Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Cinq ans après

9 janvier 2020


Ce mardi matin, je commence la journée en achetant au Drugstore le numéro spécial de Charlie Hebdo « Nouvelles censures… Nouvelles dictatures », me souvenant de ce mercredi d’il y a cinq ans où, planté au carrefour Chemin Vert Richard Lenoir, j’assistais aux suites de l’action criminelle des deux frères islamistes dans les locaux du journal.
C’est comme si j’y étais encore, voyant passer l’un des blessés sur un brancard puis les politiciens Larcher et Lellouche. De même suis-je toujours planté près de deux Gendarmes Mobiles le jour de la manifestation du onze janvier.
Evoquant ce numéro dénonçant la censure, Le Parisien écrit : « « Hier, on disait merde à Dieu, à l’armée, à l’Église, à l’État. Aujourd’hui, il faut apprendre à dire merde aux associations tyranniques, aux minorités nombrilistes, aux blogueurs et blogueuses qui nous tapent sur les doigts comme des petits maîtres d’école », écrit Riss, le directeur de la rédaction, dans son éditorial. »
La citation est tronquée. Riss écrit : « Hier, on disait merde à Dieu, à l’armée, à l’Église, à l’État. Aujourd’hui, il faut apprendre à dire merde aux associations tyranniques, aux minorités nombrilistes, aux blogueurs et blogueuses qui nous tapent sur les doigts comme des petits maîtres d’école quand au fond  de la classe on ne les écoute pas et qu’on prononce des gros mots : « couille molle, enculé, pédé, connasse, poufiasse, salope, trou du cul, pine d’huître, sac à foutre ».
Cette censure d’un texte dénonçant la censure illustre le fait que la bataille est perdue. Le combat de Charlie Hebdo est un combat d’arrière-garde. Le Nouvel Ordre Moral a gagné.
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Gallimard, en ce jour anniversaire, retire de la vente les volumes du journal intime de l’épouvantable Gabriel Matzneff par lui édités, que sans doute Philippe Sollers avait publiés dans sa collection L’Infini sans les lire. De quoi mériter le Tartuffe d’Or pour l’année deux mille vingt.
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Au cœur de l’article que Daniel Bougnoux, dans son blog Le Randonneur publié par La Croix, consacre à l’affaire Matzneff, cette incidente relative à un écrivain plus connu et reconnu :
« C’est dans son jardin de curé qu’eut lieu devant moi une petite scène assez pénible, d’un jeune homme qui pouvait avoir l’âge adulte, et venait sur sa moto rançonner le grand écrivain, « qui lui devait bien ça ». Et Tournier de s’exécuter, en me prenant à témoin pour soupirer sur le charme des enfants qui passe si vite, et s’évanouit dans les pilosités, les mauvaises manières, l’appât du gain  et le goût des grosses cylindrées… Je ne sais comment seraient reçues aujourd’hui quelques-unes des déclarations, indéniablement pédophiles elles aussi, qui parsèment son œuvre. »