Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
21 juin 2017
Pour l’ultime concert de la saison à l’Opéra de Rouen ce dimanche après-midi, Niels Wilhelm Gade est à l’honneur. Laurence Equilbey et son chœur accentus fêtent le deux centième anniversaire de la naissance de ce musicien danois dont j’ignorais jusqu’au nom, lequel se prononce comme les deux dernières syllabes de « together », indique Luce Zurita dans le livret programme. « Ce chef et compositeur naît à Copenhague en 1817 et y meurt en 1890 sans que la renommée connue entre ces deux dates ne reflète l’oubli qui le menace actuellement », écrit-elle plaisamment mais de manière illogique.
La chaleur est à peine moindre à l’intérieur du bâtiment qu’à l’extérieur. Certains musiciens arrivent en bermuda. Côté spectateurs, presque tous les abonnés de première catégorie, avec fauteuil à leur nom, sont absents. Sont-ils bronzeurs en bord de mer ou assesseurs en bureau de vote ? Je suis dans la loge Neuf, à son autre extrémité est un homme de mon âge, entre nous deux trois chaises vides. La loge Sept est déserte. La Cinq est occupée par une jeune femme technicienne à casque sur les oreilles.
Après l’ouverture d’Echos d’Ossian est donnée Comala, une cantate dont le texte publié au dix-huitième siècle est attribué au légendaire barde écossais Ossian qui aurait vécu au troisième siècle.
Le roi Fingal part au combat malgré les craintes de la princesse Comala qui en est amoureuse. La nouvelle de sa mort est donnée. Comala est désespérée. Or, il revient vainqueur. C’est pour apprendre que Comala s’est donnée la mort.
Une pareille histoire nécessite une musique tantôt martiale tantôt exaltée. Elle se laisse écouter. Marie-Adeline Henry est une Comala talentueuse. Elle est bien applaudie, tout comme les autres solistes, les choristes, les musicien(ne)s et la cheffe.
*
Ce dimanche était le jour du vide grenier de l’hippodrome des Trois Pipes à Bihorel auquel j’ai renoncé à cause de la chaleur, et surtout parce qu’à chaque fois j’en repars déçu. Ni trois, ni deux, pas même une.
*
Côté Rouen droite, Valérie Fourneyron, Députée sortante, Socialiste, est battue par Damien Adam, En Marche, vingt-sept ans, arrivé à Rouen en deux mille quinze, désormais ancien employé du Crédit Agricole.
Côté Rouen gauche, Hubert Wulfranc, Maire de Saint-Etienne-du-Rouvray, Communiste, bat le parachuté Cyrille Grenot, En Marche, déjà battu à Rouen droite en deux mille douze quand il était Udéhi, et le renvoie dans sa pharmacie des Hauts de Rouen.
*
Ce lundi matin, arrivant au bureau de poste de la rue de la Champmeslé, je trouve le rideau baissé. Une affichette manuscrite est collée dessus : « Poste fermée ». Les distributeurs de billets sont obturés sommairement.
A ma connaissance, nul n’a averti de la fin de ce bureau de poste très fréquenté, encore moins ne s’y est opposé, ni les postiers qui y travaillaient, ni les syndicats, ni les politiciens socialistes en charge de la Mairie et de la Métropole, ni l’ex Députée, ni les membres de la gauche de la Gauche, tous officiellement défenseurs des services publics.
Dans le même temps, la poste principale de la rue de la Jeanne rouvre après des mois de travaux : au premier plan la banque, sur les bords le courrier. L’une des ex postières de la Champmeslé est à l’entrée, chargée de guider les arrivants dans ce lieu refait selon les nouvelles priorités.
La chaleur est à peine moindre à l’intérieur du bâtiment qu’à l’extérieur. Certains musiciens arrivent en bermuda. Côté spectateurs, presque tous les abonnés de première catégorie, avec fauteuil à leur nom, sont absents. Sont-ils bronzeurs en bord de mer ou assesseurs en bureau de vote ? Je suis dans la loge Neuf, à son autre extrémité est un homme de mon âge, entre nous deux trois chaises vides. La loge Sept est déserte. La Cinq est occupée par une jeune femme technicienne à casque sur les oreilles.
Après l’ouverture d’Echos d’Ossian est donnée Comala, une cantate dont le texte publié au dix-huitième siècle est attribué au légendaire barde écossais Ossian qui aurait vécu au troisième siècle.
Le roi Fingal part au combat malgré les craintes de la princesse Comala qui en est amoureuse. La nouvelle de sa mort est donnée. Comala est désespérée. Or, il revient vainqueur. C’est pour apprendre que Comala s’est donnée la mort.
Une pareille histoire nécessite une musique tantôt martiale tantôt exaltée. Elle se laisse écouter. Marie-Adeline Henry est une Comala talentueuse. Elle est bien applaudie, tout comme les autres solistes, les choristes, les musicien(ne)s et la cheffe.
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Ce dimanche était le jour du vide grenier de l’hippodrome des Trois Pipes à Bihorel auquel j’ai renoncé à cause de la chaleur, et surtout parce qu’à chaque fois j’en repars déçu. Ni trois, ni deux, pas même une.
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Côté Rouen droite, Valérie Fourneyron, Députée sortante, Socialiste, est battue par Damien Adam, En Marche, vingt-sept ans, arrivé à Rouen en deux mille quinze, désormais ancien employé du Crédit Agricole.
