Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

De domino en domino

30 octobre 2018


C’est au tour des Brésilien(ne)s d’élire pour Président, à une grande majorité des voix, un type d’extrême droite raciste, misogyne, homophobe et climatosceptique. De domino en domino, les démocraties laissent place aux démocratures. Russie, Turquie, Etats-Unis, Pologne, Hongrie, Italie, et j’en passe. On peut toujours compter sur les masses populaires pour faire leur malheur.
J’ai toujours pensé que face au dérèglement climatique, la barbarie l’emporterait. Je ne pensais pas que ça irait si vite.
A qui le tour ? La France est sur les rangs. Pas une semaine sans que Le Rassemblement National et La France Insoumise ne s’applaudissent mutuellement à l’Assemblée Nationale et désormais Mélenchon approuve la politique économique de Salvini. Cela présage d’un bel avenir. Je ne suis pas pro Macron, loin de là, mais je me contente de sa présence à la tête de l’Etat, n’étant pas pressé de connaître ce qui viendra après.
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Cette semaine dans l’Amérique de Trump, l’envoi par un détraqué de lettres piégées à des personnalités hostiles à sa politique puis l’irruption dans une synagogue de Pittsburgh d’un détraqué clamant qu’il faut tuer tous les Juifs.
Le Parisien donne la liste des victimes :
« Daniel Stein, 71 ans, tout juste devenu grand-père, priait à la synagogue chaque samedi. Il était un membre actif de sa communauté, écrit USA Today. Joyce Fienberg, 75 ans, était la veuve de Stephen E. Fienberg, un professeur de sciences sociales à l’université Carnergie Mellon. Elle laisse derrière elle deux fils et plusieurs petits enfants. Les frères Cecil et David Rosenthal étaient âgés de 54 et 59 ans et les époux Bernice et Sylvan Simon de 84 et 86 ans. Parmi les personnes décédées, se trouvent également Richard Gottfried, 65 ans, Jerry Rabinowitz, 66 ans, Irving Younger, 69 ans et Melvin Wax, 88 ans. Rose Mallinger, enfin, est la victime la plus âgée de l’attaque. Elle était âgée de 97 ans. »
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A propos de cette dernière, André Markowicz écrit :
Je ne ferai pas de chronique aujourd’hui. Juste, dans le chaos ambiant, dans la haine qui monte et nous laisse de moins en moins d'espace, je lis la liste des victimes de la synagogue de Pittsburgh où habite, juive non croyante, émigrée d'URSS, la meilleure amie de ma mère, et je vois cette dame, Rose Mallinger, âgée de 97 ans, « survivante de l'Holocauste ». Je ne sais rien d'elle, évidemment, je n'ai pas trouvé de photo d'elle au moment où j'écris, je sais juste ça : par quoi elle a passé (et non, je ne le sais pas) et je sais que Squirrel Hill, on me le dit, est un quartier juif, et elle y a vécu toute sa vie ensuite, visiblement. Je voudrais trouver un sens à cette mort — dans une synagogue — mais je ne suis pas croyant, je n'en trouve pas.
Je peux dire ça : le hasard a bon dos.