Dernières notes
Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.
10 août 2023
La pluie vient de cesser quand je sors de chez moi ce mercredi matin par un porche grand ouvert (un voisin déménage). Le train de sept heures vingt-trois est peu chargé. Je peux y avoir une place sans voisin immédiat. Ce qui est toujours préférable. D’autant que le Covid vient de réapparaître avec un nouveau variant très contagieux.
Comme le Book-Off de Ledru-Rollin n’ouvre qu’à onze heures en août, je prends le bus Vingt-Neuf pour rejoindre la Bastille. « Nous dévions le Marais », nous annonce le chauffeur peu avant le Centre Pompidou. Nous, c’est-à-dire les trois voyageurs. Celui porteur d’une canne veut descendre dès l’arrivée place de la Bastille. Le chauffeur refuse de s’arrêter à un abribus qui n’est pas sur la ligne. Cet homme et moi descendons de l’autre côté de la place. Le chauffeur nous souhaite une bonne journée. Je fais de même. L’homme à la canne lui crie « Je ne vous salue pas, bus de merde. »
Quand j’arrive devant chez Book-Off, il est dix heures vingt et je le trouve ouvert. Je n’y entre pas, désirant passer au Marché d’Aligre. Emile, l’un des vendeurs de livres, est là. Malheureusement, je ne trouve rien à son étalage.
« C’était une erreur », commente sobrement l’employé de Book-Off à qui je dis qu’une de ses collègues m’avait indiqué qu’en août l’ouverture, c’était onze heures. Je ne pense pas, qu’arrivé à dix heures, j’aurais pu trouver, parmi ceux à un euro, davantage de livres à mon goût.
C’est pile à midi que j’entre au petit restaurant chinois à volonté de la rue de la Verrerie. Touristes et gens du coin en composent la clientèle. Il en est de même au Book-Off de Saint-Martin. J’y trouve peu à un euro. De même qu’à celui de Quatre Septembre, rejoint avec la ligne Sept du métro, la Quatorze étant fermée.
Pour des raisons de prix du billet, je rentre avec le train de quinze heures cinquante-cinq. Nous ne sommes que quatre dans la voiture Cinq. Il me semble que c’est la dernière fois cet été que je fais le trajet Paris Rouen en deux heures par l’itinéraire bis. Je passe ce temps avec Julie Manet qui ne m’ennuie jamais. Cette fois, elle me ramène à la plage du Trez Hir.
*
On embauche toujours chez Book-Off. Une vendeuse de livres est tentée mais elle n’a aucune expérience dans le domaine. « Peu importe, lui répond l’employé qui examine ses livres, moi j’étais dans la restauration. »
*
Dans mon sac à dos, quand même : Lettres aux Petites Fermières de Colette (Le Castor Astral), Marcellus de Jef Geeraerts (Le Castor Astral), La Vie dangereuse de Blaise Cendrars (Les Cahiers Rouges Grasset), Journal des derniers jours de mon père de Kobayashi Issa (Pippa), L’homme qui refusait de mourir de Nicolas Ancion illustré par Patrice Killoffer (Dis Voir) et Le monde en passant Journal de voyage d’Aldous Huxley (Vernal/Philippe Lebeau).
Comme le Book-Off de Ledru-Rollin n’ouvre qu’à onze heures en août, je prends le bus Vingt-Neuf pour rejoindre la Bastille. « Nous dévions le Marais », nous annonce le chauffeur peu avant le Centre Pompidou. Nous, c’est-à-dire les trois voyageurs. Celui porteur d’une canne veut descendre dès l’arrivée place de la Bastille. Le chauffeur refuse de s’arrêter à un abribus qui n’est pas sur la ligne. Cet homme et moi descendons de l’autre côté de la place. Le chauffeur nous souhaite une bonne journée. Je fais de même. L’homme à la canne lui crie « Je ne vous salue pas, bus de merde. »
Quand j’arrive devant chez Book-Off, il est dix heures vingt et je le trouve ouvert. Je n’y entre pas, désirant passer au Marché d’Aligre. Emile, l’un des vendeurs de livres, est là. Malheureusement, je ne trouve rien à son étalage.
« C’était une erreur », commente sobrement l’employé de Book-Off à qui je dis qu’une de ses collègues m’avait indiqué qu’en août l’ouverture, c’était onze heures. Je ne pense pas, qu’arrivé à dix heures, j’aurais pu trouver, parmi ceux à un euro, davantage de livres à mon goût.
C’est pile à midi que j’entre au petit restaurant chinois à volonté de la rue de la Verrerie. Touristes et gens du coin en composent la clientèle. Il en est de même au Book-Off de Saint-Martin. J’y trouve peu à un euro. De même qu’à celui de Quatre Septembre, rejoint avec la ligne Sept du métro, la Quatorze étant fermée.