Côté Rouen gauche, Hubert Wulfranc, Maire de Saint-Etienne-du-Rouvray, Communiste, bat le parachuté Cyrille Grenot, En Marche, déjà battu à Rouen droite en deux mille douze quand il était Udéhi, et le renvoie dans sa pharmacie des Hauts de Rouen.
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Ce lundi matin, arrivant au bureau de poste de la rue de la Champmeslé, je trouve le rideau baissé. Une affichette manuscrite est collée dessus : « Poste fermée ». Les distributeurs de billets sont obturés sommairement.
A ma connaissance, nul n’a averti de la fin de ce bureau de poste très fréquenté, encore moins ne s’y est opposé, ni les postiers qui y travaillaient, ni les syndicats, ni les politiciens socialistes en charge de la Mairie et de la Métropole, ni l’ex Députée, ni les membres de la gauche de la Gauche, tous officiellement défenseurs des services publics.
Dans le même temps, la poste principale de la rue de la Jeanne rouvre après des mois de travaux : au premier plan la banque, sur les bords le courrier. L’une des ex postières de la Champmeslé est à l’entrée, chargée de guider les arrivants dans ce lieu refait selon les nouvelles priorités.
20 juin 2017
Ce samedi après-midi, je grimpe la côte qui mène à Mont-Saint-Aignan dans un bus Teor Un dont la climatisation est déficiente. J’en descends à l’arrêt Place Colbert. Là, dans une allée arborée, l'Ecole d'Improvisation Jazz organise sa braderie culturelle annuelle. L’ouverture officielle est à quatorze heures. Nous sommes tous là à treize heures. L’an dernier, il y pleuvait. Cette fois, c’est chaleur à crever. L’un que je connais s’en plaint. Il porte une grosse veste noire. « Où mettrais-je mes affaires ? » me dit-il. « Tu fais comme moi », lui réponds-je montrant mon élégant sac en plastique Gibert Jeune.
Un orchestre joue de la musique brésilienne amollissante tandis que s’installent une vingtaine d’exposant(e)s proposant instruments de musique, tableaux, disques, dévédés et livres. Parmi ces derniers, je repère un très grand ouvrage illustré : Satie et la danse d’Ornella Volta (Editions Plume).
Neuf, il coûtait soixante euros. Sa vendeuse le propose à quinze. Je l’obtiens pour douze. « Cela me remboursera ma place », me dit-elle. Avais-je vraiment besoin de ce livre lourd et encombrant ? Sans doute non, mais je ne peux pas toujours rentrer bredouille.
*
L’agresseur de Nathalie Kosciusko-Morizet est donc le Maire de Champignolles (Eure), Sans Etiquette, autrefois Udéhi. Il est parisien, chef d’entreprise, et possède une résidence secondaire dans ce village de quarante habitants.
Il a parrainé Henri Guaino pour la Présidentielle, à laquelle ce dernier n’a pu se présenter faute d’avoir cinq cents signatures. Ce même Guaino était candidat à la Législative contre Nathalie Kosciusko-Morizet. Eliminé au premier tour, il déclara à la télévision que les électeurs de cette circonscription étaient « à vomir », s’en prenant notamment aux « bobos de l’entre-soi ».
Quand Monsieur le Maire s’en est pris à sa victime, il l’a qualifiée de « bobo de merde ».
« Fin mai, il lançait une pétition auprès de ses administrés pour dénoncer l'insécurité dans les campagnes. », lis-je dans Le Parisien.
Un orchestre joue de la musique brésilienne amollissante tandis que s’installent une vingtaine d’exposant(e)s proposant instruments de musique, tableaux, disques, dévédés et livres. Parmi ces derniers, je repère un très grand ouvrage illustré : Satie et la danse d’Ornella Volta (Editions Plume).
Neuf, il coûtait soixante euros. Sa vendeuse le propose à quinze. Je l’obtiens pour douze. « Cela me remboursera ma place », me dit-elle. Avais-je vraiment besoin de ce livre lourd et encombrant ? Sans doute non, mais je ne peux pas toujours rentrer bredouille.
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L’agresseur de Nathalie Kosciusko-Morizet est donc le Maire de Champignolles (Eure), Sans Etiquette, autrefois Udéhi. Il est parisien, chef d’entreprise, et possède une résidence secondaire dans ce village de quarante habitants.
Il a parrainé Henri Guaino pour la Présidentielle, à laquelle ce dernier n’a pu se présenter faute d’avoir cinq cents signatures. Ce même Guaino était candidat à la Législative contre Nathalie Kosciusko-Morizet. Eliminé au premier tour, il déclara à la télévision que les électeurs de cette circonscription étaient « à vomir », s’en prenant notamment aux « bobos de l’entre-soi ».
Quand Monsieur le Maire s’en est pris à sa victime, il l’a qualifiée de « bobo de merde ».
« Fin mai, il lançait une pétition auprès de ses administrés pour dénoncer l'insécurité dans les campagnes. », lis-je dans Le Parisien.
19 juin 2017
Ce samedi matin, je passe la Seine pour me rendre dans une petite rue proche de celle où le Secours Populaire rouennais possède un local. A l’arrivée, je cherche où donc celui-ci organise une vente de livres. Un passant me dit que ce doit être dans le bâtiment municipal à l’angle de la rue. Des angles, cet édifice en possède plus d’un. Il est de forme triangulaire. Sa toiture en métal descend jusqu’au sol, ce qui a pour conséquence la présence de pancartes avertissant du danger qu’il y a à grimper sur le toit. Qui a pu faire un tel choix architectural ?
