Le Journal de Michel Perdrial
Le Journal de Michel Perdrial



Loïc Boyer
Je suis l’auteur de textes courts qui furent publiés depuis mil neuf cent quatre-vingt-quinze dans des revues littéraires en France (Supérieur Inconnu, Supplément d’Ame, Nouvelle Donne, Le Bord de l’Eau, Pris de Peur, l’Art du Bref, Sol’Air, Gros Textes, Salmigondis, Verso, Décharge, Bulle, Filigranes, Diérèse, Martobre, Comme ça et Autrement, (Cahier d’) Ecritures, La Nef des Fous), en Belgique (Traversées, Ecrits Vains, L’Arbre à Plumes, Inédit Nouveau, Bleu d’Encre), au Canada (Les Saisons Littéraires) et en Italie (Les Cahiers du Ru).
Les courageuses Editions du Chardon ont publié en mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf Erotica, un recueil de vingt-huit de ces textes, illustré par Isabelle Pio et Antoine Lopez et préfacé par Sarane Alexandrian, toujours disponible auprès de moi.
Je suis également l’auteur d’une pièce de théâtre et de plusieurs romans ou récits à ce jour inédits.
Depuis le onze novembre deux mille six, je publie mon Journal via Internet, un temps sous-titré Persiflages, moquages et autres énervages mâtinés de complimentages et de contentages. Sa première partie est lisible chez Eklablog, la deuxième ici.
Je vis au centre de Rouen dans un ancien monastère où autrefois les Sœurs de la Miséricorde se vouaient à l’éducation des jeunes filles.







Rss

Retour à la charge mentale

1er juin 2017


L’expression qui fait florès depuis quelques jours est celle de « charge mentale » que Ouiquipédia définit ainsi : « La charge mentale ménagère, généralement simplement charge mentale, est un principe de sociologie traitant de la charge cognitive que représente, généralement, la gestion du foyer au quotidien pour la femme dans un couple hétérosexuel. »
Je n’irai pas contester cela, mais qu’en est-il dans les couples homosexuels. Pour les célibataires des deux sexes n’ayant pas les moyens d’engager du personnel et ne pouvant en permanence vivre à l’hôtel et manger au restaurant, c’est clair et se résume ainsi : je fais tout à la maison et ça m'occupe aussi l'esprit. Ainsi en est-il de moi-même.
Ce mercredi donc, c’est défaire la valise et faire la lessive puis sortir pour un minimum de courses afin d’assurer ma survie pendant deux ou trois jours. Mon réfrigérateur est toujours quasiment vide. Cela lui a valu un jour d’être qualifié de « frigo dépressif » par un visiteur. Je n’ai pas voulu lui répondre que le sien, empli à ne pas pouvoir y mettre un pot de yaourt supplémentaire par celle avec qui il vit (tandis qu’il se prélasse), était bien plus que le mien le témoignage d’une vie déprimante.
-Quatorze dix-huit, m’annonce le caissier de l’U Express de l’Hôtel de Ville, après que les articles ont été scannés.
-Heureusement que ce n’est pas trente-neuf quarante cinq, lui dis-je.
Il me regarde d’un air désemparé.
-Ce n’est rien, lui dis-je, c’était une plaisanterie.
                                                                       *
Cela fait, j’arrive chez le bouquiniste avec quatre livres à revendre, trois romans et un qui en a l’air mais n’en est pas un, Ce qu’aimer veut dire, publié chez Minuit, dans lequel Mathieu Lindon évoque ses relations personnelles avec Michel Foucauld et Hervé Guibert. Je sais que ce dernier livre, pris pour un roman, sera refusé.
Deux des romans le sont également. S’agissant du Lindon, je tente un « Ce n’est pas un roman », et j’obtiens la réponse que j’ai toujours dans ce cas-là (même quand il s’agit d’un livre totalement inconnu) : « Oui oui je connais ».
                                                                       *
Entre onze heures et demie et midi, concert de carillon comme chaque mercredi (mais habituellement je suis à Paris). J’écoute celui-ci au jardin. Des « airs connus » sont au programme. Le carillonneur se déchaîne dans la tour Saint-Romain pendant que les ouvriers passant la flèche de la Cathédrale au carcheur sabotent sa musique.