Pour des raisons de prix du billet, je rentre avec le train de quinze heures cinquante-cinq. Nous ne sommes que quatre dans la voiture Cinq. Il me semble que c’est la dernière fois cet été que je fais le trajet Paris Rouen en deux heures par l’itinéraire bis. Je passe ce temps avec Julie Manet qui ne m’ennuie jamais. Cette fois, elle me ramène à la plage du Trez Hir.
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On embauche toujours chez Book-Off. Une vendeuse de livres est tentée mais elle n’a aucune expérience dans le domaine. « Peu importe, lui répond l’employé qui examine ses livres, moi j’étais dans la restauration. »
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Dans mon sac à dos, quand même : Lettres aux Petites Fermières de Colette (Le Castor Astral), Marcellus de Jef Geeraerts (Le Castor Astral), La Vie dangereuse de Blaise Cendrars (Les Cahiers Rouges Grasset), Journal des derniers jours de mon père de Kobayashi Issa (Pippa), L’homme qui refusait de mourir de Nicolas Ancion illustré par Patrice Killoffer (Dis Voir) et Le monde en passant Journal de voyage d’Aldous Huxley (Vernal/Philippe Lebeau).
8 août 2023
Un article du Parisien ce mardi matin montre à quel point les futurs Jeux Olympiques sont nuisibles côté locations de chambres d’hôtel ou de logements privés. Les prix de celles-ci explosent pour deux mille vingt-quatre durant la période des compétitions, à Paris comme dans les villes de province concernées.
Il serait temps que les journaux publient à nouveau les horreurs sorties de la bouche de Pierre de Coubertin. Florilège :
« La première caractéristique de l'olympisme est d'être une religion. En ciselant son corps par l'exercice, l'athlète antique honorait les dieux. L'athlète moderne fait de même : il exalte sa race, sa patrie et son drapeau. »
« Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l'air vaincu. Hé bien ! C'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts. »
« À la race blanche, d'essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance. »
« Les olympiades femelles, inintéressantes, inesthétiques et incorrectes »
« Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs. »
Avant de mourir, en mil neuf cent trente-sept, ce triste personnage s’enthousiasma pour les jeux hitlériens de Berlin : « La onzième olympiade s'accomplit sur un plan magnifique. J'ai l'impression que toute l'Allemagne, depuis son chef jusqu'au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la célébration de 1936 soit une des plus belles. Dès aujourd'hui, je veux remercier le gouvernement allemand pour la préparation de la onzième olympiade. » (Hitler soutenait la demande de prix Nobel pour Pierre de Coubertin).
*
C’est à ces Jeux nazis que l’on doit le rituel de la flamme : torche allumée par le soleil, prêtresses néopaïennes et parcours symbolique, lequel était absent des Jeux antiques, comme des premiers Jeux modernes, une invention de l'officier allemand Carl Diem.
Un rituel fasciste pour lequel l’an prochain de nombreux départements français (dont la Seine-Maritime) débourseront une somme colossale (honneur aux quelques-uns ayant refusé).
*
Oui mais alors, son « L’important, c’est de participer » » ? Cet adage n’est du baron mais de l’évêque de Pennsylvanie.
Il prononça cette phrase dans son homélie lors des premiers Jeux Olympiques de Londres.
*
Le Lycée de Bolbec porte le nom de Pierre de Coubertin. Il en est d’autres. Et des Collèges. Et des Ecoles.
Les débaptiseurs d’établissements scolaires ne semblent pas s’en émouvoir.
Il serait temps que les journaux publient à nouveau les horreurs sorties de la bouche de Pierre de Coubertin. Florilège :
« La première caractéristique de l'olympisme est d'être une religion. En ciselant son corps par l'exercice, l'athlète antique honorait les dieux. L'athlète moderne fait de même : il exalte sa race, sa patrie et son drapeau. »
« Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l'air vaincu. Hé bien ! C'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts. »
« À la race blanche, d'essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance. »
« Les olympiades femelles, inintéressantes, inesthétiques et incorrectes »
« Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs. »
Avant de mourir, en mil neuf cent trente-sept, ce triste personnage s’enthousiasma pour les jeux hitlériens de Berlin : « La onzième olympiade s'accomplit sur un plan magnifique. J'ai l'impression que toute l'Allemagne, depuis son chef jusqu'au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la célébration de 1936 soit une des plus belles. Dès aujourd'hui, je veux remercier le gouvernement allemand pour la préparation de la onzième olympiade. » (Hitler soutenait la demande de prix Nobel pour Pierre de Coubertin).
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C’est à ces Jeux nazis que l’on doit le rituel de la flamme : torche allumée par le soleil, prêtresses néopaïennes et parcours symbolique, lequel était absent des Jeux antiques, comme des premiers Jeux modernes, une invention de l'officier allemand Carl Diem.