Un jeune homme à gros casque noir sur les oreilles me confirme que c’est là. Il m’indique la barrière par laquelle on entrera. Quelques concurrents m’y rejoignent tandis que bourdonnent les abeilles sur les fleurs jaunes de la haie. Il fait déjà très chaud. Dans le jardin de la maison d’en face un abricotier chargé de fruits mûrs donne envie.
Quand dix heures sonnent à l’église Saint-Clément, l’un des organisateurs ouvre le portillon et très vite c’est la déception. Peu de livres sont à disposition et la plupart étaient aux ventes précédentes. De plus, l’espace qui leur est imparti est incommode en raison de la forme du bâtiment. J’en mets quand même deux dans mon sac. Dans la file qui se constitue devant la caissière, je les feuillette et décide d’aller les reposer sur une table. Il m’arrive d’être raisonnable.
*
Vendredi soir, la sportive Valérie Fourneyron et son colistier Nicolas Mayer-Rossignol (Socialistes) appelaient à une course à pied sur les quais de Rouen pour terminer en beauté leur campagne électorale. Les autres sont en marche, nous on court, tel était le message.
Regardant les images de cet événement drolatique, j’y vois peu de monde en action. Certains suivent à vélo. Le plus comique, c’est Nicolas Mayer-Rossignol. Il court en pantalon, chaussures de ville et chemise blanche, toutefois sans cravate.
« Oui je l'admets volontiers, c'est ridicule! J’avais juste oublié mes affaires... » se justifie-t-il sur le réseau social Effe Bé.
Cette excuse, je l’ai tentée le jour du cross du Collège et, comme lui, j’ai quand même dû courir derrière la prof de sport.
Un jeune homme à gros casque noir sur les oreilles me confirme que c’est là. Il m’indique la barrière par laquelle on entrera. Quelques concurrents m’y rejoignent tandis que bourdonnent les abeilles sur les fleurs jaunes de la haie. Il fait déjà très chaud. Dans le jardin de la maison d’en face un abricotier chargé de fruits mûrs donne envie.
Quand dix heures sonnent à l’église Saint-Clément, l’un des organisateurs ouvre le portillon et très vite c’est la déception. Peu de livres sont à disposition et la plupart étaient aux ventes précédentes. De plus, l’espace qui leur est imparti est incommode en raison de la forme du bâtiment. J’en mets quand même deux dans mon sac. Dans la file qui se constitue devant la caissière, je les feuillette et décide d’aller les reposer sur une table. Il m’arrive d’être raisonnable.
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Vendredi soir, la sportive Valérie Fourneyron et son colistier Nicolas Mayer-Rossignol (Socialistes) appelaient à une course à pied sur les quais de Rouen pour terminer en beauté leur campagne électorale. Les autres sont en marche, nous on court, tel était le message.
Regardant les images de cet événement drolatique, j’y vois peu de monde en action. Certains suivent à vélo. Le plus comique, c’est Nicolas Mayer-Rossignol. Il court en pantalon, chaussures de ville et chemise blanche, toutefois sans cravate.
« Oui je l'admets volontiers, c'est ridicule! J’avais juste oublié mes affaires... » se justifie-t-il sur le réseau social Effe Bé.
Cette excuse, je l’ai tentée le jour du cross du Collège et, comme lui, j’ai quand même dû courir derrière la prof de sport.
17 juin 2017
Un livre dans lequel est évoqué l’abbé Mugnier est forcément un bon livre, pensé-je avec une certaine mauvaise foi. L’un de ceux-ci est le Traité de la ponctuation française de Jacques Drillon (Tel/Gallimard) dont la lecture m’a donné grand plaisir et peut-être meilleur usage de la virgule, du deux-points et du point-virgule.
Celui que Drillon qualifie de « plus attachant des ecclésiastiques mondains » se fait remonter la soutane :
… l’abbé Mugnier, le plus attachant des ecclésiastiques mondains, mais le plus mauvais « ponctueur » qu’il se puisse imaginer, ne mangeait pas tous les jours (grâce au ciel, les princesses ne manquaient pas de pourvoir son assiette de mets nourrissants)… C’est du moins ce qu’il faudrait croire à la lecture de son Journal :
Dîné, hier Faubourg Saint-Honoré, avec la princesse Bibesco. (18.XII.1911)
Dîné hier, chez la princesse Bibesco. (25. XII.1911)
Dîné, hier, chez la princesse Bibesco. (28.I.1912)
Que n’a-t-il, simplement, dîné hier chez la princesse Bibesco ! La virgule le rend affamé…
D’autres écrivains font les frais du mauvais esprit de Jacques Drillon, ainsi François Bon et Françoise Sagan :
François Bon parle d’« une langue qui tient, tient sans ponctuation marquée » (la sienne n’est pas dans ce cas, comme on peut le constater)…
Quant à Françoise Sagan, elle avait exigé qu’on écrivît ainsi le titre d’un de ses romans :
Aimez-vous Brahms..
… sans troisième point, ni point d’interrogation. Mais sa consigne n’a pas été longtemps respectée : son éditeur avait dû la trouver un peu puérile.
Ses ennemis sont les typographes, à qui il reproche des idées arrêtées, ainsi :
Il est interdit par les typographes de mettre un deux-points après un point d’interrogation ou d’exclamation. Il ne faut pas hésiter à passer outre à cette règle mal fondée.
