tartare frites salade, fort bon.
On entend toujours Fip au sous-sol du Book-Off de Saint-Martin où dans mon panier je mets Eloge du cardinal de Bernis de Roger Vailland (Les Cahiers Rouges), Herculine Barbin dite Alexina B. présenté par Michel Foucault (Folio), Moi aussi j’ai vécu d’Hélios Azoulay (Flammarion) et Carnets d’adresse de Didier Blonde (Gallimard), tous à un euro.
Enfin, au Book-Off de Quatre Septembre, je trouve au même prix Le livre des amours galantes de Ryûtei Tanehiko illustrations de Kunisada (Picquier poche).
Cette nouvelle récolte va s’ajouter à mes quatre piles de livres à lire dont la hauteur est de plus en plus impressionnante. L’angoisse que ça fait naître : être mort avant d’avoir tout lu.
*
Qu’est devenu celui que j’appelais le vieux bouquiniste, avec qui j’aimais discuter chez Book-Off ?
La dernière fois que je l’ai vu, c’était juste avant le premier confinement. Faute de masque, il se cachait le bas du visage avec son écharpe par peur du virus. Je crains que le pire lui soit arrivé.
*
Au café Ville d’Argentan, où j’attends mon train de retour, un homme originaire d’Afrique évoque les souhaits de janvier : « Moi j’envoie Bonne Année, c’est tout. C’est des vœux laconiques ».
*
Lecture de train et de café, un poche Points Seuil trouvé dans une boîte à livres rouennaise : La grande santé suivi de L’intervalle de Frédéric Badré. Le peintre écrivain y raconte sa déchéance progressive, due à la Maladie de Charcot. Cette maladie fatale est réputée rare. Néanmoins, bien que connaissant peu de personnes, j’en sais deux dont le père ces dernières années en est mort.
Des poches de ciel bleu se font voir quand j’en sors. Une douce journée presque printanière s’annonce que je vais une nouvelle fois passer de bouquinerie en bouquinerie. Dans la première, bien que le rayon grand format à un euro manque de renouvellement, je trouve Filles impertinentes de Doris Lessing (Flammarion), Histoire d’un Allemand de Sebastien Haffner (Babel), Storr architecte de l’ailleurs de Françoise Cloarec (Phébus) et Le chien-chien à sa mémère d’André Baillon (Finitude).
Après un passage chez Boulinier, où je dépense vingt centimes pour Quand tu vas chez les femmes de Christiane Rochefort (Grasset), je déjeune une nouvelle fois au restaurant Chez Vigouroux. Outre l’habitué quotidien et moi-même ne se trouvent là que des jolies filles, dont un groupe d’une dizaine d’anglophones et deux francophones qui écrivent un sketch sur les pesticides. Une autre jolie fille manque, la serveuse grande et blonde. C’est en raison d’une chute de bicyclette. J’opte pour la soupe de potiron et le tartare frites salade, fort bon.
On entend toujours Fip au sous-sol du Book-Off de Saint-Martin où dans mon panier je mets Eloge du cardinal de Bernis de Roger Vailland (Les Cahiers Rouges), Herculine Barbin dite Alexina B. présenté par Michel Foucault (Folio), Moi aussi j’ai vécu d’Hélios Azoulay (Flammarion) et Carnets d’adresse de Didier Blonde (Gallimard), tous à un euro.
Enfin, au Book-Off de Quatre Septembre, je trouve au même prix Le livre des amours galantes de Ryûtei Tanehiko illustrations de Kunisada (Picquier poche).
Cette nouvelle récolte va s’ajouter à mes quatre piles de livres à lire dont la hauteur est de plus en plus impressionnante. L’angoisse que ça fait naître : être mort avant d’avoir tout lu.
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Qu’est devenu celui que j’appelais le vieux bouquiniste, avec qui j’aimais discuter chez Book-Off ?
La dernière fois que je l’ai vu, c’était juste avant le premier confinement. Faute de masque, il se cachait le bas du visage avec son écharpe par peur du virus. Je crains que le pire lui soit arrivé.
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Au café Ville d’Argentan, où j’attends mon train de retour, un homme originaire d’Afrique évoque les souhaits de janvier : « Moi j’envoie Bonne Année, c’est tout. C’est des vœux laconiques ».
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Lecture de train et de café, un poche Points Seuil trouvé dans une boîte à livres rouennaise : La grande santé suivi de L’intervalle de Frédéric Badré. Le peintre écrivain y raconte sa déchéance progressive, due à la Maladie de Charcot. Cette maladie fatale est réputée rare. Néanmoins, bien que connaissant peu de personnes, j’en sais deux dont le père ces dernières années en est mort.