Un rituel fasciste pour lequel l’an prochain de nombreux départements français (dont la Seine-Maritime) débourseront une somme colossale (honneur aux quelques-uns ayant refusé).
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Oui mais alors, son « L’important, c’est de participer » » ? Cet adage n’est du baron mais de l’évêque de Pennsylvanie.
Il prononça cette phrase dans son homélie lors des premiers Jeux Olympiques de Londres.
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Le Lycée de Bolbec porte le nom de Pierre de Coubertin. Il en est d’autres. Et des Collèges. Et des Ecoles.
Les débaptiseurs d’établissements scolaires ne semblent pas s’en émouvoir.
5 août 2023
Encore une journée de pluie et de gros vent annoncée pour ce premier samedi d’août, jour où l’entrée du Musée André Malraux du Havre sera gratuite. Ce vendredi, ma première action du jour est d’annuler mon billet de train pour Le Havre pris depuis une semaine. Il m’est remboursé intégralement. Je ferai une nouvelle tentative le premier samedi de septembre.
Aujourd’hui pas de pluie, pas encore du moins. Aussi, vers dix heures, je fais ce que je ne fais plus guère : un p’tit tour au marché de la drouille, place Saint-Marc.
Parmi les vendeurs, un bouquiniste auquel dans le passé j’ai acheté très rarement des livres car il en demandait souvent plus que ce que je voulais y mettre. Cette fois, tous ses livres sont à deux euros et par chance s’y trouvent plusieurs correspondances que je n’ai pas (quoique j’aie un doute pour l’une). Qu’elles soient encore là au milieu de la matinée montre que je suis peut-être le seul à en lire dans cette ville.
J’achète Lettres à Madame Récamier de Chateaubriand (Flammarion), Lettres à Delphine (1907-1915) de Louis Pergaud (Mercure de France), Lettres à Madeleine (1914-1919) d’Henri Fauconnier (Stock), Correspondance 1912-1914 d’Alain-Fournier et Madame Simone (Fayard), L’année 15 Journal de guerre de Giani Stuparich (Verdier), Lettres à la bien aimée de Thierry Metz (L’Arpenteur/Gallimard), à quoi j’ajoute le dossier Critiques 1932-1935 du Voyage au bout de la nuit (Imec Dix/Dix-Huit). Cela pèse lourd dans mon sac en plastique quand je vais acheter ma tradigraine à la boulangerie Chez Catherine.
C’est aussi une correspondance que je lis en terrasse l’après-midi, d’abord au Son du Cor puis au Sacre, celle de George Sand et Eugène Delacroix, des missives où je trouve de quoi m’intéresser. L’homme voyez vous et j’y persiste, est une vilaine et affreuse bête, écrit Delacroix le vingt et un novembre mil huit cent quarante-quatre.
*
Discutant avec le bouquiniste ce vendredi matin, une de ma connaissance, pas vue depuis longtemps, affreusement vieillie.
Sans doute s’est-elle dit la même chose à mon propos.
*
Vérification faite en rentrant, L’année 15 Journal de guerre de Giani Stuparich, déjà acheté un euro chez Book-Off en juillet deux mille vingt-deux, pas encore lu.
Aujourd’hui pas de pluie, pas encore du moins. Aussi, vers dix heures, je fais ce que je ne fais plus guère : un p’tit tour au marché de la drouille, place Saint-Marc.
Parmi les vendeurs, un bouquiniste auquel dans le passé j’ai acheté très rarement des livres car il en demandait souvent plus que ce que je voulais y mettre. Cette fois, tous ses livres sont à deux euros et par chance s’y trouvent plusieurs correspondances que je n’ai pas (quoique j’aie un doute pour l’une). Qu’elles soient encore là au milieu de la matinée montre que je suis peut-être le seul à en lire dans cette ville.
J’achète Lettres à Madame Récamier de Chateaubriand (Flammarion), Lettres à Delphine (1907-1915) de Louis Pergaud (Mercure de France), Lettres à Madeleine (1914-1919) d’Henri Fauconnier (Stock), Correspondance 1912-1914 d’Alain-Fournier et Madame Simone (Fayard), L’année 15 Journal de guerre de Giani Stuparich (Verdier), Lettres à la bien aimée de Thierry Metz (L’Arpenteur/Gallimard), à quoi j’ajoute le dossier Critiques 1932-1935 du Voyage au bout de la nuit (Imec Dix/Dix-Huit). Cela pèse lourd dans mon sac en plastique quand je vais acheter ma tradigraine à la boulangerie Chez Catherine.
C’est aussi une correspondance que je lis en terrasse l’après-midi, d’abord au Son du Cor puis au Sacre, celle de George Sand et Eugène Delacroix, des missives où je trouve de quoi m’intéresser. L’homme voyez vous et j’y persiste, est une vilaine et affreuse bête, écrit Delacroix le vingt et un novembre mil huit cent quarante-quatre.