Le livre de Drillon me rappelle les grammaires de mon enfance dont je lisais et relisais les citations d’écrivains servant à l’illustration des règles en rêvant au jour où je pourrais lire leurs livres.
Sur quoi s’appuie-t-il quand il s’agit de montrer l’usage des deux-points pour introduire une suite logique ? Sur les Lettres tombales de Jude Stéfan :
Ils m’offrirent une petite fille, mon rêve : d’emblée elle s’était mise à savourer mon membre ravi, tout en me laissant disposer de ses jeunes fesses ; on l’avait rasée pour la circonstance ainsi que tatouée de motifs animalesques.
J’aime aussi dans ce traité non coercitif, les formules bien trouvées de l’auteur :
Que nous sachions, l’œil ne respire pas.
La virgule permet d’écrire clairement ; elle permet aussi d’écrire obscurément : il faut choisir.
On en dit plus sur soi en plaçant une virgule qu’en racontant son enfance ou ses perversions sexuelles –fussent-elles exquises.
La barre oblique est un signe ambigu, pour ne pas dire sournois, donc précieux.
Nombreux sont les myopes ; ils trébuchent sur les virgules, et le lecteur les voit en pleine lumière, gisant dans la boue du ruisseau.
Jacques Drillon conclut son Traité de la ponctuation française par une « péroraison » qui s’achève ainsi :
Contre l’esthétisme ou l’indifférence, élevons des barrières de technique. Contre l’obscurantisme et la superstition, dressons des autels à la virtuosité. À la gratuité générale opposons la cherté absolue. Soyons exacts jusqu’à la douleur.
Ce pourrait être l’accroche d’un de ces manifestes artistiques ou littéraires du début du vingtième siècle.
*
Que guillemet soit masculin, j’ai du mal à l’accepter.
Celui que Drillon qualifie de « plus attachant des ecclésiastiques mondains » se fait remonter la soutane :
… l’abbé Mugnier, le plus attachant des ecclésiastiques mondains, mais le plus mauvais « ponctueur » qu’il se puisse imaginer, ne mangeait pas tous les jours (grâce au ciel, les princesses ne manquaient pas de pourvoir son assiette de mets nourrissants)… C’est du moins ce qu’il faudrait croire à la lecture de son Journal :
Dîné, hier Faubourg Saint-Honoré, avec la princesse Bibesco. (18.XII.1911)
Dîné hier, chez la princesse Bibesco. (25. XII.1911)
Dîné, hier, chez la princesse Bibesco. (28.I.1912)
Que n’a-t-il, simplement, dîné hier chez la princesse Bibesco ! La virgule le rend affamé…
D’autres écrivains font les frais du mauvais esprit de Jacques Drillon, ainsi François Bon et Françoise Sagan :
François Bon parle d’« une langue qui tient, tient sans ponctuation marquée » (la sienne n’est pas dans ce cas, comme on peut le constater)…
Quant à Françoise Sagan, elle avait exigé qu’on écrivît ainsi le titre d’un de ses romans :
Aimez-vous Brahms..
… sans troisième point, ni point d’interrogation. Mais sa consigne n’a pas été longtemps respectée : son éditeur avait dû la trouver un peu puérile.
Ses ennemis sont les typographes, à qui il reproche des idées arrêtées, ainsi :
Il est interdit par les typographes de mettre un deux-points après un point d’interrogation ou d’exclamation. Il ne faut pas hésiter à passer outre à cette règle mal fondée.
Le livre de Drillon me rappelle les grammaires de mon enfance dont je lisais et relisais les citations d’écrivains servant à l’illustration des règles en rêvant au jour où je pourrais lire leurs livres.
Sur quoi s’appuie-t-il quand il s’agit de montrer l’usage des deux-points pour introduire une suite logique ? Sur les Lettres tombales de Jude Stéfan :
Ils m’offrirent une petite fille, mon rêve : d’emblée elle s’était mise à savourer mon membre ravi, tout en me laissant disposer de ses jeunes fesses ; on l’avait rasée pour la circonstance ainsi que tatouée de motifs animalesques.
J’aime aussi dans ce traité non coercitif, les formules bien trouvées de l’auteur :
Que nous sachions, l’œil ne respire pas.
La virgule permet d’écrire clairement ; elle permet aussi d’écrire obscurément : il faut choisir.
On en dit plus sur soi en plaçant une virgule qu’en racontant son enfance ou ses perversions sexuelles –fussent-elles exquises.
La barre oblique est un signe ambigu, pour ne pas dire sournois, donc précieux.
Nombreux sont les myopes ; ils trébuchent sur les virgules, et le lecteur les voit en pleine lumière, gisant dans la boue du ruisseau.
Jacques Drillon conclut son Traité de la ponctuation française par une « péroraison » qui s’achève ainsi :
Contre l’esthétisme ou l’indifférence, élevons des barrières de technique. Contre l’obscurantisme et la superstition, dressons des autels à la virtuosité. À la gratuité générale opposons la cherté absolue. Soyons exacts jusqu’à la douleur.
Ce pourrait être l’accroche d’un de ces manifestes artistiques ou littéraires du début du vingtième siècle.
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Que guillemet soit masculin, j’ai du mal à l’accepter.
16 juin 2017
« A chaque jour suffit sa panne » pourrait être la devise de la Senecefe. Ce jeudi matin, en gare de Rouen, elle annonce celle d’un passage à niveau. En conséquence, comme on dit dans cette maison, le Tégévé pour Marseille et l’Intercité pour Paris auront un retard de « quinze minutes environ ». Le neuf heures douze pour Dieppe n’est pas concerné, dans lequel je trouve place fraîche. S’il est bien climatisé, il semble toujours avoir du mal à avancer.