10 janvier 2023
Muni d’un parapluie que je ne suis pas obligé d’ouvrir, je me rends pédestrement ce mardi après-midi de l’autre côté de l’eau à la Clinique Mathilde. Arrivé au bâtiment « Ophtalmologie », je monte au troisième étage et me rends dans la salle d’attente « Champ Visuel ». Bien que cela fasse au moins cinq ans que je fréquente l’usine de l’étage du dessous, où l’on surveille notamment mon glaucome, c’est la première fois qu’on m’en demande un.
A cet étage aussi c’est l’usine, le médecin qui m’appelle a déjà deux patients en cours d’examen. Je prends place dans la troisième cabine et c’est parti pour les petites lumières qu’il faut biper quand on les voit, un exercice que je déteste.
Après avoir payé quarante euros dix-sept centimes, je descends d’un étage. Bientôt le boss appelle mon nom. C’est la première fois que je le revois depuis ma première visite ici. Entre temps, ce sont des remplaçants qui se sont occupés de ma vision. Il me parle de ma cataracte qu’il serait bon d’opérer l’an prochain et on en profiterait pour agir sur le glaucome aves des stens. « Je peux même supprimer votre myopie en même temps. »
« Vous avez peur de l’opération ? Ce n’est pas grand-chose. On en reparlera la prochaine fois. Je ne dis pas ça pour vous embêter, le glaucome n’est pas loin du centre de votre œil gauche », me dit-il en me montrant l’image résultant de mon examen de champ visuel.
Pendant que je paie cinquante euros à la secrétaire, il sort de sa salle de consultation et va mettre le désordre chez ses deux orthoptistes.
-Personne n’a une règle ? J’ai besoin d’une règle. J’ai un truc à mesurer.
-Quel truc ? lui demande la secrétaire.
-Devine !
-Oh lui ! Comment il est ! commente-t-elle.
Rentrant avec le bus Effe Sept, je me dis que cette fois le boss m’est apparu plutôt sympathique.
*
Le matin de ce mardi, passage au Rêve de l’Escalier où, en prévision de sa fermeture à la fin du mois, tous les livres sont désormais à un euro. Après exploration du champ littéraire, j’en repars avec Les Derniers Puritains (Pionniers d’Amérique) lettres de Théodore Bost et Sophie Bonjour (Hachette), L’Infréquentable Jules (Jules Grandjouan) de Philippe Hervouët (Siloé), Ce cher Stendhal… d’André Billy (Flammarion), Mémoires, Procès et Correspondance de Louis Rossel (Jean-Jacques Pauvert), Ce voyage nous l’appelions amour correspondance de Sibilla Aleramo et Dino Campana (Anatolia/Editions de Rocher), Deux mille ans de Secrets d’alcôve de Claude Pasteur (Zulma), Nous n’avons pas peur des ruines (Les Situationnistes et notre temps) de Sergio Ghirardi (L’insomniaque), le numéro d’Europe consacré à Ghérasim Luca, Correspondance de Gabrielle Vulliez avec André Gide et Paul Claudel (Centre d’Etudes Gidiennes de l’Université de Lyon), Lettres à Georges Londeix de Dominique de Roux (Editions du Rocher), Vie et mort de Max Jacob de Pierre Andreu (La Table Ronde) et les deux tomes de Fragments du Journal intime d’Amiel (Librairie Fischbacher), treize euros pour le tout, non remboursés par la Sécurité Sociale, bien que bons médicaments pour ce que j’ai.
A cet étage aussi c’est l’usine, le médecin qui m’appelle a déjà deux patients en cours d’examen. Je prends place dans la troisième cabine et c’est parti pour les petites lumières qu’il faut biper quand on les voit, un exercice que je déteste.
Après avoir payé quarante euros dix-sept centimes, je descends d’un étage. Bientôt le boss appelle mon nom. C’est la première fois que je le revois depuis ma première visite ici. Entre temps, ce sont des remplaçants qui se sont occupés de ma vision. Il me parle de ma cataracte qu’il serait bon d’opérer l’an prochain et on en profiterait pour agir sur le glaucome aves des stens. « Je peux même supprimer votre myopie en même temps. »
« Vous avez peur de l’opération ? Ce n’est pas grand-chose. On en reparlera la prochaine fois. Je ne dis pas ça pour vous embêter, le glaucome n’est pas loin du centre de votre œil gauche », me dit-il en me montrant l’image résultant de mon examen de champ visuel.
