Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant 39 ans ½ pour tous de Philippe Dumez

22 décembre 2014


Commencée dans le train Paris Rouen, terminée ce samedi après-midi au Socrate faute d’Ubi ouvert, la lecture de 39 ans ½ pour tous de Philippe Dumez (Inmybed) me laissera un bon souvenir. Quelques aperçus :
Trente-Trois : Je me souviens d’une chanson qui passe à la radio pendant que mon père conduit et que je regarde les lumières danser au plafond de l’Alfa Romeo. Les paroles parlent d’un danger et m’impressionnent. Depuis que j’ai entendu « La Bombe humaine », je sais que si je laisse quelqu’un prendre en main mon destin, c’est la fin.
Soixante-Cinq : Je me souviens de Jésus-Christ était P.D., un disque de punk français avec lequel mon voisin prend un malin plaisir à choquer sa mère. Je ne pense pas qu’il l’ait acheté pour une autre raison.
Quatre-Vingt-Sept : Je me souviens du bassiste du groupe BROKEN MIRRORS que je rencontre le dernier jour de mon séjour en Angleterre. C’est aussi la dernière fois que j’entends parler d’eux.
Quatre-Vingt-Onze : Je me souviens de UB 40, de SUM 41, de LEVEL 42 et que personne n’ose relever le défi.
Cent Vingt Et Un : Je me souviens des cauchemars que m’occasionnent « Chloé », sur le premier album de MYLENE FARMER. Je suis encore incapable de le réécouter aujourd’hui.
Cent Quatre-Vingt-Deux : Je me souviens de serrer IGGY POP dans mes bras quand il tombe dans le public pendant son concert à l’Olympia. Un peu plus tard, la vidéo du concert sort dans le commerce, et je peux me rejouer la scène à volonté. Raie au milieu, bandana autour du cou, blouson en jean et boutonneux à souhait : j’ai choisi mon meilleur profil pour être immortalisé aux côtés de mon idole.
Deux Cent Quarante-Six : Je me souviens de cette fille que je connais qui assiste au premier concert de DOMINIQUE A au Passage du Nord-Ouest. Je reviens le lendemain et elle est là à nouveau. Et chaque matin, quand je me réveille, elle est encore là. Merci Dominique A.
Trois Cent Vingt-Six : Je me souviens qu’après avoir hésité à acheter au prix fort le tout premier GERARD MANSET (celui avec « Animal, on est mal »), je finis par le trouver sur un vide grenier, à 1 euro, même pas rayé. Des vertus méritoires de l’attente.
Trois Cent Quarante-Six : Je me souviens d’un 45 tours enregistré par un homonyme : « Le Cœur en feu » par PHILIPPE DUMEZ. C’est tellement mauvais que je rachète depuis tous les exemplaires pour les faire disparaître.
Quatre Cent Trente-Six : Je me souviens du jour où, à l’heure du déjeuner, je croise GOGOL 1ER à la piscine avec ses enfants. Voir l’auteur de « J’encule » en maillot de bain, ça me fait quand même quelque chose.
Quatre Cent Cinquante-Cinq : Je me souviens d’un ami qui se sépare un jour de sa collection de vinyles en bradant tout à un euro dans son salon pendant que son épouse sert du cake et des rafraîchissements. Je trouve ça à la fois incroyablement osé et totalement inconscient. Je suis loin de me douter qu’un an plus tard, je ferai pareil.
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En bonus :
Soixante-Quatorze : Je me souviens de la mélodie de « Femme libérée » de COOKIE DINGLER étant donné que ce n’est ni plus ni moins la même que celle de « The Passenger », et je me demande si IGGY POP touche une pension alimentaire pour cet enfant illégitime.
Je me souviens, quant à moi, d’un concert foutraque en plein air à Sélestat avec celle qui sera là pour Noël et Jour de l’An, animé par Roger Siffer (un temps connu pour ses chansons en alsacien), où l’on payait sa place avec une bouteille de vin, dont Cookie Dingler (un peu décati) était l’une des vedettes (l’autre étant une ancienne Miss France devenue chanteuse) : « Allez les filles, toutes avec moi : Ne la laisse pas tomber… »
Je me souviens d’un article de Libération, un peu plus tard, dans lequel Cookie racontait que les droits de cette chanson lui permettaient encore de vivre sans devoir travailler (deux mille euros par mois, pas de quoi verser sa part à Iggy).