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Discutant avec le bouquiniste ce vendredi matin, une de ma connaissance, pas vue depuis longtemps, affreusement vieillie.
Sans doute s’est-elle dit la même chose à mon propos.
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Vérification faite en rentrant, L’année 15 Journal de guerre de Giani Stuparich, déjà acheté un euro chez Book-Off en juillet deux mille vingt-deux, pas encore lu.
4 août 2023
Ce jeudi à quatorze heures trente frappe à ma porte le serviable étudiant qui était venu à mon secours pour m’expliquer certains usages de mon téléphone portatif.
Il y a deux semaines, oubliant que la batterie de mon ordinateur portatif est cuite, je le mets en route sans le brancher. Résultat : au bout de quelques minutes, arrêt brutal. Quand je le redémarre, il ne se remet pas totalement de cette secousse. Word en a pris un coup. Impossible d’ouvrir le fichier sur lequel j’écris les notes de ce Journal. Pour contrer ce coup du sort, je télécharge OpenOffice. Il me permet d’écrire mais j’ai des difficultés avec la mise en page. D’où un nouvel appel à celui qui m’a aidé une première fois.
Quand il s’installe à mon bureau, il m’explique que le mieux est de désinstaller Microsoft Office et d’en installer une autre version. Comme j’ai celle de deux mille deux sur un disque, il l’utilise. Ça ne marche pas. Il se tourne alors vers une version disponible via Internet. Cela ne va pas sans anicroche. Il a l’idée de télécharger cette version sur son téléphone puis de la transférer sur mon ordinateur (si ça ne veut pas passer par la porte, essayons la fenêtre). Et là heureusement, ça marche.
Ce jeune homme a mis prés de deux heures à résoudre mon problème. J’en suis un peu confus. Encore plus quand je comprends que s’il m’est venu en aide la première fois, ce n’est pas, comme je le croyais, parce qu’il avait découvert mon problème en lisant mon Journal mais en réponse tardive à une annonce que j’avais publiée sur la page Etudiants de Rouen du réseau social Effe Bé et pour laquelle je n’avais eu aucune réponse. Il l’avait lue bien après sa parution.
Moi qui pensais qu’il avait agi par sympathie pour mes écritures, il n’en est rien. En conséquence, je lui propose de le dédommager d’un billet, mais il refuse.
Nous prenons un café en discutant un peu de ses études puis je le remercie fort quand il part.
*
« What do you read, my lord? »
Les mots et les maux de Léautaud qui est au bout de sa vie.
Je suis presque à la fin du troisième volume de son Journal littéraire, c’est à dire proche de sa mort.
Octogénaire, sujet à des vertiges, voyant très mal, il déprime. Bien qu’il soit désormais connu suite à ses entretiens à la radio avec Robert Mallet, que les premiers volumes de son Journal soient en cours de publication au Mercure de France et qu’il soit devenu riche (mais il ne change rien à sa vie, se nourrissant tous les jours de pommes de terre à midi et de pâtes le soir).
Sa renommée lui vaut de nombreuses visites, qui l’assomment (comme il dit). Quand même, il en est une qui lui fait du bien le mercredi onze novembre mil neuf cent cinquante-quatre :
J’ai eu l’occasion tantôt de constater que je bande encore fort bien, si je suis en compagnie d’une partenaire jolie, agréable, 16 ans, déjà femme (moi qui jusqu’ici n’avais jamais aimé les jeunes femmes), docile, consentante, promettant de revenir cette semaine même.
Certes, je ne ferai pas vraiment l’amour. Trop de soucis, d’ennuis qui pourraient s’en suivre. Il y a les autres plaisirs, qui me suffisent.
Il y a deux semaines, oubliant que la batterie de mon ordinateur portatif est cuite, je le mets en route sans le brancher. Résultat : au bout de quelques minutes, arrêt brutal. Quand je le redémarre, il ne se remet pas totalement de cette secousse. Word en a pris un coup. Impossible d’ouvrir le fichier sur lequel j’écris les notes de ce Journal. Pour contrer ce coup du sort, je télécharge OpenOffice. Il me permet d’écrire mais j’ai des difficultés avec la mise en page. D’où un nouvel appel à celui qui m’a aidé une première fois.
Quand il s’installe à mon bureau, il m’explique que le mieux est de désinstaller Microsoft Office et d’en installer une autre version. Comme j’ai celle de deux mille deux sur un disque, il l’utilise. Ça ne marche pas. Il se tourne alors vers une version disponible via Internet. Cela ne va pas sans anicroche. Il a l’idée de télécharger cette version sur son téléphone puis de la transférer sur mon ordinateur (si ça ne veut pas passer par la porte, essayons la fenêtre). Et là heureusement, ça marche.
