Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Alice James et la prolifération de l’espèce

22 novembre 2022


Dans la famille James, il y a Henry, l’écrivain, William, le philosophe, et Alice, la malade chronique, ma préférée. Lors de ma lecture de son Journal publié aux Editions des Femmes, ce qu’elle dit de la maternité (… ce que Fanny Moore appelle l’ « approfondissement du lien conjugal », comme elle l’écrit le treize juin mil huit cent quatre-vingt-neuf) m’a particulièrement réjoui :
Figurez-vous qu’on m’a rapporté que quelqu’un, ici, à Leamington, que je n’ai jamais vu, a déclaré que je suis « très charitable ». (…) Cette calomnie a été provoquée, je suppose, parce que j’ai donné six pence aux Brooks avant la naissance du numéro 9. Treize juin mil huit cent quatre-vingt-neuf
Alice Edwards a raconté à Nurse que « Maman était terriblement mal hier soir et que ce matin une dame a apporté un bébé »… peut-il exister une dame qui manque autant de jugement ? C’est le numéro 5 ; le père a vingt-huit ans et la mère vingt-trois… une toute petite voix de plus pour gonfler la vaste lamentation humaine qui s’élève perpétuellement jusqu’aux cieux ! Je me demande s’il est indélicat pour une vierge au corps mou d’être si préoccupée par la multiplication des espèces… Dix-huit juin mil huit cent quatre-vingt-neuf
Grace a donné à Mabel Quincy, comme cadeau de mariage, une œuvre de Montaigne dont toutes les pages « osées » étaient collées ! Peut-on imaginer quelque chose de plus délicieusement drôle ? Quatorze décembre mil huit cent quatre-vingt-neuf
J’apprends qu’un autre numéro va s’ajouter aux petits enfants ! Pour un cœur virginal, il semblerait que, même une âme de mère serait satisfaite d’avoir déjà imposé les souffrances humaines à trois infortunés, mais la compassion semble faire défaut aux entrailles des parents. Trente novembre mil huit cent quatre-vingt-dix