Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

En lisant les Epigrammes de Martial

26 août 2015


Hormis L’Iliade et L’Odyssée, étudiées au collège, je ne connais pas grand-chose de la littérature gréco-latine et m’en désole. Récemment, j’ai découvert Martial (Marcus Valerius Martialis, né vers quarante à Bilbilis en Hispanie, actuelle Espagne, où il mourra vers cent quatre après avoir passé l’essentiel de sa vie à Rome). Ce mardi, j’achève la lecture des Epigrammes traduites par Jean Malaplace pour Poésie/ Gallimard (un livre acheté au Rêve de L’Escalier il y a quelques semaines).
Martial est un lanceur de flèches narquoises. En font les frais ses contemporains.
Ainsi Thaïs :
Personne, dans le peuple ou dans toute la ville,
Qui puisse se vanter d’avoir baisé Thaïs ;
Dieu sait pourtant que nul ne la laisse tranquille,
Que tous se voudraient ses amis.
-Eh quoi ! si chaste, si revêche ?
-Non, pas du tout ! C’est qu’elle lèche.
Zoïle :
Par édit l’Empereur prohibe l’adultère.
Zoïle, sois heureux : tu n’as plus rien à faire.
Mévius :
Toi qui, jadis des plus ingambes,
Ne pisses plus qu’entre tes jambes,
Dont le gland, des doigts titillé,
N’en est pas plus émoustillé,
Pourquoi tenter de faire outrage
Aux cons, aux malheureux pétards ?
Mévius, monte au dernier étage :
Là-haut revivent les vieux dards !
Safron :
Visage et cœur si purs ! Safron, je désespère
De comprendre comment tu pus devenir père !
Et Milon :
Bijoux, poivre, manteaux, argenterie, encens,
Ton client les achète et repasse ta porte.
Ta femme est, des objets que tous les jours tu vends,
Le plus avantageux : car nul ne te l’emporte.
Ultime pique, destinée à Castor, dont je devrais me souvenir lorsque j’emplis mon sac de livres à Paris le mercredi :
A force de tout acheter, ne vas-tu pas devoir tout vendre ?