Ce jeune homme a mis prés de deux heures à résoudre mon problème. J’en suis un peu confus. Encore plus quand je comprends que s’il m’est venu en aide la première fois, ce n’est pas, comme je le croyais, parce qu’il avait découvert mon problème en lisant mon Journal mais en réponse tardive à une annonce que j’avais publiée sur la page Etudiants de Rouen du réseau social Effe Bé et pour laquelle je n’avais eu aucune réponse. Il l’avait lue bien après sa parution.
Moi qui pensais qu’il avait agi par sympathie pour mes écritures, il n’en est rien. En conséquence, je lui propose de le dédommager d’un billet, mais il refuse.
Nous prenons un café en discutant un peu de ses études puis je le remercie fort quand il part.
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« What do you read, my lord? »
Les mots et les maux de Léautaud qui est au bout de sa vie.
Je suis presque à la fin du troisième volume de son Journal littéraire, c’est à dire proche de sa mort.
Octogénaire, sujet à des vertiges, voyant très mal, il déprime. Bien qu’il soit désormais connu suite à ses entretiens à la radio avec Robert Mallet, que les premiers volumes de son Journal soient en cours de publication au Mercure de France et qu’il soit devenu riche (mais il ne change rien à sa vie, se nourrissant tous les jours de pommes de terre à midi et de pâtes le soir).
Sa renommée lui vaut de nombreuses visites, qui l’assomment (comme il dit). Quand même, il en est une qui lui fait du bien le mercredi onze novembre mil neuf cent cinquante-quatre :
J’ai eu l’occasion tantôt de constater que je bande encore fort bien, si je suis en compagnie d’une partenaire jolie, agréable, 16 ans, déjà femme (moi qui jusqu’ici n’avais jamais aimé les jeunes femmes), docile, consentante, promettant de revenir cette semaine même.
Certes, je ne ferai pas vraiment l’amour. Trop de soucis, d’ennuis qui pourraient s’en suivre. Il y a les autres plaisirs, qui me suffisent.
2 août 2023
Toute la journée de ce premier mardi d’août, au vu de la météo annoncée pour le lendemain, je me demande si j’annule ou non mon voyage hebdomadaire à Paris. Ce serait raisonnable, grosse pluie le matin et vent violent l’après-midi sont au programme.
Le soir venu, je ne sais toujours pas. Me souvenant du jour où j’ai annulé pour de la neige prévue qui n’est jamais venue, je laisse aller.
Dans la deuxième moitié de la nuit, vers trois heures, une grosse pluie qui dure me le fait regretter. Cette chute d’eau sera à Paris à mon arrivée. Le Marché d’Aligre sera désert. Book-Off n’ouvrira qu’à onze heures et que pourrai-je faire en attendant, à part stagner au Camélia. Ensuite, mon déplacement vers Châtelet sera compliqué par l’arrêt total de la ligne Quatorze pour l’essai des nouvelles rames. Dans l’après-midi, le vent fort devrait commencer et quelles en seront les conséquences sur la circulation de mon train de retour ?
A cinq heures du matin, j’annule. La Senecefe me rembourse la moitié du billet.
*
« Quand donc cessera ce temps pourri ? », se demandent chaque jour les touristes visitant Rouen. Tous ceux qui, par crainte de trop forte chaleur dans la moitié sud, ont choisi de venir ici le regrettent. Ils vont repartir dépités et propager un peu plus l’antienne qu’il pleut toujours en Normandie.
On peut en dire autant de ceux qui sont en vacances sur la côte du Pas-de-Calais ou en Bretagne.
Moi-même, quelle chance j’ai eue de ne pas connaître un pareil temps en juin à Saint-Quay-Portrieux. Cela m’aurait déprimé de parcourir chaque jour à pied le kilomètre entre mon studio Air Bibi et le bord de mer sous cette flotte.
*
« Nous vous présentons toutes nos excuses pour ce comportement totalement inapproprié de notre salarié qui ne reflète pas la manière de travailler de tous ses collègues et l'éthique de notre entreprise. Il sera bien entendu convoqué pour s'expliquer sur ce fâcheux évènement et que nous puissions décider d'une sanction appropriée. », m’écrit le gérant de l’antenne rouennaise de Toutenvélo.
Le soir venu, je ne sais toujours pas. Me souvenant du jour où j’ai annulé pour de la neige prévue qui n’est jamais venue, je laisse aller.
Dans la deuxième moitié de la nuit, vers trois heures, une grosse pluie qui dure me le fait regretter. Cette chute d’eau sera à Paris à mon arrivée. Le Marché d’Aligre sera désert. Book-Off n’ouvrira qu’à onze heures et que pourrai-je faire en attendant, à part stagner au Camélia. Ensuite, mon déplacement vers Châtelet sera compliqué par l’arrêt total de la ligne Quatorze pour l’essai des nouvelles rames. Dans l’après-midi, le vent fort devrait commencer et quelles en seront les conséquences sur la circulation de mon train de retour ?