Pendant que je paie cinquante euros à la secrétaire, il sort de sa salle de consultation et va mettre le désordre chez ses deux orthoptistes.
-Personne n’a une règle ? J’ai besoin d’une règle. J’ai un truc à mesurer.
-Quel truc ? lui demande la secrétaire.
-Devine !
-Oh lui ! Comment il est ! commente-t-elle.
Rentrant avec le bus Effe Sept, je me dis que cette fois le boss m’est apparu plutôt sympathique.
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Le matin de ce mardi, passage au Rêve de l’Escalier où, en prévision de sa fermeture à la fin du mois, tous les livres sont désormais à un euro. Après exploration du champ littéraire, j’en repars avec Les Derniers Puritains (Pionniers d’Amérique) lettres de Théodore Bost et Sophie Bonjour (Hachette), L’Infréquentable Jules (Jules Grandjouan) de Philippe Hervouët (Siloé), Ce cher Stendhal… d’André Billy (Flammarion), Mémoires, Procès et Correspondance de Louis Rossel (Jean-Jacques Pauvert), Ce voyage nous l’appelions amour correspondance de Sibilla Aleramo et Dino Campana (Anatolia/Editions de Rocher), Deux mille ans de Secrets d’alcôve de Claude Pasteur (Zulma), Nous n’avons pas peur des ruines (Les Situationnistes et notre temps) de Sergio Ghirardi (L’insomniaque), le numéro d’Europe consacré à Ghérasim Luca, Correspondance de Gabrielle Vulliez avec André Gide et Paul Claudel (Centre d’Etudes Gidiennes de l’Université de Lyon), Lettres à Georges Londeix de Dominique de Roux (Editions du Rocher), Vie et mort de Max Jacob de Pierre Andreu (La Table Ronde) et les deux tomes de Fragments du Journal intime d’Amiel (Librairie Fischbacher), treize euros pour le tout, non remboursés par la Sécurité Sociale, bien que bons médicaments pour ce que j’ai.
9 janvier 2023
Quand j’ai appris la candidature de Rouen au titre de Capitale Européenne de la Culture pour deux mille vingt-huit, année où c’est le tour de la France et de la République tchèque d’avoir une ville désignée, je me suis dit, considérant l’état des lieux dans ce domaine, quelle prétention !
Puis j’ai appris que cette opération avait pour but d’aider une ville nécessiteuse. Alors là, Rouen a toutes ses chances, me suis-je dit. Bien que le nombre de concurrentes soit conséquent : Amiens, Bastia, Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier, Nice, Reims, Roubaix et Saint-Denis (deux candidates seulement pour la République tchèque : Broumov et České Budějovice).
C’est Rebecca Armstrong qui est chargée de défendre la candidature rouennaise, que je connais depuis longtemps, quand elle venait chercher son frère dans ma classe de petite section à l’Ecole Maternelle du Pivollet de Val-de-Reuil.
Si Rouen l’emporte, elle pourra dire merci à Marie-Andrée Malleville, Adjointe à la Culture, qui, en se contentant de reconduire les petits évènements en place depuis des lustres, maintient, depuis sa nomination, la ville dans la pauvreté culturelle.
*
Comme chaque année, ce six janvier, je me mets en quatre pour acheter une galette à la frangipane au Fournil Jeanne d’Arc, rue de la Vicomté. C’est le deuxième jour que je suis sacré roi. Restent deux parts (dimanche et lundi) avec lesquelles je ne risque pas de me casser une dent. Treize euros l’an dernier. Quatorze euros cinquante cette année.
Jeanne d’Arc, un nom bien choisi pour un fournil.
*
Square Verdrel, dimanche à onze heures, un groupe de vieilles et de vieux prend un cours de tai chi collé à l’aire de jeux où braillent des moutard(e)s.
Puis j’ai appris que cette opération avait pour but d’aider une ville nécessiteuse. Alors là, Rouen a toutes ses chances, me suis-je dit. Bien que le nombre de concurrentes soit conséquent : Amiens, Bastia, Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier, Nice, Reims, Roubaix et Saint-Denis (deux candidates seulement pour la République tchèque : Broumov et České Budějovice).
C’est Rebecca Armstrong qui est chargée de défendre la candidature rouennaise, que je connais depuis longtemps, quand elle venait chercher son frère dans ma classe de petite section à l’Ecole Maternelle du Pivollet de Val-de-Reuil.
