Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant Flagrants délits sur les Champs-Elysées (1777-1791), deuxième partie

30 septembre 2017


Deuxième partie de mes notes prises lors de la lecture des rapports de Ferdinand de Federici publiés sous le titre Flagrants délits sur les Champs-Elysées (1777-1791) dans la collection Le Temps retrouvé du Mercure de France :
Jeudi, les sieurs Eustache et Gabriel (un troisième s’est sauvé), qui ont donné d’autres noms et d’autres demeures chez le commissaire, arrêtés pour être de la pédérastie, lesquels suivaient depuis deux heures trois jeunes enfants qui se sont réfugiés au corps de garde, dont l’un des trois s’est même trouvé mal. (Rapport du 19 au 26 mars 1782)
Jeudi 13, à minuit arrêté Thérèse Gantier, jeune veuve de vingt-deux ans, maîtresse couturière demeurant au Gros caillou, pour cause d’avoir été surprise sur le fait de débauche avec deux bateliers, tous trois relaxés.
Vendredi 14, vers minuit arrêté M. l’abbé (nom biffé), âgé de trente-cinq ans demeurant chez Mme (nom biffé) rue de Suresnes Saint-Honoré, pour cause d’avoir été surpris indécemment avec un jeune homme qui s’est sauvé. L’abbé relaxé après une bonne réprimande. (Rapport du 10 au 17 juin 1782)
Hier 30 à une heure et demie après minuit, le nommé Antoine Bouche, facteur de la petite poste pour le faubourg Saint-Honoré, arrêté pour cause d’avoir été trouvé sur le fait de pédérastie avec le nommé Le Court, cordonnier demeurant à Chaillot, qui s’est sauvé. Ledit facteur, qui avait encore un paquet de lettres à distribuer, relaxé. (Rapport du 24 juin au 1er juillet 1782)
Aujourd’hui lundi, arrêté un garçon menuisier pour cause d’avoir monté sur les arbres pour dénicher des oiseaux, relaxé. (Rapport du 12 au 19 mai 1783)
Lundi 19, arrêté deux filles de débauche pour cause d’indécences et de propos insultants vis-à-vis de plusieurs personnes à la promenade, ce qui a causé un fort attroupement. Remises sur-le-champ à la garde de Paris et recommandées à M. le commissaire pour être envoyées en prison et c’est ce qu’il a fait. (Rapport extraordinaire du 21 mai 1783)
La nuit du mardi au mercredi, ramassé une grosse Allemande qui était couchée sous les arbres, remise le lendemain à Henry François Greling, natif de Francfort-sur-le-Main, maître tailleur, demeurant rue des Prouvaires, frère de la fille.
Ce matin lundi, arrêté une fille âgée de dix-huit ans de la Brie, raccrochant, mais relaxée en considération de son air assez naïf. (Rapport du 16 au 23 juin 1783)
Jeudi 14, arrêté le nommé Déchamps, maître peintre et doreur en bâtiments, pour cause d’avoir volé le chapeau à un particulier qui dormait dans l’herbe, remis à la garde de Paris. (Rapport du 8 au 17 août 1783)
Vendredi 26 à huit heures du soir, un prêtre de campagne a été surpris en action de débauche avec une jeune coiffeuse dans les quinconces. La fille arrêtée et relaxée une heure après. L’abbé ayant pris la fuite, son cheval qui était attaché à un arbre a été envoyé en fourrière jusqu’au lendemain, qu’une personne estimable a réclamé, le prêtre n’ayant pas osé se représenter. (Rapport du 22 au 29 septembre 1783)
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Federici fait souvent preuve de mansuétude, il relaxe beaucoup, mais il est sans pitié pour les voleurs (même de chapeau).