A cinq heures du matin, j’annule. La Senecefe me rembourse la moitié du billet.
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« Quand donc cessera ce temps pourri ? », se demandent chaque jour les touristes visitant Rouen. Tous ceux qui, par crainte de trop forte chaleur dans la moitié sud, ont choisi de venir ici le regrettent. Ils vont repartir dépités et propager un peu plus l’antienne qu’il pleut toujours en Normandie.
On peut en dire autant de ceux qui sont en vacances sur la côte du Pas-de-Calais ou en Bretagne.
Moi-même, quelle chance j’ai eue de ne pas connaître un pareil temps en juin à Saint-Quay-Portrieux. Cela m’aurait déprimé de parcourir chaque jour à pied le kilomètre entre mon studio Air Bibi et le bord de mer sous cette flotte.
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« Nous vous présentons toutes nos excuses pour ce comportement totalement inapproprié de notre salarié qui ne reflète pas la manière de travailler de tous ses collègues et l'éthique de notre entreprise. Il sera bien entendu convoqué pour s'expliquer sur ce fâcheux évènement et que nous puissions décider d'une sanction appropriée. », m’écrit le gérant de l’antenne rouennaise de Toutenvélo.
31 juillet 2023
Samedi matin, marchant vers le Clos Saint-Marc, je suis à l’angle de l’église Saint-Maclou quand j’entends arriver derrière moi une bicyclette à remorque. Celle-ci se faufile entre la fontaine du coin de l’église et moi-même. Sa charrette me frôle à quelques centimètres. J’interpelle le barbu brun pédaleur, lui reprochant de m’avoir mis en danger.
-Eh alors ? Ça passe ! me répond-il.
C’est passé oui, mais si, entendant le bruit derrière moi, j’avais fait un pas de côté vers la droite je me faisais heurter et peut-être renverser.
La discussion tourne à l’aigre avec cet employé de Toutenvélo qui s’arrête un peu plus loin, ayant à livrer au restaurant Chez Cédric.
-Je vais vous signaler, finis-je par lui dire.
-Ah ah ah, à qui ?
-Vous avez un patron.
-J’ai peur, ricane ce livreur à qui il manque la partie du cerveau nécessaire pour comprendre que la distance de sécurité, ce n’est pas que pour les voitures à l’égard des vélos.
*
Lovélo, c’est le nom des nouvelles bicyclettes rouges en libre service dans la Métropole de Rouen. Fini le Cy’Clic Jicé Decaux de même couleur qui ressemblait à un Playmobil.
Le point positif de ce changement pour moi qui ne pédale pas : la disparition des panneaux publicitaires Jicé Decaux implantés à chaque station Cy’Clic.
-Eh alors ? Ça passe ! me répond-il.
C’est passé oui, mais si, entendant le bruit derrière moi, j’avais fait un pas de côté vers la droite je me faisais heurter et peut-être renverser.
La discussion tourne à l’aigre avec cet employé de Toutenvélo qui s’arrête un peu plus loin, ayant à livrer au restaurant Chez Cédric.
-Je vais vous signaler, finis-je par lui dire.
-Ah ah ah, à qui ?
-Vous avez un patron.
-J’ai peur, ricane ce livreur à qui il manque la partie du cerveau nécessaire pour comprendre que la distance de sécurité, ce n’est pas que pour les voitures à l’égard des vélos.
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Lovélo, c’est le nom des nouvelles bicyclettes rouges en libre service dans la Métropole de Rouen. Fini le Cy’Clic Jicé Decaux de même couleur qui ressemblait à un Playmobil.
Le point positif de ce changement pour moi qui ne pédale pas : la disparition des panneaux publicitaires Jicé Decaux implantés à chaque station Cy’Clic.
29 juillet 2023
Depuis quelques mois, c’est comme si le Covid avait disparu. Plus personne n’en parle. Quasiment personne ne porte un masque dans les transports en commun. On s’embrasse. On se serre la main. On ne se les lave plus systématiquement. Il doit y avoir encore des malades, mais où et combien ?
Peu après la révolte des Chinois contre la doctrine zéro Covid, c’était le nouvel an lunaire, la transhumance d’une population innombrable et mal vaccinée. Ce grand mélange aurait dû avoir pour conséquence un nombre effroyable de victimes. Les journaux prévoyaient un million de morts. Il n’en a rien été.
La Guerre du Covid semble s’être terminée là où elle avait commencé, en Chine.
Parmi toutes les âneries que j’ai pu écrire dans ce Journal depuis que je le tiens, il y a celle d’avoir affirmé qu’avec cette maladie, on ne pourrait plus jamais revenir à la vie d’avant, par exemple se côtoyer sans masque de façon proche dans les salles de spectacles ou les trains.