A l’arrivée, je bois un café à la terrasse ensoleillée au bar tabac loto L’Escale, face au port. Des gens du pays s’y retrouvent, dont deux jeunes femmes à ma gauche. L’une revient d’une marche à pied, l’autre d’une prise de sang.
-Tu as vu, dit la seconde à la première, vingt voix on a bien fait d’aller voter.
Elle fait allusion au premier tour de la législative. Jumel, Maire, Communiste, s’est qualifié de justesse, avec seulement vingt voix de plus que Bay, F-Haine, éliminé.
Quand arrive un troisième, j’apprends qu’elles sont employées municipales. Lui aussi l’est, en congé pour déprime liée à des soucis conjugaux.
Il y a du monde à Dieppe et il y fait bon grâce à un léger vent. On y installe des tentes en prévision de l’arrivée de la course de bateaux du Figaro.
Après avoir fait le tour des restaurants qui proposent tous le même menu, et avoir constaté qu’une grande ouverture a été faite dans le mur de pierres où se trouvait la plaque commémorant le retour de déportation de Louise Michel, entraînant la disparition de celle-ci, j’opte pour l’indien Taj Mahal, presque au bout du quai. Il propose un menu : plat, nan au fromage, dessert, à moins de dix euros. J’y mange en terrasse, servi par une aimable jeune femme, en assistant au départ du ferry Seven Sisters pour l’Angleterre.
Le café, je le bois en face dans le quartier du Pollet à l’une des cinq tables en plastique vert jardin du Mieux Ici Qu’En Face. A ma droite sont deux motards qui parlent d’américaines et de japonaises, à ma gauche deux femmes à caniche qui jettent du pain aux goélands. Je lis là un long moment.
Quand j’en veux repartir, c’est impossible. Le pont tournant m’en empêche, lequel pivote sous mes yeux bien que nul bateau ne soit visible. Cela dure. J’apprends qu’un cargo doit sortir du port industriel. Je m’en approche. L’Eems Duisburg, de la compagnie néerlandaise Amasus, fait demi-tour sur place, une manœuvre hardie faite sans l’aide de remorqueurs. Après quoi, il quitte Dieppe par l’issue que lui a ménagé le pont tournant.
C’est à la manivelle que l’employé du port déclenche le pivotement de ce pont. En voiture, en deux roues, à pied, chacun s’y précipite comme s’il était pressé. C’est mon cas ou presque. J’ai le temps d’arriver à la gare avant le départ du train de seize heures mais je ne suis pas en avance.
Ce Téheuherre chemine plus vite qu’à l’aller. Devant moi se trouve une jeune fille en chorte dont je photographie les jolies jambes par l’in(ter)stice entre les sièges, discrètement. Je ne voudrais pas être l’objet d’un scandale ferroviaire.
*
Le soir venu, j’apprends par infoNormandie.com qu’« un pan de mur d’un bâtiment s’est effondré sur un chantier de construction quai Henri IV à Dieppe, ce jeudi après-midi. Dans leur chute, les gravats ont endommagé une canalisation de gaz et le réseau d’électricité provoquant une rupture de l’alimentation. L’incident s’est produit peu vers 15 heures dans une cour intérieure privée à l’endroit où un hôtel est en cours de construction, sur le front de mer. Les ouvriers procédaient à un terrassement sur la zone prévue pour la réalisation d’un parking, lorsque le mur s’est écroulé, sans faire de blessé. Les habitations et les commerces situés à proximité ont été évacués par mesure de précaution et un périmètre de sécurité a été mis en place. »
C’est là qu’était la plaque en l’honneur de Louise Michel. Un hôtel. M’étonnerait qu’elle y soit réinstallée.
*
S’en prendre physiquement à Nathalie Kosciusko-Morizet, faut-il être un abruti total. La violence est sous-jacente dans cette période d’élections et donne à craindre pour la suite. Quand Manuel Valls a été giflé par un abruti d’extrême droite, certains crétins d’extrême gauche s’en sont félicités. Là, au moins, ce n’est pas le cas.
*
Etait-il nécessaire que les sites de certains journaux publient des photos d’elle inconsciente sur le trottoir. Poser la question, c’est y répondre (comme on dit).
A l’arrivée, je bois un café à la terrasse ensoleillée au bar tabac loto L’Escale, face au port. Des gens du pays s’y retrouvent, dont deux jeunes femmes à ma gauche. L’une revient d’une marche à pied, l’autre d’une prise de sang.
-Tu as vu, dit la seconde à la première, vingt voix on a bien fait d’aller voter.
Elle fait allusion au premier tour de la législative. Jumel, Maire, Communiste, s’est qualifié de justesse, avec seulement vingt voix de plus que Bay, F-Haine, éliminé.
Quand arrive un troisième, j’apprends qu’elles sont employées municipales. Lui aussi l’est, en congé pour déprime liée à des soucis conjugaux.
Il y a du monde à Dieppe et il y fait bon grâce à un léger vent. On y installe des tentes en prévision de l’arrivée de la course de bateaux du Figaro.
Après avoir fait le tour des restaurants qui proposent tous le même menu, et avoir constaté qu’une grande ouverture a été faite dans le mur de pierres où se trouvait la plaque commémorant le retour de déportation de Louise Michel, entraînant la disparition de celle-ci, j’opte pour l’indien Taj Mahal, presque au bout du quai. Il propose un menu : plat, nan au fromage, dessert, à moins de dix euros. J’y mange en terrasse, servi par une aimable jeune femme, en assistant au départ du ferry Seven Sisters pour l’Angleterre.
