Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

De quelques lectures récentes (Sylvain Tesson, Krishnâ Renou)

29 octobre 2018


Une très légère oscillation (Journal 2014-2017) de Sylvain Tesson, publié chez Equateurs est la reprise de textes publiés dans Le Point, Philosophie Magazine et Grands Reportages, textes qui ont été remaniés. On y trouve un certain nombre d’aphorismes, dont celui-ci daté de mai deux mille quatorze:
Le mariage est l’intervalle qui sépare une passion élémentaire d’une pension alimentaire.
Egalement une évocation de la Côte d’Albâtre, datée de juin deux mille quatorze:
Le village de Sainte-Marguerite-sur-Mer repose à l’ouest de Dieppe. Les vaches y broutent une herbe iodée. La mer est vert de jade. (…) Dans les tableaux de Boudin, les gens à la plage se tenaient debout ou assis. Aujourd’hui, tout le monde se couche. (…) Il y a quelques années, le bunker allemand qui coiffait la paroi s’est détaché. Il gît à présent au pied de la falaise, comme un monument futuriste. Si j’étais rédacteur en chef de journal, je me servirais de ce bunker pour illustrer le dossier sur «l’effondrement de l’immobilier».
Et cet aveu de mai deux mille quinze :
Suis allé dans une agence Orange pour rétablir ma connexion.
L’allergie de Sylvain Tesson aux technologies du vingt et unième siècle n’est que relative. En revanche, son admiration pour Poutine est inconditionnelle.
                                                             *
Krishnâ Renou a collaboré à plusieurs expositions pour les Musées d’Orsay et Carnavalet, c’est tout ce que l’on sait d’elle. Son Victor Hugo en voyage, publié chez Payot, revient, entre autres déplacements, sur les escapades estivales faites en compagnie de Juliette, sa maîtresse et que Victor narrait par lettres à Adèle, sa femme :
La diligence de Rouen passe à dix heures. Si j’y trouve une place, je la prendrai. Dans ce cas-là, je ne serais à Paris que vendredi dans la journée. Tu sais quelle rage j’ai de voir Rouen. (…) À bientôt donc, pense à moi qui t’aime et aime-moi. Tu es ma joie. (vingt-trois juillet mil huit cent trente-quatre)
Si Hugo fut enthousiasmé par Rouen, il ne le fut pas par Yvetot, sotte ville où les maisons sont rouges et les filles aussi, ni par ma ville natale dans laquelle le jour où il veut se rendre à Evreux toutes les diligences passent pleines, ce qui l’oblige à rester une nuit de plus à l’Hôtel du Mouton d’Argent cloué dans ce maudit Louviers.
Dans la lettre vingt de son ouvrage Le Rhin publié en mil huit cent quarante et un, Victor Hugo note Toutes les fois que je puis continuer un peu ma route à pied, c'est-à-dire convertir le voyage en promenade, je n’y manque pas.