*
Le grand dadais qui pollue les manifestations parisiennes en se tenant systématiquement devant les caméras les bras en vé avec ses grandes pancartes colorées, parasitant toutes les causes, un jour pseudo boulanger avec les boulangers, le lendemain pseudo infirmier avec les infirmières, s’attaque maintenant aux obsèques de célébrités. Pas une image de la foule venue assister à celles de Jane Birkin sans sa néfaste présence.
*
Celui qu’on appelle le petit Émile échappe à la surveillance de ses grands-parents, disparaît et n’est pas retrouvé. Peu après apparaît à la télévision une publicité vantant Tractive, un traceur pour chien. « Cette inquiétude quand notre chien s'échappe, nous la connaissons tous.» Message subliminal aux parents d’enfants en bas âge.
*
Darmanin, un Ministre de l’Intérieur aux ordres de sa Police. Lui qui voulait être le Premier Ministre de Macron a désormais toutes ses chances pour être celui de Le Pen en deux mille vingt-sept (celle qui serait déjà au pouvoir si seuls les Policiers votaient).
Ce même Darmanin interdit à la vente aux mineurs un roman pour ado de Manu Causse, paru aux Editions Thierry Magnier, qu’il juge pornographique, Bien trop petit. Un titre qui définit parfaitement ce politicien.
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Les bouquinistes des quais parisiens priés d’enlever leurs boîtes avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques (organisée par le navrant Thomas Jolly). Ils se rebellent et c’est tant mieux.
Peu après la révolte des Chinois contre la doctrine zéro Covid, c’était le nouvel an lunaire, la transhumance d’une population innombrable et mal vaccinée. Ce grand mélange aurait dû avoir pour conséquence un nombre effroyable de victimes. Les journaux prévoyaient un million de morts. Il n’en a rien été.
La Guerre du Covid semble s’être terminée là où elle avait commencé, en Chine.
Parmi toutes les âneries que j’ai pu écrire dans ce Journal depuis que je le tiens, il y a celle d’avoir affirmé qu’avec cette maladie, on ne pourrait plus jamais revenir à la vie d’avant, par exemple se côtoyer sans masque de façon proche dans les salles de spectacles ou les trains.
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Le grand dadais qui pollue les manifestations parisiennes en se tenant systématiquement devant les caméras les bras en vé avec ses grandes pancartes colorées, parasitant toutes les causes, un jour pseudo boulanger avec les boulangers, le lendemain pseudo infirmier avec les infirmières, s’attaque maintenant aux obsèques de célébrités. Pas une image de la foule venue assister à celles de Jane Birkin sans sa néfaste présence.
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Celui qu’on appelle le petit Émile échappe à la surveillance de ses grands-parents, disparaît et n’est pas retrouvé. Peu après apparaît à la télévision une publicité vantant Tractive, un traceur pour chien. « Cette inquiétude quand notre chien s'échappe, nous la connaissons tous.» Message subliminal aux parents d’enfants en bas âge.
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Darmanin, un Ministre de l’Intérieur aux ordres de sa Police. Lui qui voulait être le Premier Ministre de Macron a désormais toutes ses chances pour être celui de Le Pen en deux mille vingt-sept (celle qui serait déjà au pouvoir si seuls les Policiers votaient).
Ce même Darmanin interdit à la vente aux mineurs un roman pour ado de Manu Causse, paru aux Editions Thierry Magnier, qu’il juge pornographique, Bien trop petit. Un titre qui définit parfaitement ce politicien.
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Les bouquinistes des quais parisiens priés d’enlever leurs boîtes avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques (organisée par le navrant Thomas Jolly). Ils se rebellent et c’est tant mieux.
27 juillet 2023
Ce mercredi qui me voit une nouvelle fois aller à Paris doit être le meilleur jour de la semaine, pluie avant, pluie après. Le ciel est bleu quand je rejoins la capitale en deux heures avec pour compagnie le Journal de Julie Manet. Le train étant numéroté à l’envers, au lieu d’être en voiture Trois, je suis dans la Treize. Cela ne me porte pas malheur, nous arrivons à l’heure.
Un petit coup de métro Trois (blindé), un peu plus en métro Huit (assis) et je sors de terre à Ledru-Rollin. Je passe par le Marché d’Aligre (pas de vendeurs de livres), le Camélia (un café au comptoir) et suis devant Book-Off pour le lever de rideau.
Le sort m’est favorable. Parmi les livres à un euro deviennent miens Correspondance de Sand et Delacroix (Les Editions de l’Amateur), Pages de Journal d’Edith Thomas (Viviane Hamy), Une vie brève de Michèle Audin (L’Arbalète Gallimard), Journal intime de George Sand (Seuil) et Lettres à sa mère de Jean Cocteau (Mercure de France).