Si Rouen l’emporte, elle pourra dire merci à Marie-Andrée Malleville, Adjointe à la Culture, qui, en se contentant de reconduire les petits évènements en place depuis des lustres, maintient, depuis sa nomination, la ville dans la pauvreté culturelle.
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Comme chaque année, ce six janvier, je me mets en quatre pour acheter une galette à la frangipane au Fournil Jeanne d’Arc, rue de la Vicomté. C’est le deuxième jour que je suis sacré roi. Restent deux parts (dimanche et lundi) avec lesquelles je ne risque pas de me casser une dent. Treize euros l’an dernier. Quatorze euros cinquante cette année.
Jeanne d’Arc, un nom bien choisi pour un fournil.
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Square Verdrel, dimanche à onze heures, un groupe de vieilles et de vieux prend un cours de tai chi collé à l’aire de jeux où braillent des moutard(e)s.
6 janvier 2023
Mauvaise journée que ce jeudi puisqu’il s’agit de retourner chez l’urologue, ce que je fais pédestrement de bon matin sous le parapluie.
La Clinique Saint-Hilaire atteinte, je monte au quatrième étage et interromps la secrétaire dans ce qu’elle est en train de faire car il m’est demandé d’uriner dès mon arrivée dans des toilettes spéciales et je ne vais pas pouvoir attendre. Elle m’emmène dans le bureau voisin où se trouvent des toilettes qu’elle me dit reliées à un ordinateur.
Cela fait, je n’ai pas longtemps à attendre avant d’être appelé par le spécialiste. Il me demande comment ça va. « Pas bien », lui réponds-je. Le seul point positif de mon bilan est que je ne me lève plus que deux fois la nuit au lieu de cinq précédemment. Il s’en réjouit. « Ça, je m’en fiche, lui dis-je, c’est dans la journée qui ça me pourrit la vie. »
Le jeune médecin me prescrit un médicament supplémentaire, qui s’additionne à celui qu’il m’avait donné la première fois et à celui qu’avait ajouté mon généraliste à qui il fait au dictaphone un rapide compte-rendu, puis il me prescrit pour le mois prochain une fibroscopie, un examen que je pressens très désagréable.
« Si vraiment le traitement ne fait pas effet, il faudra envisager une opération », conclut-il. Avec le risque qu’elle soit la cause d’une incontinence. « Ça je ne l’accepterai jamais », lui dis-je.
Il pleut toujours quand je ressors après avoir payé cinquante euros pour bien peu de temps. Avec un bus Teor je rentre ruminer sur mon présent déprimant et mon avenir pire.
*
Deux jours plus tôt, passage chez la podologue pour récupérer mes nouvelles semelles orthopédiques. Elle au moins a les moyens d’améliorer mon état de santé. C’est qu’elle n’intervient que sur l’extérieur de mon corps.
La Clinique Saint-Hilaire atteinte, je monte au quatrième étage et interromps la secrétaire dans ce qu’elle est en train de faire car il m’est demandé d’uriner dès mon arrivée dans des toilettes spéciales et je ne vais pas pouvoir attendre. Elle m’emmène dans le bureau voisin où se trouvent des toilettes qu’elle me dit reliées à un ordinateur.
Cela fait, je n’ai pas longtemps à attendre avant d’être appelé par le spécialiste. Il me demande comment ça va. « Pas bien », lui réponds-je. Le seul point positif de mon bilan est que je ne me lève plus que deux fois la nuit au lieu de cinq précédemment. Il s’en réjouit. « Ça, je m’en fiche, lui dis-je, c’est dans la journée qui ça me pourrit la vie. »
Le jeune médecin me prescrit un médicament supplémentaire, qui s’additionne à celui qu’il m’avait donné la première fois et à celui qu’avait ajouté mon généraliste à qui il fait au dictaphone un rapide compte-rendu, puis il me prescrit pour le mois prochain une fibroscopie, un examen que je pressens très désagréable.
« Si vraiment le traitement ne fait pas effet, il faudra envisager une opération », conclut-il. Avec le risque qu’elle soit la cause d’une incontinence. « Ça je ne l’accepterai jamais », lui dis-je.
Il pleut toujours quand je ressors après avoir payé cinquante euros pour bien peu de temps. Avec un bus Teor je rentre ruminer sur mon présent déprimant et mon avenir pire.
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Deux jours plus tôt, passage chez la podologue pour récupérer mes nouvelles semelles orthopédiques. Elle au moins a les moyens d’améliorer mon état de santé. C’est qu’elle n’intervient que sur l’extérieur de mon corps.
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