Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Au concert des quatre-vingts ans d’abonnement à l’Opéra de Rouen d’André Junement

31 mars 2018


Me voici à nouveau en chemin vers la gare de Rouen ce mardi après-midi. Cette fois, il ne s’agit pas de prendre un train mais d’appuyer sur le bouton de la porte coulissante de la résidence pour personnes âgées Rose des Sables, rue Maladrerie, où doit se tenir le concert des quatre-vingts ans d’abonnement à l’Opéra de Rouen d’André Junement, lequel doit être aussi mon plus vieux lecteur.
André Junement avait sept ans quand son père l’a mené entendre Carmen. Cette première fois a inauguré quatre-vingts ans de présence passionnée. Depuis janvier dernier son état de santé ne lui permet plus de se rendre dans ce qu’il appelle sa deuxième maison. Quand elle a appris ça, la violoniste Elena Chesneau a eu la généreuse idée d’organiser un concert pour lui et pour les autres résidents de la Rose des Sables, idée à laquelle ont souscrit la violoniste Elena Pease Lhomet, le hautboïste Jérôme Laborde, les violoncellistes Anaël Rousseau et Ariane Dussart, le trompettiste Franck Paque, le bassoniste Baptiste Arcaix, le contrebassiste Gwendal Etrillard, l’altiste Patrick Dussart et le ténor Philippe Verhulst. Sont conviés à ce concert : les membres de l’association Publics de l’Opéra de Rouen dont André Junement fait partie. Apprenant cela, je lui ai envoyé un mail pour lui demander si, bien que non adhérent, je pouvais néanmoins venir. « Je vous invite », m’a-t-il répondu illico.
J’arrive en même temps que les musicien(ne)s. Pendant qu’elles et eux s’organisent, le héros du jour apparaît avec qui j’échange quelques mots. Les chaises installées dans le hall sont bientôt toutes occupées par les résident(e)s, en grande majorité des femmes, et par quelques abonné(e)s à l'Opéra. Sont également présents la télévision et la radio régionales, des journalistes de l’écrit et des représentants de la Mairie.
Au mur est une bibliothèque, dans une salle annexe un salon de coiffure où une dame se fait faire une beauté. Derrière les musicien(ne)s, par les portes vitrées, on aperçoit un jardin d’été dans lequel batifole un chat noir. Elena Chesneau annonce les trois premiers morceaux : le premier mouvement du Concerto brandebourgeois de Jean-Sébastien Bach, le deuxième mouvement du Concerto pour hautbois en ré mineur d’Alessandro Marcello et le Rondo ungarese pour basson et trio à cordes de Carl Maria von Weber qui me plaît particulièrement. Viennent ensuite : la Sérénade pour ténor et quintette à cordes de Franz Schubert, le Nocturne du Quatuor numéro deux d’Alexandre Porfirievitch Borodine et pour finir, le premier mouvement du Concerto pour trompette de Johan Neruda, « le Mozart de la trompette » (Elena Chesneau dixit).
C’est un très bon concert, favorisé par une bonne acoustique et l’attention parfaite du public (aucun chuchotement, aucune toux, pas un bruit de porte). André Junement, assis devant moi, n’en perd rien et est fort ému quand il se lève pour remercier. Un cadeau lui est remis par Olivier Mouret, Adjoint au Maire, ainsi qu’à trois dames nées en mars dont est fêté l’anniversaire en même temps.
Tandis qu’André Junement répond aux questions de la télévision et de la radio, je bois un verre de champagne en parlant avec l’une des employées de la Rose des Sables que j’ai déjà vue quelque part mais où ? Elle me rafraîchit la mémoire (comme on dit). C’était au temps où j’enseignais à l’école maternelle Marcel Cartier. Elle travaillait alors dans une autre maison de retraite à Saint-Sever que les quatre classes investissaient pour chanter à Noël et défiler lors du Mardi Gras.
Mon verre reposé, je vais remercier André Junement dont je sais peu de chose, il a été disquaire m’a-t-il dit un jour, et lui souhaite de se porter au mieux.
                                                        *
C’est avec un enthousiasme de jeune homme, et ne craignant pas l’usage des superlatifs, qu’André Junement chroniquait sur Publics de l’Opéra de Rouen les spectacles auxquels il assistait. Il y présente toujours ceux à venir, le prochain étant L’Enlèvement au sérail.
 


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