Ayant rejoint Châtelet, je déjeune dès avant midi au petit restaurant chinois à volonté et à micro-onde de la rue de la Verrerie puis descends au sous-sol du Book-Off de Saint-Martin. Parmi les livres à un euro je m’approprie au rayon Erotisme deux Esparbec qui m’avait échappé ainsi que Contes érotiques russes d’Alexandre Nicolaévitch Afanassiev et La Confirmation de Gianni Segré, ces deux derniers au Cercle Poche et que je possède déjà, ils ne tomberont donc pas dans d’autres mauvaises mains.
Cela fait au moins deux semaines que l’escalier mécanique de la station Pyramides est en panne. Remonter des profondeurs de la ligne Quatorze sans m’arrêter me laisse essoufflé sur le trottoir. Je vois venir le moment où je n’en serai plus capable sans pause. Au Book-Off de Quatre Septembre, parmi les livres à un euro, comme souvent, je trouve trop peu, uniquement Dire son nom de Francisco Goldman (Christian Bourgois). J’ai ensuite le temps d’un café lecture en terrasse au Bistrot d’Edmond.
Mon train de retour, celui de seize heures cinquante-quatre est mis à quai à temps pour qu’il parte sans retard. Durant le trajet de retour, quand je lève les yeux de mon livre, j’ai plus de deux heures pour constater que le ciel est de plus en plus gris et pas loin la pluie.
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Depuis début juillet, le Book-Off de Ledru-Rollin est le seul à ouvrir à dix heures. Pour les deux autres, c’est onze heures. « Nous aussi on va ouvrir à onze heures en août », m’apprend une employée. Manque de personnel, on recrute par affichette.
En septembre, Ledru-Rollin reviendra à dix heures. Saint-Martin et Quatre Septembre resteront à onze heures.
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Une aguiche de Point Rouen dans le Journal de Julie Manet :
Il recommence à pleuvoir ; si cela continue que ferons-nous pendant notre séjour à Rouen avec Mme Normand et Geneviève ? (vendredi vingt-cinq septembre mil huit quatre-vingt-seize)
Un petit coup de métro Trois (blindé), un peu plus en métro Huit (assis) et je sors de terre à Ledru-Rollin. Je passe par le Marché d’Aligre (pas de vendeurs de livres), le Camélia (un café au comptoir) et suis devant Book-Off pour le lever de rideau.
Le sort m’est favorable. Parmi les livres à un euro deviennent miens Correspondance de Sand et Delacroix (Les Editions de l’Amateur), Pages de Journal d’Edith Thomas (Viviane Hamy), Une vie brève de Michèle Audin (L’Arbalète Gallimard), Journal intime de George Sand (Seuil) et Lettres à sa mère de Jean Cocteau (Mercure de France).
Ayant rejoint Châtelet, je déjeune dès avant midi au petit restaurant chinois à volonté et à micro-onde de la rue de la Verrerie puis descends au sous-sol du Book-Off de Saint-Martin. Parmi les livres à un euro je m’approprie au rayon Erotisme deux Esparbec qui m’avait échappé ainsi que Contes érotiques russes d’Alexandre Nicolaévitch Afanassiev et La Confirmation de Gianni Segré, ces deux derniers au Cercle Poche et que je possède déjà, ils ne tomberont donc pas dans d’autres mauvaises mains.
Cela fait au moins deux semaines que l’escalier mécanique de la station Pyramides est en panne. Remonter des profondeurs de la ligne Quatorze sans m’arrêter me laisse essoufflé sur le trottoir. Je vois venir le moment où je n’en serai plus capable sans pause. Au Book-Off de Quatre Septembre, parmi les livres à un euro, comme souvent, je trouve trop peu, uniquement Dire son nom de Francisco Goldman (Christian Bourgois). J’ai ensuite le temps d’un café lecture en terrasse au Bistrot d’Edmond.
Mon train de retour, celui de seize heures cinquante-quatre est mis à quai à temps pour qu’il parte sans retard. Durant le trajet de retour, quand je lève les yeux de mon livre, j’ai plus de deux heures pour constater que le ciel est de plus en plus gris et pas loin la pluie.
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Depuis début juillet, le Book-Off de Ledru-Rollin est le seul à ouvrir à dix heures. Pour les deux autres, c’est onze heures. « Nous aussi on va ouvrir à onze heures en août », m’apprend une employée. Manque de personnel, on recrute par affichette.
En septembre, Ledru-Rollin reviendra à dix heures. Saint-Martin et Quatre Septembre resteront à onze heures.
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Une aguiche de Point Rouen dans le Journal de Julie Manet :
Il recommence à pleuvoir ; si cela continue que ferons-nous pendant notre séjour à Rouen avec Mme Normand et Geneviève ? (vendredi vingt-cinq septembre mil huit quatre-vingt-seize)
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