Le café, je le bois en face dans le quartier du Pollet à l’une des cinq tables en plastique vert jardin du Mieux Ici Qu’En Face. A ma droite sont deux motards qui parlent d’américaines et de japonaises, à ma gauche deux femmes à caniche qui jettent du pain aux goélands. Je lis là un long moment.
Quand j’en veux repartir, c’est impossible. Le pont tournant m’en empêche, lequel pivote sous mes yeux bien que nul bateau ne soit visible. Cela dure. J’apprends qu’un cargo doit sortir du port industriel. Je m’en approche. L’Eems Duisburg, de la compagnie néerlandaise Amasus, fait demi-tour sur place, une manœuvre hardie faite sans l’aide de remorqueurs. Après quoi, il quitte Dieppe par l’issue que lui a ménagé le pont tournant.
C’est à la manivelle que l’employé du port déclenche le pivotement de ce pont. En voiture, en deux roues, à pied, chacun s’y précipite comme s’il était pressé. C’est mon cas ou presque. J’ai le temps d’arriver à la gare avant le départ du train de seize heures mais je ne suis pas en avance.
Ce Téheuherre chemine plus vite qu’à l’aller. Devant moi se trouve une jeune fille en chorte dont je photographie les jolies jambes par l’in(ter)stice entre les sièges, discrètement. Je ne voudrais pas être l’objet d’un scandale ferroviaire.
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Le soir venu, j’apprends par infoNormandie.com qu’« un pan de mur d’un bâtiment s’est effondré sur un chantier de construction quai Henri IV à Dieppe, ce jeudi après-midi. Dans leur chute, les gravats ont endommagé une canalisation de gaz et le réseau d’électricité provoquant une rupture de l’alimentation. L’incident s’est produit peu vers 15 heures dans une cour intérieure privée à l’endroit où un hôtel est en cours de construction, sur le front de mer. Les ouvriers procédaient à un terrassement sur la zone prévue pour la réalisation d’un parking, lorsque le mur s’est écroulé, sans faire de blessé. Les habitations et les commerces situés à proximité ont été évacués par mesure de précaution et un périmètre de sécurité a été mis en place. »
C’est là qu’était la plaque en l’honneur de Louise Michel. Un hôtel. M’étonnerait qu’elle y soit réinstallée.
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S’en prendre physiquement à Nathalie Kosciusko-Morizet, faut-il être un abruti total. La violence est sous-jacente dans cette période d’élections et donne à craindre pour la suite. Quand Manuel Valls a été giflé par un abruti d’extrême droite, certains crétins d’extrême gauche s’en sont félicités. Là, au moins, ce n’est pas le cas.
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Etait-il nécessaire que les sites de certains journaux publient des photos d’elle inconsciente sur le trottoir. Poser la question, c’est y répondre (comme on dit).
15 juin 2017
«La panne d’un train Fret sous le tunnel de Bonnières empêche la circulation des trains à destination de Paris Saint-Lazare», lis-je sur le tableau d’affichage en arrivant ce mercredi à la gare de Rouen dans l’intention d’y prendre le sept heures cinquante-neuf pour la capitale. Le train précédent n’est pas parti.
N’ayant pas envie de passer la matinée entière dans un train le plus souvent arrêté, je me rends à la billetterie et demande au guichetier si je peux échanger mon voyage contre un au même prix le lendemain. C’est impossible, me répond-il. Je fais donc annuler mes billets. La somme dépensée est automatiquement recréditée sur mon compte bancaire.
-Ça peut durer longtemps effectivement, me dit cet employé de la Senecefe, d’abord il est dans un tunnel et en plus les mécanos ne savent plus réparer les trains.
Quand je rejoins la salle des pas perdus, la voix annonce le départ du train retenu en gare depuis bien longtemps. Des voyageurs s’y précipitent, soulagés. Les malheureux, ils n’ont pas compris qu’il s’agit de désencombrer la gare pour que puisse y entrer celui que je devais prendre et qui arrive du Havre. Ce train qui part n’ira pas plus loin que la gare de Val-de-Reuil ou celle de Vernon. Il y stationnera en plein soleil jusqu’à ce que le tunnel soit dégagé.
Rouen le mercredi, ce n’est pas plus palpitant que les autres jours de la semaine, les moutards en plus. A onze heures et demie, je bénéficie néanmoins du concert de carillon hebdomadaire. Des airs de Brassens sont au programme A l’ombre du cœur de ma mie et Ballade des dames du temps jadis.
En début d’après-midi, je suis à la terrasse du Son du Cor où il faut à nouveau payer sa consommation dès qu’elle est posée sur la table. Cette fois, c’est une décision de la patronne et ça ne se discute pas. J’y lis le Journal intime de Sophie Tolstoï (Albin Michel). Près de moi sont deux lycéennes et un lycéen qui préparent l’épreuve de philo du bac en jouant au Mao, un jeu de cartes auquel je ne comprends rien.
*
On me reproche de m’abstenir à l’élection. Certains sont morts pour que l’on obtienne le droit de vote. Rien que pour ça, il faut aller voter. Comme je l’ai déjà écrit, d’autres sont morts pour obtenir le droit de pratiquer une religion, cela ne m’oblige pas à en faire autant.
