Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Comment je suis devenu lecteur du Figaro

8 février 2022


Dans les années soixante-dix, j’achetais et lisais Libération tous les jours, Charlie Hebdo, La Gueule Ouverte, Politique Hebdo toutes les semaines et Le Sauvage tous les mois. J’étais abonné à un tas de revues écolos, dont la plus intéressante était Survivre et Vivre. Il m’arrivait de temps en temps de lire Le Monde. Si parfois j’ouvrais un numéro de Paris Normandie ou du Parisien Libéré dans un café, il ne me serait pas venu à l’esprit de toucher à un numéro du Figaro.
Au fil du temps, La Gueule Ouverte, Politique Hebdo et Le Sauvage ont disparu. Quand je vivais au Bec-Hellouin, dans les années quatre-vingt, loin d’une maison de la presse, j’étais abonné à Libération que je recevais avec un jour ou deux de retard, au Nouvel Observateur et à Télérama. Je ne lisais plus Charlie Hebdo qu’irrégulièrement.
Puis dans les années quatre-vingt-dix, résidant à Val-de-Reuil, je cessais de renouveler mon abonnement au Nouvel Obs et à Libération, mais j’achetais encore ce dernier, à la maison de la presse, rue Grande.
Arrivé à Rouen, j’ai cessé de lire Libération tous les jours, ne l’achetant que le jeudi, pour les pages littéraires, à la maison de la presse de la place des Emmurées après avoir exploré le marché aux livres et à la brocante. Un jour, je cessais de renouveler mon abonnement à Télérama pour la raison que je ne l’ouvrais même plus.
Depuis des années, je ne lis plus de journaux en papier, hormis parfois des quotidiens régionaux trouvés dans les cafés lors de mes pérégrinations.
C’est via Internet que j’ai poursuivi ma lecture de Libération, du Monde et du Parisien mais de moins en moins car leurs articles sont devenus de plus en plus nombreux à être payants, ce qui m’a invité à aller voir ailleurs (non que je ne veuille pas payer, mais à l’article lu, pas à l’abonnement).
Ainsi j’ai perdu mes œillères s’agissant du Figaro dont beaucoup d’articles sont encore accessibles gratuitement. Il arrive même que j’en trouve certains avec lesquels je suis entièrement d’accord. Ainsi, récemment, celui intitulé Marc Perelman: «Non aux JO de Paris 2024 !», un entretien avec cet architecte et professeur des universités en esthétique à Paris Nanterre qui a publié 2024, les Jeux olympiques n'ont pas eu lieu aux Éditions du Détour.
                                                                  *
Extraits de l’entretien du Figaro avec Marc Perelman :
« La «joie dans l'effort» ne conduit-elle pas directement à briser le corps du fait des surentraînements démentiels, du dopage généralisé (utilisation de cellules souches, dépistage génétique), de l'intégration dans la compétition dès le plus jeune âge des enfants de quatre ou cinq ans. »
« On découvre dans le «Dossier de candidature» écrit dans un jargon épouvantable, des slogans alignés à la queue leu leu pour nous faire croire que l'Olympisme générerait : «universalité», «diversité», «amitié» ; l'olympisme permettrait même de «rassembler, créer du lien entre les peuples […] pour construire un monde plus solidaire, durable et humaniste». «Paris 2024 célébrera les Jeux dans toute la ville, transformant ainsi Paris en parc olympique». Le CIO privatise en effet les lieux publics parce qu'une «Loi olympique et paralympique» le lui permet grâce à un abandon de souveraineté de l'État sur ses bâtiments. Versailles, le Grand Palais, etc. passent sous pavillon olympique et ceux des sponsors (Alibaba, Coca-Cola, Visa…).
Plus personne ne croit à toutes les fadaises de la Charte olympique ; elles n'en continuent pas moins de proliférer parce que le sport de compétition, en tant que concentration ultime de l'idéologie, est aujourd'hui le dernier projet d'une société sans projet. »
« Avec les JO de Paris 2024 : des chantiers partout avec la volonté de tout «sportiviser» (l'école, la culture, l'art) pour une population se rapprochant du prolétariat du XIXe siècle au sein de quartiers d'où vont émerger quelques poches urbaines gentrifiées (le Village des athlètes par exemple). Cette population ne vote pas et est soumise à des édiles pour qui le sport est la seule et unique réponse à la crise sociale. Cette population agit et vit à travers les événements sportifs qui scandent sa vie quotidienne. Est-ce un avenir ? ».
                                                               *
Autre article du Figaro ayant retenu mon attention, celui publié hier sous le titre Le manuscrit fou de l'écrivain mathématicien Alexandre Grothendieck enfin publié. Il annonce la parution en deux volumes dans la collection Tel de Gallimard de Récoltes et Semailles ouvrage posthume qui regroupe « des dizaines de milliers de pages, notes mathématiques et littéraires, aussi foisonnantes que son histoire est singulière. »
Grothendieck fut l’un des cofondateurs de Survivre et Vivre.