On me rappelle aussi qu’il y a le vote blanc et même le nul, mais quand il n’y a pas de candidat pour qui m'amène à voter (pour ou contre), je ne veux pas que ma signature figure sur le registre électoral.
*
Vertu de l’abstention : grâce à celle, élevée, du premier tour des Législatives, tous les candidats (à part les deux premiers) devant faire douze et demi pour cent des inscrits pour se maintenir au deuxième tour, nombre de candidats du F-Haine en ont été privés.
*
En ce qui concerne dimanche prochain, j’habiterais Rouen Sud, de l’autre côté de l’eau (comme disent certains), dans la deuxième circonscription, je ne serais pas abstentionniste, j’irais voter pour Hubert Wulfranc, Maire de Saint-Etienne-du-Rouvray, qui est un homme bien (il est communiste, qu’importe).
N’ayant pas envie de passer la matinée entière dans un train le plus souvent arrêté, je me rends à la billetterie et demande au guichetier si je peux échanger mon voyage contre un au même prix le lendemain. C’est impossible, me répond-il. Je fais donc annuler mes billets. La somme dépensée est automatiquement recréditée sur mon compte bancaire.
-Ça peut durer longtemps effectivement, me dit cet employé de la Senecefe, d’abord il est dans un tunnel et en plus les mécanos ne savent plus réparer les trains.
Quand je rejoins la salle des pas perdus, la voix annonce le départ du train retenu en gare depuis bien longtemps. Des voyageurs s’y précipitent, soulagés. Les malheureux, ils n’ont pas compris qu’il s’agit de désencombrer la gare pour que puisse y entrer celui que je devais prendre et qui arrive du Havre. Ce train qui part n’ira pas plus loin que la gare de Val-de-Reuil ou celle de Vernon. Il y stationnera en plein soleil jusqu’à ce que le tunnel soit dégagé.
Rouen le mercredi, ce n’est pas plus palpitant que les autres jours de la semaine, les moutards en plus. A onze heures et demie, je bénéficie néanmoins du concert de carillon hebdomadaire. Des airs de Brassens sont au programme A l’ombre du cœur de ma mie et Ballade des dames du temps jadis.
En début d’après-midi, je suis à la terrasse du Son du Cor où il faut à nouveau payer sa consommation dès qu’elle est posée sur la table. Cette fois, c’est une décision de la patronne et ça ne se discute pas. J’y lis le Journal intime de Sophie Tolstoï (Albin Michel). Près de moi sont deux lycéennes et un lycéen qui préparent l’épreuve de philo du bac en jouant au Mao, un jeu de cartes auquel je ne comprends rien.
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On me reproche de m’abstenir à l’élection. Certains sont morts pour que l’on obtienne le droit de vote. Rien que pour ça, il faut aller voter. Comme je l’ai déjà écrit, d’autres sont morts pour obtenir le droit de pratiquer une religion, cela ne m’oblige pas à en faire autant.
On me rappelle aussi qu’il y a le vote blanc et même le nul, mais quand il n’y a pas de candidat pour qui m'amène à voter (pour ou contre), je ne veux pas que ma signature figure sur le registre électoral.
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Vertu de l’abstention : grâce à celle, élevée, du premier tour des Législatives, tous les candidats (à part les deux premiers) devant faire douze et demi pour cent des inscrits pour se maintenir au deuxième tour, nombre de candidats du F-Haine en ont été privés.
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En ce qui concerne dimanche prochain, j’habiterais Rouen Sud, de l’autre côté de l’eau (comme disent certains), dans la deuxième circonscription, je ne serais pas abstentionniste, j’irais voter pour Hubert Wulfranc, Maire de Saint-Etienne-du-Rouvray, qui est un homme bien (il est communiste, qu’importe).
14 juin 2017
Donc ces Législatives nous promettent une masse de Macronnistes élus au deuxième tour, sélectionnés au premier par peu, la majorité des inscrits n’ayant pas pris part au vote (dont moi-même). Une bonne claque pour les Droitistes, une grosse baffe pour les Insoumis et les Patriotes, une sévère branlée pour les Socialistes, les autres je n’en parle même pas.
Dans la première circonscription de Seine-Maritime (Rouen rive droite, Déville-lès- Rouen, Mont-Saint-Aignan), qui est la mienne, la sortante Valérie Fourneyron, ancienne Ministre des Sports de François Hollande puis députée vallsiste, arrive loin derrière le néophyte Damien Adam (La République En Marche).
« Un député, ce n’est pas un godillot et moi j’ai très peur qu’il y ait beaucoup de députés godillots. », déclare-t-elle à Paris Normandie comme argument ultime contre son adversaire du deuxième tour. C’est encore une fois l’histoire de la paille et de la poutre. Redevenue Députée après son remplacement au Ministère des Sports, Valérie Fourneyron a toujours marché au pas derrière Manuel Valls (qui lui va sauver son siège grâce à son ralliement à Emmanuel Macron). Les non godillots Benoît Hamon, Aurélie Filippetti et autres frondeurs socialistes sont injustement rétamés, ils n’iront pas au deuxième tour.
Pendant ce temps, à Dieppe, la battue Marie Le Vern (Socialiste godillot elle aussi) appelle à voter pour Philippe Dufour (La République En Marche) contre Sébastien Jumel (Communiste).
*
Le seul Socialiste qui s’en sort dans le coin, c’est dans la cinquième circonscription Christophe Bouillon pour la raison qu’il n’a pas eu de candidat En Marche contre lui. Pourquoi ce privilège ? J’ai dû manquer un épisode. Ce Bouillon a obtenu plus de quarante et un pour cent des voix lors de ce premier tour. Va-t-il se retrouver bientôt à un poste de responsabilité nationale ?
*
Adam ayant toutes les chances de l’emporter au deuxième tour, je n’aurai pas besoin d’aller aider de mon bulletin de vote à la défaite de Fourneyron (à qui je reproche aussi d’avoir voté la loi transformant les clients de prostituées en délinquants, laquelle n’était pas au programme de Hollande, contrairement à celle donnant le droit de mourir dans la dignité, jamais votée, pas même mise à l’ordre du jour).
Dans la première circonscription de Seine-Maritime (Rouen rive droite, Déville-lès- Rouen, Mont-Saint-Aignan), qui est la mienne, la sortante Valérie Fourneyron, ancienne Ministre des Sports de François Hollande puis députée vallsiste, arrive loin derrière le néophyte Damien Adam (La République En Marche).
« Un député, ce n’est pas un godillot et moi j’ai très peur qu’il y ait beaucoup de députés godillots. », déclare-t-elle à Paris Normandie comme argument ultime contre son adversaire du deuxième tour. C’est encore une fois l’histoire de la paille et de la poutre. Redevenue Députée après son remplacement au Ministère des Sports, Valérie Fourneyron a toujours marché au pas derrière Manuel Valls (qui lui va sauver son siège grâce à son ralliement à Emmanuel Macron). Les non godillots Benoît Hamon, Aurélie Filippetti et autres frondeurs socialistes sont injustement rétamés, ils n’iront pas au deuxième tour.
Pendant ce temps, à Dieppe, la battue Marie Le Vern (Socialiste godillot elle aussi) appelle à voter pour Philippe Dufour (La République En Marche) contre Sébastien Jumel (Communiste).
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Le seul Socialiste qui s’en sort dans le coin, c’est dans la cinquième circonscription Christophe Bouillon pour la raison qu’il n’a pas eu de candidat En Marche contre lui. Pourquoi ce privilège ? J’ai dû manquer un épisode. Ce Bouillon a obtenu plus de quarante et un pour cent des voix lors de ce premier tour. Va-t-il se retrouver bientôt à un poste de responsabilité nationale ?
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Adam ayant toutes les chances de l’emporter au deuxième tour, je n’aurai pas besoin d’aller aider de mon bulletin de vote à la défaite de Fourneyron (à qui je reproche aussi d’avoir voté la loi transformant les clients de prostituées en délinquants, laquelle n’était pas au programme de Hollande, contrairement à celle donnant le droit de mourir dans la dignité, jamais votée, pas même mise à l’ordre du jour).
13 juin 2017
L’avantage du vide grenier organisé à Oissel ce samedi, c’est qu’il débute à la sortie de la gare. J’y arrive avant sept heures et demie, l’un des rares à descendre en cet endroit du train de sept heures douze pour Paris. Ensuite, il n’y a plus qu’à remonter la rue principale du bourg jusqu’à l’église et revenir puis recommencer une deuxième fois, et une troisième, avant qu’il soit l’heure de reprendre un train dans l’autre sens, bredouille comme trop souvent.
*
Que de vêtements à vendre dans ce vide grenier, que de mobilier dont on veut se débarrasser. Combien savent que faire l’acquisition de fringues et de meubles d’occasion (surtout ceux comportant du tissu) est la plus sure façon de faire entrer chez soi les punaises de lit.
*
Un Oisselien considérant des employés municipaux inoccupés :
-Y mangent des croissants et pendant ce temps-là, c’est nous qui les paye.
*
Rouen, rue Ecuyère, une femme à une autre :
-Comme on est en ville, on croit qu’il est déjà midi mais en fait il est onze heures.
*
Un garçon au Son du Cor, tout content parce qu’il va faire une coleuque avec un peute de squaite.
*
Des décennies que je n’avais pas entendu : « T’as zouillé ? » Question que posait l’autre jour un lycéen à un autre à la terrasse du Sacre. L’expression était omniprésente quand je fréquentais moi-même le lycée. A chaque interrogation écrite annoncée à l’avance, il s’agissait de « préparer sa zouille ». J’y ai recouru, peu souvent.
Ouiquipédia qualifie zouiller d’argot scolaire normand du vingtième siècle.
*
Que de vêtements à vendre dans ce vide grenier, que de mobilier dont on veut se débarrasser. Combien savent que faire l’acquisition de fringues et de meubles d’occasion (surtout ceux comportant du tissu) est la plus sure façon de faire entrer chez soi les punaises de lit.
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Un Oisselien considérant des employés municipaux inoccupés :
-Y mangent des croissants et pendant ce temps-là, c’est nous qui les paye.
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Rouen, rue Ecuyère, une femme à une autre :
-Comme on est en ville, on croit qu’il est déjà midi mais en fait il est onze heures.
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Un garçon au Son du Cor, tout content parce qu’il va faire une coleuque avec un peute de squaite.
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Des décennies que je n’avais pas entendu : « T’as zouillé ? » Question que posait l’autre jour un lycéen à un autre à la terrasse du Sacre. L’expression était omniprésente quand je fréquentais moi-même le lycée. A chaque interrogation écrite annoncée à l’avance, il s’agissait de « préparer sa zouille ». J’y ai recouru, peu souvent.
Ouiquipédia qualifie zouiller d’argot scolaire normand du vingtième siècle.
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